HomeEthnographies des liens aux lieux
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Published on Monday, June 10, 2024

Abstract

Les journées d’études doctorales proposent de réfléchir autour des rapports entre l’ethnographie et l’étude des lieux, des paysages et représentations de l’espace. Quatre principaux axes de réflexions qui structureront ces discussions : émergence et maintien d’une saillance ; de l’attachement au détachement des lieux : pertes, déplacements et recompositions ; les lieux comme dispositifs d’actions et d’interactions ; les lieux de l’ethnographe : mises en récits et nouvelles modalités.

Announcement

Journées d’études doctorales du LESC

7 & 8 novembre 2024, Université Paris Nanterre

Argumentaire

Au sein du Laboratoire d’Ethnologie et de Sociologie Comparative (LESC), des thèses récemment soutenues ou en préparation posent au cœur de leurs problématiques la question des rapports humains à l’espace, aux lieux ou au paysage[1]. Celles-ci s’inscrivent dans le sillage de recherches actuelles : qu’il s’agisse de repenser les « cosmopolitiques de la territorialité » (Descola 2016-17) ou d’interroger les conceptions et rapports autochtones aux vestiges du passé (Erikson & Vapnarsky eds 2022). Au-delà de l’anthropologie, cet engouement pour des thématiques relevant de la spatialité s’inscrit dans une dynamique plus générale qualifiée de « tournant spatial », ou spatial turn (Besse et al. 2017). Loin de désigner un courant de pensée homogène, ce tournant regroupe des travaux aux perspectives, ancrages et démarches variés (Adell 2018 : 4) prenant leur origine dans des propositions théoriques comme celles du géographe Edward W. Soja (1989), à la suite de réflexions plus anciennes (Volvey et al. 2021). Plus que le simple réinvestissement d’un objet, le spatial turn reflèterait une transformation plus vaste des préoccupations et modes de connaissances des sciences humaines et sociales (Blank & Rosen-Zvi 2010).

Alors même que des critiques se constituent dès les années 1970 concernant le manque de prise en compte des enjeux spatiaux par les sciences sociales, l’intérêt des anthropologues pour aborder frontalement ce champ thématique est relativement récent. Clifford Geertz mettait en évidence le peu d’intérêt que les anthropologues accordent à la notion de « lieux » comme catégorie descriptive et d’analyse, relégués à des assumed givens (Geertz 1973 : 259). Il réitéra cette même critique dans la postface de l’ouvrage Senses of Place (Feld & Basso eds 1996), pour souligner que les « lieux » passaient pour « anonymes et inaperçus » malgré leur centralité et leur intensité dans l’existence quotidienne de chacun·e. Le « lieu », signalait-il, constituait un impensé (Geertz 1996 : 259 repris par Severi 2016 : 7).

De même, Akhil Gupta et James Ferguson (1992) constatent dans la littérature anthropologique la prégnance d’un isomorphisme entre les notions de « lieu », d’« espace » et de « culture » qu’ils entreprennent de critiquer depuis l’interstice des frontières. Margaret Rodman (1992) poursuit une proposition critique d’Arjun Appadurai (1988a, b) et s’attache à considérer les « lieux » à l’aune des théories bakhtiniennes sur la voix qui ont lentement infusé en anthropologie socio-culturelle et linguistique. Elle défend que la notion de lieu doit ainsi être appréhendée en anthropologie comme une construction politisée, culturellement relative, historiquement spécifique et surtout à la fois locale et multiple. C’est dans cette veine que surgissent de manière concomitante une multitude d’autres travaux proposant de ne plus penser le paysage comme la définition européenne et moderne d’une représentation picturale de l’environnement (Ingold 1993 : 154) mais bien comme un processus culturel dynamique et protéiforme qui subsume les rapports entre espace et lieu (Hirsch 1995). C’est donc dans les années 1990 que l’anthropologie opère son « tournant spatial », notamment dans le monde anglo-saxon[2], autant en anthropologie sociale et culturelle[3] qu’en anthropologie linguistique[4].

Pour la richesse de nos expériences de terrain qui façonnent nos parcours, nos sensibilités et nos questionnements quant à la diversité des médiums manipulables pour rendre compte de manières singulières d’être au monde, de s’attacher, d’être affecté·es, nous, ethnographes, sommes particulièrement bien placé·es pour explorer cette thématique de manière empirique.

Ainsi, ces journées d’étude doctorales seront l’occasion de nous rassembler pour réfléchir de manière collective autour d’une anthropologie des lieux, du paysage et des représentations de l’espace.

Ces journées s’adressent à toutes les personnes posant l’ethnographie au cœur de leur démarche, sans distinction d’aires géographiques. L’idée est de partager de fines descriptions ethnographiques relevant de cette thématique, d’approfondir des analyses plus avancées mais aussi d’enrichir nos réflexions méthodologiques parsemées de doutes quant aux mille-et-une manières de nouer des liens aux lieux de nos terrains.

