HomeANCOLI. Aliénation(s) et norme(s) : croisement d’outils littéraires et interdisciplinaires
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Published on Tuesday, October 08, 2024

Abstract

Dans une démarche ancrée dans le présent et tournée vers l’avenir, nous chercherons à interroger la pertinence et les usages actuels de la notion d’aliénation, qui suscite d’ores et déjà un regain d’intérêt en philosophie sociale. Pourquoi ce concept, naguère jugé obsolète, trouve-t-il encore une résonance aujourd’hui ? Dans quelle mesure peut-il être fécond de le redéfinir dans une perspective interdisciplinaire, en dialogue avec des problématiques plus récentes comme l’intersectionnalité ? Enfin, ce concept polysémique peut-il constituer un outil herméneutique fertile pour la théorie littéraire aujourd’hui ? Tout au long de l’année 2024-2025, nous organiserons des tables rondes, chacune dédiée à un des champs d’application du concept d’aliénation, afin de questionner et redéfinir cette notion.

Announcement

Présentation

Créé au printemps 2024 en réponse à un appel à projets lancé par l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne, le laboratoire junior ANCOLI (Aliénation(s) et Norme(s) : Croisement d’Outils Littéraires et Interdisciplinaires) mène des activités de recherche autour du concept d’aliénation et ses usages. Ce terme, dans son acception la plus large, désigne le fait de devenir étranger à soi-même et concerne des domaines aussi variés que la psychiatrie, le marxisme, ou encore les théories décoloniales et féministes. La question de l’aliénation nourrit également les champs de la création et de la réflexion esthétique.

Dans le cadre de ce projet, nous proposons de revenir sur l’histoire de ce concept polysémique, qui était un incontournable de la pensée sociale et politique d’après-guerre, au point de servir de mot d’ordre aux mouvements de contestation sociale de 1968. Or, le concept d’aliénation est par la suite devenu l’objet de critiques, eu égard à son extension de plus en plus large, mais aussi aux postulats essentialistes sur lesquels il était supposé reposer. Après les tentatives de déconstruction, il pourrait sembler naïf d’employer cette notion à nouveau. C’est pourtant dans la perspective d’une réhabilitation de ce mot malade” (p. Ricoeur) que notre projet a été conçu. 

Ainsi, dans une démarche ancrée dans le présent et tournée vers l’avenir, nous chercherons à interroger la pertinence et les usages actuels d’une notion qui suscite d’ores et déjà un regain d’intérêt en philosophie sociale. Pourquoi ce concept, naguère jugé obsolète, trouve-t-il encore une résonance aujourd’hui ? Dans quelle mesure peut-il être fécond de le redéfinir dans une perspective interdisciplinaire, en dialogue avec des problématiques plus récentes comme l’intersectionnalité ? Enfin, ce concept polysémique peut-il constituer un outil herméneutique fertile pour la théorie littéraire aujourd’hui ?

Tout au long de l’année 2024-2025, nous organiserons des tables rondes à l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne, chacune dédiée à un des champs d’application du concept d’aliénation, afin de questionner et redéfinir cette notion. Ces rencontres feront l’objet de comptes-rendus publiés sur notre carnet Hypothèses, dans le but de proposer des ressources accessibles à toutes et tous. 

Lieu : Université Jean Monnet de Saint-Etienne (Bât. M salle M001) - 33, rue du Onze-Novembre.

Il sera également possible d’assister aux séances en ligne (visioconférence) en nous demandant le lien à l’adresse mail suivante : labo.ancoli@gmail.com.

Séances

Mercredi 16 octobre de 14h à 17h : « L’aliénation, un “mot-malade” (Paul Ricoeur) ? »

  • Ian Byrd (Ihrim) : « Aliénation et désaliénation dans la pensée de l’imaginaire de Castoriadis »
  • Lancelot Claret-Trentelivres (GSRL) : « Aliénation et anomie : perspective latino-américaine »
  • Marcelo Figueroa Nunez (EHESS - Lier-Fyt) : « Le concept d’aliénation selon la théorie de Lacan ».

