La volonté d’écouter et de donner à entendre les voix des personnes enfermées est partagée par des archivistes, des membres d’associations, des chercheur·es en sciences sociales, des artistes, des militant·es, des journalistes, des auteur·es et par des personnes enfermées elles-mêmes. Les motivations, les finalités et les méthodes mobilisées – du recueil à la diffusion – divergent selon les démarches. Ces deux journées de réflexion visent à interroger et à faire se croiser la pluralité de ces pratiques de recherche et de médiation autour des voix de l’enfermement. 

Présentation

La volonté d’écouter et de donner à entendre les voix des personnes enfermées est partagée par des archivistes, des membres d’associations, des chercheur·es en sciences sociales, des artistes, des militant·es, des journalistes, des auteur·es et par des personnes enfermées elles-mêmes. Les motivations, les finalités et les méthodes mobilisées – du recueil à la diffusion – divergent selon les démarches. Ces deux journées de réflexion visent à interroger et à faire se croiser la pluralité de ces pratiques de recherche et de médiation autour des voix de l’enfermement.

Qu’entend-on par voix ? Quelle place donne-t-on aux individus derrière ces voix ? Comment les mettre en forme ? Pour quelles finalités ? Pour quels publics ? Qu’est-ce qui est audible ? Que faire des silences ? Quelles responsabilités engager et quelles postures éthiques adopter quand il s’agit de relayer, de médiatiser, de porter ou de reconstituer les paroles enfermées ? Autant de questionnements qui traverseront ces deux journées de réflexion et qui viseront à comparer des démarches (associative, militante, scientifique, artistique, journalistique) et des institutions (prison, centre de rétention administrative, hôpital psychiatrique, maison de retraite).

En interrogeant simultanément la recherche des voix, leur mise en forme et leur médiation, ces deux journées souhaitent penser ensemble les démarches et leurs publics et donc les responsabilités plurielles engagées lorsque l’on transforme des voix exprimées en paroles adressées. Chaque session reviendra sur une étape du processus allant du recueil à la médiation des voix : (1) Aller chercher les voix, (2) Enjeux méthodologiques et éthiques, (3) Mettre en forme les voix, (4) Faire entendre les voix.

Programme

Journée du 4 décembre (9h45-17h15)

9h45-10h : Accueil café

10h-10h15 : Introduction générale – Gaïd Andro (CREN, Université de Nantes, IUF) et Fanny Le Bonhomme (Criham, Université de Poitiers)

10h15-12h45 : Aller chercher les voix

Modératrice : Mathilde Rossigneux-Méheust (LARHRA, Université Lyon 2, IUF, chercheuse associée à l’INED)

• Mathilde Pintault, archiviste en charge de la collecte des archives judiciaires et pénitentiaires contemporaines (Archives départementales d’Ille-et-Vilaine)
• Delphine Moreau, sociologue, enseignante-chercheuse à l’EHESP (Arènes), spécialiste de la psychiatrie
• Véronique Blanchard, historienne, enseignante-chercheuse à l’Université d’Angers (TEMOS), spécialiste de l’histoire de l’enfance déviante.
• Bernard Bolze, fondateur de l’OIP et de Prison Insider, co-président du festival Concertina

12h45-14h15 : pause déjeuner aux Archives départementales d’Ille-et-Vilaine

14h15-16h30 – Mettre en forme les voix

Modératrice Fanny Le Bonhomme (Criham – Université de Poitiers)

• Mathieu Gabard, auteur de CRA. 115 propos d’hommes séquestrés (Éditions des Lisières, 2019)
• Cécilia de Varine, chargée d’action culturelle, commissaire de l’exposition “Un long fleuve intranquille” (Hôpital Saint Jean de Dieu, Lyon)
• Odile Macchi, responsable du pôle enquêtes de l’OIP et Johann Bihr, rédacteur en chef de la revue Dedans Dehors et responsable éditorial de l’OIP

20h15 : projection du documentaire “Devant – Contre-champ de la rétention” (ISKRA, 2024) d’Annick Redolfi au cinéma L’Arvor (11 rue de Châtillon, 35000 Rennes), en présence de la réalisatrice.

Journée du 5 décembre (10h30-17h30)

10h30-10h45 : Accueil café

10h45-12h45 : Faire entendre les voix

Modératrice Lucie Bony (CR CNRS, CRH UMR Lavue)

• Association Cartier Libre sur le projet de recherche-médiation sur l’histoire de la prison Jacques-Cartier (Rennes)
• Viviane Borgès, historienne, professeure à l’Université d’Etat de Santa Catarina (UDESC), chercheure au Conseil national pour le développement scientifique et technologique et chercheure associée à l’Institut d’Histoire du Temps Présent (IHTP), sur le projet “Histoires Marginales : des possibilités pour susciter le débat public sur les prisons”

12h45-14h : pause déjeuner aux Archives départementales

14h-16h15 – Enjeux méthodologiques et éthiques

Modérateur Stefan Le Courant (CR CNRS, CEMS-EHESS)

• Hélène Decq et Colline Guyart, intervenantes juridiques en centre de rétention, La Cimade (Rennes).
• Marie Parent et Christophe Le Cheviller, metteurs en scène, Compagnie de théâtre La Morsure
• Audrey Guiller, membre de la rédaction du magazine Citad’elles (prison des femmes Rennes) et auteur d’Emprisonnées (Libertalia, 2024)

16h30-17h30 – Session conclusive

• Mathilde Rossigneux-Méheust (LARHRA, Université Lyon 2, IUF, chercheuse associée à l’INED) et Kenza Jernite (metteuse en scène et enseignante-chercheuse en études théâtrales, Sorbonne Nouvelle), retour sur une collaboration histoire – théâtre à partir de la pièce Punis ! Une histoire de la maison de retraite de Villers-Cotterêts par le Collectif Grandiose.

18h : projection du documentaire “Feuilles libres” de Pierre-François Lebrun (Simone & Raymond Productions/France Télévisions, 2017) en présence du réalisateur et d’Audrey Guiller, membre de la rédaction du magazine Citad’elles.

ANR PatCaM – Criham – Université de Poitiers

IUF – Université de Nantes