Quatre principaux axes de réflexions structureront ces discussions :         

1.  Émergence et maintien d’une saillance

→ Quels procédés sémiotiques contribuent à déterminer et maintenir le caractère saillant d’un lieu ?

→ Sous quelles conditions, dans quelles circonstances et à l’adresse de qui ou de quoi ces procédés s’avèrent-ils efficaces ?

Des phénomènes d’apparitions intermittentes d’êtres invisibles (fantômes, esprits, saint·es, déités, métapersonnes…) vont souvent définir le caractère « hanté » d’une maison (Delaplace 2021) ou la dimension « sacrée » d’un lieu (nous pensons par exemple à la grotte de Lourdes). Il s’agit d’autant d’exemples qui tendent à conférer une valeur absolue à la saillance dudit lieu puisque ces phénomènes sont interprétés tels des indices qui révèlent la nature du lieu. Nous venons de citer des phénomènes exceptionnels de lieux saillants mais les multiples procédés de transfiguration du paysage s’instancient également et surtout de manière dynamique dans les interactions du quotidien. À titre d’exemples, les traductions des noms de lieux entre langues navajo et anglaise soulignent l’indexicalité politique des choix sémiotiques à l’oeuvre (Webster 2017) : comme ils indexent différents sens de ce qui fait le lieu, ils incarnent différentes revendications aux lieux, transformant ainsi le paysage en véritable objet politique. De même, la longue ethnographie de Keith H. Basso (2016 [1996]) chez les Apaches occidentaux montre la complexité sémantique des toponymes dont l’énonciation permet tout autant de « citer les ancêtres » que de formuler des conversations exclusivement constituées de noms de lieux.

Avec un intérêt particulier accordé aux pratiques langagières, aux analyses de discours, à la pragmatique de l’énonciation, à la graphie (qu’il s’agisse de signalétique, par exemple), tout autant qu’aux observations fines et concrètes de pratiques de modelage du paysage, nous proposons ici de questionner les procédés sémiotiques concourant à la mise en place du caractère saillant de certains lieux.

2. De l’attachement au détachement des lieux : pertes, déplacements et recompositions

→ Face à la perte de lieux de référence, comment les corps et les acteur·rices affecté·es reconfigurent-iels leurs liens à ces lieux désormais lointains ?

→ Est-ce en reconstruisant d’autres lieux, en utilisant des indices déplacés (pierres, morts, sanctuaires), des symboles des lieux voir par exemple des icônes ? 

La période actuelle semble appeler à de nouvelles ethnographies autour des formes d’attachements qui se nouent dans des contextes d’éloignement, de séparation, de décalage ou encore de perte. Qu’il soit question de personnes exilées et réfugiées hors de leurs pays, en situation de mobilité forcée ou volontaire, ou à l’inverse de personnes sédentaires touchées par « ce mal du pays sans exil » que Baptiste Morizot (2019) qualifie de « solastalgie »[5], c’est le corps qui est en jeu dans un contexte de changement environnemental global et rapide, perdant paradoxalement ses repères dans des lieux dont la permanence est ébranlée (Piveteau 2010). Dans ces situations peut s’intensifier le sentiment de décalage entre le souvenir d’un lieu, et donc d’une époque révolue, et le vécu qui en est fait au présent les discours attachés aux lieux en viennent alors parfois à marquer un décalage troublant. Ces préoccupations émergent de manière similaire autour d’une thématique différente s’imposant également à nos imaginaires quotidiens : la guerre. Très présente en ce début de XXIe siècle, malgré sa fin prédite, elle implique le déplacement de populations, depuis et vers des territoires. Parmi celles-ci, certaines emportent avec elles la mémoire de lieux chers (Amy de la Breteque et Rabie 2023) tandis que d’autres investissent des maisons, des foyers, des jardins et des habitats étrangers en y construisant de nouveaux récits comme le montre par exemple Alon Confino (2015) à partir de son analyse d’une colonie Israélienne dans un ancien village Palestinien.

Dans cet axe, nous proposons d’interroger ces phénomènes en miroir : d’une part, selon quelles modalités se décomposent et recomposent les liens aux lieux et d’autre part, en quoi ces phénomènes contribuent à repenser notre rapport aux lieux de l’ethnographie quand nos terrains se ferment ou se vident ?  

3.  Les lieux comme dispositifs d’actions et d’interactions

→ Comment les lieux, pensés dans leur capacité transformatrice ou reproductrice, permettent-ils d’approcher les actions et les interactions ?

