Announcement
Organisateurs
- Gaëtan Rivière (Docteur en histoire et esthétique du cirque)
- Quentin Villa (Doctorant en histoire contemporaine du cirque à l’Université Rennes 2)
- Éva Guillorel (Mcf en histoire moderne, Université Rennes 2)
Date et lieu
- Le colloque se tiendra du 3 au 4 février 2025, en ligne.
- Lien pour la visioconférence : [disponible quelques jours avant l'évènement]
Argument
Depuis une vingtaine d’années, l’histoire du cirque bénéficie d’un dynamisme scientifique indéniable. Alors que ce développement intervient en même temps que celui des histoires globales, aucune véritable histoire mondiale du cirque n’a encore été entreprise. Le cirque est pourtant international par essence. Bien que des historiographes se soient déjà essayés à l'écriture d' « histoires mondiales du cirque » (Jando, 1977 ; Renevey, 1977 ; Mauclair, 2002 et 2003), la majorité des travaux étudient le cirque à l’échelle nationale voire locale. Par exemple, de nombreux travaux portent sur le cirque aux États-Unis (par exemple : Davis, 2002 ; Weber et al., 2012) mais aussi en Amérique latine. Des histoires nationales ont été écrites sur le Chili (Ducci González, 2012), Cuba (Menéndez, 2014 ; Venero de la Paz, 2016) ou encore le Mexique (Revolledo Cárdenas, 2010). On retrouve aussi des histoires « nationales » du cirque en Espagne (Matabosch, 2018), en Angleterre (Assael, 2005) en Australie (St Léon, 2006), en Union Soviétique (Neirick, 2012) en Inde (Anirban, 2014 ; Nisha, 2020 ; Gandhi, 2022) ou encore sur les arts acrobatiques chinois (Liang, 2018). Les approches régionales dominent parfois, comme au Brésil, avec des travaux qui s’intéressent à l’état de Bahia (Carvalho da Silva, 2014), le Minas Gerais (Horta Duarte, 1995) ou à Rio de Janeiro et ses environs (de Carvalho Lopes et Silva, 2019). Enfin certaines études se concentrent sur des villes, comme Barcelone (March, 2021), Buenos Aires (Infantino, 2014) ou San José au Costa Rica (Urbina Gaitán, 2002). Nonobstant la prédominance de ces approches nationales, quelques études transnationales ont été entreprises. La plupart portent à l’échelle du monde anglo-saxon et ont été produites par les chercheuses et chercheurs australiens Peta Tait (2016), Mark St Leon (2014) et Gillian Arrighi (2021) qui replacent l’émergence d’un cirque dit « moderne » dans une perspective coloniale. L’approche comparée a quant à elle été retenue par Caroline Hodak (2004 ; 2018) qui étudie l’émergence du théâtre équestre en Angleterre et en France aux xviiie et xixe siècles ainsi que Sabine Hanke (2020) qui met en perspective les cirques anglais et allemands durant le premier xxe siècle.
Ce colloque ambitionne de décloisonner ces historiographies en appelant les chercheurs et chercheuses en histoire et plus largement en arts et sciences sociales (arts du spectacle, histoire de l’art, sociologie, anthropologie, etc.) mais aussi les acteurs du monde artistique et culturel à croiser leurs approches. Ce colloque se voit comme un premier pas vers une histoire mondiale du cirque, sans ignorer les limites d’une telle entreprise. L’historiographie du cirque est récente et beaucoup d’aspects restent inexplorés. Les travaux établissant des ponts entre les différentes histoires nationales manquent. En outre, une partie d’entre elles n’ont pas encore été écrites. L’histoire du cirque dans certaines régions du monde, et à certaines périodes demeure largement méconnue. Par conséquent, des communications retenant une approche locale pourront être proposées si elles permettent d’attirer l’attention sur ces espaces où l’histoire du cirque reste à écrire. Néanmoins, l’accent sera mis sur les approches comparées ou connectées, globales voire mondiales. Il s’agira de mettre en avant des dynamiques interculturelles plutôt que des particularismes locaux.
Décentrer le regard, c’est également reconnaître la diversité des historiographies afin d’intégrer la multiplicité des recherches face à une production centrée sur l’Occident. Alors que se multiplient aujourd’hui les entreprises historiques collectives qui cherchent à penser et faire connaître la diversité des récits historiographiques dans le monde (Kouamé et al., 2020), les premières entreprises de bibliographie mondiale en cirque se caractérisent par une recension majoritairement anglophone. La World Bibliography de Raymond Toole-Stott (1958-1983) se limite par ses sources restreintes aux ouvrages conservés dans les bibliothèques anglaises, françaises et américaines. Si ces écueils des recherches centrées sur l’Atlantique du nord marquent encore les études, certains historiens s’ouvrent à d’autres aires géographiques en Europe. Ainsi l’Union des Historiens du Cirque intègre à son Thesaurus Circensis (1990) l’Autriche, l’Italie, les Pays-Bas ou encore l’Espagne. La doxa de la « naissance du Cirque » (Denis, 2018) en Europe est cependant remise en cause par les historiographies d’ailleurs : comment écrit-on l’histoire [du cirque] en dehors du monde occidental ? (Kouamé et al., 2014) Comment les intégrer dans l’écriture de l’histoire mondiale du cirque ? Quelles sont les conséquences de ce décalage du regard ?
Décaler le regard, c’est également sortir des jalons chronologiques institutionnalisés par l’usage occidental. Porter une nouvelle approche historiographique revient à déconstruire les récits qui démarrent en 1760 : écrire l’histoire du cirque à Cuba demande à interroger les sources de la fin du XVe siècle (Venero de la Paz, 2016), quand celle du Mexique commence avec la maroma à l’époque moderne (Revolledo Cárdenas, 2010 ; Pescayre, 2017) voire s’inscrit dans des pratiques plus anciennes (Gutiérrez, 2017). Ce décalage appelle aussi à élargir les bornes chronologiques de cette histoire occidentale du cirque, depuis les études sur l’Antiquité (Álvarez Jiménez, 2018 ; Forichon, 2021 ; Dasen, 2019), le Moyen Âge (Clouzot, 2002, 2011 ; Faral, 2011 [1910] ; Rey-Flaud, 1998) ou l’époque moderne (Porot, 2021 ; Martin, 2007). Ce regard sur le passé nous amène enfin à examiner la terminologie et l’usage normalisant du terme de « cirque ». Lorsque Kim Baston (2018) étudie une variété de pratiques spectaculaires dans l’Empire Ottoman, elle réserve le mot « cirque » à une tradition euro-américaine, tout en reconnaissant une valeur catégorielle à cette notion.
