Argumentaire
“Ce que Dieu a uni, l’homme ne peut le séparer” (Mc 10, 2-16). Dans certaines circonstances l’Église catholique peut néanmoins s’arroger ce droit, en règle générale à la demande de l’un des époux, mais aussi, parfois, de sa propre initiative. Si le droit canon ne reconnaît pas le divorce, il arrive en effet depuis le Moyen Âge, que des représentant·es de l’autorité ecclésiastique s’efforcent de provoquer la séparation de certains couples. On peut penser à l’action menée par le pape Innocent III (1198-1216) pour casser le mariage de Philippe Auguste et d’Agnès de Méranie, le roi étant tenu pour bigame par la papauté ; ou aux couples cléricaux séparés de force au XIIe siècle, quand certaines femmes de prêtres étaient exclues manu militari des enclos cathédraux. L’historiographie a aussi mis en évidence des exemples, plus récents, de mariage ou de concubinage entre personnes de même sexe, que l’Église tente de séparer une fois qu’elles sont découvertes. Le cas d’Elisa et Marcela qui se sont mariées à La Corogne en 1901 a été particulièrement visibilisé en Espagne depuis une dizaine d’année : qualifié dans les sources de « mariage sans homme » (La Voz de Galicia, 10/06/1901), il a été récupéré par les mouvements LGBTQI+ actuels comme « le premier mariage homosexuel » espagnol. Ces unions ont en commun d’avoir été considérées par l’Église comme entrant en contradiction avec le droit canon, la discipline ecclésiastique, la définition du mariage chrétien ou la morale chrétienne.
Une série de travaux menés au cours des trois dernières décennies a permis de mieux connaître, tant pour le Moyen Âge que pour les périodes moderne et contemporaine, les modalités de séparations matrimoniales réalisées à l’initiative des conjoints, leurs motifs, le parcours des intéressé·es devant les tribunaux, et les conséquences de telles séparations d’un point de vue économique, notamment pour les femmes. Cette journée d’études se propose d’aborder un cas de figure plus marginal, et qui n’a guère été envisagé par l’historiographie jusqu’ici : celui des séparations intervenues à l’initiative de l’Église. Nous nous intéresserons ainsi aux « désunions » (séparation de corps, annulation ou reconnaissance de nullité de mariage, obligation de cesser un concubinage) encouragées ou forcées par l’Église, du fait de l’intervention directe d’un·e représentant·e du corps ecclésiastique ou par l’entremise d’un tiers. Les unions amoureuses seront considérées dans leur globalité et sur la longue durée, du XIIe siècle, moment où le mariage est défini comme sacrement et ses règles précisées par l’institution ecclésiale, à l’époque actuelle.
Axes de recherches
1/ En vertu de quels principes et dans quelles circonstances l’Église entreprend-t-elle de séparer des couples, mariés ou non ?
Dans le cas des couples cléricaux ou de même sexe précédemment évoqués, c’est parce que ces unions sont définies comme illicites par les théologiens et les canonistes qu’elles sont interdites (dans le premier cas parce qu’elles entrent en contradiction avec la discipline ecclésiastique, dans le second parce qu’elles sont définies comme contre-nature). Mais on pourrait aussi envisager la possibilité de cas de séparations prononcées à l’initiative de l’Église pour protéger l’un des époux (plutôt l’épouse), en cas de violences conjugales par exemple. Dans l’Espagne du XIXe siècle, l’épouse était parfois autorisée, dans ce type de situation, à se réfugier dans une maison « neutre » durant le temps du procès. Des mesures de ce type pouvaient-elles revêtir un caractère plus définitif ?
Cela pose aussi la question de savoir qui l’Église souhaite séparer. Sépare-t-on par exemple, à certaines époques ou dans certaines régions, des époux notoirement adultères ? Par ailleurs, si les procédures ayant eu lieu devant les tribunaux peuvent être privilégiées, notamment parce qu’elles laissent des traces historiques dans les archives, pourront aussi être abordées des cas de séparations qui n’auraient pas été l’objet d’une procédure officielle.
2/ À l’initiative de qui se font les séparations ?
