HomeTransition écologique et genre : quelles transformations du travail ?

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Published on Monday, September 23, 2024

Abstract

Le colloque organisé conjointement par l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail et le groupe de recherche « Genre, Activité́, Santé » s’ouvrira sur les questions de transition juste, d’écoféminisme et de care. Il explorera les évolutions du travail et des rapports sociaux de genre à la lumière des défis de la transition écologique dans 3 secteurs professionnels/métiers : l’agriculture avec l’exploration de nouveaux modèles de production par et pour les travailleuses et travailleurs du secteur, les métiers de service face à la crise climatique avec le travail par de fortes chaleurs et ses impacts sur la santé, et les métiers verts ou verdissants qui génèrent de nouvelles opportunités et contraintes dans les organisations de travail pour les femmes et les hommes.

Announcement

Présentation

La transition écologique demande d’aborder autrement le devenir de nos organisations de travail. Or le contexte actuel d’accélération du changement climatique, d’effondrement de la biodiversité́, d’épuisement des ressources et de tensions géopolitiques accentue les inégalités sociales, migratoires, professionnelles et de genre. Comment penser les transformations du travail pour mieux préserverà la fois la santé au travail des femmes et des hommes et les écosystèmes ?

Le colloque organisé conjointement par l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail et le groupe de recherche « Genre, Activité́, Santé » s’ouvrira sur les questions de transition juste, d’écoféminisme et de care. Il explorera les évolutions du travail et des rapports sociaux de genre à la lumière des défis de la transition écologique dans 3 secteurs professionnels/métiers : l’agriculture avec l’exploration de nouveaux modèles de production par et pour les travailleuses et travailleurs du secteur, les métiers de service face à la crise climatique avec le travail par de fortes chaleurs et ses impacts sur la santé, et les métiers verts ou verdissants qui génèrent de nouvelles opportunités et contraintes dans les organisations de travail pour les femmes et les hommes.

Cherchant à faire dialoguer recherche et pratique, le colloque s’appuiera sur des regards scientifiques d’ergonomes, de psychologues et de sociologues, mais aussi sur des retours d’expériences en milieu professionnel.

La transition écologique nécessite de revisiter nos organisations de travail en tenant compte des inégalités environnementales, sociales, professionnelles et de genre. Cette démarche requiert une approche intégrée pour préserver à la fois la santé au travail des femmes et des hommes et les écosystèmes naturels.

Le colloque “Transition écologique et genre : quelles transformations du travail ?” explorera les évolutions du travail et les différences de sexe et de genre à la lumière des défis de la transition écologique dans divers secteurs et métiers :

  1. L’agriculture avec l’exploration des nouveaux modèles de production
  2. Les métiers de service face à la crise climatique
  3. Les métiers verdissants qui génèrent de nouvelles opportunités et contraintes dans les organisations

Des regards croisés entre recherches et pratiques seront proposés.

Transition écologique et transformation du travail

La crise écologique et les transformations qu’elle demande mettent en lumière des questions concrètes, souvent cachées par l’industrialisation et la mondialisation des chaînes de valeur. Le développement industriel (y compris dans les activités de service) a transformé le travail, les personnes en activité et les écosystèmes en simple “ressources” ou “facteurs de production” (Guétat-Bernard & Texier-Teixeira, 2014 ; Pignocchi & Descola, 2022). La crise écologique remet en question cette réduction et dévitalisation du travail, que ce soit pour vivre dans un monde aux conditions d’habitabilité dégradées ou pour essayer de préserver ou restaurer ces conditions (Haraway et al., 2016).

Les changements concrets comme ne plus utiliser d’intrants chimiques ou pesticides, remettre les animaux dans les prés, utiliser des matériaux géo ou biosourcés au lieu du ciment ou éliminer les plastiques jetables, soulèvent de nombreuses questions : Quels sont les impacts sur le travail à réaliser ? Qui le fait ? Avec quels outils ? Comment sont prises les décisions ? Comment se partagent les fruits du travail ? etc. 