Afin de contrebalancer la « cirquisation » (Pescayre, 2017) et les problèmes de dénomination (Martin, 2021) des études actuelles, l’approche par l’histoire des pratiques et disciplines en renouvelle la construction historienne. Des historiographes et artistes ont cherché à inscrire les disciplines dans une histoire longue transformant les chronologies en usage, depuis l’acrobatie en Occident (Strehly, 1880) ou en Chine (Fu, 1985), le jonglage (Ziethen, 1981-1982 ; 2017) l’art du clown (Rémy, 1945) les pratiques corporelles spectaculaires (Depping, 1871 ; Desbonnet et Chapman, 2022 [1911]), l’équitation (Gaussen, 1893) ou le domptage (Thétard, 1928). Aborder le cirque par ses disciplines étend la compréhension des mouvements et évolutions esthétiques particuliers, que ce soit le domptage (Rivière, 2022), le clown (Brailowsky, 2020 ; Vienne-Guérin, 2020) ou les pratiques foraines (Gourarier, 2002). Ce travail de déconstruction des normes permet de dépasser des dichotomies, notamment dans l’opposition entre les cirques moderne et contemporain. Repenser la chronologie, c’est ne pas accepter de ruptures a priori, voire de révéler des continuités alors impensées. En effet, le choix d’inscrire le cirque contemporain dans les études historiques souligne l’importance d’une étude scientifique d’un champ qui reste à défricher.
Il s’agit enfin de dépasser le schéma classique canonisé par Henry Thétard dans La Merveilleuse histoire du cirque (1947) qui consiste à retenir des entrées par pays et/ou disciplines, en se concentrant sur les grandes entreprises et les artistes les plus reconnus (dans le regard occidental). Pour cela cinq axes transversaux ont été retenus. Les propositions pourront s’inscrire dans un seul ou en associer plusieurs.
Dans de nombreux contextes, les arts du cirque sont pratiqués par des troupes itinérantes, qu’on les nomme « cirque » ou autrement. Les déplacements constituent un enjeu central de l’histoire du cirque. Ce colloque posera ainsi la question des régimes de mobilité et des stratégies de l’itinérance mises en œuvre par les « circassiens », telle que la pose par exemple Mark St Léon (2014) à l’échelle du Pacifique. La réflexion pourra porter sur des groupes constitués aussi bien que des personnes ; il s’agira de comprendre les logiques qui sous-tendent le modèle itinérant. Ces mobilités s’accompagnent d’immanquables échanges – économiques, mais pas seulement – auxquels pourront aussi s’intéresser les propositions. Par ailleurs, les autorités cherchent en général à réguler et encadrer ces artistes nomades. Dans la lignée des travaux de Caroline Hodak (2004 ; 2018) ou de Chester Urbina Gaitán (2002), les propositions portant sur les relations entre cirques et autorités seront également considérées avec intérêt.
L’histoire du cirque doit aussi être écrite au prisme de l’histoire sociale et économique de ses acteurs et des contextes nationaux et internationaux. En effet, l’inscription des entrepreneurs de cirque dans le contexte politique et économique du marché du spectacle éclaire les itinéraires et les stratégies adoptées pour survivre (Hodak, 2004 ; 2018). Si les logiques et enjeux économiques contemporains sont considérés dans l’analyse de l’évolution des arts du cirque (David-Gibert et al., 2006), l’évolution de l’économie du spectacle vivant sur le temps long fait apparaître les ruptures et crises, mais également les contextes de censure, de libéralisation du marché, ou encore de privilèges accordés aux établissements ou aux artistes (Leroy, 1990). Un jeu d’échelles permet des approches diversifiées nécessaires à l’histoire sociale et économique du cirque, que ce soit les itinéraires d’artistes comme Chocolat (Noirel, 2012) ou Colleano (St Leon, 2000), de compagnies comme la Troupe acrobatique de Tanger (Telhine, 2013) ou la compagnie Alexis Gruss (Petiteau, 2018), d’entreprise particulière comme le Cirque du Soleil (Toewe, 2014), le cirque Olympique (Yon, 2005) ou le FitzGerald Brothers' Circus (Arrighi, 2015). L’histoire sociale explore la sociologie des artistes de cirque, depuis la définition de groupes professionnels (Sizorn, 2013) ou l’apparition de nouveaux artistes (Garcia, 2011), voire l’évolution de groupes sociaux (Barré-Meinzer, 2004).
L’histoire du cirque demande aussi d’étudier les créations et explorer les mouvements esthétiques qui structurent l’évolution des disciplines. L’interdisciplinarité de ce colloque interroge la structuration de modèles esthétiques, depuis un travail d’histoire des arts du cirque jusqu’aux approches localisées. Ces études éclairent l’écosystème socio-politique et culturel qui permet l’émergence de nouvelles esthétiques, à l’instar des études sur l’histoire du domptage dans un contexte colonial (Tait, 2012, 2016), ou de la contorsion en Occident (Martinez, 2021). Les études collectives sur les esthétiques, poétiques et hybridités du cirque (Tait et Lavers, 2016 ; Füchs et al., 2020 ; Jürgens, 2016 ; Jürgens et Hilbrand, 2022 ; Goudard, 2010 ; Wallon, 2013), sont complétées par des approches géographiques. Ces travaux inscrivent l’évolution des esthétiques selon les aires culturelles : la Catalogne (Jané et Minguet, 2006), le Canada (Leroux et Batson, 2016), l’Angleterre (Saxon, 1978) ou encore l’Amérique du Sud (Infantino, 2023). Les études des acrobates marocains (Escher, 1999) ou éthiopiens (Kendall, 2017) mettent également l’accent sur des pratiques spécifiques à des groupes déterminés. L’approche historienne explore des courants plus actuels afin de les réintégrer dans un temps long, depuis le cirque moderne jusqu’au cirque contemporain (Guy, 2001 ; Trapp, 2023), en passant par le nouveau cirque (Maleval, 2010). Cette histoire réinterroge le passé des disciplines, à l’image des études de Martine Clouzot sur le jonglage (2011), et examine les héritages des artistes d’aujourd’hui.
Au sein du vaste chantier d’écriture de l’histoire du cirque, la question de la réception par les publics semble essentielle afin d’ancrer ce récit dans le champ de l’histoire sociale (Petiteau, 2021). Si les sources ont tendance à évoquer un public générique, leur étude permet de comprendre la vie autour de la piste, voire les expériences spectatorielles (Lochert et al., 2022). L’étude des publics du passé à nos jours (Salaméro, 2017) soulève un nombre d’enjeux autour du cirque : les conséquences sur la création, la programmation (Cordier et al., 2021) ou les représentations. En effet, au-delà du spectacle, se forment des imaginaires du cirque (Hotier, 2005) produits par les différents discours médiatisés. D’un côté, les artistes publient mémoires et documents de communication qui véhiculent les discours et légitiment leurs pratiques (Rivière, 2019) ; de l’autre, les différents médias évoquent le cirque et construisent une constellation de représentations. La presse (Goudard et Amy de la Bretèque, 2018 ; Rivière 2022), la télévision (Goudard et Vienne-Guerrin, 2020), mais aussi la littérature (Basch, 2002) ou le cinéma (Denis et Houillère, 2019) permettent la circulation des formes circassiennes. Nous n’attendons cependant pas une histoire des représentations du cirque, mais nous souhaitons comprendre la place des médias comme acteurs de son histoire, dans sa diffusion, sa légitimation (Rosemberg, 2004), voire sa transformation. Enfin, nous souhaitons évoquer les espaces de cette réception, depuis la place donnée aux chapiteaux fixes et ambulants dans l’espace urbains jusqu’aux évolutions des modèles de diffusion, en passant par les espace-temps dédiés au cirque que sont les festivals. En effet, l’histoire des festivals de cirque comme ceux de Monte-Carlo, de Gérone, ou de Demain ouvre le regard sur le phénomène de diffusion et de globalisation du cirque, ouvrant le marché européen à des compagnies venues d’Asie, d’Afrique, d’Océanie ou d’Amérique.