Nous sommes également intéressées par des situations où un·e représentant·e de l’Église s’immisce dans l’intimité du couple et pousse à la séparation ou au respect des normes canoniques relatives au mariage (dans les cas de bigamie, de couple de même sexe, ou de mariage non consommé par exemple). La figure du confesseur retiendra notre attention à la suite des études récentes portant sur la masculinité du prêtre. Dans quelle mesure le fait que les confesseurs soient des hommes a pu poser problème dans les relations de couple et dans leur rôle de conseiller conjugal improvisé ?
Nous pourrons aussi envisager d’autres situations où l’Église est saisie par un tiers qui n’est pas l’un des membres du couple, et qui fait usage du droit canon ou de la morale chrétienne pour dénoncer ou s’opposer à une union jugée frauduleuse. On pense en particulier aux cas de dénonciations, anonymes ou non.
3/ Quelles sont, enfin, les conséquences concrètes pour les personnes séparées, et notamment pour les femmes ?
Nous accorderons de ce point de vue une attention particulière aux recherches analysant des cas concrets issus de l’étude des archives judiciaires, et se situant à la croisée de l’histoire du droit, de l’histoire des systèmes judiciaires et de l’histoire économique. Comment les droits (canoniques et séculiers, civils et pénaux) ont-ils encadré ces séparations sur le plan légal et juridique ? Comment les acteurs et actrices se sont-ils et elles saisi·es de ces cadres et des différentes juridictions, parfois en les faisant entrer en concurrence, afin de maximiser leur patrimoine ? Les différents droits en vigueur dans l’Europe médiévale puis moderne, jusqu’à la formalisation des droits civils et pénaux contemporains au XIXe siècle, adoptent en effet des perspectives différenciées selon le genre dans la gestion des biens du couple, et accordent une plus ou moins grande autonomie aux femmes en cas de séparation (même si la plupart du temps le droit demeure largement favorable aux hommes, dans le mariage comme dans la séparation). Des femmes bien accompagnées peuvent aussi, le cas échéant, faire jouer des droits concurrents pour maximiser les avantages économiques lors d’une séparation.
Conditions de soumission
Les propositions de communication de 300 mots (2000 caractères espaces inclus) devront être envoyées aux organisatrices (emilie.kurdziel@univ-poitiers.fr et marie.walin@univ-poitiers.fr).
pour le 1er juillet 2024
Elles devront comprendre un titre, cinq mots-clefs et les indications concernant le rattachement institutionnel des auteur·es.
Responsables scientifiques
- Marie Walin (U. Poitiers/Criham)
- Emilie Kurdziel (U. Poitiers/CESCM)
Bibliographie indicative
BREE Sandra et BRUNET Guy, Séparations et divorces dans les sociétés européennes du XVII e siècle au début du XX e siècle, dossier des Annales de démographie historique, 2020, vol. 140, no 2.
CARCANAGUE Marine, « Des femmes devant les “juges de l’honneur”. Défendre son honneur devant le Tribunal des maréchaux de France : un privilège judiciaire au XVIIIe siècle », Hypothèses, 2018, vol. 21, no 1, p. 207-216.
CHARAGEAT Martine, La Délinquance matrimoniale. Couples en conflit et justice en Aragon (XV e-XVI e siècle), Paris, Publications de la Sorbonne, 2011.
CHATENET-CALYSTE Aurélie, « Vivre sans lui. Les femmes et la séparation conjugale dans le monde curial au XVIII e siècle », Annales de démographie historique, 2020, vol. 140, no 2, p. 53-74.
COSTA Marie, Dones rebels, dones alliberades: el divorci a Catalunya als segles XVIII i XIX, Vic, Eumo Editorial, 2016.
D’AVRAY David, Papacy, Monarchy and Marriage, 860-1600, New York, Cambridge University Press, 2015.
DONAHUE Jr. Charles, Law, Marriage and Society in the Later Middle Ages, Cambridge, Cambridge University Press, 2007.
HELMHOLZ Richard H., Marriage Litigation in Medieval England, Cambridge, Cambridge University Press, 1974.
GAUVARD Claude et STELLA Alessandro (eds.), Couples en justice : IVe-XIXe siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, 2013.