Certaines pensées écoféministes et théories du Care invitent à penser ces questions comme des chemins vers un travail centré sur le soin de soi, des autres et du monde, ouvrant la voie à l’émancipation des femmes et des hommes dans un travail qui ne reposerait plus sur l’exploitation toujours accrue des autres vivants, humains et non humains (Goutille, Lasalle et al., 2024 ; Laugier et al., 2015 ; Pruvost, 2021). 

Toutefois, d’autres travaux mettent l’accent non pas sur les opportunités d’émancipation, mais sur les risques de dégradation des conditions de vie et de travail (ANSES, 2018) ainsi que de creusement des inégalités sociales (Akgüç & Arabadjieva, 2024) qu’entraînent la crise climatique ou les réponses dominantes à la crise écologique. Alors que la notion de transition écologique s’est imposée pour désigner la quête d’un nouveau modèle économique et social permettant de répondre aux enjeux environnementaux (Makowiak, 2023), les sciences humaines et sociales interrogent les perspectives divergentes qui sous-tendent les discours et pratiques autour de cette transition, en se demandant ce qu’elle recouvre (Audet, 2016), qui en décide (Bourg et al., 2016), comment elle se construit (Irwin, 2015) ou encore à qui profitent les choix opérés (Akgüç & Arabadjieva, 2024).

Une telle perspective critique est également pertinente pour interroger les enjeux de la transition écologique au niveau du travail. En ergonomie, plusieurs études se sont penchées sur l’impact des réponses au changement climatique et aux dégradations des environnements naturels sur l’activité de travail. Elles soulèvent tant la question des effets délétères de certaines transformations écologiques sur le travail, que les opportunités de générer de la santé et du sens au travail. Les recherches en ergonomie se sont intéressées à divers secteurs tels que l’agriculture et la pêche durable (Béguin & Pueyo, 2011 ; Bourmaud & Munoz, 2023 ; Coquil, 2014 ; Goutille, Lasalle et al., 2024 ; Thiébaut-Rizzoni et al., 2022), la gestion et le recyclage des déchets (Boudra, 2016 ; Favreau et al., 2018), ou encore le secteur de la construction écologique (Goutille, Widmaier, & Belle, 2023). Ces travaux documentent les effets de la transition sur les activités de travail et mettent en lumière la nécessité de comprendre comment les activités professionnelles peuvent également contribuer à la résilience et à l’émergence de nouvelles pratiques écologiques (Béguin et al., 2011 ; Goutille, Théry, & Gaudin, 2023 ; Goutille, Degbelo et al., 2024 ; Le Bail et al., 2023). Dans ce colloque, nous souhaitons approfondir ces analyses en focalisant les échanges sur la dimension genrée des liens entre transition écologique et travail. 

Vers une approche genrée des liens entre transition écologique et travail

L’intégration de la perspective de genre dans l’analyse des impacts des politiques de transition écologique sur le travail reste encore rare (Chappert, 2023a). Pourtant, plusieurs travaux ont alerté sur les inégalités de genre dans l’exposition aux risques environnementaux, sur l’impact différencié des politiques de transition sur les femmes et les hommes, ainsi que sur les différences genrées dans la contribution aux processus de décision (Bourg et al., 2016). Le Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) s’est emparé du sujet en publiant un rapport intitulé “ Inégalités de genre, crise climatique et transition écologique” (CESE, 2023) qui montre que la transition écologique pourrait renforcer les inégalités de genre, dans le champ du travail notamment. 

Dans le domaine du travail, notamment en ergonomie, un riche corpus de recherches prend désormais en compte la dimension genre et sexe dans l’analyse du travail, la compréhension de ses effets sur la santé et la transformation de l’activité professionnelle (Casse & De Troyer, 2020 ; Gonik et al., 2013 ; Messing, 2022 ; Vogel, 2003). Ces études ont notamment montré que la prise en compte du genre, en rendant visibles les pénibilités et dangers spécifiques aux femmes, permet d’améliorer les systèmes de travail pour toutes et tous (Teiger et al., 2006).