Ce colloque sera enfin l’occasion de mener une réflexion épistémologique sur l’histoire du cirque. Il s’agira d’abord de faire un tour d’horizon des historiographies et de revenir sur les manières différenciées d’aborder la question du cirque et de son histoire, dans le temps mais aussi l’espace. Il pourra par exemple s’agir d’étudier les travaux des historiographes, premiers à s’emparer du sujet avant les chercheurs académiques. Il pourra aussi s’agir de proposer une réflexion sur les sources, dans la lignée de travaux déjà menés sur les affiches de cirque (Le Men, 1991 ; Anglays, 2009), les sources judiciaires (Lavrov, 2013) ou encore les usages de la presse au service de l’histoire du cirque (Villa, 2023). Dans une perspective mondiale et post-coloniale, l’histoire du cirque peut également être envisagée au travers des sources orales et des phénomènes de filiations et de traditions incarnées. Enfin, la question pourra être abordée sous l’angle des mémoires et des héritages, de la perception qu’ont les cirques et les circassiens de leur passé.
Programme
Lundi 03 février 2025
- 09h00 : Gaëtan Rivière (Indépendant) et Quentin Villa (Université Rennes 2) - Introduction
- 09h30 : Cyril Triolaire (Mcf en études théâtrales, Université Clermont Auvergne / Fullbright) - Les Champciaux entre provinces françaises et Louisiane au cours des années 1810 : mobilités, stratégies et pratiques d’une famille de danseurs de corde
- 10h10 : Genís Matabosch (Docteur en histoire de l’art, Directeur de la Circus Arts Fondation et du Festival International del Circ Elefant d’Or) - Origines du cirque en Espagne : activité des compagnies équestres (1768-1917)
10h50 : Pause
- 11h10 : Ginevra Villani (PhD candidate in historical, Geographical and Anthropological studies, University of Padua, Ca’ Foscari University of Venice) - The squares of miracles. Circuses, acrobats, and other wonders during the italian Risorgimento
- 11h50 : Léa de Truchis (Docteure en arts du spectacle) – Ce que le nouveau cirque a de nouveau : étude de cas du Festival mondial du cirque de demain
12h30 : Repas
- 14h00 : Patrizia Arena (Associate Professor of Roman History, Università Europea di Roma) – Circus games in the Roman Empire : performers, shows, audience, reception
- 14h40 : Véronique Dasen (Professeure d’archéologie, Université de Fribourg) – Les enfants acrobates dans l’Antiquité
15h20 : Pause
- 15h40 : Laurence Senelick (Fletcher Professor Emeritus of Drama, Tufts University) - The Dominance of the English Clown in the 19th Century Circus
- 16h20 : Matthew McMahan (Assistant Professor of Comedic Studies, Emerson College) - The Gasp and the Guffaw—The International Rise of the Comic Acrobat
Mardi 04 février
- 9h00 : Mark St Leon (Docteur en histoire du cirque, University of Sydney) – Towards an Understanding of Circus Kinetics
- 09h40 : Susanna Forrest (Chercheuse indépendante) - Is she fact or is she fiction?” – writing lives of nineteenth-century circus horsewomen using digitised global newspaper collections
10h20 : Pause
- 10h40 : Marc Lozano (Doctorant en Arts de la scène, Université de Lille) - La circomanie : une maladie franco-germanique
- 11h20 : Élodie Hachet (Docteur en études cinématographiques et audiovisuelles, ATER à l’Université Paris 8) - Le duo Fiona Gordon & Dominique Abel : une histoire de clowns cinématographiques
12h00 : Repas
- 14h00 : Quentin Villa (Doctorant en histoire, Université Rennes 2) – L’espace méditerranéen du cirque (XXe siècle)
- 14h40 : Sluchem Tavares Cherem (Doctorante dans le programme en mémoire sociale, Universidade Federal do Estado do Rio de Janeiro) - L'art de la résilience: Une étude entre le cirque traditionnel brésilien et le classique français
15h20 : Pause
- 15h40 : Julieta Infantino (Professeur d’anthropologie, Universidad de Buenos Aires) & Camila Losada (Doctorante en anthropologie, Universidad de Buenos Aires) - Circo e historias de vidas andariegas. Una reflexión teórico-metodológica a partir del trabajo con archivos fotográficos, memorias y repertorios corporizados
- 16h20 : Carlos Pardos-Figueroa (Professeur en histoire, Universidad Católica del Perú) - El circo en el Perú como medio de integración nacional, regional y mundial (siglos XIX-XXI)
Comité scientifique
- Gillian Arrighi (Associate Professor en études théâtrales, University of New South Wales)
- Philippe Bourdin (PU en histoire moderne, Université Clermont Auvergne)
- Pierre Causse (Mcf en études théâtrales, Université Rennes 2)
- Martine Clouzot (PU en histoire médiévale, Université de Bourgogne)
- Daniel de Carvalho Lopes (Docteur en éducation, Universidade de São Paulo)
- Alexis D’Hautcourt (Professeur de français, Kansai Gaidai University)
- Véronique Dasen (Professeure d’archéologie, Université de Fribourg)
- Charlène Dray (Mcf en Études théâtrales, Université Paris 8)
- Éva Guillorel (Mcf en histoire moderne, Université Rennes 2)
- Julieta Infantino (Professeur d’anthropologie, Universidad de Buenos Aires)
- Éléonore Martin (Mcf en arts du spectacle, Université Bordeaux Montaigne)
- Natalie Petiteau (PU en histoire contemporaine, Avignon Université)
- Pierre Philippe-Meden (Mcf en arts du spectacle, Université Paul-Valéry Montpellier 3)
- Gaëtan Rivière (Docteur en histoire et esthétique du cirque)
- Quentin Villa (Doctorant en histoire contemporaine du cirque, Université Rennes 2)
Bibliographie
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Organisers
- Gaëtan Rivière (PhD in circus history and aesthetics)
- Quentin Villa (PhD student in Modern Circus History at Université Rennes 2)
- Éva Guillorel (Mcf en histoire moderne, Université Rennes 2)
Date and location
The conference will be held online from 3 to 4 February 2025.
