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Published on Monday, June 10, 2024
Abstract
Le rapport entre la langue et le développement en Afrique noire francophone a été au Centre des préoccupations des responsables politiques et des autorités scientifiques dès le lendemain des indépendances de cette partie du continent. On se souvient de la Conférence d’Addis Abeba du 15 au 25 mai 1961 dont l’objectif majeur avait été de faire des propositions pragmatiques pour que les langues africaines deviennent les véritables outils au service du développement de l’Afrique aux côtés des langues de la colonisation, à défaut de se substituer à elles dans ce statut prestigieux. Or, le constat unanime de la communauté scientifique, aujourd’hui encore, est que les langues locales demeurent sur la touche quand il s’agit de traduire la voix des États. Les contributrices et contributeurs à ce numéro des Annales de la faculté des arts, lettres et sciences humaines de l’niversité de Yaoundé 1 sont invité(e)s à faire des réflexions sur les différents défis des langues et cultures locales dans le contexte de décentralisation amorcé par le gouvernement depuis quelques années.
Announcement
Argumentaire
Le rapport entre la langue et le développement en Afrique noire francophone a été au centre des préoccupations des responsables politiques et des autorités scientifiques dès le lendemain des indépendances de cette partie du continent. On se souvient de la Conférence d’Addis Abeba du 15 au 25 mai 1961 dont l’objectif majeur avait été de faire des propositions pragmatiques pour que les langues africaines deviennent de véritables outils au service du développement de l’Afrique aux côtés des langues de la colonisation, à défaut de se substituer à elles dans ce statut prestigieux. Or, le constat unanime de la communauté scientifique, aujourd’hui encore, est que les langues locales demeurent sur la touche quand il s’agit de traduire la voix des États et cela explique le manque de pertinence de nombreuses initiatives de développement d’une part, et l’abandon progressif de l’héritage culturel et linguistique africain d’autre part.
On note pourtant que des linguistes africanistes et des hommes de culture ont montré non seulement la place des langues africaines dans la croissance de l’Afrique, mais également, fait des propositions pour leur enseignement/apprentissage. C’est ce qui aura motivé de nombreuses rencontres et études sur la documentation desdites langues, à l’instar de la Conférence Internationale sur la recherche en linguistique, l’emploi et l’enseignement des langues en Afrique, les moyens de renforcer la coopération entre les États, tenue au Palais des Congrès de Yaoundé, du 26 au 30 avril 1983, sous l’égide de l’Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT) et le Centre International de Recherche et de Documentation sur les Traditions Orales et les Langues Africaines (CERDOTOLA). On a par ailleurs vu émerger une programmation avec des perspectives sérieuses sur la documentation des langues africaines, en vue de leur participation au développement et à l’unité du Continent noir.
Dans la même veine, il a été organisé à Yaoundé au Cameroun en 1985, un colloque national sous le parrainage du ministère de l’Information et de la Culture, sous le thème Problématique de l’identité culturelle camerounaise. Bien avant cette activité, on ne peut oublier des initiatives comme le projet PROPELCA (Projet Opérationnel pour l’Enseignement des Langues au Cameroun), qui a été mené au sein de l’Université de Yaoundé 1 à partir de 1981. À la faveur des États généraux de l’Éducation organisés à Yaoundé en mai 1995, le principe de l’enseignement des langues nationales a fait l’objet d’une recommandation majeure.
Les recommandations des Etats généraux ont ainsi permis non seulement la prise de conscience de l’importance des langues, mais aussi la nécessité de leur protection et de leur utilisation pour doper le développement du Cameroun. Les lois promulguées après cette date en portent le stigmate. On peut citer : la loi n° 96-06 du 18 janvier 1996 portant révision de la Constitution, la loi n° 98/004 du 04 avril 1998 portant Orientation de l’éducation au Cameroun, la loi n° 2004 /018 du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux régions et la loi n° 2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes. On peut donc dire qu’elles ont préparé l’introduction des langues camerounaises dans le niveau secondaire, effective depuis 2009, avec l’ouverture de la toute première filière de Langues et cultures camerounaises à l’École normale supérieure de Yaoundé. Avant cette action, l’État avait déjà mis place un cadre législatif en lien avec l’importance des langues camerounaises dans le développement et le fonctionnement des régions et des communes.
