Trop souvent centrés sur la recherche d’une cause unique et d’une résolution technique et simple au problème – comme la découverte d’un nouveau traitement –, nous omettons parfois les chaînes complexes, systémiques et multiscalaires entre le développement d’un traitement, sa disponibilité et son utilisation par les individus, eux-mêmes inscrits dans un contexte de variables historiques, culturelles, psychologiques, sociologiques, économiques, info-communicationnelles et géographiques intriquées. Cette prédominance des questions de santé souligne la nécessité d’intégrer la prise en compte de ces dimensions de la vie humaine dans la gestion des crises. Ce sont ces diverses dimensions et perspectives que les Sciences Humaines et Sociales (SHS) apportent aux questions environnementales et de santé qui nous intéressent particulièrement. Comment les SHS peuvent-elles participer à construire une approche plus intégrative, équitable et complexe de la santé ?

Le premier colloque international d’ICARES, intitulé « Pour une approche intégrative de la santé : Perspectives croisées en SHS », se tiendra à Montpellier les 28 et 29 novembre 2024.

Cet événement majeur s’inscrit dans le cadre de la dynamique MedVallée-Monptellier, pôle d’excellenceS mondial en santé globale. Il offre une plateforme stimulante pour des chercheurs et professionnels.

Argumentaire

ICARES (ICARES, l’Institut pour la Compréhension, l’Anticipation et l’inteRvention en Environnement et Santé globale) est un projet collaboratif réunissant de nombreuses structures de recherche sous (co)tutelle de l’UPVM (18 fin 2023), dont la MSH-SUD qui soutient le dialogue inter/trans-disciplinaire. Il a été impulsé en partenariat avec le Centre Hospitalier Universitaire de Montpellier (CHU), l’Ecole Supérieure d’Archicture de Montpellier (ENSAM) et Montpellier Mediterranée Métropole (3M). Il s’inscrit dans le cadre de l’initaitive Med Vallée de la Métropole qui vise à faire de Montpellier un pôle mondial d’excellences en santé globale.

ICARES vise à contribuer à répondre à cette question en capitalisant sur les atouts de la recherche française pour développer la santé globale en tant que domaine académique à l’échelle régionale et nationale.

Trop souvent centrés sur la recherche d’une cause unique et d’une résolution technique et simple au problème – comme la découverte d’un nouveau traitement –, nous omettons parfois les chaînes complexes, systémiques et multiscalaires entre le développement d’un traitement, sa disponibilité et son utilisation par les individus, eux-mêmes inscrits dans un contexte de variables historiques, culturelles, psychologiques, sociologiques, économiques, info-communicationnelles et géographiques intriquées.

Cette prédominance des questions de santé souligne la nécessité d’intégrer la prise en compte de ces dimensions de la vie humaine dans la gestion des crises.

Ce sont ces diverses dimensions et perspectives que les Sciences Humaines et Sociales (SHS) apportent aux questions environnementales et de santé qui nous intéressent particulièrement.

Il s’agit donc de promouvoir et de rendre visible une interdisciplinarité active, inscrite en complémentarité avec les disciplines médicales face à des crises contemporaines aujourd’hui bien identifiées.

Soulignant les dimensions sociales, culturelles et économiques dans les politiques de santé et d’environnement, favorisant un dialogue ouvert et critique avec les communautés ainsi que des interventions ciblées pour réduire les disparités et les inégalités, comment les SHS peuvent-elles participer à construire une approche plus intégrative, équitable et complexe de la santé ?

Axes

Les environnements de la santé

La santé est profondément affectée par des facteurs interconnectés au-delà de l’individu, intégrant divers milieux (naturels, sociaux, urbains, professionnels, familiaux, etc.) dans la compréhension des dynamiques de bien-être.Pour comprendre ces systèmes complexes, cette thématique accueillera des recherches qui s’intéressent notamment :

• aux approches intégratives, holistiques et systémiques de la santé

• aux liens entre les environnements (naturels, sociaux, urbains, professionnels, familiaux...), la santé et le bien-être

• aux inégalités et disparités territoriales de santé incluant notamment la dimension internationale de la santé globale

• aux difficultés à repérer, réunir, partager et traiter des informations et/ou à mobiliser le complexe réseau d’instances et d’acteurs de la santé et l’environnement qui interviennent à différentes échelles pour anticiper et prévenir les risques

• aux enjeux de communication organisationnelle, de collaboration et de coordination des décisions, des politiques et de leur mise en pratique

Inclusion et vulnérabilités

La compréhension de la santé globale va au-delà de la simple absence de maladie, englobant également des vulnérabilités environnementales, politiques, sociales et économiques. L’inclusion sociale devient donc essentielle pour garantir que ces groupes vulnérables aient accès à des services de santé adaptés et novateurs, promouvant ainsi une approche intégrative de la santé qui embrasse la diversité et répond aux besoins spécifiques de chaque individu et groupe social.Cette thématique accueillera des recherches portant notamment sur :

• les personnes en situation de handicap, confrontées à des défis mentaux, physiques et sociaux

• le vieillissement de la population

• les populations rurales, migrants et les minorités culturelles ou linguistiques, souvent confrontées à des barrières d’accès aux soins

• les victimes de violences, qu’elles soient patients, personnes âgées, femmes, jeunes, enfants, étudiants ou chômeurs, d’entre autres

• les personnes en situation de précarité (alimentaire, environnementale, économique, du logement, énergétique, sociale, sanitaire et numérique)