Lundi 2 décembre de 10h à 17h : « Démystifier l’aliénation mentale »

Le terme d’aliénation paraît inévitablement lié à celui de maladie mentale. Pour autant, cette association est-elle réellement justifiée ? Ne tend-elle pas à enfermer l’aliénation du côté de la pathologie, une confusion d’autant plus problématique qu’elle a été entérinée par les aliénistes ? Par ailleurs, la maladie mentale ne se voit-elle pas, à son tour, réduite à l’idée discriminante d’aliénation ? Cette journée d’étude propose de revisiter la notion d’aliénation mentale à travers des perspectives variées, afin d’échapper à un prisme psychanalytique encore trop prégnant et d’offrir ainsi un nouvel éclairage sur cette question.

Deux conférences :

  • Yannick Longuet (UNICOG – Neurospin (CEA/inserm)) : « Toutes et tous aliéné.e.s ? Quand les neurosciences redéfinissent l'aliénation » (10h30-11h30)
  • Alexandre El Omeiri (ENS de Lyon – IHRIM) : « Le problème de l’aliénisme » (14h-15h)

Suivies d’une table ronde avec la participation de :

  • Ismaël Bechla (ENS de Lyon – IHRIM) : « 1838 – 2018, de l’asile d’aliénés à la critique du pouvoir médical »
  • Camille Mars (Paris I – HIPHIMO) : « Aliénation sociale et aliénation mentale dans la psychothérapie institutionnelle selon Jean Oury »
  • Camille Signes (Lyon 2 – IHRIM) : à confimer

Mercredi 26 mars de 14h à 17h : « L’aliénation, un concept opératoire pour l’analyse de textes et images ?»

« Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous », écrivait Kafka, dont l’univers fictionnel est souvent perçu comme un miroir grossissant d’une modernité aliénante. Plus récemment, Hartmut Rosa a suggéré que l’un des attraits de l’art réside dans son pouvoir à faire entrevoir « la possibilité d’un mode d’être-au-monde où sujet et monde se répondent l’un à l’autre ». Cette journée sera l’occasion d’explorer les liens entre la littérature, les autres arts et les dynamiques d’aliénation et de désaliénation, à la fois au cœur des œuvres et au-delà d’elles. Il s’agira également d’interroger la pertinence des outils d’analyse littéraire et artistique pour repenser l’aliénation, un concept dont la définition semble inséparable du recours à la métaphore.

Table ronde avec la participation de :

  • Gabrielle Flipot-Meunier (CRLC, Université de Montréal/Sorbonne Université) : « Pour une pensée littéraire de l’aliénation du corps féminin : la « burqa de chair » de Nelly Arcan »
  • Medrar Sallem-Âati (École normale supérieure de Tunis) : à confirmer
  • Louise Mai (CELLF, Sorbonne Université) : à confirmer
  • Mouna Ben Hammed (ESTCA, Paris 8) : « A la rencontre d’Alaeddine Slim : quand l’aliénation prend forme dans l’écriture cinématographique »

Lundi 12 mai : « Aliénation : un concept socio-politique intersectionnel ?»

Cette journée d’étude au croisement des approches féministes, marxistes et décoloniales sera l’occasion d’interroger les liens entre l’aliénation, la normativité et les systèmes de domination.

Interventant.es : à confirmer.

Membres du laboratoire junior ANCOLI

  • Ian Byrd
  • Camille Signes
  • Nina Lutz
  • Théo Favre-Rochex
  • Daria Petliaeva
  • Mohamed Amine Assarikhi

Places

  • Bâtiment K, Salle K 009 | Bâtiment M, salle M001 - Université Jean Monnet de Saint-Etienne, 33 rue du Onze-Novembre
    Saint-Étienne, France (42)

Event attendance modalities

Hybrid event (on site and online)


Date(s)

  • Wednesday, October 16, 2024
  • Monday, December 02, 2024
  • Wednesday, March 26, 2025
  • Monday, May 12, 2025

Keywords

  • aliénation, psychiatrie, Castoriadis, Lacan

Contact(s)

  • Ian Byrd
    courriel : ian [dot] byrd [at] univ-st-etienne [dot] fr

Information source

  • Daria Petliaeva
    courriel : daria [dot] petliaeva [at] univ-st-etienne [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« ANCOLI. Aliénation(s) et norme(s) : croisement d’outils littéraires et interdisciplinaires », Seminar, Calenda, Published on Tuesday, October 08, 2024, https://doi.org/10.58079/12fjp

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