Link to the videoconference: [avaible few days before the conference]
Argument
For the past twenty years or so, the history of the circus has benefited from an undeniable scientific dynamism. While this development is occurring at the same time as that of global histories, no true world history of the circus has yet been undertaken. Yet the circus is international by its very nature. Although historiographers have already attempted to write "world histories of the circus" (Jando, 1977; Renevey, 1977; Mauclair, 2002 and 2003), most works study the circus on a national or even local scale. For example, many works focus on the circus in the United States (for example: Davis, 2002; Weber et al., 2012) but also in Latin America. National histories have been written about Chile (Ducci González, 2012), Cuba (Menéndez, 2014; Venero de la Paz, 2016) and Mexico (Revolledo Cárdenas, 2010). There are also "national" histories of the circus in Spain (Matabosch, 2018), England (Assael, 2005), Australia (St Leon, 2006), the Soviet Union (Neirick, 2012), India (Anirban, 2014; Nisha, 2020; Gandhi, 2022) and the Chinese acrobatic arts (Liang, 2018). Regional approaches sometimes dominate, as in Brazil, with works focusing on the state of Bahia (Carvalho da Silva, 2014), Minas Gerais (Horta Duarte, 1995) or Rio de Janeiro and its surroundings (de Carvalho Lopes and Silva, 2019). Finally, some studies focus on individual cities, such as Barcelona (March, 2021), Buenos Aires (Infantino, 2014) or San José in Costa Rica (Urbina Gaitán, 2002). Notwithstanding the predominance of these national approaches, a few transnational studies have been undertaken. Most of them focus on the Anglo-Saxon world and have been produced by Australian researchers Peta Tait (2016), Mark St Leon (2014) and Gillian Arrighi (2021), who place the emergence of a so-called "modern" circus in a colonial perspective. A comparative approach has been adopted by Caroline Hodak (2004; 2018), who studies the emergence of equestrian theatre in England and France in the eighteenth and nineteenth centuries, and Sabine Hanke (2020), who puts English and German circuses in the first part of the twentieth century into perspective.
The aim of this conference is to decompartmentalise these historiographies by inviting researchers in history and, more broadly, in the arts and the social sciences (performing arts, art history, sociology, anthropology, etc.), as well as those involved in the artistic and cultural world, to combine their approaches. This conference sees itself as a first step towards a world history of the circus, while being aware of the limits of such an undertaking. The historiography of the circus is recent, and many aspects remain unexplored. There is a lack of works that build bridges between different national histories. Moreover, some of them have not yet been written. The history of the circus in certain regions of the world and at certain periods remains largely unknown. Consequently, papers taking a local approach may be proposed if they draw attention to these areas where the history of the circus has yet to be written. However, the emphasis will be on comparative or connected, global or even worldwide approaches. The aim will be to highlight intercultural dynamics rather than local particularities.
Decentralising the gaze also means recognising the diversity of historiographies to integrate the multiplicity of research in front of a production centred on the West. While today there’s a proliferation of collective historical undertakings that seek to think about and publicise the diversity of historiographical narratives around the world (Kouamé et al., 2020), the first world circus bibliography undertakings were characterised by a predominantly Anglophone review. Raymond Toole-Stott's World Bibliography (1958-1983) was limited by its sources held in English, French and American libraries. While these pitfalls of research centred on the North Atlantic still mark studies, some historians are opening up to other geographical areas in Europe. The Union des Historiens du Cirque, for example, has included Austria, Italy, the Netherlands, and Spain in its Thesaurus Circensis (1990). This doxa of the "birth of the Circus" (Denis, 2018) in Europe is, however, challenged by historiographies from elsewhere: how does one write the history [of the circus] outside the Western world? (Kouamé et al., 2014) How can they be integrated into the writing of the world history of the circus? What are the consequences of this shift in perspective?
Shifting the gaze also means moving away from the chronological milestones institutionalised by Western usage. Taking a new historiographical approach means deconstructing narratives that begin in 1760: writing the history of the circus in Cuba requires us to interrogate sources from the end of the fifteenth century (Venero de la Paz, 2016), while the history of Mexico begins with the maroma in the early modern era (Revolledo Cárdenas, 2010; Pescayre, 2017) or is even part of older practices (Gutiérrez, 2017). This gap also calls for a broadening of the chronological boundaries of this Western history of the circus, from studies of Antiquity (Álvarez Jiménez, 2018; Forichon, 2021; Dasen, 2019), the Middle Ages (Clouzot, 2002, 2011; Faral, 2011 [1910]; Rey-Flaud, 1998) or the early modern era (Porot, 2021; Martin, 2007). Finally, this looks at the past leads us to examine the terminology and normalising use of the term "circus". When Kim Baston (2018) studies a variety of spectacular practices in the Ottoman Empire, she reserves the word 'circus' for a Euro-American tradition, while acknowledging a categorical value to this notion.
In order to counterbalance the "circusisation" (Pescayre, 2017) and naming problems (Martin, 2021) of current studies, the historical approach to practices and disciplines is renewing their historical construction. Historiographers and artists have sought to place disciplines within a long history, transforming the chronologies in use, from acrobatics in the West (Strehly, 1880) or in China (Fu, 1985), juggling (Ziethen, 1981-1982 ; 2017), the art of clowning (Rémy, 1945), spectacular bodily practices (Depping, 1871; Desbonnet and Chapman, 2022 [1911]), horse riding (Gaussen, 1893) and taming (Thétard, 1928). Approaching the circus through its disciplines extends our understanding of aesthetic movements and evolutions, whether it be taming (Rivière, 2022), clowning (Brailowsky, 2020; Vienne-Guérin, 2020) or fairground practices (Gourarier, 2002). This work of deconstructing norms makes it possible to overcome dichotomies, particularly in the opposition between modern and contemporary circuses. Rethinking chronology means not accepting ruptures a priori, or even raising unthought-of continuities. In fact, the choice to include the contemporary circus in historical studies underlines the importance of a scientific study of a field that has yet to be explored.
Finally, the aim is to go beyond the classic schema canonised by Henry Thétard in La Merveilleuse histoire du cirque (1947), which consists of using entries by country and/or discipline, concentrating on the major companies and the most recognised artists (from a Western perspective). To this end, five cross-cutting themes have been selected. Proposals may fit into one or combine several of them.
- Circulation and itinerancy (movement, exchange, control)
In many contexts, the circus arts are practiced by travelling troupes, whether they are called "circus" or otherwise. Travel is a central issue in the history of the circus. This colloquium will therefore raise the question of mobility regimes and itinerancy strategies implemented by "circus artists", as posed for example by Mark St Leon (2014) on a Pacific scale. The focus may be on groups as well as individuals; the aim will be to understand the logics behind the itinerant model. These mobilities are accompanied by inevitable exchanges – economic, but not only – in which the proposals could also take an interest. In addition, the authorities generally seek to regulate and supervise these nomadic artists. Following works of Caroline Hodak (2004; 2018) and Chester Urbina Gaitán (2002), proposals dealing with the relationship between circuses and the authorities will also be considered with interest.