En ce sens, la politique de la décentralisation, qui constitue le socle de la Constitution de 1996, apparaît comme une volonté politique de matérialiser cette vision, si l’on considère la quintessence de la loi n° 2004/019, qui stipule qu’en « matière des langues nationales », les compétences suivantes sont transférées aux régions : « la maîtrise fonctionnelle des langues nationales et la mise au point de la carte linguistique régionale ; la participation à la promotion de l’édition en langues nationales ; la promotion de la presse parlée et écrite en langues nationales ; la mise en place d’infrastructures et d’équipements ».
Les contributrices et contributeurs à ce numéro des Annales de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Yaoundé 1 sont invité(e)s à faire des réflexions sur les différents défis des langues et cultures locales dans le contexte de décentralisation amorcé par le gouvernement depuis quelques années. Leurs réflexions pourront s’appuyer sur les quatre axes indicatifs suivants, sans prétention à l’exhaustivité :
Axe 1 : Enjeux et défis de la configuration multilingue et multiculturelle des CTD
Les contributions de cette orientation pourraient s’intéresser prioritairement à la carte linguistique des régions (distribution des langues) et aux dynamiques des langues conçues autour des facteurs culturels, en termes de mutations, de complexité, d’usages et des fonctions des langues et des cultures, aussi bien dans des contextes institutionnels que communautaires, des représentations linguistique et socioculturelle, etc. Les contributeurs pourraient aussi analyser les jeux et les enjeux de l’identité linguistico-culturelle, les facteurs de l’urbanisation sur les langues camerounaises et la culture, les possibles conflits de langues, etc.
Axe 2 : Documentation des langues et cultures locales, régionales, transrégionales et critique du dispositif glottopolitique en lien avec la décentralisation
Il s’agira de décrire, de comparer et de contraster les systèmes linguistiques locaux afin d’avancer dans le débat sociolinguistique en vogue, celui de l’identification des langues régionales et/ou transrégionales, qui pourraient requérir des statuts plus valorisants en termes de fonctions sociales d’une part et de participation au discours sur le développement, d’autre part.
Axe 3 : Analyse des niveaux de vitalité et de modernité des langues et cultures camerounaises face aux enjeux du développement
Cet aspect permettra de réfléchir sur les mécanismes efficaces pour faire des langues et des cultures du Cameroun de véritables outils de développement durable. Il pourra s’agir de réaliser des recherches actions ou des propositions en vue d’accompagner les acteurs de la décentralisation pour une mise en application des dispositifs liés aux politiques de décentralisation impliquant les langues et les cultures : le but ultime étant de faire de ces deux éléments une ressource économique.
Axe 4 : La place des CTD dans l’encadrement, l’enseignement et la promotion des langues et cultures locales
Seraient attendues dans cette rubrique, des analyses sur les dispositifs didactiques pour l’enseignement et l’apprentissage des langues et des cultures camerounaises à l’échelle régionale. Elle pourrait aussi se pencher sur les infrastructures, la structure de l’enseignement, les moyens de promotion et de motivation des populations à utiliser leur langue, ainsi que les mécanismes de leur promotion dans les CTD.
Modalités de soumission
La longueur des articles se situe entre 12 et 15 pages maximum. Le contributeur utilisera Microsoft Office Word sans aucun style. L’ensemble de l’article sera rédigé en Times New Roman, police 12, interligne de 1,5.
Les propositions d’articles obéissant au protocole de rédaction et envoyées à l’adresse annales@falsh-uy1.cm
au plus tard 30 septembre 2024
Coordination éditoriale des Annales de la FALSH
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- Désiré ATANGANA KOUNA, Vice-Doyen recherche et coopération
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Rédacteur en chef
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Subjects
- Language (Main category)
- Zones and regions > Africa
- Mind and language > Language > Linguistics
- Mind and language > Language > Literature
- Periods > Modern > Twenty-first century
Places
- Yaoundé, Cameroon
Date(s)
- Monday, September 30, 2024
Attached files
Keywords
- héritage culturel, Afrique noire, décentralisation
Information source
- Sylvestre NOA
courriel : sylvestrenoa [at] gmail [dot] com
License
This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.
To cite this announcement
« Langues et cultures locales à l’ère de la décentralisation au Cameroun », Call for papers, Calenda, Published on Monday, June 10, 2024, https://doi.org/10.58079/11sh2