HomePenser les festivals de films. Approches universitaires, institutionnelles et professionnelles : regards croisés
Published on Monday, September 23, 2024
Abstract
Les 7 et 8 octobre 2024 est organisé à Nice (MSH Sud-Est) le premier colloque du réseau 2R3F intitulé « Penser les festivals de films. Approches universitaires, institutionnelles et professionnelles : regards croisés ».
Announcement
Programme
Lundi 7 octobre
8h30 - Café d'accueil
9h00 - Ouverture du colloque (Amanda Rueda, Natacha Seweryn, Christel Taillibert)
- 9h15 - Conférences inaugurales
Modération : Amanda Rueda
La festivalisation de la culture en général et du cinéma en particulier
- Emmanuel Négrier (Université de Montpellier)
Emmanuel Négrier est directeur de recherche en science politique, et directeur du CEPEL (Centre d'Études Politiques Et sociaLes), à l'Université de Montpellier. Il dirige la collection « Politiques culturelles » des Presses universitaires de Grenoble avec Philippe Teillet. Ses recherches portent notamment sur les politiques publiques, les comportements électoraux, les festivals et les métamorphoses de la participation culturelle et artistique.
- En cinq ans, trois projets de recherches permettent de prendre la mesure de ce que la festivalisation veut dire en général, et les caractéristiques, éventuellement spécifiques, qu’elle revêt en matière de cinéma et d’audiovisuel. Une première observation cartographique (environ 7300 événements) permettra de rendre compte du phénomène. Un deuxième regard s’intéressera aux différents indicateurs majeurs de l’activité festivalière, en termes de dynamique artistique et culturelle, de ressources financières et humaines, qui sont autant d’occasions de comparer le phénomène festivalier en général et l’événementialisation du cinéma en particulier. Enfin, à la faveur d’une enquête sur la sociologie de l’acte de création d’un festival, nous montrerons ce qui singularise éventuellement, ici encore, le secteur du cinéma et de l’audiovisuel vis-à-vis des autres secteurs quant aux profils de créatrices et créateurs, à leurs motivations, à la façon dont, aujourd’hui, elles et ils envisagent un monde en mutation.
Les angles morts de la recherche sur les festivals
- Antoine Leclerc (Carrefour des Festivals)
Depuis plus de 25 ans, et après des études en histoire du cinéma à Montpellier et Paris, Antoine Leclerc est délégué général du Festival Cinéma d’Alès – Itinérances, manifestation farouchement généraliste (plus de 40.000 entrées au début du printemps quand un virus ne conduit pas à sa brusque annulation), et de l’association Carrefour des Festivals qui fédère une soixantaine de manifestations cinématographiques en France. Il est tombé dans la marmite des festivals de cinéma quand, collégien, il ne s’est pas remis d’une présentation par Samuel Fuller de Dressé pour tuer (White Dog) à Alès.
- En lien étroit avec l’ensemble de la filière, en amont comme en aval de la création des œuvres, les festivals de cinéma comptent parmi les premiers acteurs de la diversité culturelle (cinématographies peu diffusées, court métrage, patrimoine, documentaires…), et jouent plus que jamais un rôle essentiel dans la diffusion et la promotion des films en profondeur, l’émergence de jeunes talents et l’éducation aux images. Si on peut se réjouir que les manifestations cinématographiques contribuent avec dynamisme à ce que ni le covid ni le succès des plateformes n’aient enterré le plaisir de la découverte et du partage des œuvres en salles, le sort des structures organisatrices de ces événements, associations dans l’immense majorité des cas, inquiète. Une étude de l’association Carrefour des Festivals auprès de ses adhérents a en effet confirmé une fragilisation économique inédite et des tensions sociales dont témoigne également la mobilisation du collectif « Sous les écrans la dèche ». À l’heure où se dessine un sursaut de l’État, à travers le CNC, dans la considération des festivals de cinéma et où s’ébauche enfin la structuration sociale d’un secteur atomisé et trop méconnu, un état des lieux s’impose.
11h00 Panel 1 : Festivals de films et enjeux économiques
Modération : Christel Taillibert
Ce que les marchés font aux festivals : Vers une généralisation des festivals « hybrides » ?
- Hélène Laurichesse (Université Toulouse Jean-Jaurès)
Hélène Laurichesse est Directrice du LARA-SEPPIA (Laboratoire de recherche en Audiovisuel/Savoirs, Praxis et Poïétiques en Art) et Professeure des Universités à l’ENSAV (École Nationale Supérieure d’Audiovisuel). Ses travaux portent sur la production, le processus de création, et les stratégies des industries culturelles. Parmi ses publications les plus marquantes, on peut citer les ouvrages Quel marketing pour le cinéma ? (2006) aux CNRS Éditions, La stratégie de marque dans l’audiovisuel (2013) aux Éditions Armand Colin Recherche, Pitchs, Workshops, Networks. Les enjeux des marchés de projets audiovisuels, aux Éditions OpenCulture, 2022.
- Cette communication s’intéresse à l’imbrication des activités de développement, de production et de diffusion dans les évènements médiatiques et festifs que constituent les festivals et les marchés du film. Il s’agit d’interroger le lien entre festival et marché pour mettre l’accent sur le nouvel équilibre qui s’y opère entre les dimensions artistiques et économiques. Il s’agit aussi de questionner sur un plan académique une forme d’évitement à rendre compte de la transformation structurelle de ces évènements eu égard à leur dépendance vis-à-vis des marchés. Bien au-delà de la posture d’un « nouveau rôle » qui incomberait aux festivals, cette dynamique de cohabitation des logiques cinéphile, militante et de marché dans une forme d’« hybridité » nous semble pertinente à considérer pour étudier ce terrain, en particulier dans ses répercussions sur le processus de création audiovisuelle.
