Announcement
Colloque international migrations & transmissions, 17, 18 et 19 juin 2025
Migrinter, CNRS/Université de Poitiers
Le colloque international « Migrations et transmissions » qui célèbrera le quarantième anniversaire de Migrinter souhaite croiser les différentes formes de production scientifique pluridisciplinaire et de nourrir un dialogue entre des scientifiques, des personnes d’environnements non scientifiques et de différents domaines professionnels.
Argumentaire
La structuration de la recherche et la transmission des connaissances sur les migrations internationales ont considérablement évolué au cours de ces vingt dernières années et se manifestent aujourd’hui de diverses manières au sein d’institutions et d’organisations (IMISCOE, Institut Convergences Migrations, programmes nationaux et internationaux consacrés spécifiquement à cette thématique, Migreurop, Observatoire de la Migration des Mineurs, etc.). Relativement précoces en France, les recherches sur les migrations internationales sont désormais « mondialisées ». Si Migrinter est un des incubateurs de cette dynamique depuis plus de quarante ans (Dubus, Ma Mung et Miranda, 2024), les actions collectives de la recherche sur les migrations s’appuient aujourd’hui sur un grand nombre de réseaux. L’émergence de laboratoires spécialisés sur ce thème, ou ceux prenant en compte ces questions dans leur projet, a aussi donné lieu à de nombreuses rencontres scientifiques, institutionnelles et/ou associatives, au développement de programmes de recherche, de formations et de revues dédiées à l’étude des processus migratoires.
Au cours des quatre dernières décennies Migrinter, en synergie avec ces partenaires, a ainsi exploré des champs de recherche variés : circulations, diasporas, géodynamique des flux migratoires et leur place dans la mondialisation et les espaces locaux, catégorisations par les politiques migratoires, frontières et frontièrisation, ressources individuelles et collectives dans la migration, transmission des savoir-faire par des réseaux sociaux. Plus particulièrement, Migrinter s’est penché sur la dimension spatiale des processus migratoires, notamment sur les parcours, l’habitat et l’encampement des exilés, sur les effets de la migration au sein des espaces urbains et ceux de faible densité, sur les représentations des migrations (Ma Mung, Hily, Scioldo-Zürcher, 2019 ; Daghmi et al., 2020) ; soit autant de domaines qui ont permis de continuer à appréhender la complexité sociale et spatiale des migrations internationales.
La transmission des savoirs scientifiques et académiques sur les migrations ne peut s’envisager aujourd’hui sans une pluralité d’acteurs de la recherche, du monde socio-économique et de la société civile. Ainsi, une réflexion sur les manières de faire de la recherche et de la restituer doit être menée au regard des circulations des connaissances. Elle invite également à penser la question des « transmissions en migration », c’est-à-dire tout ce qui se transfère entre les différents groupes de la société (migrants/descendants de migrants/personnes non migrantes) et ce à différentes échelles. Quels sont les legs et les coupures d’un point de vue familial et intergénérationnel, d’un groupe migrant à l’autre, d’une pratique institutionnelle à l’autre ? Il s’agira ainsi d’interroger les pratiques et les usages, ainsi que les finalités dans la transmission des formes politiques, économiques, culturelles et sociales dans les « mondes migrants ». Nous proposons d’articuler cette réflexion autour de trois axes : 1 - Circulations et transmissions ; 2 - Transmissions de normes sociales et juridiques ; 3 -Transmissions des représentations migratoires.
Circulations et transmissions
Les études migratoires sont unanimes sur le caractère inégalitaire des possibilités de se déplacer selon les personnes (Owen, 2019 ; Schmoll, 2020 ; Migreurop, 2022). Cette inégalité dans la circulation peut être interrogée depuis des échelles et des points de vue différents. Il s’agira tout d’abord de porter une attention particulière aux dimensions spatiales de la production d’inégalités des circulations. Comment les rapports de domination inhérents aux contextes locaux, régionaux ou internationaux impactent-ils le déplacement ? Et notamment, comment les formes de catégorisations institutionnelles réagencent-elles les parcours et les routes migratoires ? Comment certains lieux portent-ils en eux la trace de ces rapports de domination (camps, quartiers, frontières) et comment s’y est opérée la transmission – ou non – de la mémoire ?
Nous proposons ensuite d’étudier ces inégalités par les différents processus de transmissions et l’agentivité qui en découle. Des propositions attentives aux temporalités dans la migration sont attendues, soit par le prisme du « temps de la famille » (Imbert, Lelièvre et Lessault, 2018), considérant l’enjeu des approches des générations successives (Delcroix, Le Gall et Pape, 2022 ; Rosental, 2024) pour mieux comprendre les dynamiques migratoires et leur inscription dans les espaces ainsi que dans leurs rapports aux lieux (vie quotidienne, vacances, festivités, travail) ; soit par le « temps des territoires », plus précisément par le rôle des contextes, et de la mémoire des migrations dans les installations et les présences des populations migrantes. Il s’agira d’historiciser et de localiser les formes de transmission. Comment les transmissions se structurent-elles à travers les temps individuels et collectifs ? En quoi les contextes sociaux, culturels, religieux, dans leur construction et leur continuité diachronique, contribuent-ils (ou ont-ils contribué) à la fabrique ou à l’abandon d’ancrages individuels et collectifs ? La perspective du temps long est ici sollicitée pour comprendre, d’une part, les dynamiques attractives et/ou répulsives des territoires quant à l’installation des personnes migrantes et, d’autre part, l’épaisseur historique des processus migratoires actuels. De quelle manière les circulations se sédimentent-elles et se superposent-elles ?
Transmissions de normes sociales et juridiques
Les propositions s’inscrivant dans le second axe pourront suivre deux orientations : les processus relatifs aux normes sociales et ceux relatifs aux normes juridiques.
