Ce colloque a pour ambition d’inscrire l’histoire de cinquante ans de scène punk en France dans une perspective globale en appréhendant la richesse des échanges culturels, des réseaux, des circulations et des connexions entre les scènes. Il s’agira de regarder au travers des frontières et des territoires comment l’idée même de scène punk en France s’enrichit d’apport et de dynamiques multiples qui participent à construire une vision globale du punk et de ses résonances nationales. Ce faisant, il cherche à dépasser une histoire globale du punk à dominance anglo-américaine qui peine à clarifier ses frontières, ses objectifs et ses méthodes.

Vendredi 15 et samedi 16 novembre 2024, Le Réacteur (Issy-les-Moulineaux)

Argumentaire

Ce neuvième colloque, en partenariat avec Le Réacteur, s’inscrit dans le cadre du projet de recherche PIND (Punk is Not Dead : une histoire de la scène punk en France, 1976-2016), soutenu par le CESR, THALIM et la DRAC Île-de-France.

En août 1976, le premier festival punk au monde est organisé à Mont-de-Marsan, bien loin de l’axe anglo-américain généralement perçu comme princeps. Sur une photo d’époque, on aperçoit Henri-Paul Tortosa courir sur scène. Celui-ci deviendra le compagnon de route de Johnny Thunders (ancien guitariste des New York Dolls et des Heartbreakers), engageant une carrière punk internationale. Dans les gradins figure la fine fleur du punk anglais – Clash, Damned, Police, dont le guitariste français, Henry Padovani, volera bientôt de ses propres ailes en Angleterre et aux États-Unis. Ces messieurs n’ont d’yeux que pour les Lou’s, groupe de filles punk dont la carrière va s’écrire en Europe. Au parterre circule la foule bigarrée venue du monde entier et quelques acteurs remarquables, parmi lesquels Marc Zermati, patron de l’Open Market, importateur de disques et fin connaisseur des scènes américaines, dont l’échoppe jouxte celle de Michel Esteban, parisien familier des scènes américaines qu’il documente dans son fanzine Rock News, avant de créer à New York le label indépendant ZE Records. Esteban croise la route du photographe français Philippe Mogane, qui à L.A. fonde le fanzine I wanna be your dog et crée avec le guitariste des Stooges James Williamson, le label indépendant Siamese Dogs Records, toujours actif aujourd’hui.

Ce colloque a pour ambition d’inscrire l’histoire de cinquante ans de scène punk en France dans une perspective globale en appréhendant la richesse des échanges culturels, des réseaux, des circulations (acteurs, bien culturels, structures) et des connexions entre les scènes. Il s’agira de regarder au travers des frontières et des territoires comment l’idée même de scène punk en France s’enrichit d’apport et de dynamiques multiples qui participent à construire une vision globale du punk et de ses résonances nationales. Pourront être envisagées des moments nodaux (festival afro-punk), des œuvres interface (« Ça plane pour moi » de Plastic Bertrand), des objets qui font réseau (le label Rough Trade), des « connecteurs connectés » (la tournée de la Mano en Amérique du Sud) ; des personnes représentatives (Philippe Mogane), des « lieux-monde » (le Fahrenheit à Issy-les-Moulineaux, le squat de la Miroiterie). Ce faisant, il cherche à dépasser une histoire globale du punk à dominance anglo-américaine qui peine à clarifier ses frontières, ses objectifs et ses méthodes.

Modalités de contribution

Les propositions de communication (un titre, dix lignes d’intention, cinq lignes de présentation personnelle) sont à envoyer aux adresses suivantes: solveig.serre@cnrs.fr; luc.robene@u-bordeaux.fr; ch791308@ens.uqam.ca

avant le 15 septembre 2024.

Organisateurs et comité scientifique

• Ira Benffato (T CNRS-THALIM)
• Olivier Bérubé-Sasseville (post-doctorant CNRS-CESR)
• Marino Crespino (directeur du Réacteur)
• Hyacinthe Belliot (IE CNRS-CESR)
• Luc Robène (Pr université de Bordeaux, CNRS-THALIM)
• Solveig Serre (DR CNRS-CESR)