- Circus artists and entrepreneurs (itineraries, groups and social imaginaries)
The history of the circus must also be written through the prism of the social and economic history of its actors and the national and international contexts. Indeed, circus entrepreneurs' place in the political and economic context of the entertainment market sheds light on the itineraries and strategies adopted to survive (Hodak, 2004; 2018). While contemporary economic logics and issues are considered in the analysis of the evolution of the circus arts (David-Gibert et al., 2006), the evolution of the economy of the performing arts over time reveals ruptures and crises, but also contexts of censorship, market liberalisation, or privileges granted to establishments or artists (Leroy, 1990). An interplay of scales allows for the diversified approaches necessary for the social and economic history of the circus, whether it be the itineraries of artists such as Chocolat (Noirel, 2012) or Colleano (St Leon, 2000), companies such as the Troupe acrobatique de Tanger (Telhine, 2013) or the Alexis Gruss company (Petiteau, 2018), or individual companies such as Cirque du Soleil (Toewe, 2014), Cirque Olympique (Yon, 2005) or FitzGerald Brothers' Circus (Arrighi, 2015). Social history explores the sociology of circus artists, from the definition of professional groups (Sizorn, 2013) or the emergence of new artists (Garcia, 2011), or even the evolution of social groups (Barré-Meinzer, 2004).
- Shows (aesthetics, movements, hybridisation)
The history of the circus also requires us to study creations and explore the aesthetic movements that structure the evolution of disciplines. The interdisciplinary nature of this colloquium examines the structuring of aesthetic models, from a study of the history of the circus arts to localised approaches. These studies shed light on the socio-political and cultural ecosystem that allows new aesthetics to emerge, following the example of studies on the history of animal taming in a colonial context (Tait, 2012, 2016), or contortion in the West (Martinez, 2021). Collective studies on the aesthetics, poetics, and hybridity of the circus (Tait and Lavers, 2016; Füchs et al., 2020; Jürgens, 2016; Jürgens and Hilbrand, 2022; Goudard, 2010; Wallon, 2013) are complemented by geographical approaches. These works examine the evolution of aesthetics according to cultural areas: Catalonia (Jané and Minguet, 2006), Canada (Leroux and Batson, 2016), England (Saxon, 1978) and South America (Infantino, 2023). Studies of Moroccan (Escher, 1999) or Ethiopian (Kendall, 2017) acrobats also focus on practices specific to particular groups. The historical approach explores more current trends to reintegrate them into a long-term perspective, from the modern circus to the contemporary circus (Guy, 2001; Trapp, 2023), via the new circus (Maleval, 2010). This history reinterprets the past of the disciplines, in the image of Martine Clouzot's studies on juggling (2011) and examines the legacies of today's artists.
- Circus reception (audiences, spaces, media)
As part of the vast task of writing the history of the circus, the question of audience reception seems essential to anchor this narrative in the field of social history (Petiteau, 2021). While the sources tend to evoke a generic audience, studying them allows us to understand life around the ring, and even spectator experiences (Lochert et al., 2022). The study of audiences from the past to the present (Salaméro, 2017) raises several issues around the circus: the consequences on creation, programming (Cordier et al., 2021) and performances. In fact, beyond the show itself, imaginary images of the circus are formed (Hotier, 2005), produced by the various media discourses. On the one hand, artists publish memoirs and communication documents that convey their discourse and legitimise their practices (Rivière, 2019); on the other hand, the different media evoke the circus and construct a constellation of representations. The press (Goudard and Amy de la Bretèque, 2018; Rivière 2022), television (Goudard and Vienne-Guerrin, 2020), as well as literature (Basch, 2002) and cinema (Denis and Houillère, 2019) allow circus forms to circulate. However, we are not expecting a history of circus representations, but we would like to understand the role of the media as actors in its history, in its dissemination, its legitimisation (Rosemberg, 2004) and even its transformation. Finally, we would like to evoke the spaces of this reception, from the place given to fixed and travelling circus tents in the urban space to the evolution of distribution models, via the spaces and times dedicated to the circus, such as festivals. The history of circus festivals such as those in Monte Carlo, Girona and the Demain provides an insight into the phenomenon of circus distribution and globalisation, opening up the European market to companies from Asia, Africa, Oceania and America.
- Writing the history of the circus (historiography, sources, legacies)
Lastly, this conference will provide an opportunity for epistemological reflection on the history of the circus. Firstly, it will provide an overview of historiographies and look at the different ways of approaching the question of the circus and its history, both in time and space. For example, we could study the work of historiographers, who were the first to take up the subject before academic researchers. It could also involve looking at sources, in line with work already done on circus posters (Le Men, 1991; Anglays, 2009), judicial sources (Lavrov, 2013) or the use of the press in the history of the circus (Villa, 2023). From a global and post-colonial perspective, the history of the circus can also be considered through oral sources and the phenomena of filiations and embodied traditions. Finally, the question can be approached from the angle of memories and legacies, and the perception that circuses and circus artists have of their past.
Programme
Lundi 03 février 2025
- 09h00 : Gaëtan Rivière (Indépendant) et Quentin Villa (Université Rennes 2) - Introduction
- 09h30 : Cyril Triolaire (Mcf en études théâtrales, Université Clermont Auvergne / Fullbright) - Les Champciaux entre provinces françaises et Louisiane au cours des années 1810 : mobilités, stratégies et pratiques d’une famille de danseurs de corde
- 10h10 : Genís Matabosch (Docteur en histoire de l’art, Directeur de la Circus Arts Fondation et du Festival International del Circ Elefant d’Or) - Origines du cirque en Espagne : activité des compagnies équestres (1768-1917)
10h50 : Pause
- 11h10 : Ginevra Villani (PhD candidate in historical, Geographical and Anthropological studies, University of Padua, Ca’ Foscari University of Venice) - The squares of miracles. Circuses, acrobats, and other wonders during the italian Risorgimento
- 11h50 : Léa de Truchis (Docteure en arts du spectacle) – Ce que le nouveau cirque a de nouveau : étude de cas du Festival mondial du cirque de demain
12h30 : Repas
- 14h00 : Patrizia Arena (Associate Professor of Roman History, Università Europea di Roma) – Circus games in the Roman Empire : performers, shows, audience, reception
- 14h40 : Véronique Dasen (Professeure d’archéologie, Université de Fribourg) – Les enfants acrobates dans l’Antiquité
15h20 : Pause
- 15h40 : Laurence Senelick (Fletcher Professor Emeritus of Drama, Tufts University) - The Dominance of the English Clown in the 19th Century Circus
- 16h20 : Matthew McMahan (Assistant Professor of Comedic Studies, Emerson College) - The Gasp and the Guffaw—The International Rise of the Comic Acrobat
Mardi 04 février