UniFrance et My French Film Festival dans la circulation internationale des films français : un rôle d’intermédiation facilitant l’accès aux marchés étrangers
- Quentin Mazel (Université Sorbonne Paris-Nord)
- Simon Renoir (Université d’Avignon)
Quentin Mazel est enseignant contractuel à l’université Sorbonne Paris Nord, docteur de l’Université Sorbonne Nouvelle. Il a soutenu une thèse sur l'économie des genres cinématographiques en France et travaille actuellement sur l'économie des plateformes et sur le métier d’exportateur.
Simon Renoir est maître de conférences (depuis septembre 2023) en sciences de l’information et de la communication à l’Université d’Avignon, membre du Centre Norbert Elias (CNE). Il travaille sur les liens entre les industries culturelles et créatives (ICC) et les territoires (structuration locale des ICC, construction des représentations territoriales et de l’image des villes, flux et échanges transnationaux des biens culturels).
- L’intervention examine le rôle du festival en ligne My French Film Festival, organisé par UniFrance chaque année, dans la promotion du cinéma français à l’étranger. Pour cela, nous nous demanderons dans quelle mesure et par quels moyens le festival favorise l’exportation de certains films ? Nous décrirons dans un premier temps les modalités « classiques » de circulation des films français à l’étranger, avant d’analyser les moyens mis en place par MFFF pour promouvoir une certaine tendance du cinéma hexagonale. Nous verrons qu’en organisant des mécanismes d’intermédiation permettant d’accéder aux marchés internationaux, MFFF repose sur une logique qui s’apparente plus à celle d’un broker qu’à celle d’un gatekeeper. Notre analyse croise une série d’entretiens semi-directifs réalisés avec des employés d’Unifrance et des professionnels de la filière avec des données quantitatives sur les trajectoires commerciales des films sélectionnés à MFFF entre 2017 et 2023.
Travailler pour les festivals de cinéma : glamour, engagement et précarité
- Jérémy Vachet (Audencia Business School/Nantes)
Jérémy Vachet est docteur (PhD) de la School of Media and Communication de l’université de Leeds (Grande Bretagne). Depuis 2019, il est enseignant-chercheur au département Communication, Culture & Languages à Audencia (Nantes) où il a fondé et dirigé la formation Management de la création et production audiovisuelle (niveau master). Membre associé au LabSIC, université Sorbonne Paris Nord, il mène depuis une dizaine d’années des recherches sur les conditions de travail et de vie des travailleurs culturels (cinéma, série télévisée, musique) en France et à l’étranger. Ses publications récentes incluent l’ouvrage Fantasy, Neoliberalim and Precariousness : Coping Strategies in the Cultural Industries aux éditions Emerald (2022), et les articles « L’utopie, c’est pas pour tout le monde. Inégalités de carrière et ajustements des musiciennes indépendantes » dans la revue Biens Symboliques/Symbolic Goods (accepté, à paraître en 2024) et « Toward a sociological explanation of anxiety: Precariousness, class and gender among independent musicians » dans la revue The Sociological Review (accepté, à paraitre en 2024).
- Les débats récents autour du collectif « Sous les écrans, la dèche » ont mis en avant une population jusqu’alors peu considérée du grand public et des recherches sur les festivals de cinéma. Articulant économie politique des médias et sociologie du travail créatif, nous tenterons ici de répondre à la question suivante : « Comment les travailleurs du secteur composent-ils avec les caractéristiques de cette activité ? ». Pour ce faire, nous avons mené une observation participante dans deux festivals de films indépendants et internationaux ayant lieu en France (respectivement pendant 4 éditions et 2 éditions), ainsi que des entretiens informels (N=30) et semi-directifs (N=5) avec des professionnels du secteur (coordination, programmation, accompagnement). Au-delà du « vernis glamour » dont bénéficient les festivals de cinéma et de formes d’attachement particulières à la fois au secteur (cristallisé ici par le concept de cinéphilie) et à l’évènement, illustrant une économie de la passion, les premières analyses font état de conditions de vie et de travail précaires aux conséquences psychosociales néfastes pour une grande partie de participants.
14h00 - Perspectives sur l’histoire de la programmation des festivals de cinéma en France
- Natacha Seweryn (Université Paris 8 – Vincennes Saint-Denis
Natacha Seweryn est doctorante CIFRE à l’Université Paris 8, sous la direction de Dork Zabunyan, et en partenariat avec l’Université Ca’ Foscari à Venise. Elle s’intéresse à la programmation dans les festivals français. Elle dirige en parallèle la programmation du Festival International du Film Indépendant de Bordeaux après avoir travaillé auparavant pour le festival Premiers Plans d’Angers, le Certain Regard du festival de Cannes, la Cinémathèque de Tanger, ainsi qu’Hors Pistes au Centre Pompidou.