Avec les migrations, les rapports sociaux sont parfois bousculés. Ils sont en partie produits par des catégories de race, classe et genre (Collet et Santelli, 2012 ; Fillod-Chabaud et Odasso, 2020 ; Rosental, 2024), des enjeux de domination (Martiniello et Simon, 2005). Les normes sociales évoluent par rapport aux sociétés d’origine ou à celles connues auparavant, mais aussi au regard de la coprésence dans les sociétés d’arrivée. Selon les parcours migratoires d’hier et d’aujourd’hui, il convient de s’interroger sur les manières dont les personnes transmettent des situations normées. De quelle façon les personnes cherchent-elles à échapper à ces règles ? À l’inverse, dans quelle mesure les personnes maintiennent-elles des horizons normatifs qui sont stigmatisés dans le pays d’installation ? Comment des « familles déplacées » (Sayad, 1999) et/ou des « parentés mutilées » (Barou, 1991) redonnent-elles du sens à des vies fragilisées ? De quelles manières ces évolutions normatives transforment-elles les sociétés traversées ? Il s’agira ainsi d’approfondir les dynamiques de classe/genre/race pour saisir les façons dont les rapports sociaux sont construits/négociés dans les situations de transmission et les ajustements qui s’opèrent entre générations, entre hommes et femmes.
En partant de situations individuelles, des analyses des migrations « par le bas », il est aussi intéressant d’analyser le rôle des législations dans la construction des liens conjugaux et familiaux et des relations sociales en général, et la manière dont ces politiques et leurs effets sont transmis. Dans leur nouvel environnement, les personnes sont en effet confrontées à des changements de statut juridique, de catégories administratives. Comment l’évolution des politiques migratoires affecte-t-elle alors la vie des acteurs ?
Au prisme de diverses disciplines (sciences politiques, droit, sociologie, géographie, histoire), il s’agit également de questionner les façons dont les différents acteurs interviennent dans la production de normes politiques et juridiques. Par exemple, dans les pays en conflit ou les zones en tension, certains acteurs n’appliquent pas les conventions internationales relatives aux déplacements des populations et créent leurs propres catégories normatives à l’image des autorités kurdes ou européennes qui ont respectivement mis en place — et selon des méthodes propres à chacune — des camps d’identification des personnes. Peut-on voir des liens, des formes de transmission, dans l’évolution des législations et des dispositifs mis en place tant par les pays de départ, de transit que d’arrivée ? Ces divers modes de gestion normative des migrations, reproduisant parfois des relations de (contre)pouvoir et des tensions Nord-Sud, sont-ils au centre d’enjeux géopolitiques ? De quelles manières et à quelles échelles la diffusion de connaissances sur les politiques migratoires s’opère-t-elle ? Quel est le rôle des grands organismes internationaux et des entreprises privées dans les développements technocratiques de la gestion des migrations ? Comment les connaissances et les savoir-faire institutionnels issus du contrôle migratoire circulent-ils entre les acteurs de la gestion des migrations ? Et face à ces processus, quels sont aussi les enjeux normatifs en relation avec les différentes mobilisations citoyennes ?
Transmission des représentations migratoires
Les systèmes migratoires ont considérablement évolué depuis les années 1980, alors que leurs modes de représentation – visuels notamment – se transformaient. Avec les évolutions techniques, et notamment la généralisation des réseaux numériques, leur représentation spatiale et sociale s’est amplifiée et a pris différentes formes. Les sciences sociales, les associations, les organisations internationales, les institutions liées aux États, les artistes voire les migrants eux-mêmes usent de cartes, graphiques, dessins, photographies, films de fiction, documentaires ou spectacles, pour construire leur propre représentation de l’expérience migratoire. En conséquence, depuis le début des années 2000, on assiste à une augmentation quasi exponentielle du nombre de ces créations. Comment circulent-elles ? Quelles nouvelles perceptions transmettent-elles ?
Si la géomatique, la cartographie, le dessin, les arts interviennent comme des moments de restitution, ils sont également des outils de production du savoir (Migreurop, 2022). Par exemple, avec les sciences participatives (Sciences Avec et Pour la Société), les pratiques associant les différents acteurs évoqués ci-dessus en arrivent à présenter des aspects novateurs et originaux. Il convient néanmoins de se demander si ces représentations offrent de réelles alternatives à la compréhension des migrations internationales permettant d’interroger le rôle des États, des différents acteurs au sein de la société, des identités individuelles ou collectives. Comment participent-elles à la transmission des savoirs ?
Ces processus ouvrent ainsi une série de questions sur les limites et les avantages de la mise en représentation (Bacon, Clochard, Honoré et al., 2016) et sur les auteurs de ces productions. Sur le plan pédagogique, est-ce que ces représentations facilitent la compréhension des migrations ? Quels enjeux médiatiques et politiques se posent avec la diffusion et la circulation de ces différents supports ? Jusqu’où va-t-on dans la divulgation d’informations et quelles sont les questions éthiques que cela soulève ? Comment retranscrire les parcours migratoires, exposer et mettre à nu des histoires personnelles, parfois intimes et difficiles à mettre en mots ? En quoi les productions réalisées par les personnes migrantes elles-mêmes, participent-elles à la construction d’un récit ou d’un contre-récit sur les migrations ?
L’enjeu de cet axe est donc de comprendre pourquoi les acquis de nombreux travaux scientifiques, réalisés parfois en lien avec diverses institutions (associations, organismes internationaux, collectivités publiques, artistes), ne perfusent pas ou peu dans certaines sphères, notamment politiques. Il convient de questionner comment la transmission des connaissances scientifiques sur les migrations pourrait mieux s’opérer vers les milieux professionnels et politiques pour aller vers un accueil plus respectueux des personnes concernées.
Le colloque international « Migrations et transmissions » qui célèbrera le quarantième anniversaire de Migrinter ambitionne de croiser les différentes formes de production scientifique pluridisciplinaire et de nourrir un dialogue entre des scientifiques, des personnes d’environnements non scientifiques et de différents domaines professionnels, pour répondre aux défis de la recherche sur les migrations et sur ses modes de transmission.