JUNCAL CAMPO GUINEA María DEL, Comportamientos matrimoniales en Navarra: (siglos XVI-XVII), Pamplona, Gobierno de Navarra, 1998.
MANION Jen, Female husbands : a trans history, Cambridge, Cambridge University Press, 2021.
MCDOUGALL Sara, Bigamy and Christian Identity in Late-Medieval Champagne, Philadelphie, University of Pennsylvania Press, 2012.
MULLER Caroline, Au plus près des âmes et des corps : une histoire intime des catholiques au XIX e siècle, Paris, Presses Universitaires de France, 2019.
MÜLLER Wolfgang P., Marriage Litigation in Western Europe, Cambridge, Cambridge University Press, 2021.
MURPHY Gwénaël, « Faire “mauvais ménage” au village. Les violences conjugales dans les campagnes poitevines (1650-1790) », Histoire & Sociétés Rurales, 2013, vol. 39, no 1, p. 71-95.
SANTINELLI Emmanuelle (dir.), Répudiation, séparation, divorce dans l’Occident médiéval, Valenciennes, Presses universitaires de Valenciennes, 2007.
SEIDEL MENCHI Silvana et QUAGLIONI Diego (dir.), I tribunali del matrimonio : secoli XV-XVIII, Bologne, Il Mulino, 2006.
VAN HOUTS Elisabeth, Married life in the Middle ages, 900-1300, Oxford, Oxford University Press, 2022.
Argument
« What God has joined together, let no one separate » (Mk 10:2-16). In certain circumstances, the Catholic Church may however exercise this right, usually at the request of one of the spouses, but sometimes on its own initiative.
Although canon law does not recognize divorce, since the Middle Ages representatives of the Church have endeavored to bring about the separation of certain couples. One can think of the action taken by Pope Innocent III (1198-1216) to break up the marriage of Philip Augustus and Agnes of Merania, the king being considered a bigamist by the papacy ; or of the clerical couples forcibly separated in the 12th century, when certain priests' wives were excluded from cathedral enclosures by force. Historians have also brought to light more recent examples of same-sex marriage or cohabitation, which the Church tries to separate once they are discovered. The case of Elisa and Marcela, who married in La Coruña in 1901, has been particularly highlighted in Spain over the past decade or so: described in the sources as a "marriage without a man" (La Voz de Galicia, 10/06/1901), it has been reclaimed by today's LGBTQI+ movements as Spain's "first same-sex marriage". All these unions have been considered by the Church to be in contradiction to canon law, ecclesiastical discipline, the definition of Christian marriage or Christian morality.
Recent scholarship has enabled us to gain a better understanding of matrimonial separations initiated by the spouses in the Middle Ages and the Modern period, the reasons for them, the process followed by the parties concerned before the courts, and the consequences of such separations from an economic point of view, particularly for women. The objective of this workshop is to tackle a rarer case, one that has scarcely been addressed by historians to date: that of separations initiated by the Church.
We will be looking at “disunions” (separation from bed and board, annulment of marriage, obligation to cease cohabitation) encouraged or forced by the Church, through the direct intervention of a representative of the ecclesiastical body or through a third party. All types ofunions will be considered, from the 12th century, when marriage was defined as a sacrament and its rules specified by the ecclesiastical institution, to the present day.
To this end, we propose three main lines of research:
1/ By virtue of what principles and under what circumstances does the Church undertake to separate couples, whether married or not?
In the case of the clerical or same-sex couples mentioned above, it is because these unions are defined as illicit by theologians and canonists that they are prohibited (in the first case because they contradict ecclesiastical discipline, in the second because they are defined as unnatural). But the possibility of separations ordered by the Church to protect one of the spouses (more probably the wife) could also be envisaged, in cases of conjugal violence for example. In nineteenth-century Spain, the wife was sometimes allowed to take refuge in a “neutral” house for the duration of the trial. Could such measures be more definitive? This also raises the question of whom the Church wishes to separate. At certain times and in certain regions, for example, were notoriously adulterous spouses separated?
Furthermore, while procedures that took place before the courts may be privileged, notably because they leave historical traces in the archives, cases of separation that were not the subject of an official procedure may also be addressed.
2/ On whose initiative do separations take place?