- Alors que les premières éditions du Festival de Cannes reposent sur des films sélectionnés par les centres nationaux du cinéma ou des associations de producteurs (Ostrowska, 2016), l'apparition de sélections parallèles a inauguré une nouvelle ère de créativité en matière d'accès aux films. La Semaine de la Critique, par exemple, travaille avec un comité de sélection et assouplit les règles relatives aux supports de projection des films, permettant ainsi un éventail plus large de films d'être pris en considération. En tant que Délégué général de la Quinzaine des Réalisateurs, Pierre-Henri Deleau voyage dans de nombreux pays afin d’identifier des films en dehors des circuits habituels, contournant ainsi l'influence prescriptive de certains intermédiaires. Ces premières évolutions ont conduit à une importance accrue de la notion de « choix » des films dans les festivals, où la « programmation » est devenue un élément central, légitimant certains films au détriment d’autres. Dans des entretiens, Henri Langlois souligne dès 1962 l’importance du « choix » et de la « manière » de programmer à la Cinémathèque française. Dans Conserver, Montrer (1992), Dominique Païni met en avant le rôle crucial de la programmation, en particulier pour les musées, en affirmant que programmer, « c’est faire se contaminer les oeuvres entre elles », et compare la programmation à un « guide de lecture ». Cependant, ni Langlois, ni Païni ne se sont penchés sur la manière dont les festivals de cinéma participent à la légitimation de certains films au détriment d’autres. Depuis un tournant significatif dans les années 2010 marqué par la dématérialisation des supports de diffusion, le nombre de films soumis à chaque festival a connu une croissance exponentielle, accentuant ainsi le pouvoir des choix de programmation par ceux qui les font. Si, selon Païni et Langlois, programmer consiste à agir sur une histoire du cinéma, de quelle façon la programmation en festivals influe-t-elle sur elle ? En m'appuyant sur une analyse des termes employés par les professionnels pour définir les métiers liés à la programmation, je proposerai une définition contemporaine de l'acte de programmation d'un festival de cinéma, à la lumière de l'histoire qui la précède.
14h30 Panel 2 : Logiques éditoriales et perspectives cartographiques
Modération : Bruno Cailler
Festivals de cinéma : un espace de résistance pour les cinéastes indépendants indiens
- Mélanie Le Forestier (Université Toulouse Jean-Jaurès)
Mélanie Le Forestier est maîtresse de conférences en Sciences de l'information et de la communication à l'Université Toulouse Jean Jaurès et au Laboratoire d'études et de recherches appliquées en sciences sociales (LERASS). Ses recherches portent sur l'étude des dynamiques transnationales dans la configuration de cinémas contre-hégémoniques en Asie du Sud, et dans ce cadre, elle s'intéresse aux rôles qu'y jouent les festivals de cinéma, à l'échelle nationale comme à l'échelle internationale.
- Dans un contexte fortement concurrentiel, traversé par des tensions économiques, esthétiques et idéologiques, cette communication vise à interroger le rôle des festivals de cinéma dans la configuration d'un cinéma indépendant en Inde. Au croisement des recherches sur les festivals de films et des études cinématographiques indiennes (Indian Film Studies), nous analyserons la façon dont les festivals consacrés à la cinématographie indienne se retrouvent au cœur d’enjeux de pouvoir entre des visions opposées sur l’indianité et le « cinéma indien ». Notre communication se divisera en deux temps. Nous reviendrons tout d’abord sur les stratégies méthodologiques choisies afin de cartographier ce réseau festivalier à partir de données fragmentées et dispersées. Nous présenterons ensuite les caractéristiques économiques, culturelles et éditoriales de ces festivals pour finir par examiner comment ils participent à construire un cinéma indien indépendant en tant qu’objet et en tant que discours.
Exploration de la diffusion du cinéma coréen en France à travers les festivals
- Sejeong Hahn (Korean Film Council)
Sejeong Hahn est représentante du Korean Film Council (KOFIC) en France. Ses principales missions consistent à promouvoir le cinéma coréen, à renforcer les relations bilatérales entre la Corée et la France et à mettre en œuvre des projets de coopération cinématographique. En parallèle, elle est chargée de cours au département cinéma de l’Université Sorbonne Nouvelle. Elle est également directrice du Festival du Film Coréen à Paris (FFCP).
- Cette communication vise à explorer de manière approfondie le rôle des festivals de films dans la diffusion du cinéma coréen en France. En se concentrant sur le contexte français, cette étude propose un panorama global de la diffusion du cinéma coréen, en identifiant et en analysant les festivals qui y contribuent. L’étude se pose plusieurs questions : quels sont les festivals qui présentent le cinéma coréen ? Comment ces festivals mettent-ils en valeur le cinéma coréen ? Qui est le public de ces festivals ? Pour répondre à ces questions, l’étude identifie quatre types principaux de festivals qui jouent des rôles variés et complémentaires : cinéphiles, spécialisés, événementiels et de démocratisation. En explorant ces modèles de festivals, cette communication met en lumière l’évolution de la diffusion du cinéma coréen en France et souligne l’importance de ces événements dans la promotion et la reconnaissance de la culture cinématographique coréenne auprès du public français.
Étudier les festivals chrétiens de cinéma en France : Enjeux et méthodes
- Nolwenn Briand (Université de Reims Champagne-Ardenne, Cerhic)
Nolwenn Briand est doctorante en Histoire contemporaine à l'Université de Reims Champagne-Ardenne (Cerhic). Ses recherches portent sur la réception catholique du cinéma en France, des spectacles cinématographiques proposés dans les cinémas de patronage ruraux de l’entre-deux-guerres aux festivals et retraites spirituelles catholiques contemporains.