Par leur capacité à orienter voire contraindre les actions qui s’y déroulent et à rendre possible certains modes de présence, les lieux impliquent des potentialités en termes de rencontre, qui sont actualisées par les modes d’attention des coprésents. C’est ce que montrent, par exemple, les modes de gouvernance de la nature qui, en sanctuarisant des portions de territoire contribuent à une séparation nette de la « nature » et de la « culture » (Selmi & Hirtzel eds 2007) quitte à ce que la protection de la première aille à l’encontre des manières de bien vivre de certaines populations, ainsi que l’illustrent les « guerres vertes » (Ybarra 2018). Les lieux peuvent alors parfois être pensés comme des dispositifs (Dodier & Barbot, 2016) invitant à une réflexion sur l’imbrication de leurs dimensions matérielles, relationnelles, discursives et symboliques. À travers leur composition matérielle parfois orientée vers des objectifs spécifiques, les lieux contribuent à transformer les individus humains ou non qui y interagissent, et peuvent inviter celleux qui s’y déplacent à des comportements adaptés (Gibson 1970 ; Ingold 2013). Certain·es chercheur·euses en viennent alors à questionner leur participation dans l’élaboration ou le maintien d’ontologies reposant sur des valeurs relationnelles particulières. Ainsi, Estabanez (2011), Servais (2012) ou Roustan (2023) par exemple analysent la rencontre entre humains et animaux captifs dans le cadre de zoos conçus comme lieux de (re)production d’un mode d’identification des animaux, mais aussi d’un mode de relation au vivant. Comment, dès lors, analyser les marges d’action, le cadrage des interactions dans ces lieux qui peuvent être façonnés en même temps qu’ils façonnent les subjectivités de celleux qui les pratiquent et qui peuvent avoir un regard réflexif dessus ?

4.  Les lieux de l’ethnographe : mises en récits et nouvelles modalités

→ Qu’est-ce que les rapports corporels et sensoriels que nous, ethnographes, entretenons avec les lieux de nos terrains traduisent de nos recherches ethnographiques ? Dans quelle mesure ce registre de l’intime est remodelé dans nos mises en récit académiques ?

→ Peut-on faire de l’ethnographie sans aller sur les lieux d’enquête ? Comment (re-)composer un rapport à un terrain « hybride », réalisé à distance et à travers les nouveaux outils informatiques ?

Construire un sujet de recherche consiste invariablement à mettre en relation une thématique d’étude, un réseau de lieux singuliers (Piveteau 2010 : 153) et un ensemble de personnes, incluant tout autant l’ethnographe que ses interlocuteur·rices. Des semaines, puis des mois et des années après l’entrée sur le terrain, lorsque l’exercice académique de la thèse nous plonge dans les méandres de l’écriture, il est fréquent de se défausser sur le poncif des débuts de nos formations : « le terrain dicte sa loi » (Beaud & Weber 2003 [1997] : 56). Toutefois, si cette maxime prive l’ethnographe de sa subjectivité, elle a aussi pour effet de diluer dans des déterminismes sociaux ses choix conjoncturels.

L’ethnographie s’attache à saisir un ou des lieux, voire des réseaux de lieux et les corps qui les traversent, s’y retrouvent, s’y séparent. Lieu et corps sont en constante relation, qu’iel soit question de celui de l’ethnographe ou de ceux des divers existants avec lesquels iel entre en contact et par lesquels iel est plus ou moins heureusement affecté·e au fur et à mesure de son enquête (virus, bactéries, aliments, bio-objets, animaux, apparitions, et bien d’autres) autant qu’iel sera durablement impacté·e par les lieux qu’iel apprend à reconnaître, à arpenter, ou à éviter.

Ces problématiques et questionnements se sont d’autant plus intensifiés en période de pandémie. Celle-ci ayant reconfiguré nos pratiques ethnographiques et nos objets d’enquête (Borka 2022), soit en favorisant des formes d’enquête à distance (Balaudé et al. 2022), elle induit dans un cas comme dans l’autre un questionnement sur nos traditions d’enquête (Bourrier & Kimbereds eds 2022). Or, si ce qui est au cœur de la relation ethnographique est bel et bien le rapport intime au terrain, à ses lieux et aux êtres qui les traversent,s’y retrouvent, d’y séparent, comment tenir ou construire la proximité aux lieux de l’enquête malgré distance ? Comment a-t-il fallu, ou comment faut-il, dans le cas de terrains qui se ferment pour des raisons autres que pandémiques, recomposer les lieux de l’enquête ?