We are also interested in situations where a representative of the Church interferes in a couple's intimacy and encourages separation or compliance with canonical marriage norms (in cases of bigamy, same-sex couples or unconsummated marriages, for example). The figure of the confessor for instance may be worth exploring, in line with recent studies on priestly masculinity. Did the fact that confessors were men pose a problem in couple relationships, or and in their role as impromptu marriage counselors? To what extent?
Cases of denunciation, whether anonymous or not, or more broadly any kind of situation where the Church is approached by a third party who is not a member of the couple, and who uses canon law or Christian morality to denounce or oppose a union deemed fraudulent, may also be addressed.
3/ Finally, what are the practical consequences for separated persons, especially women?
In this respect, we will be paying particular attention to research analyzing concrete cases from the study of judicial archives, at the crossroads between the history of law, the history of judicialsystems and economic history. How did law (canonical and secular, civil and criminal) frame these separations in legal and juridical terms? How did the players seize upon these frameworks and the different jurisdictions, sometimes bringing them into competition with one another, in order to maximize their assets? The various laws in force in medieval and then modern Europe, right up to the formalization of contemporary civil and criminal law in the 19th century, adopt gender differentiated perspectives on the management of a couple's property, and grant greater or lesser autonomy to women in the event of separation (even if the law remains largely favorable to men, in marriage as in separation). Well-supported women can also, where appropriate, bring competing rights into play to maximize economic benefits in the event of separation.
Submission guidelines
Proposals for papers of 300 words (2000 characters including spaces) must be sent to the organisers
(emilie.kurdziel@univ-poitiers.fr and marie.walin@univ-poitiers.fr)
by 1 July 2024.
They should include a title, 5 keywords and details of the authors' institutional affiliation.
Convenors
- Marie Walin (U. Poitiers/Criham)
- Emilie Kurdziel (U. Poitiers/CESCM)
Argumentos
“Lo que Dios ha unido, que no lo separe el hombre" (Mc 10, 2-16). En determinadas circunstancias, sin embargo, la Iglesia católica puede arrogarse este derecho, generalmente a petición de uno de los cónyuges, pero a veces por iniciativa propia. Aunque el derecho canónico no reconoce el divorcio, desde la Edad Media los representantes de la autoridad eclesiástica han intentado a veces provocar la separación de ciertas parejas. Pensemos en la acción emprendida por el papa Inocencio III (1198-1216) para romper el matrimonio de Felipe Augusto e Inés de Merania, al ser considerado el rey bígamo por el papado; o en las parejas clericales separadas a la fuerza en el siglo XII, cuando las esposas de algunos sacerdotes fueron excluidas manu militari de los recintos catedralicios. La historiografía también ha destacado ejemplos más recientes de matrimonio o cohabitación entre personas del mismo sexo, a las que la Iglesia intenta separar una vez descubiertas. El caso de Elisa y Marcela, que se casaron en La Coruña en 1901, ha sido especialmente visibilizado en España en los últimos años: descrito en las fuentes como un “matrimonio sin hombre” (La Voz de Galicia, 10/06/1901), ha sido reivindicado por los movimientos LGBTQI+ como el “primer matrimonio entre personas del mismo sexo” de España. Lo que tienen en común estas uniones es que fueron consideradas por la Iglesia como contrarias al derecho canónico, la disciplina eclesiástica, la definición de matrimonio cristiano o la moral cristiana.
Una serie de estudios realizados a lo largo de las tres últimas décadas ha permitido conocer mejor, tanto en la Edad Media como en las épocas moderna y contemporánea, los tipos de separaciones matrimoniales llevadas a cabo por iniciativa de los cónyuges, sus motivos, el proceso seguido por los interesados ante los tribunales y las consecuencias de dichas separaciones desde el punto de vista económico, en particular para las mujeres. El objetivo de esta jornada de estudio es examinar un caso más marginal, apenas considerado por la historiografía hasta la fecha: el de las separaciones iniciadas por la Iglesia. Nos ocuparemos, pues, de las “desuniones” (separación legal, anulación o reconocimiento de la nulidad de un matrimonio, obligación de cesar la cohabitación) fomentadas o forzadas por la Iglesia, mediante la intervención directa de un representante del cuerpo eclesiástico o a través de la intermediación de un tercero. Las uniones románticas serán consideradas en su conjunto y a largo plazo, desde el siglo XII, cuando el matrimonio fue definido como sacramento y sus reglas especificadas por la institución eclesiástica, hasta nuestros días.