Modalités de soumission
Pour contribuer, nous vous invitons à envoyer un résumé de votre proposition de communication, en français, en espagnol ou en anglais (3 000 signes maximum), à l’adresse migrinter.40ans@gmail.com
avant le 15 décembre 2024
Vous devrez indiquer l’axe (cf. ci-dessus) dans lequel s’inscrit votre proposition.
Le comité scientifique est également favorable à l’introduction de présentations originales, tant au niveau du sujet que de la forme.
Il informera les auteur·e·s des propositions retenues au plus tard le 31 janvier 2025.
Comité scientifique
Fabio Amato, géographe, L’Orientale (Université de Naples - Italie) ; Maïtena Armagnague, sociologue, Département des Sciences de l’Éducation (Université de Genève - Suisse) ; Florence Boyer, géographe, Urmis (CNRS, IRD, Université Paris Cité, Université Côte d’Azur - France) ; Olivier Clochard, géographe, Migrinter (CNRS / Université de Poitiers - France) ; Mickaël Collyer, géographe, University of Sussex (Royaume-Uni) ; Didem Danış, sociologue, Université de Galatasaray (Turquie) ; Kamel Doraï, géographe, Migrinter (CNRS / Université de Poitiers - France) ; Jasmin Lilian Diab, Migration studies, Institute for Migration Studies (Lebanease American University - Liban) ; Philippe Lagrange, juriste, CECOJI (Université de Poitiers - France) ; Emmanuel Ma Mung, géographe, Migrinter (CNRS / Université de Poitiers - France) ; Adelina Miranda, anthropologue, Migrinter (CNRS / Université de Poitiers - France) ; Naïk Miret, géographe, Migrinter (CNRS / Université de Poitiers - France) ; Mareme Niang Ndiaye, géographe, Cheikh Anta Diop University (Dakar, UCAD - Sénégal) ; Anna Péraudin, anthroplogue, Citères (CNRS / Université de Tours - France) ; Leyla Sall, sociologue, Département de sociologie et de criminologie (Université de Moncton - Canada)
Bibliographie
- Ahmed Mohamed (2000) Les transmissions intergénérationnelles en situation migratoire : le cas des Maghrébins, Diversité, n° 120, pp. 68-98.
- Autant Claire (2000) La parenté, cadre et objet de la transmission dans les familles turques en migration, Diversité, n° 120, pp. 52-67.
- Bacon Lucie, Clochard Olivier, Honoré Thomas, Lambert Nicolas, Mekdjian Sarah et Rekacewicz Philippe (2016) Cartographier les migrations, Revue européenne des migrations internationales, vol. 32, n° 2, pp. 185-214,
- Barou Jacques (1991) Familles africaines en France : de la parenté mutilée à la parenté reconstituée, in Segalen Martine Dir., Jeux de familles, Paris, CNRS Éditions, pp. 157-171.
- Collet Beate et Santelli Emmanuelle (2012) Couples d’ici, parents d’ailleurs, Paris, Presses universitaires de France, 372 p.
- Daghmi Fathallah, Dureau Françoise, Lacroix Thomas, Robin Nelly et Scioldo-Zürcher Yann (Dir.) (2020) Penser les migrations : pour repenser la société, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 316 p.
- Delcroix Catherine, Le Gall Josiane et Pape Élise (Dir.) (2022) Stratégies familiales et accès aux droits, Enfances Familles Générations, n° 41, pp. 1-190.
- Dubus Gilles, Ma Mung Emmanuel et Miranda Adelina (Dir.) (2024) La création du champ d’étude des migrations internationales. Rencontre autour de Gildas Simon, Paris, L’Harmattan, 206 p.
- Fillod-Chabaud Aurélie et Odasso Laura (Dir.) (2020) Faire et défaire les liens familiaux. Usages et pratiques du droit en contexte migratoire, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 212 p.
- Fogel Frédérique (2007) Transmission de la parenté chez les migrants, Ethnologie française, vol. 37, n° 3, pp. 509-516.
- Imbert Christophe, Eva Lelièvre et David Lessault (Dir.) (2018) La famille à distance. Mobilités, territoires et liens familiaux, Paris, INED éditions, 373 p.
- Ma Mung Emmanuel, Hily Marie-Antoinette et Scioldo-Zürcher Yann (Dir.) (2019) Étudier les migrations internationales, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 388 p.
- Martiniello Marco et Simon Patrick (2005) Les enjeux de la catégorisation. Rapports de domination et luttes autour de la représentation dans les sociétés post-migratoires, Revue Européenne des Migrations Internationales, vol. 21, n° 2, pp. 7-18.
- Migreurop (2022) Atlas des migrations dans le monde : libertés de circulation, frontières, inégalités, Paris, Armand Colin, 160 p.
- Owen David (2019) Migration, structural injustice and domination on “race”, mobility and transnational positional difference, Journal of Ethnic and Migration Studies, vol. 46, pp. 2585-2601.
- Rosental Paul-André (2024) Les sentiers invisibles. Familles et migrations. France, XIXe siècle, Paris, CNRS édition, 384 p.
- Sayad Abdelmalek (1999) Immigration et « pensée d’État », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n° 129, pp. 5-14.
- Schmoll Camille (2020) Les damnées de la mer. Femmes et frontières en Méditerranée, Paris, La Découverte.
International Symposium Migration & transmission
17, 18 and 19 June 2025 Migrinter, CNRS/University of Poitiers
The international symposium “Migration and Transmission”, which will celebrate Migrinter’s fortieth anniversary, aims to bring together the different forms of multidisciplinary scientific production and to foster dialogue between scientists, individuals from non-scientific backgrounds and from different professional fields.
Argument
The structuring of research and the transmission of knowledge on international migration have evolved considerably over the last twenty years, and now take a variety of forms within institutions and organisations (IMISCOE, Institut Convergences Migrations, national and international programmes devoted specifically to this field, Migreurop, Observatoire de la Migration des Mineurs, etc.). Research into international migration, which began relatively early in France, has now been “globalised”. While Migrinter has been one of the incubators of this dynamic for over forty years (Dubus, Ma Mung and Miranda, 2024), collective action in migration research now draws on a large number of networks. The emergence of laboratories specialising in this field, or incorporating these issues into their projects, has also given rise to numerous scientific, institutional and/or associative meetings, and to the development of research programmes, training courses and journals on the study of migratory processes.