Par ailleurs, depuis le tournant postmoderne, une importance accrue est donnée à la subjectivité de l’ethnographe, qui est amené·e à rendre compte et à justifier de la construction de son point de vue, sa position sur le terrain, son rapport avec les personnes rencontrées et l’environnement de vie qu’iel a investi. L’exercice de l’écriture scientifique revêtant une part de fiction (Déléage 2020), cette activité constitue alors l’instrument au service d’une mise en récit cohérente (Charlier et al. 2020) qui souligne l’indéniable adéquation entre le lieu d’enquête et la problématique élaborée, laissant néanmoins souvent à la marge le rapport entre le terrain en tant que lieu et la sensibilité propre à l’individu ethnologue. L’exercice de la rédaction scientifique opère ainsi une distinction entre dicible et indicible qui nous incite à choisir concrètement la mise en évidence des éléments nécessaires à la contextualisation de ‘l’argumentaire, reléguant « tout le reste » à d’autres cadres d’énonciation, soit d’autres textes scientifiques, soit, des cadres plus informels. Ces cadres énonciatifs « autres » ont pris différentes formes au cours de l’histoire de la discipline : allant de la prestigieuse collection Terre humaine qui a incarné pendant longtemps la mise en récit littéraire de la relation ethnographique (Debaene 2010) aux entretiens plus contemporains des projets Les Possédés et leurs mondes et Secrets de Terrain en passant par des initiatives individuelles qui fleurissent sur les réseaux sociaux.

Nous invitons ainsi à s’insérer dans les brèches de ces récits pour y explorer les terrains en tant qu’objets concrets et matériels en partant des lieux de nos enquêtes et nos propres sensibilités.

Modalités de soumissions

Les propositions de communication, d’une longueur de 250 mots, doivent être envoyées par courriel à l’adresse jedoclesc2024@gmail.com. Elles devront inclure un titre, un résumé détaillant les objectifs, la méthodologie, et les principaux résultats attendus ou observés, ainsi que les coordonnées et le statut de l’auteur·ice.

Les propositions sont attendues au plus tard pour le 10 juin 2024,

en anglais, français, ou espagnol. Veuillez noter que les communications devront être présentées en français lors des journées.

Organisation

Journées pensées et organisées par : Romain Denimal Labeguerie, Gwendoline Lemaitre, Laure Montarry, Marylou Rieucau, Alessandro Vacca.

Comité scientifique

Sarah Carton de Grammont (LESC) ; Gregory Delaplace (GSRL) ; Romain DenimalLabeguerie (EREA-LESC) ; Anne Yvonne Guillou (LESC) ; Vincent Hirtzel (EREA-LESC) ; Christine Jungen (LESC) ; Gwendoline Lemaitre (LESC) ; Vanessa Manceron(LESC) ; Laure Montarry (LESC) ; Baptiste Moutaud (LESC) ; Marylou Rieucau (LESC) ;Alessandro Vacca (CANTHEL-LESC)

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Notes

[1] Voir, entre autres, les thèses de Julia Vogel (2021) ou et d’Hélène Bloch (2023) ainsi que les thèses, en cours de préparation de Romain Denimal Labeguerie, Gwendoline Lemaitre, ou encore Sonia Polliere (liste bien entendu non exhaustive).

[2] Côté français, on peut noter l’exception de l’ouvrage Paysage au pluriel (Voisennat dir. 1995).

[3] Voir par exemple les ouvrages collectifs dirigés par Barbara Bender (ed 1993), Eric Hirsch & Michael O’Hanlon (eds 1995), James Fox (ed 1997) et au début des années 2000, ceux de Setha M. Low & Denise Lawrence-Zúñiga (eds 2003) et Pamela Stewart & Andrew Strathern (eds 2003).

[4] Voir par exemple la reprise moderne des théories du relativisme linguistique (Gumperz & Levinson 1991, 1996 ; Lucy 1992) et les propositions de Stephen C. Levinson (1996, 2003) sur l’étude de l’influence des langues et cultures sur la représentation cognitive de l’espace ayant engendré un grand nombre d’études de terrain, parmi lesquelles une fut réalisée au sein LESC (Le Guen 2006).

[5] « Ce qui fait la singularité de cette tonalité affective qui m’intéresse ici, c’est la “solastalgie”. […] pour qualifier des états de stress et d’anxiété psychiques et existentiels induits par la perte du “réconfort” (solace en anglais) du monde familier, propre au chez soi, mais sans avoir bougé – perte induite par le changement climatique global. […] La solastalgie est un affect d’exil immobile qui restitue aux plus sédentaires d’entre nous les dimensions de perte et d’errance qu’ont chantées les exilés. » (Morizot 2019 : 169).

Places

  • 200 avenue de la République
    Nanterre, France (92)

Event attendance modalities

Full on-site event


Date(s)

  • Monday, June 10, 2024

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Keywords

  • lieu, lien, interaction, espace, attachement

Contact(s)

  • Laure MONTARRY
    courriel : laure [dot] montarry [at] gmail [dot] com

Information source

  • Laure MONTARRY
    courriel : laure [dot] montarry [at] gmail [dot] com

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Ethnographies des liens aux lieux », Call for papers, Calenda, Published on Monday, June 10, 2024, https://doi.org/10.58079/11shg

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