HomeAutorités coutumières, religions missionnaires et laïcité de l’État au Cameroun

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Published on Thursday, August 08, 2024

Abstract

La récente controverse entre quelques autorités traditionnelles et le clergé catholique dans la région de l’ouest du Cameroun offre l’opportunité d’approfondir la réflexion sur les relations entre les religions missionnaires (comme le christianisme et l’slam), les institutions coutumières et l’État au Cameroun en général. Comment concilier l’ordre coutumier des chefferies traditionnelles, qui revendiquent ici et là une certaine primauté par rapport aux religions venus d’ailleurs, avec l’ordre républicain marqué par la laïcité de l’État en situation de pluralisme religieux ? L’objectif de l’ouvrage est d’examiner à nouveaux frais les relations complexes entre les institutions traditionnelles et les autres religions au Cameroun afin d’aménager un espace de dialogue intellectuel voire interreligieux susceptible d’aider à prévenir des dérives extrémistes de tout bord.

Announcement

Contexte et problématique

La récente controverse entre quelques autorités traditionnelles et le clergé catholique dans la région de l’ouest du Cameroun offre une opportunité précieuse d’approfondir la réflexion sur les relations complexes entre les religions missionnaires, telles que le christianisme et l’islam, les institutions coutumières, et l’État laïc au Cameroun. Ce contexte particulier met en lumière les défis que pose le pluralisme religieux dans un État républicain engagé à maintenir la laïcité. 

Le Cameroun est marqué par une coexistence entre les institutions traditionnelles et les religions missionnaires introduites durant la période coloniale. Les chefferies traditionnelles, qui existent depuis des siècles, représentent un ordre coutumier enraciné dans la culture et les pratiques locales. En revanche, les religions missionnaires, principalement le christianisme et l’islam, ont apporté des visions et des structures sociales différentes, souvent en contradiction ou en conflit avec les traditions locales. L’État camerounais moderne, quant à lui, est fondé sur des principes républicains et laïcs, visant à garantir l'égalité et la neutralité religieuse.

La controverse récente entre les autorités traditionnelles et le clergé catholique dans l’ouest du Cameroun illustre les tensions inhérentes à cette triple articulation. D'un côté, les chefs traditionnels revendiquent une certaine primauté culturelle et sociale, basée sur leur rôle historique et leur légitimité locale. De l'autre, les religions missionnaires bien que importées mais désormais bien établies, contestent désormais cette primauté en invoquant une influence spirituelle étendue.

Pour comprendre ces dynamiques, il est essentiel d'examiner les rôles respectifs des institutions coutumières et religieuses. Les chefferies traditionnelles jouent un rôle central dans la cohésion sociale et l’identité culturelle. Elles sont souvent perçues comme les gardiennes des traditions et des valeurs ancestrales, ce qui leur confère une autorité morale et sociale significative. En revanche, les religions missionnaires, notamment le christianisme et l’Islam, ont introduit de nouvelles formes de spiritualité et de moralité, souvent en opposition avec les pratiques coutumières. Cette dualité crée un terrain de tensions où chaque groupe cherche à asseoir son autorité et sa légitimité.

Cette situation soulève une question cruciale : comment concilier l’ordre coutumier des chefferies traditionnelles, qui exigent ici et là une certaine prééminence, avec un ordre républicain marqué par la laïcité de l’État, surtout dans un contexte de pluralisme religieux ? La laïcité, telle que pratiquée au Cameroun, implique une séparation entre les affaires religieuses et étatiques, mais elle doit aussi gérer l’équilibre délicat entre diverses croyances et pratiques.

L’objectif de cet ouvrage est d'examiner à nouveaux frais les relations complexes entre les institutions traditionnelles et les autres religions au Cameroun. Il s’agit de créer un espace de dialogue intellectuel et interreligieux, susceptible d’aider à prévenir des dérives extrémistes de tout bord. En explorant ces interactions, l’ouvrage vise à proposer des pistes pour une coexistence harmonieuse, respectueuse des identités et des croyances de chacun.