- Depuis les années 2010 s’annonce un retour à des pratiques de sociabilités religieuses liées au spectacle cinématographique en France, dans le cadre de ciné-débats, de retraites spirituelles ou de festivals chrétiens de cinéma. Le cas particulier des festivals permet d’appréhender des événements annuels, pensés autour d’une thématique spécifique à la destination d’un public catholique circonscrit. Le cinéma y est perçu comme un support aux réflexions sociologiques, spirituelles, théologiques ou morales qui s’élaborent lors des moments de débats qui suivent les séances, en lien avec des horizons d’attente esthétique spécifiques. L’étude de ces objets spécifiques implique donc de s’inscrire au croisement d’une ethnographie de la réception du cinéma et de la recherche en science des religions. Cette présentation s’attachera tout d’abord à présenter les spécificités de ces événements en proposant une réflexion sur les enjeux méthodologiques qu’implique une telle étude. La présentation des conditions de réalisation de mes enquêtes ethnographiques permettra d’identifier ces enjeux méthodologiques spécifiques.
16h15 Panel 3 : Festivals et parcours individuels
Modération : Christian De Moor
Les festivals face à l’événement et aux parcours de vie : les bifurcations professionnelles de Pierre-Henri Deleau
- Olivier Thévenin (Université Sorbonne Nouvelle)
Olivier Thévenin est professeur de sociologie à la Sorbonne Nouvelle, chercheur au laboratoire CERLIS UMR CNRS., membre du LabEx Industries culturelles et création artistique (ICCA). Ses recherches s’inscrivent dans le domaine de la sociologie des arts et de la culture et concernent l’étude des publics et des médiations. Ses travaux portent sur des objets de recherche ou des terrains (établissements culturels du spectacle vivant, festivals de films, plateformes audiovisuelles), qui ont en commun de chercher à identifier, sous des perspectives différentes, l’empreinte des transformations de la culture. Il a notamment publié l’ouvrage La S.R.F. et la Quinzaine des Réalisateurs : une construction d’identité collective en 2008 et a codirigé avec Olivier Moeschler un numéro dans la revue Loisir et Société « Les métamorphoses des festivals de films » et dernièrement « Retour sur l’expérience de la Quinzaine des réalisateurs : le festival comme objet de connaissance socio-anthropologique » in Films, festivals et mondes contemporains : pour une anthropologie du visuel (2024).
- Notre communication a pour objectif de rendre compte des travaux qui portent sur les événements festivaliers à partir d’une sociohistoire des contre festivals des années 60. Nous souhaitons appréhender l’écosystème de ces festivals à partir d’un récit de vie de Pierre-Henri Deleau qui est une figure emblématique du délégué général de nombreux festivals : Quinzaine des Réalisateurs, festivals de Hyères, Paris, Luxembourg, Pessac, Strasbourg, Tours, festival international des productions audiovisuelles de Biarrtiz. Cette étude qui s’appuie sur une série d’entretiens réalisés depuis 2004 retrace tout d’abord une carrière tout en contribuant à la compréhension d’une culture cinéphilique qui s’est progressivement institutionnalisée. L’analyse des bifurcations professionnelles de cette personnalité charismatique permet d’appréhender des contextes organisationnels et de spécifier le rôle d’intermédiaire de délégué général dans la fabrique de l’émergence cinématographique. Au final, cette communication nous donne l’occasion d’aborder des modèles de scientificités pluridisciplinaires pour évoquer en quoi les différentes approches sur les parcours de vie et les festivals studies s’inscrivent dans des perspectives théoriques composites complémentaires.
Itinéraires festivaliers : cartographier la présence en festivals de trois cinéastes latino-américains
- Claudia Andrienzen (Université Toulouse Jean-Jaurès)
Docteure en Sciences de l’Information et de la Communication du Lerass, Claudia Andrianzen a soutenu une thèse intitulée « Cinéastes latino-américains, films transnationaux : tensions et négociations transculturelles du cinéma de latino-américains en Europe au XXIe siècle ». Ses recherches portent sur la création audiovisuelle en contexte interculturel - avec un intérêt particulier par les relations entre Europe et Amérique Latine - les pratiques transculturelles du cinéma transnational et les migrations artistiques contemporaines. Associée au laboratoire Geriico, ses recherches portent également sur les formats audiovisuels dans le terrain de la médiation scientifique en France.
- Cette communication cherche à investir la question des rapports qu’entretiennent cinéastes et festivals de cinéma, en proposant de cartographier les déplacements festivaliers de Karim Aïnouz – cinéaste brésilien d’origine algérienne basé à Berlin. Portant notre attention sur les déplacements effectifs d’un cinéaste notre communication cherche à aller au-delà du simple constat de l’importance que festivals de cinéma et marchés du film ont dans le parcours professionnel d’un réalisateur, cherchant à répondre à des questions comme : comment et par quels territoires un cinéaste se déplace concrètement entre festivals de cinéma ? Est-il possible d’observer des « routes festivalières », des chemins balisés, des itinéraires de cinéastes dans les calendriers festivaliers ? Si oui, que peuvent-ils nous dire des réseaux professionnels du monde du cinéma contemporain dans lesquels ce cinéaste s’insère ?
18h00 - En partenariat avec Un Festival C’est Trop Court (109, Frigo 16)
- Table-ronde : « Mise en réseau, les apports pour la recherche ? »
Modération : Bruno Cailler
- Á l’occasion de ce premier colloque de 2R3F (Réseau de Recherche français sur les festivals de films), cette première table-ronde souhaite réfléchir aux multiples façons dont la mise en réseaux (des festivals, des chercheurs…) peut contribuer à faire avancer la recherche sur les festivals de films.
