Ce colloque vise à contribuer à l’impulsion de la recherche scientifique sur le pays gouro dont les alliés sont présents au-delà des frontières ivoiriennes et de renforcer les liens entre les divers peuples autochtones ainsi que les villages de populations originaires notamment du Burkina Faso en vue d’une meilleure connaissance de ce peuple multiculturel. Il s’agit, entre autres, d’approfondir les connaissances théoriques et pratiques des participants sur l’histoire et la culture du pays gouro pour le renforcement des liens de toutes les communautés vivant sur ce territoire ; questionner la contribution des Gouro à la vie politique et économique ; comprendre le fonctionnement de la littérature, l’art et l’artisanat du pays gouro.

Argumentaire

Le paradoxe de la mondialisation est qu’alors qu’elle défend l’ouverture sur le monde par l’accès aux découvertes scientifiques et technologiques, elle entraîne une forme de revendication identitaire. De par le monde, il y a une montée en puissance des idéologies suprématistes.

En Occident, les partis conservateurs progressent dans un environnement qui semblait avoir dompté ces questions. Tandis qu’aux États-Unis la droite conservatrice a accédé au pouvoir d’État avec l’élection de Donald Trump, en France, la droite identitaire a été aux portes de l’Élisée puisqu’à deux reprises, Marine Le Pen et son Rassemblement National sont arrivés au second tour de l’élection présidentielle. Ces exemples, symptomatiques de l’atmosphère générale liée au repli identitaire, ravivent des tensions dans l’Est européen. La guerre en Ukraine trouve son explication dans des considérations géopolitiques et identitaires. L’évolution du phénomène est d’autant plus incompréhensible dans un pays comme la France qui a tout mis en œuvre pour gommer les identités d’origine avec sa politique du droit du sol, de la république universelle et de l’assujettissement des identités.

Plus près de nous, en Afrique de l’Ouest, engagés dans la défense solitaire de leurs territoires, le Mali, le Burkina Faso et le Niger rompent les liens diplomatiques avec une partie de la communauté internationale sur la base de la défense nationale avec en toile de fond la question de l’affirmation de soi. La plupart des conflits militaro-politiques en Côte d’Ivoire, au Rwanda, au Cameroun, en République Démocratique du Congo ont pour fondement une revendication identitaire.

À l’intérieur des États, notamment en Côte d’Ivoire, il y a un intérêt accru pour sa culture, sa région d’origine, son ethnie… Des groupes ethniques créent des chaînes de télévision sur le net et des groupes WhatsApp pour promouvoir leurs us et coutumes à travers la découverte de nouveaux talents artistiques, la célébration des anciens ou encore l’organisation de festivals. Le foisonnement des TV, radio et Award Baoulé, Bété et Gouro entre autres en est l’illustration.

D’où vient cet intérêt grandissant pour les origines, les cultures et traditions africaines et ivoiriennes en particulier ? Une des raisons possibles à cette quête et la valorisation de l’identité est la réaction à d’autres identités hégémoniques perçues comme des menaces à l’expression et à la pérennisation des communautés et leurs mœurs. En Afrique, les réseaux sociaux peuvent être perçus comme une autre réponse à cette problématique. En effet, la représentation de soi sur Facebook, YouTube et TikTok exige un renouvellement des contenus, attrayants et surtout originaux. Très intéressés par les questions de dot, de mariage, de baptême d’enfants, de règlement de conflits, les utilisateurs des réseaux sociaux en sont venus à se passionner pour leur culture et à la faire connaître.

Malgré cet intérêt, l’on constate une méconnaissance de nos histoires, de nos cultures, non enseignées dans les écoles. Il apparaît fondamental de poser les jalons d’une redéfinition de ce qui nous caractérise proprement en tant qu’Africain, Ivoirien, Baoulé, Bété, Malinké, Gouro, d’où la nécessité d’organiser un colloque qui réfléchirait sur un groupe ethnique spécifique, important dans l’histoire et le peuplement de la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire compte plus d’une soixantaine d’ethnies dont les Gouro, un peuple hétérogène qui occupe le centre ouest du territoire ivoirien. Dans un monde en constante évolution et de plus en plus multiculturel, comment comprendre la quête des origines gouro ? Quelles opportunités y a-t-il à s’intéresser au pays gouro ? Les Gouro de la Côte d'Ivoire : d'où viennent-ils ? Qui sont-ils ? Quelle est leur place dans le pays et où vont-ils ?

Les Gouro constituent l'un des groupes ethniques les plus importants de la Côte d'Ivoire. Ils sont considérés avec les Gagou/Gban comme les plus anciens peuples du territoire. Les femmes gouro sont reconnues comme étant de farouches entrepreneurs, leaders dans le secteur du vivrier. Le masque/danse Zaouli, inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO depuis le 06 décembre 2017, est une vitrine culturelle ivoirienne. Dans l’imaginaire populaire, le nom des Gouro est souvent associé aux vertus aphrodisiaques d’un cure-dent. Leur histoire, leur culture et leur contribution à la vie de la nation sont cependant méconnues du grand public.