Axes de contribution :

  1. Approches historiques : ces contributions analyseront l’évolution de l’articulation des relations entre autorités coutumières, religions missionnaires et l’Etat, avec un focus sur les dynamiques historiques depuis la période pré-coloniale jusqu’à aujourd’hui. Elles mettront en lumière les processus de changement, de résistance et d’adaptation à travers des études de cas spécifiques.
  2. Approches légales et politiques : Ces contributions exploreront comment les lois républicaines et les politiques publiques régulent les pratiques religieuses et coutumières. Elles aborderont les défis liés à la coexistence des systèmes juridiques traditionnels et modernes et proposeront des recommandations pour une meilleure intégration et respect des diverses traditions.
  3. Approches théologiques : Cette perspective se concentrera sur les dimensions religieuses de la question, en analysant comment les religions missionnaires et les croyances traditionnelles interagissent, se confrontent ou se complètent. Les contributions aborderont les théologies de l’inculturation et les initiatives de nouvelles synthèses et de créativités religieuses.
  4. Approches interreligieuses : Ces contributions examineront les dialogues et les interactions entre religions missionnaires et traditionalistes, ainsi que les initiatives de coopération interreligieuse. Elles proposeront des stratégies pour renforcer la compréhension mutuelle et la coexistence pacifique.
  5. Approches afrocentristes : Ces contributions mettront l’accent sur les perspectives africaines et les théories afrocentristes pour réévaluer la place des traditions religieuses locales dans un contexte globalisé. Elles proposeront des perspectives sur la manière dont les cultures africaines sont réappropriées par opposition aux religions importées.
  6. Approches socio-anthropologiques : Ces contributions analyseront les impacts sociaux et culturels des interactions entre religions missionnaires et traditions locales, en explorant les pratiques, les rites et les changements dans les structures communautaires. Elles aborderont également la question de l’identité culturelle et des dynamiques de pouvoir dans un contexte de métissage socio-culturel.
  7. approches développementalistes : il s’agit ici d’analyser de manière critique l'impact sur les communautés locales des initiatives de développement des religions, en particulier dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la promotion de la bonne gouvernance.

Calendrier

Nous invitons les chercheurs, universitaires et praticiens intéressés à soumettre le résumé de leur proposition de communication d’après le calendrier suivant :

  • 15 Octobre 2024 : date limite de réception des résumés (300 mots)

précisant l’axe d’intervention, le titre de la contribution, l’institution d’affiliation, la problématique et les grandes articulations. Email : colloquereligionsetlaicite@gmail.com

  • 15 Novembre 2024 : Feedback du comité éditorial aux contributeurs sur l’acceptabilité des propositions
  • 30 avril 2025 : soumission des contributions complètes par les auteurs
  • 15 Juillet 2025 : Feedback du comité éditorial aux contributeurs et renvoi des contributions corrigées au plus tard le 15 Août 2025
  • 31 octobre 2025 : Sortie et dédicace de l’ouvrage

Comité Scientifique

  • Edmond VII MBALLA ELANGA, PhD, Enseignant-chercheur, Maitre de Conférences de sociologie, Université de Douala-Cameroun
  • François WASSOUNI, PhD, maître de conférences d'histoire contemporaine, Université de Maroua -Cameroun
  • Vivien MELI MELI, PhD, Maître de Conférences de Sociologie, Université de Dschang-Cameroun
  • Louis-Marie KAKDEU, HDR, PhD & MPA, Enseignant-Chercheur, Université de Maroua
  • Achille PINGHANE YONTA, PhD, Sociologue, Chargé de Cours, Université de Yaoundé I, Cameroun.
  • André-Marie KENGNE, PHD, Théologien, Auteur et Chercheur indépendant, Bafoussam.
  • Beaujeanot YONTA NOGHEU, PhD, géographe et Consultant en développement, Yaoundé.
  • Elie TAMEKEM, PhD, sociologue, Directeur de la Radio Bangang-émergent, Cameroun.
  • Ludovic LADO, PhD, anthropologue, Chercheur au Centre Africain d’Etudes et de Promotion Rurales, Cameroun. 

Places

  • Bafoussam, Cameroon

Event attendance modalities

Hybrid event (on site and online)


Date(s)

  • Tuesday, October 15, 2024

Keywords

  • autorité, coutumièrs, religion, missionnaire, laïcité, État, Cameroun

Contact(s)

  • Lado Ludovic
    courriel : ladoludo [at] yahoo [dot] fr

Information source

  • Lado Ludovic
    courriel : ladoludo [at] yahoo [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Autorités coutumières, religions missionnaires et laïcité de l’État au Cameroun », Call for papers, Calenda, Published on Thursday, August 08, 2024, https://doi.org/10.58079/125g7

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