L’enjeu du colloque est donc de se poser la question des conditions et des leviers pour construire une transition la plus “juste” possible du point de vue du genre au travail. Les questions soulevées lors du colloque porteront sur des constats : Quels sont les effets ou impacts de la crise climatique et de la transition écologique sur l’activité des femmes et des hommes ? Quelle est aujourd’hui la prise en compte du genre dans les projets de transition écologique (adaptation ou atténuation) pour améliorer les conditions de travail et la santé humaine ? Les questions concernent également les pistes d’action : Comment veiller à ce que les politiques de transition écologique n’aggravent pas les inégalités sociales, socio-professionnelles ou de genre, et n’en créent pas de nouvelles ? Comment intégrer les perspectives de genre dans la transformation des systèmes de travail afin d’encourager des pratiques de travail plus équitables et durables ? A contrario, la transition écologique peut-elle constituer une opportunité de développement du travail des femmes et de mise en visibilité des liens travail-santé selon le genre ?

Le colloque abordera ces diverses questions au travers de recherches, d’actions et d’expériences menées dans le secteur de l’agriculture, des services et dans les nouveaux métiers “verts” ou « verdissants ».

Agriculture, genre et exploration des nouveaux modèles de production

Depuis les années 1960, de nombreux pays ont progressivement adopté un modèle de production développant la croissance des parcelles et des exploitations agricoles, remplaçant la polyculture-élevage par la spécialisation de filières, promouvant l’emploi d’intrants (semences hybrides, OGM, engrais, produits phytopharmaceutiques, etc.), et l’utilisation de machines de plus en plus sophistiquées et coûteuses pour les travailleurs et travailleuses (Goutille, Albert et al., 2023). Ce modèle pose de nombreuses problématiques écologiques et sanitaires telles l’épuisement et l’érosion des sols, la consommation et la pollution de l’eau, la perte de la biodiversité, la déforestation et disparition des cultures vivrières dans les Suds (par exemple pour cultiver le soja qui sert à nourrir les animaux en stabulation), l’affaiblissement de la santé humaine et animale (Bureau-Point, 2019). Le développement de ce modèle agro-alimentaire dominant s’est traduit par une perte d’autonomie et un appauvrissement des travailleuses et travailleurs de la terre, au profit des autres acteurs de la filière alimentaire (semenciers, coopératives, industries de transformation, distribution). Il s’est accompagné d’une marginalisation et d’une invisibilisation du travail des femmes au profit des chefs d’exploitation masculins (Barthez, 2005 ; Lagrave et al., 2021 ; Lemarchant & Seiller, 2021 ; Sachs, 1983). En France, le rapport de la Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB, 2018) montre que dans ce modèle dominant les femmes font face à une répartition sexuée des activités, avec des outils, et des manières de faire le travail, conçus pour un « agriculteur moyen » (qui n’existe pourtant pas). Le travail des agricultrices - indicible, morcelé et au service d’autrui - est souvent invisible et non reconnu (Nicourt, 2014). Les femmes (salariées ou non salariées) sont surreprésentées au niveau des maladies professionnelles et leurs arrêts pour accident du travail sont plus longs (MSA, 2024).

En parallèle, la question des alternatives à ce modèle est saisie par de multiples acteurs, politiques, économiques et citoyens (Bureau-Point, 2019). D’autres formes d’agriculture sont expérimentées, développées par des actrices et acteurs qui placent au centre de leurs préoccupations la préservation des milieux de vie sociaux et écologiques. Malgré les nombreuses barrières que rencontrent les femmes, comme l’accès limité au foncier et aux financements qui peut les pousser à emprunter le sillon des hommes (Morvan et al., 2023), elles jouent un rôle crucial dans le développement de ces autres manières de travailler la terre et produire notre alimentation. Elles se montrent innovantes dans leurs pratiques agricoles, portent un projet politique de réappropriation d’activités terriennes (Rimlinger, 2019), et développent des activités en lien avec le vivant attractives pour les jeunes générations.

 Ces nouveaux modèles, souvent en réseau local ou en groupe d’échanges entre agricultrices/paysannes, notamment en mixité choisie, visent à créer des conditions de travail plus équilibrées et respectueuses des enjeux écologiques (Rasplus, 2024). Les femmes s’approprient des activités techniques et mécaniques traditionnellement réservées aux hommes (Demathieu, 2023 ; Morvan et al., 2023) et développent des organisations de travail fonctionnant sur un modèle renouvelé, intégrant les questions d’écologie, de conciliation des temps, et la qualité des conditions de travail et de vie. Remettant en cause la division sexuelle traditionnelle des tâches agricoles (Guerillot, 2021), elles adaptent par exemple les horaires et le matériel pour que la force et la taille soient moins des obstacles à la pratique, favorisant ainsi l’autonomie et l’universalité des praticien.ne.s (Rasplus, 2022).