Information, communication et prévention

Une crise de confiance traverse le champ de la santé : défiance envers le système de santé, remise en cause des pouvoirs publics dans leur capacité à régler les problèmes sanitaires, fake news qui ont accompagné la pandémie de COVID-19. Les questions de désinformation qui, si elles n’étaient pas nouvelles, ont été largement amplifiées à cette occasion au point que l’OMS a avancé le concept d’infodémie en février 2020 pour désigner cette situation et les risques associés.Cette thématique accueillera des recherches qui s’intéressent notamment :

• aux enjeux de médiation, de communication, d’éducation et de prévention en santé globale

• à la désinformation, aux fake news, à l’ignorance scientifique

• aux rôles des industries créatives et culturelles dans la communication médicale et la prévention en matière de santé

• aux défis de développement de la littératie de santé des populations et de réduction des inégalités d’accès à une information fiable et adaptée

• aux réseaux de santé et à la qualité des systèmes d’information et de communication pour la coordination des soins

Technologies et dispositifs en santé numérique

L’utilisation des technologies novatrices dans le processus de diagnostic, d’accès au soin, de consultation n’est pas nouvelle mais a connu une croissance rapide qui rend nécessaire une réflexion sur les enjeux de l’intégration de ces dispositifs dans les pratiques des professionnels, de la prise en charge par les patients de leur santé ainsi que des disparités d’accès aux soins qui en découlent.Cette thématique accueillera des contributions portant sur :

• les pratiques d’accès aux soins, médiations, systèmes de prise en charge et de triage

• l’accompagnement des processus d’innovation technologique dans la santé

• les dispositifs et leurs usages : objets connectés, applications de santé, ..

• le rôle de l’IA en santé

• les métiers de demain : perceptions des besoins de formation et des compétences d’avenir par les différentes parties prenantes de la filière de la santé numérique à l’échelle régionale, nationale et internationale.

Subjectivité, valeurs et normes sanitaires

La santé globale se situe à la convergence complexe de la subjectivité, des valeurs et des savoirs médicaux. Les enjeux éthiques qui émergent, tels que l’éthique médicale, la bioéthique, le droit à la dignité et l’éthique environnementale, façonnent notre compréhension de la santé. Il existe une tension constante entre les savoirs objectifs et les modalités subjectives du rapport à la santé, illustrée par les récits de soi, l’imaginaire, les émotions, les désirs et les croyances individuelles.Pour comprendre ces dynamiques complexes cette thématique accueillera des recherches qui s’intéressent notamment :

• aux savoirs médicaux et normes (épistémiques, éthiques, juridiques, politiques) de la santé

• aux normes sanitaires, règles médicales et valeurs individuelles

• aux enjeux éthiques de la santé (éthique médicale, bioéthique, justice sanitaire, droit à la dignité, éthique environnementale)

• à l’articulation entre savoirs objectifs et modalités subjectives du rapport à la santé (récit de soi, imaginaire, émotions, désirs, croyances)

Les contributions pourront enfin proposer des réflexions épistémologiques et méthodologiques portant sur les dialogues inter, multi et transdisciplinaires dans les recherches sur la santé globale.

Modalités de soumission

Les propositions de communication seront rédigées en langue française ou anglaise et compteront 10 000 signes espaces compris maximum (Hors bibliographie, résumé, mots clefs - une feuille destyle est disponible sur www.icares2024.sciencesconf.org )

Nouvelle date limite de soumission des propositions de communication : 10 juillet 2024

Les soumissions s'effectuent sur la plateforme Sciences Conf (icares2024.sciencesconf.org)

• Date de réponse aux auteurs: 20 juillet 2024
• Date limite d’inscription : 15 septembre 2024
• Date du retour de l’article définitif en français ou anglais(10 000 signes espaces compris maximum, hors bibliographie, résumé, mots clefs - une feuille de style est disponible sur icares2024.sciencesconf.org) : 1er novembre 2024
• Date et lieu du colloque : Montpellier, 28 et 29 novembre 2024. Site Saint-Charles. UPVM.

Comité scientifique

• Emmanuelle Bédard – UQAR (Université du Québec à Rimouski)
• Guillaume Broc – Université Paul Valéry Montpellier 3
• Lionel Brunel – Université Paul Valéry Montpellier 3
• Marie-Ève Carignan – Université de Sherbrooke
• Chantal Crenn – Université Paul Valéry Montpellier 3
• Claire Crignon – Université de Lorraine
• Jean-Michel Ganteau – Université Paul Valéry Montpellier 3
• Élodie Giroux – Université de Lyon 3
• Sylvie Grosjean – University of Ottawa
• Auriane Guilbaud – Université Paris 8
• Pina Lalli – Université de Bologne
• Valérie Lépine – Université Paul Valéry Montpellier 3
• Benoît Miribel - Fondation Une Santé Durable pour Tous
• Nathalie Moureau – Université Paul Valéry Montpellier 3
• Céline Paganelli – Université Paul Valéry Montpellier 3
• Natacha Pijoan – Université Paul Valéry Montpellier 3
• Stéphane Raffard – Université Paul Valéry Montpellier 3
• Sébastien Roussel – Université Paul Valéry Montpellier 3
• Johanne Saint-Charles – UQAM (Université du Québec à Montréal)
• Mihaela Tudor – Université Paul Valéry Montpellier 3
• Sophie Vasset – Université Paul Valéry Montpellier 3