Présents dans les régions de la Marahoué, du Goh, du Haut Sassandra, les Gouro ont une culture qui mérite d'être explorée. Leur proximité avec divers peuples ivoiriens et africains, (baoulé, bété, wan, ayahou, yowlè, mona, dan, sénoufo, malinké, peul…), en fait un groupe ethnique dont le dynamisme est à la mesure de ses interconnexions. Le peuple gouro est riche de son histoire, de ses traditions, de son art, de son artisanat, de sa générosité, de son hospitalité, de son courage. L’on doit à des écrits d’éminents chercheurs comme Claude Meillassoux (1964), Bah Bi Youzan (1989), Tououi Bi Irié Ernest (2009) d’avoir observé et analysé le peuple gouro. Cependant, ces recherches restent accessibles aux seuls universitaires. Il est temps de présenter et de diffuser ces travaux relatifs au pays gouro pour une meilleure connaissance de sa culture et de ses hommes et femmes.

Dans le cadre des activités académiques du Groupe de Recherche en Art du Spectacle (CRAS) un Colloque International Pluridisciplinaire sur les Gouro de Côte d’Ivoire se tiendra les 01, 02 et 03 décembre 2024 à l’Université Félix Houphouët-Boigny. Le présent projet de colloque se propose de porter un regard scientifique sur le pays gouro, d'explorer son origine, son identité, sa place, sa contribution et ses perspectives d'avenir dans la vie socio-politique ivoirienne et africaine.

Axes thématiques

1- Les Gouro de Côte d’Ivoire : origine et identité 

2- La culture matérielle des Gouro

3- L’Art, la culture et la musique des Gouro

4- Les pratiques rituelles et les croyances

5- Les Gouro dans l’histoire, l’économie et la politique

6- Les transformations socioculturelles dans le pays gouro

7- Les Gouro et la conception de l’autre

8- Les Gouro et la littérature ivoirienne

9- Le Gouro et la modernité

10- La femme gouro dans les activités économiques en Côte d’Ivoire

NB : toute autre communication peut être acceptée si elle porte une réflexion sur le pays gouro, non prise en compte dans les axes indiqués supra.

Soumission des contributions

Les propositions de communications individuelles ou collectives sont adressées à colloquegouro2024@gmail.com.

Elles doivent comprendre les éléments suivants : Titre et résumé ne dépassant pas 250 mots, nom et prénom(s), institution académique ou professionnelle de l’auteur, y compris adresse, téléphone et courriel.

Dates importantes

• Date et lieu du colloque : 01 au 03 décembre 2024 à l’Université Felix Houphouët-Boigny.

• Date limite de réception des propositions de communication : 15 octobre 2024.

• Date de notification d’acceptation des propositions de communication : 30 octobre 2024.
• La date limite pour la réception de toutes les communications : 15 novembre 2024.
• Dernier délai de réception des textes pour publication des actes : 28 février 2025.
• Date de parution des actes du colloque : mai 2025.

Langues du colloque : Les communications, d’une durée de 15 minutes au maximum, seront prononcées en français ou en anglais, langues de travail du colloque.

Comité scientifique

• Prof. SIDIBE Valy, Académie des Sciences, des Arts, des Cultures d'Afrique et des Diasporas
• Africaines (ASCAD)/Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Côte d’Ivoire
• Prof. SANOU Salaka, Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou-Burkina Faso
• Prof. MEDEHOUEGNON Pierre, Université Abomey-Calavi-Benin
• Prof. KOUADIO N’Guessan Jérémie, Académie des Sciences, des Arts, des Cultures
• d'Afrique et des Diasporas Africaines (ASCAD)/Université Félix Houphouët-Boigny
• Prof. KONANDRI Affoué Virginie, Académie des Sciences, des Arts, des Cultures d'Afrique
• et des Diasporas Africaines (ASCAD)/Université Félix Houphouët Boigny, Côte d’Ivoire
• Prof. BAHA Bi Youzan, Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Côte d’Ivoire
• Prof. MEITE Méké, Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Côte d’Ivoire
• Prof. TIDOU Sanogo Abiba, Université Lorougnon Guédé de Daloa
• Prof. COULIBALY Adama, Université Félix Houphouët-Boigny
• Prof. KAMATE Banhouman André, Université Félix Houphouët-Boigny
• Prof. ADOM Marie Clémence, Université Félix Houphouët-Boigny
• Prof. TOUOUI Bi Irié Ernest, Université Félix Houphouët-Boigny
• Prof. KOLI Bi Zuély, Université Félix Houphouët-Boigny
• Prof. LEZOU Aimé Danielle, Université Félix Houphouët-Boigny
• Prof. TOH Bi Irié Emmanuel, Université Alassane Ouattara de Bouaké-Côte d’Ivoire
• Prof. RASCHI Nataša, Università degli Studi di Urbino "Carlo Bo"
• Prof. MAKACH Zohra, Faculté des Lettres et Sciences Humaines d'Agadir, Maroc
• Prof. DENYER Heather Jeanne, Fullerton Department of T
• Prof. KIENON
• Prof. ZAMINA Kouassi
• Prof. KABLAN Adiab
• Prof. BLEDE Logbo
• Prof OBOU Louis
• COMITÉ D’ORGANISATION
• Dr SOUPE Lou Touboué Jacqueline,
• Dr YOKORE Zibé Nestor,
• BOLA Bi Tiékoura Elisée,
• Dr TANO Kouakou Pierre,
• Dr DAKOURY
• Dr KOUAKOU Jean Michel,
• Dr KEITA Moussa,
• Dr EZEKIEL
• Dr ANTOINE Germain Tokpa
• TOURE Adama,