Para ello, proponemos tres grandes líneas de investigación:
1/ ¿En virtud de qué principios y en qué circunstancias se compromete la Iglesia a separar a las parejas, casadas o no?
En el caso de las parejas clericales o del mismo sexo antes mencionadas, es porque estas uniones son definidas como ilícitas por los teólogos y canonistas que las prohíben (en el primer caso porque contradicen la disciplina eclesiástica, en el segundo porque son definidas como antinaturales). Pero también cabría contemplar la posibilidad de casos de separación ordenada por la Iglesia para proteger a uno de los cónyuges (o más bien a la esposa), en casos de violencia doméstica, por ejemplo. En la España del siglo XIX, a veces se permitía a la esposa refugiarse en una casa “neutral” durante el juicio. ¿Podrían medidas de este tipo ser más definitivas?
Esto también plantea la cuestión de a quién desea separar la Iglesia. Por ejemplo, en determinados momentos o en determinadas regiones, ¿se separa a los cónyuges notoriamente adúlteros? Por otra parte, si bien pueden favorecerse los procedimientos que tuvieron lugar ante los tribunales, en particular porque dejan huellas históricas en los archivos, también pueden abordarse los casos de separación que no fueron objeto de un procedimiento oficial.
2/ ¿Quién inició las separaciones?
También nos interesan las situaciones en las que un representante de la Iglesia interfiere en la intimidad de la pareja e impulsa la separación o el cumplimiento de las normas canónicas relativas al matrimonio (en casos de bigamia, parejas del mismo sexo o matrimonios no consumados, por ejemplo). La figura del confesor centrará nuestra atención a raíz de los recientes estudios sobre la masculinidad de los sacerdotes. ¿Hasta qué punto el hecho de que los confesores fueran hombres planteaba problemas en las relaciones de pareja y en su papel de improvisados consejeros matrimoniales?
También podemos considerar otras situaciones en las que la Iglesia es interpelada por un tercero que no es uno de los miembros de la pareja, y que utiliza el derecho canónico o la moral cristiana para denunciar u oponerse a una unión considerada fraudulenta. Pensamos en particular en los casos de denuncia, anónima o no.
3/ Por último, ¿cuáles son las consecuencias prácticas para las personas separadas, especialmente las mujeres?
Desde este punto de vista, prestaremos especial atención a las investigaciones que analizan casos concretos a partir del estudio de archivos judiciales, y que se sitúan en la intersección de la historia del derecho, de la historia de los sistemas judiciales y de la historia económica. ¿De qué manera el derecho (canónico y laico, civil y penal) proporcionó un marco jurídico a estas separaciones? ¿Cómo han aprovechado los actores estos marcos y las distintas jurisdicciones, a veces haciéndolas competir, para maximizar sus activos? Los distintos sistemas jurídicos vigentes en la Europa medieval y luego moderna, hasta la formalización del derecho civil y penal contemporáneo en el siglo XIX, adoptan enfoques diferentes de la gestión de los bienes de la pareja en función del sexo, y conceden mayor o menor autonomía a la mujer en caso de separación (aunque el derecho siga siendo en general ampliamente favorable al hombre, tanto en el matrimonio como en la separación). Las mujeres bien apoyadas también pueden, en su caso, poner en juego derechos concurrentes para maximizar los beneficios económicos en caso de separación.
Modalidades de proposiciones de ponencias
Las propuestas de comunicaciones de 300 palabras deberán enviarse a las organizadoras (emilie.kurdziel@univ-poitiers.fr y marie.walin@univ-poitiers.fr )
antes del 1 de julio de 2024.
Deberán incluir un título, cinco palabras clave y las informaciones sobre la afiliación institucional de los/lasautores·as
Coordinación
- Marie Walin (U. Poitiers/Criham)
- Emilie Kurdziel (U. Poitiers/CESCM)