Over the last four decades, Migrinter, in synergy with its partners, has explored a wide range of research fields: circulation, diasporas, the geodynamics of migratory flows and their place in globalisation and local spaces, categorisation by migratory policies, borders and bordering, individual and collective resources in migration, and the transmission of know-how through social networks. More specifically, Migrinter has focused on the spatial dimension of migratory processes, in particular the trajectories, habitats and encampments of exiles, the effects of migration in urban and low-density areas, and the representations of migration (Ma Mung, Hily, Scioldo-Zürcher, 2019; Daghmi et al., 2020). These are all areas that have contributed to building an understanding of the social and spatial complexity of international migration.
The transmission of scientific and academic knowledge on migration cannot be envisaged today without a plurality of research, socio-economic and civil society actors. This calls for a reflection on the ways in which research is carried out and presented in the light of the circulation of knowledge. It also raises the question of “transmission in migration”, i.e. everything that is transferred between different groups in society (migrants/descendants of migrants/non-migrants) at different levels. What are the legacies and discontinuities from a family and intergenerational perspective, from one migrant group to another, from one institutional practice to another? The aim is to examine the practices and uses, as well as the purposes, of the transmission of political, economic, cultural and social forms in “migrant worlds”. We propose to structure this discussion around three sub-themes: 1 - Circulation and transmission; 2 - Transmission of social and legal norms; 3 - Transmission of migration representations.
Circulation and transmission
Migration studies are unanimous on the unequal nature of people’s opportunities to move (Owen, 2019; Schmoll, 2020; Migreurop, 2022). Inequality in circulation can be examined on different scales and from different perspectives. Firstly, particular attention will be paid to the spatial dimensions of the production of inequalities in circulation. How do relations of domination inherent in local, regional or international contexts impact on travel? How do forms of institutional categorisation reshape migratory trajectories and routes? How are certain places marked by these relations of domination (camps, neighbourhoods, borders), and how is memory transmitted, or not?
We then propose to study these inequalities through the various processes of transmission and the agentivity that results from them. We hope to receive proposals that take account of temporalities in migration, either
through the prism of “family time” (Imbert, Lelièvre and Lessault, 2018), considering the challenge of approaches of successive generations (Delcroix, Le Gall and Pape, 2022 ; Rosental, 2024) to gain a better understanding of the dynamics of migration and how they are reflected in spaces and in their relationship to places (daily life, holidays, festivities, work); or through “territorial time”, more specifically through the role of contexts and the memory of migration in the settlement and presence of migrant populations. The aim is to historicise and locate forms of transmission. How is transmission structured over individual and collective timeframes? In what way do social, cultural and religious contexts, in their construction and diachronic continuity, contribute (or have they contributed) to the creation or abandonment of individual and collective roots? The long-term perspective is sought here to understand, on the one hand, the attractive and/or repellent dynamics of territories in terms of the settlement of migrants and, on the other hand, the historical depth of current migratory processes. How do migratory movements settle and overlap?
Transmission of social and legal norms
Proposals under the second heading may follow two lines of approach: processes relating to social norms and those relating to legal norms.
Through migration, social relations are sometimes shaken up. They are partly produced by categories of race, class and gender (Collet and Santelli, 2012; Fillod-Chabaud and Odasso, 2020; Rosental, 2024), and issues of domination (Martiniello and Simon, 2005). Social norms evolve compared to societies of origin or those previously experienced, but also in the light of co-presence in societies of arrival. Based on past and present migratory trajectories, we aim to examine the ways in which people transmit situations based on norms. How do people seek to escape these rules? Conversely, to what extent do people maintain normative prospects that are stigmatised in the country of settlement? How do “displaced families” (Sayad, 1999) and/or “mutilated kinship relationships” (Barou, 1991) restore meaning to lives that have become more precarious? In what ways do these normative changes transform the societies they pass through? The aim here is to look more closely at class/gender/race dynamics, in order to grasp the ways in which social relations are constructed/negotiated in situations of transmission and the adjustments that take place between generations, and between men and women.
Taking individual situations as a starting point, and analysing migration “from the base”, it is also interesting to consider the role of legislation in shaping marital and family ties and social relations in general, and the way in which these policies and their effects are transmitted. In their new environment, people are confronted with changes in legal status and administrative categories. How do changes in migration policies affect the lives of actors?
Through the prism of various disciplines (political science, law, sociology, geography, history), the aim is also to examine the ways in which the various actors are involved in the creation of political and legal norms. For example, in countries experiencing conflict or areas of tension, some actors do not apply international conventions on the displacement of populations and create their own normative categories, like the Kurdish or European authorities, who have both set up camps for the identification of people, each using their own methods. Can we see links, forms of transmission, in the evolution of legislation and systems put in place by countries of departure, transit and arrival? Are these various modes of normative migration management,
which sometimes reproduce (counter-)power relations and North-South tensions, at the centre of geopolitical issues? In what ways and at what levels is knowledge of migration policies disseminated? What role do major international organisations and private companies play in the technocratic development of migration management? How do institutional knowledge and know-how derived from migration control circulate between actors involved in migration management? Faced with these processes, what are the normative issues at stake in relation to the various citizen mobilisations?
Transmission of migration representations
Migration systems have evolved considerably since the 1980s, while the ways in which they are represented – particularly in visual terms – have been changing. As a result of technical developments, and in particular the widespread use of digital networks, their spatial and social representation has grown and taken on different forms. The social sciences, associations, international organisations, state-linked bodies, artists and even migrants themselves use maps, graphs, drawings, photographs, fiction films, documentaries and performances to construct their own representations of the migratory experience. Consequently, since the early 2000s, there has been an almost exponential increase in the number of such creations. How do they circulate? What new perceptions do they transmit?