L’agriculture nous semble ainsi être au cœur des questions posées par ce colloque. Dans la première séquence, nous nous demanderons quelles sont les places et contributions des femmes au renouvellement des pratiques agricoles en France ? Quels sont les leviers dans l’activité́ pour prendre en compte à la fois le respect du vivant et ses propres conditions de travail ? Quelles pourraient être les perspectives pour la transformation à l’échelle des filières et des territoires ?

Les métiers de service face à la crise climatique : événements climatiques extrêmes et impacts sur la santé

Ce sont plutôt les métiers à prédominance masculine (par exemple les métiers en extérieur du BTP) qui sont repérés comme étant particulièrement exposés aux canicules (France Stratégie, 2023). Or, les métiers de service, majoritairement féminins, notamment dans les secteurs du social, du nettoyage, de la coiffure, du tourisme ou de l’éducation, vont être également affectés par la crise climatique en étant exercés dans des locaux mal isolés et mal ventilés.

Il existe peu de données produites jusqu’à présent sur les effets d’évènements climatiques extrêmes en tenant compte du sexe (métabolisme différencié des femmes et des hommes aux températures extrêmes, différences de morphologie pour les équipements de protection de la chaleur ou du froid, températures pour femmes enceintes au travail …) et/ou du genre (division sexuée du travail avec des activités plus sédentaires pour les femmes, charge domestique et parentale, violences sexistes et sexuelles intra familiales ou professionnelles).

 Un certain nombre de recherches font toutefois l’hypothèse que les conséquences du changement climatique comme les fortes chaleurs et les catastrophes naturelles vont impacter les conditions de travail dans tous les secteurs et générer des expositions et des effets sur la santé, différenciés selon le sexe (différences de métabolisme à la chaleur, situations des femmes enceintes avec risques pour leur foetus…) et le genre (Casse et al., 2024 ; Chappert, 2023b ; Goutille & Garrigou, 2024 ; Habib et al., 2024). Par exemple, le changement climatique se concrétise par des variations extrêmes et soudaines des températures (variations de température chaud-froid, canicule, grêle, forte chute de pluie, etc.), qui ont des conséquences sur les travailleuses et les travailleurs mais aussi sur les choix d’organisation du travail : horaires, mobilité, télétravail, etc. et les formes de production du service (Caroly, 2024). Ainsi, les femmes dans les métiers de service peuvent être confrontées à des risques spécifiques liés aux conséquences du changement climatique.

 La vulnérabilité des personnes bénéficiaires des services peut aussi augmenter la vulnérabilité des professionnel.le.s qui les accompagnent (Cripps & Souffrin, 2024) . Les travailleuse.r.s précaires, intérimaires, CDD, saisonniers (marqué.e.s par une instabilité professionnelle, un faible niveau de revenus, un moindre accès à la prévention en santé-sécurité, des conditions de vie difficiles …), parmi lesquel.le.s les femmes occupent une place importante, sont plus particulièrement vulnérables au stress thermique (ANSES, 2018) car la peur de perdre leur emploi ou de voir leurs revenus diminuer peut les conduire à se surexposer à la chaleur ou les dissuader de prendre les temps de pause nécessaires (France Stratégie, 2023).

 Face à l’incertitude et l’imprévu caractérisant les crises, la nécessité de s’adapter, la difficulté à se projeter, invitent les chercheur.se.s à proposer de nouvelles méthodologies d’intervention, plus participatives, basées sur des expérimentations pour développer des marges de manœuvre favorisant la résilience des travailleuses et travailleurs. Comment les femmes et les hommes font-ils face et régulent-ils les difficultés et les perturbations causées par des conditions météorologiques extrêmes ? Quelles sont les conséquences pour leur santé et dans leur travail ? Les différentes contributions de cette séquence du colloque tenteront d’apporter des réponses à ces questions dans deux perspectives : i) l’adaptation genrée des pratiques professionnelles au changement climatique ii) l’action sur les horaires de travail et par le télétravail pour créer des environnements de travail capacitant.

