HomeHabiter en commun(s). La question du logement au prisme des politiques sociales et écologiques
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Published on Friday, May 31, 2024

Abstract

Le numéro 10 de la revue Dérivations reviendra sur la question du logement. Comme l’indiquent de nombreux travaux issus du domaine de la géographie critique, les difficultés grandissantes d’accès au logement ont pour miroir une emprise grandissante de la financiarisation de la propriété foncière. Cette situation nous invite à requestionner les fondements de nos conceptions du logement et de la propriété. L’existence d’un « droit au logement » dont la portée est constitutionnelle pose d’emblée le caractère collectif de cette question. A cela s’ajoutent les questions écologiques, qui invitent notamment à limiter l’urbanisation des sols naturels, et à réintroduire de la biodiversité dans les espaces densément peuplés. En somme, les nécessités d’occuper l’espace plus sobrement et de manière plus partagée entre humains et non humains introduisent des contraintes et des enjeux nouveaux dans la manière dont l’habitat peut occuper (ou pas) l’espace.

Announcement

Argumentaire

Le numéro 10 de la revue Dérivations (https://derivations.be/), qui paraîtra en septembre 2025, reviendra sur la question du logement. Un sujet qui peut paraître avoir été déjà abondamment traité, mais à propos duquel de nouvelles lectures émergent sans cesse, tant il constitue un enjeu fondamental pour tous et convoque un spectre très large de questions, autant que de manières de les approcher.

Comme l’indiquent depuis les années 1990 de nombreux travaux issus du domaine de la géographie critique, les difficultés grandissantes d’accès au logement, notablement –mais pas seulement – dans les grandes aires métropolitaines, ont pour miroir une emprise grandissante de la financiarisation de la propriété foncière, qu’elle concerne la grande échelle – les fonds d’investissements internationaux – ou la petite – les investisseurs petits et moyens, propriétaires de plusieurs logements. Cette situation, qui s’est accentuée au fil de toutes les grandes crises récentes (financières autant que sanitaire), nous invite à requestionner les fondements de nos politiques du logement et les outils dont nous disposons pour les penser.

On a coutume de dire que les belges ont « une brique dans le ventre », pour signifier combien l’attachement au logement serait soi-disant ancré, en Belgique, dans une culture viscérale de la propriété privée individuelle. C’est une manière assez courante d’associer la question du logement à celle du projet personnel de chaque individu, en la soustrayant par là même aux grandes délibérations collectives. Or, l’existence, même toute théorique, d’un « droit au logement » dont la portée est constitutionnelle pose d’emblée le caractère collectif de cette question et sa dimension éminemment politique. Réfléchir au logement, dans sa globalité, comme un « commun » auquel chacun devrait pouvoir avoir accès et dont les processus de production, de distribution et de régulation devraient être le résultat d’une délibération politique consciente et explicite apparaît comme une nécessité pour faire exister ce « droit » autrement que sur le papier.

A ces considérations s’ajoutent les lectures induites par les questions écologiques, qui invitent notamment à limiter, voire à stopper, l’urbanisation des sols naturels, et à réintroduire de la biodiversité dans les espaces densément peuplés. En somme, les nécessités d’occuper l’espace plus sobrement et de manière plus partagée entre humains et non humains introduisent des contraintes et des enjeux nouveaux dans la manière dont l’habitat peut occuper (ou pas) l’espace.

Ce nouveau cadre de contraintes, au-delà d’interroger, sur le plan politique, la propriété privée comme principal principe régulateur d’accès à l’espace de la vie domestique, pose aussi des questions culturelles et intimes. Le développement récent et croissant de communautés d’habitat, sous diverses formes – cohousing, habitats partagés, colocations, logements « kangourou », community land trusts, ZADs - répond autant à des nécessités économiques que sociales, relationnelles et écologiques. Pour évaluer les potentiels de ces agencements comme réponses possibles aux problématiques décrites plus haut, des retours d’expériences sont également nécessaires, qu’ils prennent la forme de récits, de témoignages ou d’enquêtes de terrain.

De même, il est nécessaire d’explorer les expériences passées, telles que les coopératives de logement, les projets de nationalisation des propriétés résidentielles, et d'autres formes de gestion collective et démocratique du logement qui auraient pu se concrétiser en d’autres temps et lieux.

La revue Dérivations est intéressée, pour ce numéro, par des propositions de contributions originales émanant de doctorants et de chercheurs développant ou ayant développé des recherches à propos de ces sujets. La revue revendiquant un format hybride, les articles sélectionnés côtoieront, au sein du numéro, d’autres contributions de nature littéraire, journalistique, poétique ou visuelle.

Modalités de soumission

  • Les propositions d’articles scientifiques pourront concerner toutes les disciplines qui touchent à l’urbain (architecture, urbanisme, disciplines du territoire, écologie, sciences sociales, anthropologie, etc.), elles pourront présenter des enquêtes de terrain ou des développements plus théoriques ou spéculatifs. Les articles définitifs comprendront entre 12.000 et 50.000 signes. En cas de sélection, les propositions seront soumises à relecture par deux membres du comité de lecture de la revue (la liste des membres du comité de lecture de la revue figure sur son site web : https://derivations.be/le-projet/le-comite-de-lecture.html)
  • Les propositions sont à énoncer sous la forme d’un texte de maximum 3.000 signes résumant le projet, rédigé en français et présenté au format .pdf sur une seule page imprimable en A4.
  • La proposition peut également être accompagnée d’une ou plusieurs images. Le cas échéant, celles-ci seront placées dans le même fichier .pdf que le texte, regroupées en une ou plusieurs page(s) A4 supplémentaire(s), en respectant maximum de 4 pages au total.
  • Les propositions sont à faire parvenir par mail à l’adresse suivante : mbianchi@uliege.be

avant le 20 septembre 2024

Calendrier (indicatif)

  • Début octobre 2024 : retours vers les auteurs pour annoncer les contributions sélectionnées (avec remarques éventuelles) :
  • Fin février 2025 : Date limite pour l’envoi des textes pour relecture.
  • Fin Mars 2025 : Envoi aux auteurs des commentaires des relecteurs.
  • Fin Avril 2025 : Envoi des textes définitifs.
  • Mai/Juin 2025 : Production de la revue.

Coordination du dossier

Comité de lecture

  • Antoine Baudry, Université de Liège, BE
  • Vincent Béal, Université de Strasbourg, FR
  • Lucile Berthomé, Université de Limoges, BE
  • Céline Bodart, ENSA Paris La Villette, FR
  • Julie Cattant, NSA Lyon, FR
  • Jérôme Chenal, EPFL, CH
  • Damien Darcis, Umons, BE
  • Marion Ernwein, Open University, UK
  • Axel Fisher, Université Libre de Bruxelles, BE
  • Anne Latendresse, Université du Québec à Montréal, CAN
  • Eric Le Coguiec, Université de Liège, BE
  • Corinne Luxembourg, Université Sorbonne Paris Nord, FR
  • Carmen Popescu, ENSA Paris La Villette, FR
  • François Provenzano, Université de Liège, BE
  • Max Rousseau, CIRAD, FR
  • Bertrand Terlinden, Université Libre de Bruxelles, BE
  • Alexis Zimmer, UniStra, FR

Date(s)

  • Friday, September 20, 2024

Keywords

  • logement, communs, co-housing, habitat collectif

Information source

  • Michael Bianchi
    courriel : mbianchi [at] uliege [dot] be

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Habiter en commun(s). La question du logement au prisme des politiques sociales et écologiques », Call for papers, Calenda, Published on Friday, May 31, 2024, https://doi.org/10.58079/11r0l

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