- 9h00 : Mark St Leon (Docteur en histoire du cirque, University of Sydney) – Towards an Understanding of Circus Kinetics
- 09h40 : Susanna Forrest (Chercheuse indépendante) - Is she fact or is she fiction?” – writing lives of nineteenth-century circus horsewomen using digitised global newspaper collections
10h20 : Pause
- 10h40 : Marc Lozano (Doctorant en Arts de la scène, Université de Lille) - La circomanie : une maladie franco-germanique
- 11h20 : Élodie Hachet (Docteur en études cinématographiques et audiovisuelles, ATER à l’Université Paris 8) - Le duo Fiona Gordon & Dominique Abel : une histoire de clowns cinématographiques
12h00 : Repas
- 14h00 : Quentin Villa (Doctorant en histoire, Université Rennes 2) – L’espace méditerranéen du cirque (XXe siècle)
- 14h40 : Sluchem Tavares Cherem (Doctorante dans le programme en mémoire sociale, Universidade Federal do Estado do Rio de Janeiro) - L'art de la résilience: Une étude entre le cirque traditionnel brésilien et le classique français
15h20 : Pause
- 15h40 : Julieta Infantino (Professeur d’anthropologie, Universidad de Buenos Aires) & Camila Losada (Doctorante en anthropologie, Universidad de Buenos Aires) - Circo e historias de vidas andariegas. Una reflexión teórico-metodológica a partir del trabajo con archivos fotográficos, memorias y repertorios corporizados
- 16h20 : Carlos Pardos-Figueroa (Professeur en histoire, Universidad Católica del Perú) - El circo en el Perú como medio de integración nacional, regional y mundial (siglos XIX-XXI)
Scientific Committee
- Gillian Arrighi (Associate Professor of Theatre and Performance Studies, University of New South Wales)
- Philippe Bourdin (Professor of Early Modern History, Université Clermont Auvergne)
- Pierre Causse (Mcf of Theatre Studies, Université Rennes 2)
- Martine Clouzot (Professor of medieval Studies, Université de Bourgogne)
- Daniel de Carvalho Lopes (Doctor in education, Universidade de São Paulo)
- Alexis D’Hautcourt (Professor of French, Kansai Gaidai University)
- Véronique Dasen (Professor of archeology, Université de Fribourg)
- Charlène Dray (Mcf of Theatre Studies, Université Paris 8)
- Éva Guillorel (Mcf of Early Modern History, Université Rennes 2)
- Julieta Infantino (Professor of anthropology, Universidad de Buenos Aires)
- Éléonore Martin (Mcf of performing arts, Université Bordeaux Montaigne)
- Natalie Petiteau (Professor of Modern History, Avignon Université)
- Pierre Philippe-Meden (Mcf of performing arts, Université Paul-Valéry Montpellier 3)
- Gaëtan Rivière (PhD in circus history and aesthetics)
- Quentin Villa (PhD student in Modern Circus History, Université Rennes 2)
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Organisadores
- Gaëtan Rivière (Doctor en historia y estética del circo)
- Quentin Villa (Doctorando en historia contemporánea, Université Rennes 2)
- Éva Guillorel (Mcf en historia moderna, Université Rennes 2)
Fecha y lugar
La conferencia se celebrará en línea los días 3 y 4 de febrero de 2025.
Enlace a la videoconferencia : [disponible unos días antes de la visioconferencia]
Argumento
Desde hace unos veinte años, la historia del circo se ha beneficiado de un indudable dinamismo científico. Aunque este desarrollo se produce al mismo tiempo que el de las historias globales, todavía no se ha emprendido una verdadera historia mundial del circo. Sin embargo, el circo es internacional por esencia. Aunque algunos historiadores ya intentaron escribir “historias mundiales del circo” (Jando, 1977; Renevey, 1977; Mauclair, 2002 et 2003), la mayoría de las publicaciones estudian el circo a escala nacional o local. Por ejemplo, muchos estudios se enfocan en el circo en Estados Unidos (por ejemplo: Davis, 2002; Weber et al., 2012), pero también en América Latina. Historias nacionales fueron escritas sobre Chile (Ducci González, 2012), Cuba (Menéndez, 2014; Venero de la Paz, 2016) pero también México (Revolledo Cárdenas, 2010). También hay historias “nacionales” del circo en España (Matabosch, 2018), Inglaterra (Assael, 2005), Australia (St Léon, 2006), en la Unión Soviética (Neirick, 2012), India (Anirban, 2014; Nisha, 2020; Gandhi, 2022) y las artes acrobáticas chinas (Liang, 2018). A veces predominan los enfoques regionales, como en Brasil, con trabajos centrados en el estado de Bahía (Carvalho da Silva, 2014), Minas Gerais (Horta Duarte, 1995) o Río de Janeiro y sus alrededores (de Carvalho Lopes y Silva, 2019). Por último, otros estudios se centran en ciudades, como Barcelona (March, 2021), Buenos Aires (Infantino, 2014) o San José de Costa Rica (Urbina Gaitán, 2002). A pesar del predominio de los enfoques nacionales, se han realizado varios estudios transnacionales. La mayor parte de ellos se focalizan en el mundo anglosajón y han sido escritos por los investigadores australianos Peta Tait (2016), Mark St Léon (2014) y Gillian Arrighi (2021), quienes analizan el surgimiento del circo llamado “moderno” desde una perspectiva colonial. Un método comparativo ha sido adoptado por Caroline Hodak (2004; 2018), en su libro sobre el desarrollo del teatro ecuestre en Inglaterra y Francia en los siglos xviii y xix, y por Sabine Hanke (2020), poniendo en perspectiva los circos ingleses y alemanes de la primera parte del siglo xx.
El objectivo de este coloquio es poner en relación estas historiografías. Invita a los investigadores en historia, y más ampliamente, en ciencias sociales (artes del espectáculo, historia del arte, sociología, antropología, etc.), así como a los actores del mundo artístico y cultural, a combinar sus distintos enfoques. Este coloquio se considera como un primer paso hacia una historia mundial del circo, siendo consciente de los límites de tal iniciativa. La historiografía del circo es reciente y muchos aspectos permanecen inexplorados. Faltan trabajos que establezcan conexiones entre las diferentes historias nacionales. Además, algunas de ellas aún no se han escrito. La historia del circo en varias regiones del mundo y varios periodos sigue siendo desconocida. Por consecuencia, se podrán proponer ponencias que adopten un enfoque local si llaman la atención sobre estos espacios en los que la historia del circo aún no se ha escrito. Sin embargo, se dará preferencia a los enfoques comparativos o conectados, globales o incluso mundiales. El objetivo será poner de relieve las dinámicas interculturales más que las particularidades locales.
Descentrar la mirada significa también reconocer la diversidad de las historiografías para integrar la multiplicidad de las investigaciones frente a una producción centrada en Occidente. Mientras que hoy en día proliferan los emprendimientos históricos colectivos que buscan pensar y dar a conocer la diversidad de narrativas historiográficas en el mundo (Kouamé et al., 2020), las primeras tentativas de bibliografías mundiales sobre el circo se caracterizan por una recensión predominantemente anglófona. La World Bibliography de Raymond Toole-Stott (1958-1983) se limita por sus fuentes a obras conservadas en bibliotecas inglesas, francesas y estadunidenses. Aunque estos escollos de una investigación centrada en el Atlántico Norte siguen marcando los estudios, algunos historiadores se están abriendo a otros espacios geográficos de Europa. La Union des Historiens de Cirque, por ejemplo, incluyó a Austria, Italia, los Países Bajos y España en su Thesaurus Circensis (1990). Sin embargo, esta doxa del “nacimiento del circo” (Denis, 2018) en Europa es cuestionada por historiografías de otros lugares: ¿Cómo se escribe la historia [del circo] fuera del mundo occidental (Kouamé et al., 2014)? ¿Cómo integrarlas en la escritura de una historia mundial del circo? ¿Cuáles son las consecuencias de este cambio de perspectiva?