Les transformations des métiers, des situations de vie et de travail liées aux événements climatiques actuels devraient ouvrir le débat sur les mesures préventives à porter par les institutions locales et à un niveau politique pour soutenir les métiers féminisés de service. 

Les métiers « verts » ou « verdissants » : nouvelles opportunités et nouvelles contraintes dans les organisations de travail

Les métiers « verts ou verdissant » englobent de nouvelles professions orientées vers le développement durable ou des transformations de métiers existants pour répondre aux nouvelles exigences écologiques. Ces évolutions dans les métiers offrent à la fois des opportunités et des contraintes, qui doivent être analysées à travers le prisme du genre dans la perspective d’une transition équitable.

L’augmentation des exigences en matière de protection de l’environnement et de préservation des ressources impose dans beaucoup de métiers de faire évoluer les façons de travailler. Ces changements nécessaires sont parfois profonds, instituant de véritables transitions professionnelles. De plus en plus de recherches documentent ces processus de transitions, par exemple dans des métiers qui sont en lien avec la nature ou le vivant comme les surveillants de rivière(Mayen & Lainé, 2015) et les ouvrier.es des espaces verts, ou ceux qui sont impactés par des réglementations visant la protection de l’environnement et l’économie des ressources, par exemple dans les usines de tri des déchets (Boudra, 2016) ou encore la restauration collective (Pueyo et al., 2023). Ces recherches montrent que la concrétisation des objectifs de développement durable transforme non seulement le quotidien du travail, mais aussi le sens des métiers et que cela remet en cause les modèles et références organisationnels existants. Cependant, à l’exception de quelques interventions, force est de constater que dans nombre de structures les transformations à mener ne sont ni pensées ni accompagnées (Pueyo et al., 2023). Les nouvelles exigences apparaissent alors pour les travailleuses et travailleurs uniquement comme des contraintes supplémentaires à intégrer dans le travail.

Une recherche menée dans un grand groupe hôtelier a ainsi montré une nette dégradation des conditions de travail des femmes de chambre, liée à la mise en place d’une politique de développement durable au sein de ses établissements (Clos, 2016). En effet, l’introduction de nouvelles exigences d’économie des ressources, notamment l’eau, a généré pour les femmes de chambre de nouvelles tâches de tri et de rangement du linge, qui ont généré plusieurs mécanismes négatifs analysés par les chercheuses : 1-Une accentuation de la division technique et genrée du travail, car seules les femmes de chambre ont dû absorber cette nouvelle contrainte ; 2-une intensification du travail par l’introduction de tâches et de contraintes supplémentaires, accompagnée d’une dégradation du rapport salarial car les femmes de chambre ne sont pas payées plus pour ces tâches ; 3-l’apparition d’un discours de légitimation de cette intensification de la part de l’entreprise autour des enjeux du développement durable. Ainsi les politiques d’entreprises orientées vers le développement durable et la responsabilité sociétale des entreprises peuvent produire des internalités négatives pour les travailleuses. Ces résultats interrogent sur la manière dont les structures se saisissent de ces nouveaux enjeux et les intègrent. Il apparaît en effet un paradoxe entre, d’un côté, des organisations qui seraient de plus en plus « responsables » vis-à-vis de la société, et, de l’autre, des salarié·e·s de plus en plus en « souffrance au travail » dans ces mêmes organisations (Cardebat et al., 2012 ; Casse et al., 2022). Les femmes sont, du fait de leur plus grande vulnérabilité socio-professionnelle, directement impactées par ce processus.