While geomatics, cartography, drawing and the arts are used as a means of presentation, they are also tools for producing knowledge (Migreurop, 2022). For example, through participatory science (Sciences Avec et Pour la Société), practices bringing together the various actors mentioned above can present innovative and original aspects. Nevertheless, we should ask ourselves whether these representations offer real alternatives for understanding international migration, enabling us to consider the role of states, the various actors in society, and individual or collective identities. How do they contribute to the transmission of knowledge?
These processes open a series of questions about the limits and advantages of representation (Bacon, Clochard, Honoré et al., 2016) and about the authors of these productions. At an educational level, do these representations contribute to a better understanding of migration? What media and political issues are raised by the dissemination and circulation of these different outputs? How far do we go in disclosing information, and what ethical issues does this raise? How can we transcribe migratory trajectories, expose and lay bare personal stories that are sometimes intimate and difficult to put into words? How do the productions of migrants themselves contribute to the construction of a narrative or counter-narrative about migration?
The aim of this sub-theme is therefore to understand why the results of many scientific studies, sometimes carried out in conjunction with various institutions (associations, international organisations, public entities, artists), have little or no impact in certain areas, particularly political spheres. We aim to look at how scientific knowledge about migration can be transmitted more effectively to professional and political circles in order towards a more respectful welcome for the people concerned.
The international symposium “Migration and Transmission”, which will celebrate Migrinter’s fortieth anniversary, aims to bring together the different forms of multidisciplinary scientific production and to foster dialogue between scientists, individuals from non-scientific backgrounds and from different professional fields, in order to meet the challenges of research into migration and its modes of transmission.
Submission guidelines
To submit your contribution, please send a summary of your proposed paper in French, Spanish or English (maximum 3,000 characters) to migrinter.40ans@gmail.com
by 15 December 2024.
Please indicate the sub-theme (see above) of your proposal.
The Scientific Committee also welcomes proposals for original presentations, both in terms of subject and form. It will inform the authors of the selected proposals by 31 January 2025.
Scientific committee
Fabio Amato, géographe, L’Orientale (Université de Naples - Italie) ; Maïtena Armagnague, sociologue, Département des Sciences de l’Éducation (Université de Genève - Suisse) ; Florence Boyer, géographe, Urmis (CNRS, IRD, Université Paris Cité, Université Côte d’Azur - France) ; Olivier Clochard, géographe, Migrinter (CNRS / Université de Poitiers - France) ; Mickaël Collyer, géographe, University of Sussex (Royaume-Uni) ; Didem Danış, sociologue, Université de Galatasaray (Turquie) ; Kamel Doraï, géographe, Migrinter (CNRS / Université de Poitiers - France) ; Jasmin Lilian Diab, Migration studies, Institute for Migration Studies (Lebanease American University - Liban) ; Philippe Lagrange, juriste, CECOJI (Université de Poitiers - France) ; Emmanuel Ma Mung, géographe, Migrinter (CNRS / Université de Poitiers - France) ; Adelina Miranda, anthropologue, Migrinter (CNRS / Université de Poitiers - France) ; Naïk Miret, géographe, Migrinter (CNRS / Université de Poitiers - France) ; Mareme Niang Ndiaye, géographe, Cheikh Anta Diop University (Dakar, UCAD - Sénégal) ; Anna Péraudin, anthroplogue, Citères (CNRS / Université de Tours - France) ; Leyla Sall, sociologue, Département de sociologie et de criminologie (Université de Moncton - Canada)
Bibliography
- Ahmed Mohamed (2000) Les transmissions intergénérationnelles en situation migratoire : le cas des Maghrébins, Diversité, n° 120, pp. 68-98.
- Autant Claire (2000) La parenté, cadre et objet de la transmission dans les familles turques en migration, Diversité, n° 120, pp. 52-67.
- Bacon Lucie, Clochard Olivier, Honoré Thomas, Lambert Nicolas, Mekdjian Sarah and Rekacewicz Philippe (2016) Mapping the Migratory Movements, Revue européenne des migrations internationales, Vol. 32, No. 2, pp. 185-214.
- Barou Jacques (1991) Familles africaines en France : de la parenté mutilée à la parenté reconstituée, in Segalen Martine Dir.,
- Jeux de familles, Paris, CNRS Éditions, pp. 157-171.
- Collet Beate et Santelli Emmanuelle (2012) Couples d’ici, parents d’ailleurs, Paris, Presses universitaires de France, 372 p. Daghmi Fathallah, Dureau Françoise, Lacroix Thomas, Robin Nelly et Scioldo-Zürcher Yann (Dir.) (2020) Penser les migrations : pour repenser la société, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 316 p.
- Delcroix Catherine, Le Gall Josiane et Pape Élise (Dir.) (2022) Stratégies familiales et accès aux droits, Enfances Familles Générations, n° 41, pp. 1-190.
- Dubus Gilles, Ma Mung Emmanuel et Miranda Adelina (Dir.) (2024) La création du champ d’étude des migrations internationales. Rencontre autour de Gildas Simon, Paris, L’Harmattan, 206 p.
- Fillod-Chabaud Aurélie et Odasso Laura (Dir.) (2020) Faire et défaire les liens familiaux. Usages et pratiques du droit en contexte migratoire, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 212 p.
- Fogel Frédérique (2007) Transmission de la parenté chez les migrants, Ethnologie française, vol. 37, n° 3, pp. 509-516.
- Imbert Christophe, Eva Lelièvre et David Lessault (Dir.) (2018) La famille à distance. Mobilités, territoires et liens familiaux, Paris, INED éditions, 373 p.
- Ma Mung Emmanuel, Hily Marie-Antoinette et Scioldo-Zürcher Yann (Dir.) (2019) Étudier les migrations internationales, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 388 p.
- Martiniello Marco et Simon Patrick (2005) Les enjeux de la catégorisation. Rapports de domination et luttes autour de la représentation dans les sociétés post-migratoires, Revue Européenne des Migrations Internationales, vol. 21, n° 2, pp. 7-18.