Cambiar la perspectiva también implica alejarse de los hitos cronológicos institucionalizados por el uso occidental. Adoptar un nuevo enfoque historiográfico supone abandonar las narrativas que comienzan en 1760: escribir la historia del circo en Cuba exige interrogar fuentes de finales del siglo xvi (Venero de la Paz, 2016), mientras que la historia de México comienza con la maroma en la época moderna (Revolledo Cárdenas, 2010; Pescayre, 2017) o incluso forma parte de prácticas más antiguas (Gutiérrez, 2017). También se supone ampliar los límites cronológicos de esta historia occidental del circo, desde los estudios de la Antigüedad (Álvarez Jiménez, 2018; Forichon, 2021 ; Dasen, 2019), la Edad Media (Clouzot, 2002, 2011; Faral, 2011 [1910]; Rey-Flaud, 1998) o la época moderna (Porot, 2021; Martin, 2007). Por último, esta mirada al pasado nos lleva a examinar la terminología y el uso de la palabra “circo”. Cuando Kim Baston (2018) estudia una variedad de prácticas espectaculares en el Imperio Otomano, reserva el término “circo” para designar una tradición euroamericana, aunque reconoce un valor categórico a esta noción.
Para compensar la “cirquisation” (Pescayre, 2017) y los problemas de denominacion (Martin, 2021) de los estudios actuales, la aproximación a las prácticas y disciplinas renueva su construcción histórica. Historiógrafos y artistas han tratado de situar las disciplinas en una historia de larga duración, transformando las cronologías usuales, desde la acrobacia en Occidente (Strehly, 1880) o en China (Fu, 1985), el malabarismo (Ziethen, 1981-1982; 2017), la comicidad (Rémy, 1945), las prácticas corporales espectaculares (Depping, 1871; Desbonnet et Chapman, 2022 [1911]), la equitación (Gaussen, 1893) o la doma de fieras (Thétard, 1928). Estudiar el circo a través de sus disciplinas amplía nuestra comprensión de determinados movimientos y evoluciones estéticas, ya se trate de la doma (Rivière, 2022), los payasos (Brailowsky, 2020; Vienne-Guérin, 2020) o las prácticas feriales (Gourarier, 2022). Este trabajo de deconstrucción de las normas permite superar las dicotomías, especialmente en la oposición entre circo moderno y circo contemporáneo. Repensar la cronología no significa aceptar rupturas a priori, ni siquiera plantear continuidades impensadas. De hecho, la elección de incluir el circo contemporáneo en los trabajos históricos subraya la importancia de un estudio científico de un campo aún por explorar.
Por último, se pretende ir más allá del esquema clásico canonizado por Henry Thétard en La Merveilleuse histoire du cirque (1947), que consiste en elegir capítulos por países y/o disciplinas, concentrándose en las grandes compañías y los artistas más reconocidos (desde una perspectiva occidental). Con este fin, se han seleccionado cinco temas transversales. Las propuestas pueden inscribirse en uno de ellos o combinar varios.
En varios contextos, las artes circenses son practicadas por grupos itinerantes, se llamen “circo” o no. Los desplazamientos constituyen un reto central en la historia del circo. Este coloquio cuestionará los regímenes de movilidad y las estrategias de itinerancia aplicadas por los “circenses”, como plantea, por ejemplo, Mark St Léon (2014) a escala del Pacífico. La atención podrá centrarse tanto en los grupos como en los individuos; el objetivo será comprender la lógica del modelo itinerante. Estas movilidades van acompañadas de inevitables intercambios –económicos, pero no sólo– en los que también podrán interesarse las propuestas. Por otra parte, las autoridades intentan generalmente regular y controlar a estos artistas nómadas. En la línea de los trabajos de Caroline Hodak (2004; 2018) o Chester Urbina Gaitán (2002), las propuestas que tratan de la relación entre los circos y las autoridades también serán consideradas con interés.
La historia del circo también debe escribirse a través del prisma de la historia social y económica de sus actores y de los contextos nacional e internacional. El lugar de los empresarios circenses en el contexto político y económico del mercado de los espectáculos aclara las trayectorias y las estrategias adoptadas para sobrevivir (Hodak, 2004; 2018). Mientras que las lógicas y problemáticas económicas contemporáneas se tienen en cuenta en el análisis de la evolución de las artes circenses (David-Gibert et al., 2006), la evolución económica de los espectáculos en la larga duración revela rupturas y crisis, pero también contextos de censura, liberalización del mercado o privilegios concedidos a empresas o artistas (Leroy, 1990). Un juego de escalas permite los enfoques diversificados necesarios para la historia social y económica del circo, ya se trate de los itinerarios de artistas como Chocolat (Noiriel, 2012) o Colleano (St Léon, 2000), de compañías como la Troupe acrobatique de Tanger (Telhine, 2013) o la compañía Alexis Gruss (Petiteau, 2018) o de empresas como el Cirque du Soleil (Toewe, 2014), el Cirque Olympique (Yon, 2005) o el FitzGerald Brothers' Circus (Arrighi, 2015). La historia social explora la sociología de los artistas circenses, desde la definición de grupos profesionales (Sizorn, 2013) o el surgimiento de nuevos artistas (Garcia, 2011), incluso la evolución de grupos sociales (Barré-Meinzer, 2004).
La historia del circo también nos obliga a estudiar las creaciones y explorar los movimientos estéticos que estructuran la evolución de las disciplinas. La interdisciplinaridad de este coloquio cuestiona la estructuración de modelos estéticos, desde un trabajo de historia del arte del circo hasta los enfoques localizados. Estos estudios aclaran el ecosistema sociopolítico y cultural que permite el desarrollo de nuevas estéticas, como los estudios sobre la historia de la doma de fieras en contexto colonial (Tait, 2012; 2016) o de la contorsión occidental (Martinez, 2021). Los trabajos colectivos sobre las estéticas, poéticas y hibridaciones del circo (Tait et Lavers, 2016; Füchs et al., 2020; Jürgens, 2016; Jürgens et Hilbrand, 2022; Goudard, 2010; Wallon, 2013) se complementan con enfoques geográficos. Estos trabajos examinan la evolución de la estética según las áreas culturales: Cataluña (Jané y Minguet, 2006), Canadá (Leroux y Batson, 2016), Inglaterra (Saxon, 1978) y Sudamérica (Infantino, 2023). Los estudios sobre los acróbatas marroquís (Escher, 1999) o etíopes (Kendall, 2017) también se centran en prácticas especificas de grupos determinados. El planteamiento histórico explora tendencias más actuales para reintegrarlas en una perspectiva a largo plazo, desde el circo moderno hasta el circo contemporáneo (Guy, 2001; Trapp, 2023), pasando por el nuevo circo (Maleval, 2010). Esta historia reinterpreta el pasado de las disciplinas, a imagen de los estudios de Martine Clouzot sobre los malabares (2011), y examina los legados de los artistas actuales.