Cependant dans d’autres secteurs ou métiers, les exigences écologiques amènent les structures et leurs salarié·e·s à innover, sur les plans matériel, organisationnel et humain. De plus en plus d’individus ou de collectifs concernés par les questions environnementales, le changement climatique ou le désir d’une vie au travail plus équilibrée et en santé, lancent des initiatives et montent des projets avec comme objectifs d’inventer de nouvelles manières de produire non seulement plus respectueuses de l’environnement mais aussi plus saines et durables pour celles et ceux impliqué·e·s dans la production. Ces initiatives cherchent à articuler transformation des métiers, processus de production durable et innovations organisationnelles et institutionnelles, notamment dans des structures coopératives telles que les SCOOPs ou d’autres structures de l’Économie Solidaire et Sociale (ESS). Elles offrent des opportunités d’expérimentation et d’invention de nouveaux statuts de travailleuses et travailleurs décideuses et décideurs, de nouveaux rapports salariaux et de meilleures conditions de travail (Pain des Cairns, 2024 ; Sibué, 2023). Ces processus alternatifs intégrateurs, véritables utopies concrètes (Pueyo, 2022), constituent des opportunités de faire émerger des rapports de sexe et de genre originaux.

Questions et défis 

Le colloque a d’une part pour but d’investiguer comment, en configurant de nouveaux emplois, métiers ou organisations du travail, les transitions vers des modes de production plus écologiques impactent l’activité de travail et ses risques de manière genrée. Ce questionnement s’appuie en particulier sur le modèle “Genre” de l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (ANACT) (Chappert & Mercieca, 2017), élaboré avec le groupe de recherche et d’intervention GAS (Genre Activité Santé). Celui-ci permet de proposer 4 axes d’analyse des projets de transition écologique sous l’angle du genre (Chappert, 2023a) :

  1. Division du travail : La transition écologique contribue-t-elle à réduire ou à augmenter la division sexuée du travail ?
  2. Pénibilité : La transition écologique conduit-elle à faire évoluer les régimes de travail des femmes et des hommes, à limiter ou augmenter les risques et pénibilités pour les femmes et les hommes ? 
  3. Parcours : La transition écologique va-t-elle générer plus ou moins d’usure professionnelle pour les femmes et les hommes, contribuer à valoriser ou pas les activités du care au sens large et les parcours spécifiques des femmes ? 
  4.  Temps : La transition écologique va-t-elle transformer ou pas l’équilibre des temps pour les femmes et les hommes ? 

D’autre part, le colloque vise à questionner la manière dont l’activité de travail contribue, de manière genrée ou non, à définir les contours de la transition écologique. Nous aborderons des questions telles que : 

  • Comment les femmes et les hommes intègrent de manière différenciée ou pas dans leur activité la prise en compte des enjeux écologiques et de santé au travail ? 
  • Comment la prise en compte du genre ou l’initiative de groupes de femmes permettent d’accompagner voire d’accélérer la transformation soutenable, équitable et durable des modèles productifs et du travail ? 
  • Comment construire les conditions pour que les transitions se fassent dans un souci de justice sociale et de genre dans le travail ? 

Ces questions seront étudiées à travers les initiatives menées par les personnes en activité, les associations, les fédérations, les chercheur.e.s, et les entreprises

Programme

Mercredi 6 novembre - 9h-12h30

9h-9h30 : Accueil Café/Thé

9h30-10h : Ouverture du colloque

  • Université Lumière Lyon 2 - Représentant de la présidence
  • Groupe de recherche GAS - Christelle Casse et Isabelle Probst
  • Anact - Caroline Gadou, directrice générale

10h-12h30 : Transition écologique, travail et genre : de nouvelles perspectives ?

Animation : Sandrine Caroly, professeure en ergonomie - Université Grenoble Alpes, Pacte

Inégalités de genre, crise climatique et transition écologique

  • Antoine Gatet ou Animata Niakaté, co-rapporteurs - Cese

 Transitions, inégalités, genre et travail : quels enjeux et hypothèses ?

  • Matthieu Pavageau, directeur technique et scientifique - Anact
  • Vincent Mandinaud, pilote des axes transitions et écologie travail - Anact
  • Florence Chappert, responsable de la mission égalité intégrée - Anact

 Les apports de l’ecoféminisme pour repenser le travail

  • Geneviève Pruvost, directrice de recherche - CNRS, EHESS, CEMS

 Ethique du care, vulnérabilité et environnement

  • Pascale Molinier, professeure en psychologie sociale - Université Sorbonne Paris-Nord
  • Mercredi 6 novembre - 14h-18h

  •  Quelles sont les places et contributions des femmes au renouvellement des pratiques agricoles ?
  •  Quels sont les leviers dans l’activité pour prendre en compte à la fois le respect du vivant et ses propres conditions de travail ?
  •  Quelles sont les perspectives pour la transformation à l’échelle des filières et territoires ?