- Migreurop (2022) Atlas des migrations dans le monde : libertés de circulation, frontières, inégalités, Paris, Armand Colin, 160 p. Owen David (2019) Migration, structural injustice and domination on “race”, mobility and transnational positional difference, Journal of Ethnic and Migration Studies, vol. 46, pp. 2585-2601.
- Rosental Paul-André (2024) Les sentiers invisibles. Familles et migrations. France, XIXe siècle, Paris, CNRS édition, 384 p. Sayad Abdelmalek (1999) Immigration et « pensée d’État », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n° 129, pp. 5-14. Schmoll Camille (2020) Les damnées de la mer. Femmes et frontières en Méditerranée, Paris, La Découverte.
Coloquio internacional Migraciones y transmisiones
17, 18 y 19 de junio de 2025 Migrinter, CNRS/Universidad de Poitiers
El coloquio internacional "Migraciones y transmisiones", que celebra el cuadragésimo aniversario de Migrinter, pretende analizar las distintas formas de producción científica pluridisciplinar y entablar un diálogo entreacadémicos, personas de entornos no universitarios y de distintos ámbitos profesionales.
Argumentos
La estructuración de la investigación y la transmisión de conocimientos sobre las migraciones internacionales han evolucionado considerablemente en los últimos veinte años y se manifiestan hoy de diversas maneras en el seno de instituciones y organizaciones (IMISCOE, Institut Convergences Migrations, programas nacionales e internacionales dedicados específicamente a esta temática, Migreurop, Observatorio de la Migración de Menores, etc.). Relativamente precoces en Francia, les investigaciones sobre las migraciones internacionales se han extendido progresivamente a nivel mundial. Si el centro de investigación Migrinter es uno de los incubadores de esta dinámica desde hace más de cuarenta años (Dubus, Ma Mung y Miranda, 2024), las acciones colectivas de la investigación sobre las migraciones se sustentan hoy en día en un gran número de redes académicas. La aparición de centros de investigación especializados en la temática, o de aquellos que la tienen en cuenta en sus proyectos, ha dado también lugar a numerosos encuentros científicos, institucionales y/o asociativos, al desarrollo de programas de investigación, de formaciones y de revistas dedicadas al estudio de los procesos migratorios.
A lo largo de las últimas cuatro décadas, Migrinter ha explorado junto con sus socios diversos campos de investigación: circulaciones, diásporas, dinámica de flujos migratorios y su lugar en la mundialización y en los espacios locales, categorización creada por las políticas migratorias, las fronteras y la extensión de su efecto, recursos individuales y colectivos en la migración, transmisión del “saber-migrar” a través de las redes sociales. Más concretamente, Migrinter se centra en la dimensión espacial de los procesos migratorios, en particular en las trayectorias, el hábitat y los campos de “acogida” de los exiliados, en los efectos de la migración dentro de los espacios urbanos y de los de baja densidad poblacional, en las representaciones de las migraciones (Ma Mung, Hily, Scioldo-Zürcher, 2019 ; Daghmi et al., 2020) ; así como otros ámbitos que han permitido seguir comprendiendo la complejidad social y espacial de las migraciones internacionales.
La transmisión de conocimientos científicos y académicos sobre las migraciones no puede concebirse actualmente sin la implicación de una pluralidad de actores de la investigación, del mundo socioeconómico y de la sociedad civil. Por lo tanto, es necesario reflexionar sobre las formas de hacer investigación y de restituir el conocimiento. Asimismo, sobre la cuestión de las "transmisiones en migración", es decir, todo lo que se transfiere entre distintos grupos sociales (migrantes/descendientes de migrantes/personas no migrantes) y ello a distintos niveles. ¿Cuáles son los vínculos y las diferencias desde un punto de vista familiar e intergeneracional, de un grupo de inmigrantes a otro, de una práctica institucional a otra? Se trata por consiguiente de examinar las prácticas y los usos, así como las consecuencias de la transmisión de formas políticas, económicas, culturales y sociales en los "mundos migrantes". Proponemos articular esta reflexión en torno a tres ejes: 1 - Circulaciones y transmisiones; 2 - Transmisiones de normas sociales y jurídicas; 3 - Transmisiones de representaciones migratorias.
Circulaciones y transmisiones
Los estudios migratorios son unánimes sobre el carácter desigual de las posibilidades de desplazarse según las personas (Owen, 2019; Schmoll, 2020; Migreurop, 2022). Esta desigualdad en la circulación puede cuestionarse desde distintos puntos de vista. Se trata, sobre todo, de prestar especial atención a las dimensiones espaciales de la producción de tales desigualdades. ¿Cómo afectan al desplazamiento las relaciones de dominación existentes en contextos locales, regionales o internacionales? Y, sobre todo, ¿cómo influyen las formas de categorización institucional en los recorridos y las rutas migratorias? ¿Cómo algunos lugares portan el rastro de ciertas relaciones de dominación (campos, barrios, fronteras) y cómo se produce la transmisión-o no- de la memoria?
Proponemos estudiar estas desigualdades en función de los distintos procesos de transmisión y de la agencia que los determinan. Esperamos propuestas que se interesen a las temporalidades en la migración, ya sea desde el punto de vista del "tiempo de la familia" (Imbert, Lelièvre y Lessault, 2018), considerando el reto de los enfoques de las generaciones sucesivas (Delcroix, Le Gall y Pape, 2022 ; Rosental, 2024) para comprender mejor las dinámicas migratorias y su inscripción en los espacios así como en sus relaciones con los lugares (vida cotidiana, vacaciones, festividades, trabajo); así como del "tiempo de los territorios", más concretamente por el papel de los contextos, y de la memoria de las migraciones en las instalaciones y las presencias de las poblaciones migrantes. Se trata de historiar y localizar las formas de transmisión. ¿Cómo se estructuran las transmisiones a través de los tiempos individuales y colectivos? ¿En qué medida los contextos sociales, culturales y religiosos, en su construcción y su continuidad diacrónica, contribuyen (o han contribuido) a la creación o al abandono de los arraigos individuales y colectivos? La perspectiva a largo plazo es útil para comprender, por un lado, las dinámicas atractivas y/o repulsivas de los territorios en relación con la instalación de personas migrantes y, por otro, la profundidad histórica de los procesos migratorios actuales. ¿De qué manera se asientan y superponen las circulaciones?