Participants
- Antoine Leclerc (Carrefour des Festivals)
- Laurent Tremeau (Forum des festivals de cinéma en Région Sud)
- Marco della Gassa (Reframing Film Festivals)
- Amanda Rueda et Christel Taillibert (2R3F)
Mardi 8 octobre
9h30 Panel 4 : Festivals de films et logiques discursives
Modération : Christel Taillibert
Festivals de cinéma et études filmiques féministes : perspectives de réflexion entre civilisationnistes et sociologues du cinéma dans le cadre de l’ANR FEMME
- Émilie Cheyroux (Institut National Universitaire Champollion d’Albi) et Chloé Delaporte (Université Paul-Valéry Montpellier 3)
Émilie Cheyroux est maître de conférences en civilisation américaine à l’Institut National Universitaire Champollion d’Albi et membre du CAS de l’Université Toulouse 2. Elle enseigne l’histoire et la culture des États-Unis, les relations internationales et l’analyse de l’image, en lien avec ses recherches sur les représentations. Elle se focalise sur les festivals de cinéma et s’intéresse particulièrement à l’impact social des festivals de cinéma organisés par la minorité latino aux États-Unis. Ses recherches récentes cherchent à étudier le rôle de tremplin des festivals de cinéma dans l’industrie cinématographique ainsi que leurs stratégies d’inclusion, notamment pour les femmes réalisatrices aux États-Unis et en France.
Chloé Delaporte est professeure en études cinématographiques et audiovisuelles à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3. Adoptant une approche socio-économique, elle étudie les processus de valorisation des œuvres et des artistes au sein du champ cinématographique. Elle a particulièrement travaillé sur la catégorisation générique (Le Genre filmique, PSN, 2015), les compétitions et prix cinématographiques, pour certains en contexte festivalier (La Culture de la récompense, PUV, 2022), et les enjeux géopolitiques autour de la circulation internationale des films et des séries (Géopolitique du cinéma, Le Cavalier bleu, 2023).
- Cette intervention vise à présenter les modalités d’articulation (théorique et méthodologique) des perspectives civilisationnistes et sociologiques dans l’analyse des festivals de cinéma à partir de l’expérience du projet ANR « FEMME » (Female Filmmakers and Feminism in the Media, 2024-2028, dirigé par Delphine Letort). L’un des WP (work package) de l’ANR a en effet pour but de mettre en valeur le rôle des festivals dans la diffusion, la promotion et la valorisation des femmes réalisatrices en France, en Grande-Bretagne et aux États-Unis, partant du constat que leur visibilité et leur succès sont entravés par des pratiques discriminatoires communes aux pays étudiés, ce qui explique la création de festivals de cinéma « de femmes », notamment depuis le mouvement #Metoo.
Programmation du cinéma de femmes dans les festivals européens : le cas de Cinélatino à Toulouse
- Amanda Rueda (Université Toulouse Jean-Jaurès)
Amanda Rueda est enseignante-chercheuse en Sciences de l’information et de la communication à l’Université Toulouse 2 Jean-Jaurès. Elle est attachée au LERASS, où elle coanime l’axe Mondes culturels, expériences et numérique (MOCEN). Ses travaux portent sur les écritures audiovisuelles, leurs contextes de création et leurs pratiques de réception, d’une part, et sur les festivals de cinéma et les processus de production et de circulation des films, notamment d’Amérique latine, d’autre part. Elle est membre de l’association Rencontres Cinémas d’Amérique latine de Toulouse qui organise le Festival Cinélatino et du Comité de rédaction de la revue trilingue Cinémas d’Amérique latine, publiée par cette association et les PUM (Presses universitaires du Midi).
- Approcher les dynamiques cinématographiques en analysant la programmation des festivals de cinéma est un outil méthodologique fourni par les études sur les festivals de cinéma pour l'étude du cinéma de femmes produit en Amérique latine. Si, depuis les années 2000, la présence des femmes dans les compétitions du Cinélatino de Toulouse, l'un des principaux festivals spécialisés dans le cinéma latino-américain en France, est de plus en plus fréquente, les sections dédiées aux femmes cinéastes forgent un espace de visibilité encore plus important d'une création cinématographique qui s'inscrit dans ce que l'on peut appeler le "cinéma d'auteur du Sud" (Rueda, 2022). Trois sections retiennent particulièrement notre attention : « Femmes de cinéma » (2014), composé de 35 films de 31 réalisatrices ; "20 ans de Cinéma en construction" (2022), composée de 10 films dont cinq réalisés par des femmes ; enfin, "RéalisActrices" (2023), composée de fragments de filmographies de quatre actrices latino-américaines qui ont décidé de devenir réalisatrices. Ces programmes constituent un angle d'attaque pour comprendre comment les festivals spécialisés dans les cinémas d’Amérique latine, d'une part, participent à une exposition privilégiée de ces films à l'étranger et, d'autre part, favorisent l'énonciation de discours dissidents sur les mondes sociaux et culturels représentés à l’écran. Dans une perspective de l'entre-deux et du savoir située, et à partir de l'étude de ces programmes ainsi que des discours curatoriaux qui les accompagnent, nous proposons de montrer comment, au-delà des critères de qualité, ces programmes rendent compte de narratives émancipatrices contemporaines, nous permettant à la fois de repenser les relations Europe – Amérique latine dans les processus de légitimation des films.
Le cinéma féminin mexicain contemporain : les récompenses festivalières, une radiographie de l’imaginaire actuel ?