Dentro del vasto proyecto de escribir la historia mundial del circo, la cuestión de la recepción de los públicos parece esencial para anclar esta narración en el campo de la historia social (Petiteau, 2021). Aunque las fuentes evocan frecuentemente un público genérico, analizarlas permite comprender la vida en torno a la pista, e incluso las experiencias de los espectadores (Lochert et al., 2022). El estudio de los públicos del pasado hasta hoy (Salaméro, 2017) plantea una serie de cuestiones en torno al circo: las consecuencias sobre la creación, la programación (Cordier et al., 2021) o las funciones. Pues, más allá del espectáculo en sí, se forman imaginarios del circo (Hotier, 2005) producidos por los varios discursos mediáticos. Por un lado, los artistas publican memorias y documentos de comunicación vehiculizado discursos y legitimando sus prácticas (Rivière, 2019); de otro, los medios evocan el circo y construyen una constelación de representaciones. La prensa (Goudard et Amy de la Bretèque, 2018; Rivière 2022), la televisión (Goudard et Vienne-Guerrin, 2020) pero también la literatura o el cine (Denis et Houillère, 2019) hacen circular formas circenses. Sin embargo, no esperamos una historia de las representaciones del circo, sino que nos gustaría comprender el papel de los medios de comunicación como actores en su historia, su difusión, su legitimación (Rosemberg, 2004) e incluso su transformación. Por último, deseamos evocar los espacios en los que se produce esta recepción, desde el lugar que ocupan los circos estables o las carpas en las zonas urbanas hasta las evoluciones de los modelos de difusión, pasando por los espacios-tiempos dedicados al circo que son los festivales. La historia de los festivales de circo, como los de Montecarlo, Girona o de Demain (Paris), permite comprender el fenómeno de la distribución y la globalización del circo, que abre el mercado europeo a compañías de Asia, África, Oceanía y América.
Por fin, este coloquio será ocasión de tener una reflexión epistemológica sobre la historia del circo. En primer lugar, se abordarán las historiografías y las varias maneras de tratar el tema del circo y su historia, tanto en el tiempo como en el espacio. Por ejemplo, podría estudiarse las obras de historiográficos, que fueron los primeros en dedicarse al tema antes que los investigadores académicos. También podría tratarse de estudiar las fuentes, prolongando los trabajos ya realizados sobre los carteles de circo (Le Men, 1991 ; Anglays, 2009), las fuentes judiciales (Lavrov, 2013) o la prensa (Villa, 2023). Desde una perspectiva global y poscolonial, la historia del circo también puede considerarse a través de las fuentes orales y los fenómenos de las filiaciones y las tradiciones encarnadas. Por último, la cuestión puede abordarse desde el ángulo de los recuerdos y los legados, y de la percepción que los circos y los artistas circenses tienen de su pasado.
Programa
Lundi 03 février 2025
- 09h00 : Gaëtan Rivière (Indépendant) et Quentin Villa (Université Rennes 2) - Introduction
- 09h30 : Cyril Triolaire (Mcf en études théâtrales, Université Clermont Auvergne / Fullbright) - Les Champciaux entre provinces françaises et Louisiane au cours des années 1810 : mobilités, stratégies et pratiques d’une famille de danseurs de corde
- 10h10 : Genís Matabosch (Docteur en histoire de l’art, Directeur de la Circus Arts Fondation et du Festival International del Circ Elefant d’Or) - Origines du cirque en Espagne : activité des compagnies équestres (1768-1917)
10h50 : Pause
- 11h10 : Ginevra Villani (PhD candidate in historical, Geographical and Anthropological studies, University of Padua, Ca’ Foscari University of Venice) - The squares of miracles. Circuses, acrobats, and other wonders during the italian Risorgimento
- 11h50 : Léa de Truchis (Docteure en arts du spectacle) – Ce que le nouveau cirque a de nouveau : étude de cas du Festival mondial du cirque de demain
12h30 : Repas
- 14h00 : Patrizia Arena (Associate Professor of Roman History, Università Europea di Roma) – Circus games in the Roman Empire : performers, shows, audience, reception
- 14h40 : Véronique Dasen (Professeure d’archéologie, Université de Fribourg) – Les enfants acrobates dans l’Antiquité
15h20 : Pause
- 15h40 : Laurence Senelick (Fletcher Professor Emeritus of Drama, Tufts University) - The Dominance of the English Clown in the 19th Century Circus
- 16h20 : Matthew McMahan (Assistant Professor of Comedic Studies, Emerson College) - The Gasp and the Guffaw—The International Rise of the Comic Acrobat
Mardi 04 février
- 9h00 : Mark St Leon (Docteur en histoire du cirque, University of Sydney) – Towards an Understanding of Circus Kinetics
- 09h40 : Susanna Forrest (Chercheuse indépendante) - Is she fact or is she fiction?” – writing lives of nineteenth-century circus horsewomen using digitised global newspaper collections
10h20 : Pause
- 10h40 : Marc Lozano (Doctorant en Arts de la scène, Université de Lille) - La circomanie : une maladie franco-germanique
- 11h20 : Élodie Hachet (Docteur en études cinématographiques et audiovisuelles, ATER à l’Université Paris 8) - Le duo Fiona Gordon & Dominique Abel : une histoire de clowns cinématographiques
12h00 : Repas
- 14h00 : Quentin Villa (Doctorant en histoire, Université Rennes 2) – L’espace méditerranéen du cirque (XXe siècle)
- 14h40 : Sluchem Tavares Cherem (Doctorante dans le programme en mémoire sociale, Universidade Federal do Estado do Rio de Janeiro) - L'art de la résilience: Une étude entre le cirque traditionnel brésilien et le classique français
15h20 : Pause
- 15h40 : Julieta Infantino (Professeur d’anthropologie, Universidad de Buenos Aires) & Camila Losada (Doctorante en anthropologie, Universidad de Buenos Aires) - Circo e historias de vidas andariegas. Una reflexión teórico-metodológica a partir del trabajo con archivos fotográficos, memorias y repertorios corporizados
- 16h20 : Carlos Pardos-Figueroa (Professeur en histoire, Universidad Católica del Perú) - El circo en el Perú como medio de integración nacional, regional y mundial (siglos XIX-XXI)
Comité scientifico
- Gillian Arrighi (Profesora de estudios teatrales, University of New South Wales)
- Philippe Bourdin (Profesor de historia moderna, Université Clermont Auvergne)
- Pierre Causse (MCF de estudios teatrales, Université Rennes 2)
- Martine Clouzot (Profesora de historia medieval, Université de Bourgogne)
- Daniel de Carvalho Lopes (Doctor en educaciόn, Universidade de São Paulo)
- Alexis D’Hautcourt (Profesor de frances, Kansai Gaidai University)
- Véronique Dasen (Profesora de arqueologia, Université de Fribourg)
- Charlène Dray (MCF en estudios teatrales, Université Paris 8)
- Éva Guillorel (Mcf en historia moderna, Université Rennes 2)
- Julieta Infantino (Profesora de antropologia, Universidad de Buenos Aires)
- Éléonore Martin (Profesora en artes escénicas, Université Bordeaux Montaigne)
- Natalie Petiteau (Profesora en historia contemporánea, Avignon Université)
- Pierre Philippe-Meden (Profesor en artes escénicas, Université Paul-Valéry Montpellier 3)
- Gaëtan Rivière (Doctor en historia y estética del circo)
- Quentin Villa (Doctorando en historia contemporánea, Université Rennes 2)
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