Transmisión de normas sociales y jurídicas
Las propuestas de comunicación que se inscriben en el segundo eje pueden seguir dos orientaciones: los procesos relativos a las normas sociales y los relativos a las normas jurídicas.
Las relaciones sociales vinculadas a las migraciones son a veces desiguales, lo que se debe en parte a las categorías de raza, clase y género (Collet y Santelli, 2012; Fillod-Chabaud y Odasso, 2020; Rosental, 2024) y a los factores de dominación (Martiniello y Simon, 2005). Las normas sociales evolucionan con respecto a las sociedades de origen, pero también en función de la co-presencia en las sociedades de llegada. En el contexto de los flujos migratorios pasados y actuales, conviene preguntarse cómo las personas transmiten las situaciones socialmente normativizadas. ¿De qué manera las personas procuran eludir estas normas? A la inversa, ¿en qué medida las personas mantienen horizontes normativos que se encuentran estigmatizados en el país de instalación? ¿Cómo las "familias desplazadas" (Sayad, 1999) y/o las "parentalidades mutiladas" (Barou, 1991) aportan sentido a vidas fragilizadas? ¿De qué manera estas evoluciones normativas transforman las sociedades involucradas? Se trata de profundizar en las dinámicas de clase/género/raza para entender cómo se construyen/negocian las relaciones sociales en las situaciones de transmisión y los ajustes que se producen entre generaciones, entre hombres y mujeres.
A partir de las situaciones individuales y de los análisis de las migraciones "par le bas" (por ejemplo desde la perspectiva de las personas migrantes), resulta interesante explorar el papel de la legislación en la construcción de los vínculos conyugales y familiares y de las relaciones sociales en general, así como la forma en que se transmiten estas políticas y sus efectos. En su nuevo entorno, las personas se enfrentan a cambios de estatuto jurídico y de categorías administrativas. ¿Cómo afecta la evolución de las políticas migratorias en sus vidas?
A través de diversas disciplinas (ciencias políticas, derecho, sociología, geografía, historia) también se cuestionan las formas en que distintos actores intervienen en la elaboración de las normas políticas y jurídicas. Por ejemplo, en los países en conflicto o en las zonas en tensión, algunos actores no aplican las convenciones internacionales relativas a los desplazamientos de población y crean sus propias categorías normativas a imagen de las autoridades kurdas o europeas que, respectivamente, han establecido- y según los métodos propios de cada una- campos de identificación de personas. ¿Existen vínculos, formas de transmisión, en la evolución de las legislaciones y de los dispositivos establecidos tanto por los países de origen, como por los de tránsito y los de llegada? Estos modos diversos de gestión normativa de las migraciones, que reproducen en ocasiones las relaciones de (contra)poder y las tensiones Norte-Sur, ¿se encuentran en el centro de los retos geopolíticos? ¿De qué manera y en qué ámbitos se produce la difusión de conocimientos sobre las políticas migratorias? ¿Qué papel desempeñan los grandes organismos internacionales y las empresas privadas en el desarrollo tecnológico de la gestión de las migraciones? ¿Cómo circulan entre los actores de la gestión de las migraciones los conocimientos y el saber-hacer institucional en materia de control migratorio? Y frente a estos procesos, ¿cuáles son también los retos normativos en relación con las diferentes movilizaciones ciudadanas?
Transmisión de las representaciones migratorias
Los sistemas migratorios han evolucionado considerablemente desde 1980, al tiempo que se transformaban sus formas de representación, sobre todo a nivel visual. Con las evoluciones técnicas, y en particular la generalización de las redes digitales, su representación espacial y social se ha ampliado y ha adoptado distintas formas. Las ciencias sociales, las asociaciones, las organizaciones internacionales, las instituciones estatales, los artistas y las propias personas migrantes utilizan mapas, gráficos, dibujos, fotografías, películas de ficción, documentales o espectáculos para construir su propia representación de la experiencia migratoria. Desde principios del año 2000, el número de estas creaciones ha aumentado de forma casi exponencial. ¿Cómo circulan? ¿Qué nuevas percepciones transmiten?
Si la geomática, la cartografía, el dibujo y las artes intervienen como formas de restitución, son también herramientas de producción del saber (Migreurop, 2022). Por ejemplo, en el caso de las ciencias participativas (ciencias con y para la sociedad), las prácticas que asocian a los distintos actores mencionados anteriormente permiten presentar aspectos novedosos y originales. Cabe preguntarse si tales representaciones ofrecen alternativas reales a la comprensión de las migraciones internacionales que permitan interrogar el papel de los Estados, de los distintos actores en el seno de la sociedad, de las identidades individuales o colectivas. ¿Cómo participan en la transmisión de conocimientos?
Estos procesos plantean una serie de preguntas sobre los límites y las ventajas de la representación (Bacon, Clochard, Honoré y otros, 2016) y sobre los autores de estas producciones. Desde el punto de vista pedagógico,
¿facilitan estas representaciones la comprensión de las migraciones? ¿Qué problemas mediáticos y políticos plantea la difusión de estos diferentes soportes? ¿Hasta dónde llega la divulgación de información y qué cuestiones éticas plantea? ¿Cómo retransmitir los procesos migratorios, exponer y dar a conocer historias personales a veces íntimas y difíciles de contar? ¿En qué medida las producciones realizadas por los propios migrantes participan a la construcción de un relato o de un contra-relato sobre las migraciones?