- Minerva Sandoval (Université de Montpellier 3 – Paul Valéry)
Minerva Sandoval a commencé sa carrière professionnelle au Mexique, dans l’industrie audiovisuelle, en tant que productrice, coordinatrice de production et assistante de réalisation dans différents projets de cinéma, de télévision et de publicité. Depuis 2019, elle s’est installée en France pour préparer un Master en Études cinématographiques et audiovisuelles à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3. Depuis 2022, elle bénéficie d’un contrat doctoral pour préparer une thèse sur la représentation des femmes dans l’œuvre des réalisatrices mexicaines et leur reconnaissance au sein de festivals de cinéma internationaux. Son doctorat se prépare sous une codirection internationale entre la France, sous la direction de Pietsie Feenstra, et le Mexique, sous la codirection de Mme Julia Tunyon. Récemment, elle a publié un article dans la revue À l’épreuve, sur les différents regards du cinéma féminin, brisant les frontières territoriales, culturelles et temporelles par sa représentation à l’écran.
- Cette intervention cherche à faire partie de l’axe d’approches méthodologiques et conceptuelles au service de l’étude des festivals de films. Celle-ci se concentrera sur un corpus de douze films mexicains, réalisés par des femmes, largement récompensés durant ses vingt dernières années (2001-2021), en dehors du territoire mexicain. L’ensemble de ces films déploie un imaginaire féminin mexicain lié aux premières décennies de ce siècle. Tout d’abord, on présentera le corpus en expliquant sa conformation à travers des données quantitatives, et on développera brièvement le contexte de diffusion de ces films dans les festivals ainsi que les récompenses obtenues. Ensuite, on reviendra sur le synopsis de chaque récit, et les possibles vases communicants qui les nourrissent. Enfin, en mobilisant des concepts développés dans le domaine des Film Festival Studies, on montrera comment le corpus à l’étude rend visible l’imaginaire féminin mexicain, et se présente en cela comme une radiographie.
11h15 Panel 5 : Festivals de films et enjeux sociétaux
Modération : Sophie Raimond
Continuums et décentrements : le dispositif festivalier à l’épreuve du militantisme politique
- Christel Taillibert (Université Côte d’Azur, LIRCES)
Christel Taillibert est professeure des universités en Sciences de l’information et de la communication à l’Université Nice Côte d’Azur. Ses recherches, développées au sein du laboratoire LIRCES (Laboratoire interdisciplinaire Récits, Cultures et Sociétés) concernent, dans une perspective historique et contemporaine, les relations entre le cinéma et l’éducation, et en particulier : l’histoire de la cinématographie éducative, les festivals, la cinéphilie, la vidéo à la demande cinéphile. Ses dernières recherches s’intéressent aussi à la plateformisation de l’audiovisuel et aux mutations socioéconomiques récentes de la filière cinématographique et audiovisuelle.
- Qu’est-ce qu’un « festival de films » ? Après avoir connu une première formalisation dans l’entre-deux-guerres, le dispositif festivalier s’est progressivement enrichi, sur la base de cette première matrice, au gré des nouveaux enjeux dont les festivals de films étaient investis. La formule recouvre aujourd’hui des manifestations qui, tout en partageant un socle commun – un événementiel articulé autour de projections de films – font l’objet d’appropriations très singulières, révélatrices d’attentes très variables au regard du film en tant qu’objet de la médiation, comme de la forme festivalière comme cadre de la médiation. Pour réfléchir à ces questions, cette communication envisagera, sur la base d’un terrain réalisé auprès d’un corpus de manifestations en France, le cas particulier des festivals de films politiques, en tant qu’espaces singuliers de réappropriation du dispositif festivalier.
Penser le festival de film comme dispositif au service de la cohésion sociale
- Christian De Moor (Université Côte d’Azur, LIRCES)
Christian De Moor est diplômé en histoire de l’art des universités de Strasbourg et de Paris-Sorbonne et titulaire d’un master de recherche en études culturelles de l’Université Paul-Valéry de Montpellier. Il est actuellement doctorant en sciences de l’information et de la communication à l’Université Côte d’Azur, rattaché au Laboratoire Interdisciplinaire Récits, Cultures et Sociétés (LIRCES). Il travaille sur la capacité des dispositifs culturels et en particulier des festivals de cinéma de patrimoine à répondre aux enjeux de la société contemporaine tels que la cohésion sociale, le dialogue intergénérationnel et le développement territorial
- La société contemporaine est marquée par des fractures générationnelles, culturelles et sociales face auxquelles les politiques publiques sont régulièrement mises en échec. La construction d’une culture commune et d’espaces de rencontres intergénérationnels et intersociaux permet de contribuer à la cohésion sociale. Le festival de films et plus spécifiquement le festival de films de patrimoine constituent des dispositifs susceptibles d’offrir un tel environnement tant par les spécificités du film de cinéma de patrimoine apte à générer des émotions partageables que par la variété des outils de médiations mis en œuvre non seulement pendant la période proprement dite du festival, mais aussi tout au long de l’année. Nous proposons d’interroger cet aspect utilitaire de la culture et des dispositifs culturels dans leur capacité à répondre aux enjeux sociétaux.
Interculturalité : un festival de cinéma en pleine tourmente géopolitique
- Laurent Garreau (Institut national supérieur de l’éducation artistique et culturelle, CNAM)
Laurent Garreau est président cofondateur de l’association Garromedia créée en 2019 pour organiser la première édition du Festival Nouvelles Images d’Iran. Chercheur associé au Dicen-Idf, Unité de Recherche multi-tutelle entre le Cnam, l’Université Paris Ouest, l’Université Gustave Eiffel, dirigée par Marta Severo, il est Ingénieur Recherche à l’Institut national supérieur d’Éducation artistique et culturelle du Cnam. Docteur en études cinématographiques diplômé de l’Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne, il a soutenu une thèse sur l’histoire de la censure cinématographique en France (1945-1975) sous la direction du Professeur Jean Gili, publiée aux Presses universitaires de France.