14h-14h15 : Introduction et animation

  • Fabienne Goutille, maîtresse de conférences en ergonomie - Université Clermont Auvergne, ACTé, Inrae, CNE
  • Anne-Marie Nicot, chargée de mission - Anact
  • Sophie Chauvat, cheffe de projet à l’Idele et co-animatrice du RMT Travail en Agriculture

14h15-15h15 : Contributions scientifiques

 Vers un travail en agriculture plus soutenable écologiquement et humainement : les approches et analyses par le genre

  • Hélène Guétat-Bernard, professeure en sociologie - ENSFEA Toulouse, LISST et Dynamiques rurales
  • Alexis Annes, maître de conférences en sociologie - Purpan Toulouse, LISST et Dynamiques rurales

Échanges avec la salle

15h15-16h30 : Table ronde n° 1

 Travailler autrement, le rôle des femmes dans la transformation du travail agricole : de l’individuel au collectif

  • Lucie Mainard, cheffe d’entreprise agricole - fondatrice animatrice du collectif « Les Bottées »
  • Laurence Guichard, agronome et paysanne boulangère en agriculture biologique
  • Agathe Demathieu, ingénieure mécanique
  • Sixtine Prioux et Johanna Grandserre, coordinatrices nationales genre - Réseau Civam

Échanges avec la salle

Pause 16h30-16h45

16h45-18h : Table ronde n° 2

D’autres modèles agricoles par et pour les femmes ? Quels engagements des partenaires pour des changements au niveau du secteur et l’amélioration des conditions de travail des femmes et des hommes ?

  • Anne Picot, chargée de mission enseignement-formation & égalité femme-homme – FNAB – Projet Fact Anact
  • Benoit Delarce, secrétaire national - CFDT Agri Agro
  • Pascale Croc, agricultrice et co-présidente du Réseau Trame
  • Magalie Cayon, responsable du département prévention des risques professionnels - CCMSA
  • Marie-Laurent Dubreuil, conseillère référente - Chambre d’agriculture de Normandie
  • Noémie Girard, chargée de mission genre et agriculture - Terres de liens

Échanges avec la salle

Mercredi 7 novembre - 9h-12h15

Séquence 2. Métiers de service, crise climatique, travail et genre

  • Dans les métiers de service, comment s’adapter au changement climatique dans les pratiques professionnelles selon le sexe/genre ?
  • En quoi les métiers de service occupés majoritairement par des femmes sont-ils plus vulnérables à ces conditions ?
  • Dans quelle mesure les horaires atypiques et le télétravail sont-ils des réponses adaptées à ces nouvelles situations pour les hommes et les femmes ?

9h-9h15 : Introduction et animation

  • Christelle Casse, maîtresse de conférences en ergonomie - Université Lumière Lyon 2, IETL, EVS
  • Florence Chappert, responsable de la mission égalité intégrée - Anact

9h15-10h30 : Contributions scientifiques

 Effets de la crise climatique sur l’activité des femmes guides de hautes montagne et gardiennes de refuge

  • Sandrine Caroly, professeure en ergonomie - Université Grenoble Alpes, Pacte

 Livrés à eux-mêmes ? Le cas des agents de sécurité privée

  • Sylvie Montchatre, professeure en sociologie - Université Lumière Lyon 2, IETL, Centre Max Weber

 Décaler les horaires de travail pour limiter l’exposition aux fortes chaleurs, une option moins simple et plus genrée qu’elle n’y parait

  • Béatrice Barthe, maîtresse de conférences en ergonomie, HDR - Université de Toulouse, LPS-DT

Échanges avec la salle

Pause 10h30-11h

11h-12h15 : Table ronde n° 3

 Travailler ou télétravailler pour les femmes et les hommes : quels retours d’expérience et conditions quand le climat se réchauffe ?

