The suppression of the Society of Jesus in 1773 marks the last step of the Order’s progressive dissolution initiated fifteen years earlier, in Europe and in its colonies. This act of suppression was the culmination of a broader secularisation movement concerning religious congregations across Europe, from the 1760s to the French Revolution. Several studies have already investigated the dispersal of abolished congregations’ assets in different parts of Enlightened Europe, but a broader overview is yet to be drawn. Furthermore, it is necessary to define common characteristics of confiscation procedures and real properties’ functional transformations during the three decades before the nationalisation of Church property undertaken in France in 1789.

Argumentaire

La suppression de la Compagnie de Jésus en 1773 constitue le dernier acte de la dissolution progressive de l’ordre engagée quinze ans auparavant, en Europe et dans ses colonies. Évènement retentissant par son ampleur, il apparaît également comme le point d’orgue d’un mouvement de sécularisation plus large qui touche les congrégations religieuses en Europe, entre les années 1760 et la Révolution française. Dans la plupart des cas, l’État entend mettre de l’ordre dans la gestion des biens de communautés ecclésiastiques jugées déliquescentes. Qu’elles soient animées par un esprit de réforme ou de prédation, suppressions et sécularisations produisent les mêmes conséquences : un nombre considérable de biens mobiliers et immobiliers, des propriétés foncières et des œuvres d’art sont redistribués à d’autres communautés religieuses ou mis sur le marché quand ils ne sont pas saisis d’office.

Si des travaux ont étudié ce processus de dispersion en différents endroits de l’Europe des Lumières, un panorama plus complet reste à dessiner. Il importe en particulier de définir les caractéristiques communes aux procédures de confiscation puis aux changements d’usage des biens immobiliers saisis sur les communautés religieuses, ce dans le demi-siècle qui précède, en France, la nationalisation en 1789 des biens du clergé. Par ailleurs, le changement de propriété des édifices ecclésiastiques pose souvent la question de leur reconversion et, par conséquent, de leur transformation. En ce sens, il paraît nécessaire de porter le regard sur les procédures de réhabilitation, de démembrement ou de destruction des propriétés confisquées. En outre, il est important d’ouvrir la réflexion à l’étude de l’impact sur la transformation des abords des établissements religieux, engendrant des mutations dans le tissu de la ville et dans l’appropriation de l’espace urbain. Enfin, ces mutations de propriété ont également touché directement les biens mobiliers et artistiques des communautés religieuses supprimées.

Programme

9h00. Accueil des participants

9h15. Mot de bienvenue du comité scientifique ou du directeur de l’HiCSA

9h30. Introduction des organisateurs

Procédures de confiscation / Confiscation procedures

Modération : Raluca Muresan (Sorbonne-Université, Paris)

• 10h00. Paola Benussi (Archivio di Stato, Venise). La sécularisation des patrimoines ecclésiastiques dans les régions « d’outre-mer » de la République de Venise.
• 10h30. Raffaele Marronne (Scuola Normale Superiore, Pise). “Volle entrare per tutte le sagrestie”: the dispersion of the artistic heritage of the lay confraternities of Siena following the Leopoldine suppressions (1785).
• 11h00. Etienne Couriol (LAHRA, Université Lyon 3, Lyon) : Ce que dit la presse périodique lyonnaise et bordelaise de la vente des biens des Jésuites.
• 11h30. Pause

Sécularisation et développement urbain / Secularization and urban developpement

Modération : Ronan Bouttier (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Paris)

• 12h00. Richard Biegel (Université Charles, Prague). Les transformations des édifices sacrés de Prague au siècle des Lumières et leurs conséquences urbaines.
• 12h30. Pierre Coffy (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/ Università Statale di Milano). Préparer le terrain pour l’essor de la « ville moderne » : suppression et réemploi des biens religieux dans le Milan des Habsbourg d’Autriche.

13h00. Pause déjeuner

Sécularisations, remplois et dispersions / Secularization, reuse, and dispersal

Modération : Gernot Mayer (Universität Wien, Vienne)

• 14h30. Alberto Garin (Universidad Francisco Marroquín, Guatemala). Le couvent des Jésuites de la Antigua Guatemala.
• 15h00. Katia Martignago (Università di Napoli Federico II, Napoli). The Venetian Jesuits’ Convent after 1773.
• 15h30. Sylvia Stegbauer (Belvedere Research Center, Vienne). Architectural properties of the Marian congregations in transition

16h00. Pause

• 16h30. Márta Velladics (Université Eötvös Lorand, Budapest). Success or failure? The Utilization of the Abolished Monasteries in Hungary between 1782 and 1802

17h00. Table-ronde / Final discussion

• Jean-Philippe Garric (Université Panthéon-Sorbonne, HiCSA, Paris)
• Olga Medvedkova (CNRS, centre Chastel, Paris)
• Emilie d’Orgeix (Ecole pratique des hauts-études, Paris)

18h00. Remerciements des organisateurs/ Thanks from the organizers

Organisateurs

• Ronan Bouttier (HiCSA, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
• Gernot Mayer (Universität Wien)
• Raluca Muresan (Sorbonne-Université)
• Comité scientifique
• Jean-Philippe Garric (Université Panthéon-Sorbonne, HiCSA)
• Richard Kurdiovsky, (Öesterreichische Akademie der Wissenschaften, Vienne)
• Olga Medvedkova (CNRS, Centre André Chastel)

Emilie d’Orgeix (Directrice d’Etudes, EPHE)