- Fondateur du Festival Nouvelles Images Persanes en 2019 à Vitré, en Bretagne, je témoignerai de cette expérience de manière à répondre aux questionnements qui m’ont accompagné au cours des trois premières éditions : en quoi un festival est-il un événement politique ? Quelle indépendance pour le travail de programmation ? Quels risques de censure, d’autocensure, d’ingérence ? Comment faire des festivaliers des forces vives pour l’ancrage local du festival ? Comment fédérer, réunir, faire communauté dans une aventure collective au-delà de l’événement, à l’année et ailleurs ? En quoi un festival de cinéma est-il un objet de recherche pertinent dans le contexte d’une éducation artistique et culturelle ? Ces questions situent mon point de vue d’acteurs culturels engagés dans la recherche et assumant un certain degré de militantisme dans son travail universitaire.
14h30 Panel 6 : The Histories of Italian Film Festivals: Research, Topics and Methodological Approaches
Modération : Federico Zecca
Panel organisé en partenariat avec Reframing Film Festival (Italie)
The Conferences of the Mostra Internazionale del Cinema Libero in Porretta Terme (1963-1979): an Analysis
- Marco Zilioli (Université de Bologne)
Marco Zilioli is a postdoctoral researcher at the University of Bologna and Adjunct professor at the University of Parma and at the University of Bari Aldo Moro. In 2021, he earned their PhD at the University of Bologna with research on cinema and communist film culture promoted through the publications of the Italian Communist Party in the period between 1945 and 1960. His research interests concern film festivals, film production, post-war cinema, and popular and specialized magazines. He authored several essays for collective volumes or journals such as Cinergie, La Valle dell’Eden, Cinema e Storia, and L’avventura. He is the author of Pagine rosse. Cinema, politica e stampa comunista (1945-1960) [Milan, Meltemi, 2023].
- This paper provides an analytical framework for studying the discursive production associated with film festivals. Specifically, it seeks to examine the archival materials related to the conferences organized by the Mostra Internazionale del Cinema Libero in Porretta Terme (1959-1982), now housed in the Renzo Renzi Library – Cineteca di Bologna and cataloged withing 80 folders (MICL Archive). The analysis will entail a presentation of the archive materials and an examination of various sources crucial for reconstructing the debates in Porretta during the 1960s and 1970s. These sources include private correspondence, telegrams, administrative documents, conference proceedings, brochures, and press coverage. Furthermore, the paper will underscore the importance of reconstructing the history of these initiatives, emphasizing their significance within the broader context of film festival history and the evolution of cinema as an art form. Lastly, the paper will explore the resonance of these initiatives by examining contemporary press coverage.
Exploring Incontri internazionali del Cinema di Sorrento: A Methodological Study Based on the Rondi Fund Archives
- Francesco D’Asero (Université de Bari Aldo Moro)
Francesco D’Asero is Research fellow at the University of Bari “Aldo Moro” and Adjunct Professor of Film Analysis and Audiovisual Language at the same University. He earned his PhD in Cinema and Visual Culture at the Roma Tre University. His research interests mainly concern Italian cinema and its interrelations with the cultural industry. His research project analyzed the forms and languages of neorealist comedy from a historical-cultural perspective, with particular reference to the experience of pink neorealism. He is a member of the editorial board of the interdisciplinary studies journal Cinema e Storia and a member of the organizational staff of the “Palladium Film Festival”. He has participated in various conferences and has published essays in collective volumes and articles in journals such as Bianco & Nero, Áglama, and I Quaderni del CSCI.
Incontri internazionali del Cinema di Sorrento was founded in 1963, quickly becoming one of Italy’s leading film festivals. By the end of its first three years, with the appointment of Gian Luigi Rondi as artistic director, the festival had already established its innovative model, based on national monographic retrospectives. This non-competitive approach, which began in 1996 with a film review of French cinema, became a cornerstone of Incontri, transforming the Campanian seaside town into a global hub for artists and filmmakers from around the world. The aim of this paper is twofold: first, to present the research carried out by the “Aldo Moro” research group of the University of Bari as part of the PRIN project “Reframing Italian Film Festivals: Histories, Politics, Cultures”; secondly, to propose a methodological approach to the case study based on an in-depth analysis of the documentation preserved in the Rondi Fund of the Cineteca Lucana. Through the study of various materials such as catalogues, private correspondence and press releases, the paper seeks to reconstruct the history and memory of Incontri, highlighting key figures who contributed to its innovative development. An approach that seeks to deepen our understanding of the relationships between festivals, authorship and different forms of film circulation.
Discovering Films, Making Canons: The Archives of the Italian Film Festivals in the Histories of Third World Cinema
- Andrea Gelardi (Université de Bari Aldo Moro)
Andrea Gelardi is Adjunct Professor at the University of Bari ‘Aldo Moro’, where he has carried out a postdoctoral research project on the Apulian film festival network. In 2022, he earned his PhD in Film Studies at the University of St Andrews (Scotland, UK) with research on world cinema canons and its relationship with European film institutions, generously supported by the AD Links Foundation and the Russell Trust. His research interests include, but are not limited to: film festivals and, in particular, their entanglement with film historiography; Third World cinemas and militant cinema histories; post-war theories and the conceptualization and uses of film as a universal language. He is author of several articles in Italian and English, published in Cinergie, Alphaville, Studies in European Cinema, and Frames Cinema Journal, among others.