El objetivo de este eje es, por tanto, comprender por qué los numerosos trabajos científicos realizados, a veces en colaboración con diversas instituciones (asociaciones, organismos internacionales, colectividades públicas, artistas), no tienen apenas impacto en determinados ámbitos, en particular en el político. Cabe preguntarse si la transmisión de conocimientos científicos sobre las migraciones podría comunicarse y tener un mayor impacto en los medios profesionales y políticos para favorecer una acogida más coherente y respetuosa de las personas implicadas.
El coloquio internacional "Migraciones y transmisiones", que celebra el cuadragésimo aniversario de Migrinter, pretende analizar las distintas formas de producción científica pluridisciplinar y entablar un diálogo entre académicos, personas de entornos no universitarios y de distintos ámbitos profesionales para responder a los retos de la investigación sobre las migraciones y sus modos de transmisión
Modalidades de proposiciones de ponencias
Para contribuir, le invitamos a enviar un resumen de su propuesta de comunicación, en francés, en español o en inglés (3 000 signos como máximo), a migrinter.40ans@gmail.com
antes del 15 de diciembre de 2024
Deberá indicar el eje (véase más arriba) en el que se inscribe su propuesta.
El Comité Científico también es favorable a la presentación de ponencias originales, tanto a nivel de tema como de forma. Se informará a los autores de las propuestas aceptadas antes del 31 de enero de 2025.
Comité científico
Fabio Amato, géographe, L’Orientale (Université de Naples - Italie) ; Maïtena Armagnague, sociologue, Département des Sciences de l’Éducation (Université de Genève - Suisse) ; Florence Boyer, géographe, Urmis (CNRS, IRD, Université Paris Cité, Université Côte d’Azur - France) ; Olivier Clochard, géographe, Migrinter (CNRS / Université de Poitiers - France) ; Mickaël Collyer, géographe, University of Sussex (Royaume-Uni) ; Didem Danış, sociologue, Université de Galatasaray (Turquie) ; Kamel Doraï, géographe, Migrinter (CNRS / Université de Poitiers - France) ; Jasmin Lilian Diab, Migration studies, Institute for Migration Studies (Lebanease American University - Liban) ; Philippe Lagrange, juriste, CECOJI (Université de Poitiers - France) ; Emmanuel Ma Mung, géographe, Migrinter (CNRS / Université de Poitiers - France) ; Adelina Miranda, anthropologue, Migrinter (CNRS / Université de Poitiers - France) ; Naïk Miret, géographe, Migrinter (CNRS / Université de Poitiers - France) ; Mareme Niang Ndiaye, géographe, Cheikh Anta Diop University (Dakar, UCAD - Sénégal) ; Anna Péraudin, anthroplogue, Citères (CNRS / Université de Tours - France) ; Leyla Sall, sociologue, Département de sociologie et de criminologie (Université de Moncton - Canada)
Bibliografía
- Ahmed Mohamed (2000) Les transmissions intergénérationnelles en situation migratoire : le cas des Maghrébins, Diversité, n° 120, pp. 68-98.
- Autant Claire (2000) La parenté, cadre et objet de la transmission dans les familles turques en migration, Diversité, n° 120, pp. 52-67.
- Bacon Lucie, Clochard Olivier, Honoré Thomas, Lambert Nicolas, Mekdjian Sarah et Rekacewicz Philippe (2016) Cartographier les migrations, Revue européenne des migrations internationales, vol. 32, n° 2, pp. 185-214,
- Barou Jacques (1991) Familles africaines en France : de la parenté mutilée à la parenté reconstituée, en Segalen Martine Dir.,
- Jeux de familles, París, CNRS Éditions, pp. 157-171.
- Collet Beate et Santelli Emmanuelle (2012) Couples d'ici, parents d'ailleurs, París, Presses universitaires de France, 372 p. Daghmi Fathallah, Dureau Françoise, Lacroix Thomas, Robin Nelly et Scioldo-Zürcher Yann (Dir.) (2020) Penser les migrations : pour repenser la société, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 316 p.
- Delcroix Catherine, Le Gall Josiane et Pape Élise (Dir.) (2022) Stratégies familiales et accès aux droits, Enfances Familles Générations, n° 41, pp. 1-190.
- Dubus Gilles, Ma Mung Emmanuel et Miranda Adelina (Dir.) (2024) La création du champ d'étude des migrations internationales. Rencontre autour de Gildas Simon, París, L'Harmattan, 206 p.
- Fillod-Chabaud Aurélie et Odasso Laura (Dir.) (2020) Faire et défaire les liens familiaux. Usages et pratiques du droit en contexte migratoire, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 212 p.
- Fogel Frédérique (2007) Transmission de la parenté chez les migrants, Ethnologie française, vol. 37, n° 3, pp. 509-516.
- Imbert Christophe, Eva Lelièvre et David Lessault (Dir.) (2018) La famille à distance. Mobilités, territoires et liens familiaux, París, INED éditions, 373 p.
- Ma Mung Emmanuel, Hily Marie-Antoinette et Scioldo-Zürcher Yann (Dir.) (2019) Étudier les migrations internationales, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 388 p.
- Martiniello Marco et Simon Patrick (2005) Les enjeux de la catégorisation. Rapports de domination et luttes autour de la représentation dans les sociétés post-migratoires, Revue Européenne des Migrations Internationales, vol. 21, n° 2, pp. 7-18.
- Migreurop (2022) Atlas des migrations dans le monde : libertés de circulation, frontières, inégalités, París, Armand Colin, 160 p. Owen David (2019) Migration, structural injustice and domination on "race", mobility and transnational positional difference, Journal of Ethnic and Migration Studies, vol. 46, pp. 2585-2601.
- Rosental Paul-André (2024) Les sentiers invisibles. Familles et migrations. France, XIXe siècle, París, CNRS édition, 384 p. Sayad Abdelmalek (1999) Immigration et " pensée d'État ", Actes de la Recherche en Sciences Sociales, n° 129, pp. 5-14. Schmoll Camille (2020) Les damnées de la mer. Femmes et frontières en Méditerranée, París, La Découverte.
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