  • Pauline Martin, préventrice - Communauté d’agglomération de La Rochelle – Fabrique Anact
  • Zoé Oliva, apicultrice/ouvrière agricole - El Eco Saisonnier
  • Simon Magnier, coordinateur réseau - Uriopss Normandie - Fabrique Anact
  • Emmanuelle Lavignac, secrétaire nationale - Ugict-CGT

Échanges avec la salle

Jeudi 7 novembre - 14h-17h

Séquence 3. Verdissement des métiers, nouveaux métiers verts, conditions de travail et genre

  •  Les conditions de travail des femmes et des hommes sont-elles meilleures dans les métiers verts ou verdissants ?
  •  Comment se transforment les métiers et les organisations du travail pour prendre en compte les exigences écologiques ?
  •  Quelles opportunités pour les femmes et quels impacts sur la division genrée du travail et des métiers ?

14h-14h15 : Introduction et animation

  • Sandrine Caroly, professeure en ergonomie - Université Grenoble Alpes, Pacte
  • Isabelle Probst, docteure en psychologie, professeure associée – Hesav, HES-SO (Suisse)

14h15-15h15 : Contributions scientifiques

 L’aventure Pain des cairns : réinventer le travail dans un projet écologique et social

  • Christelle Casse, maîtresse de conférence en ergonomie - Université Lumière Lyon 2, IETL, EVS

 Quand le travail est au cœur des transitions vers une alimentation durable : le cas d’un projet dans un Établissement d’Accueil de Jeunes Enfants (EAJE)

  • Sarah Lizaldez-Alastuey, ingénieure d’étude en ergonomie - Labex IMU

Échanges avec la salle

15h15-16h30 : Table ronde n° 4

Métiers verts ou verdissants : quelles expositions aux risques ? Quelles stratégies pour préserver sa santé ?

  • Louis Laurent, directeur des études et recherches - INRS
  • Zoé Rollin, maîtresse de conférences en sociologie - Université de Paris Cité, Cerlis, Giscop 93, en délégation à ETTIS (Inrae)
  • Alexandra Belle, artisane en rénovation du bâti écologique - Atelier du Faabex, OIKOS - Fabrique Anact
  • Fabienne Goutille, maîtresse de conférences en ergonomie - Université Clermont Auvergne, ACTé, Inrae , CNE

Échanges avec la salle

16h30-17h : Conclusion et perspectives

  • Valérie Puyeo, professeure en ergonomie - Université Lumière Lyon 2, IETL, EVS, IMU

Inscriptions

Les informations et inscriptions peuvent être trouvées via ce lien.

Références

Akgüç, M., & Arabadjieva, K. (2024). Is the European Green Deal really leaving no-one behind ? ETUI Policy Brief.https://www.etui.org/publications/european-green-deal-really-leaving-no-one-behind 

ANSES. (2018). Effets sanitaires du changement climatique : état des connaissances et recommandations. Rapport d’expertise collective. https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2013SA0216Ra.pdf

Audet, R. (2016). Discours autour de la transition écologique. In M.-J. Fortin, F. L’Italien & Y. Fournis (Eds). La transition énergétique en chantier. Les configurations institutionnelles et territoriales de l’énergie (pp. 11-30). Presses de l’Université Laval.

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Places

  • Les 6 et 7 novembre 2024 De 9h30 à 17h30 - Maison internationale des langues et de la culture 35 rue Raulin - 69007 Lyon
    Lyon, France (69)

Event attendance modalities

Hybrid event (on site and online)


Date(s)

  • Wednesday, November 06, 2024
  • Thursday, November 07, 2024

Keywords

  • genre, travail, transition écologique, agriculture, métier de service, métier verdissant

Contact(s)

  • Florence Chappert
    courriel : f [dot] chappert [at] anact [dot] fr

Reference Urls

Information source

  • Fabienne Goutille
    courriel : fabienne [dot] goutille [at] gmail [dot] com

License

CC-BY-4.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons - Attribution 4.0 International - CC BY 4.0 .

To cite this announcement

Fabienne Goutille, Christelle Casse, Isabelle Probst, Florence Chappert, Caroly Sandrine Nicot Anne-Marie, « Transition écologique et genre : quelles transformations du travail ? », Conference, symposium, Calenda, Published on Monday, September 23, 2024, https://doi.org/10.58079/12c9h

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