- Cinema Nôvo is generally regarded as the first and most aesthetically accomplished cinematic wave in Brazilian film history, maintaining a solid canonical status in international film historiographies to date. To investigate its canonization, this paper historicizes the early reception and circulation of Cinema Nôvo, focuses on the sites whereby these processes crucially occurred: the politicized contexts of Italian film festivals in the 1960s, and critical writing in leftwing journals and magazines. While studying the role Italian film festivals have played in the revelation of Cinema Nôvo and shedding light on the historiographical agency of these institutions, this presentation will provide methodological insights on the kind of sources necessary for such a historical endeavour, also addressing the state and availability of the archives of Italian film festivals. Archives and sources on focus are those related to the micro-histories of: the Festival dei Popoli, the Mostra Internazionale del Cinema Libero, the Rassegna del Cinema Latino-Americano, and the Mostra Internazionale del Nuovo Cinema.
Oral and written sources for the study of a specialised film festival. The histories and communities of the Udine Far East Film Festival
- Giulio Tosi (Université Ca’ Foscari, Venise)
Giulio Tosi is a research fellow at the Department of Philosophy and Cultural Heritage, Ca’ Foscari University of Venice, where he is part of a research project on Italian film festivals histories and cultures. He holds a PhD in Visual, Performing and Media Arts from the Department of the Arts, University of Bologna. His research interests include the international circulation of film culture, the history of criticism and periodicals, the material history of cinema, post-war intellectual culture, and film institutions.
- Founded in 1999 as an offshoot of the film club “Centro Espressioni Cinematografiche” in Udine, Northeast Italy, the Far East Film Festival (FEFF) has since grown to become one of the world's foremost film festivals dealing with East and South East Asian cinema. Over more than 25 years of operation, FEFF has served as a forerunner for other similar events, and has contributed in a fundamental way to the promotion of Asian cinema in Italy. The presentation, which builds on ongoing research in the FEFF Archive and among the people associated with it, will discuss how to approach the study of a thematic festival such as the FEFF in its different dimensions: as a nodal point where certain cinephile and critical trends are developed and boosted, as a place of cultural legitimation for specific genres or “peripheral” cinemas, and as an institutional space capable of bringing different film cultures into dialogue.
- The project RIFF - Reframing Italian Film Festivals – aims to lay the ground for the reconstruction of the histories of Italian film festivals by conceiving an ad hoc theoretical and methodological approach, and by developing digital tools capable of supporting historiographical research and valorizing the wide documental heritage of Italian festivals. RIFF is set to accomplish three specific tasks: the widening of the documentary source base related to the histories of Italian film festivals, by collecting and cataloguing primary and secondary historical on a digital database; the creation of a historiographical framework, used to approach different categories of film festival and related case-studies (Far East Film Festival, Mostra Internazionale del cinema Libero and Incontri Internazionali del Cinema di Sorrento); an expansion of knowledge related to Film Festival Studies, liaising Italian scholarship with the international community, and to the cultural histories of cinema.
16h00 Mots conclusifs (Natacha Seweryn, Amanda Rueda, Christel Taillibert)
18h00 (109, Frigo 16) - En partenariat avec Un Festival C’est Trop Court
- Table-ronde : « Festivals de films : la problématique du lieu »
Modération : Laurent Tremeau (Un Festival C’est Trop Court) et Amélie Masciotta (La Bande Passante)
- Quelle est la place des festivals de films dans le paysage urbain ? Comment la problématique du lieu de diffusion influe-t-elle sur l’identité des festivals ? Comment, dans ce contexte, penser la salle, en tant que lieu culturel multiple et polyphonique, moteur de l’identité culturelle d’un territoire ?
Participants :
- Nova Cinema (Bruxelles)
- Deux membres du collectif La Clef Revival (Paris)
- Agnès Salson - La Forêt Electrique (Toulouse)
- Clémence Arrivé Guezengar et Alix Tulipe – Le Polygone étoilé (Marseille)
- Juliette Bayer Broc et Fadoua Boudelal - Vidéodrome2 (Marseille)
- Annabelle Berton – Les Variétés (Nice)
- Marion Coste – Festival Zéro (Forcalquier)
- Benoît Arnult - Festival In&Out (Nice/Cannes/Toulon)
Comité d’organisation
- Amanda Rueda
- Natacha Seweryn
- Christel Taillibert
Avec l’aide de :
- Bruno Cailler
- Christian De Moor
- Sophie Raimond
Subjects
Places
- MSH, salle 031 - Pôle universitaire St Jean d’Angély – Bâtiment SJA 3 24 avenue des Diables Bleus 06357 Nice Cedex 4
Nice, France (06)
Event attendance modalities
Full on-site event
Date(s)
- Monday, October 07, 2024
- Tuesday, October 08, 2024
Keywords
- festival, cinéma, film
Contact(s)
- Christel Taillibert
courriel : christel [dot] taillibert [at] univ-cotedazur [dot] fr
Reference Urls
Information source
- Christel Taillibert
courriel : christel [dot] taillibert [at] univ-cotedazur [dot] fr
License
This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.
To cite this announcement
« Penser les festivals de films. Approches universitaires, institutionnelles et professionnelles : regards croisés », Conference, symposium, Calenda, Published on Monday, September 23, 2024, https://doi.org/10.58079/12c9l