La journée d’étude vise à explorer l’intérêt d’une approche spatiale et/ou spatialisée des arts et des objets de recherche qui en découlent et à interroger les méthodes d’une telle approche dans une perspective d’analyse pluridisciplinaire. Elle s’adresse aux doctorant·es et jeunes cheurcheur.euses dont l’objet d’étude touche à des phénomènes et/ou acteur·ices de la sphère artistique et aux professionnels sensibles à ces questions d’art et d’espace, l’objectif étant de faire une couture entre les expertises scientifiques et professionnelles.

Argumentaire

La journée d’étude vise à explorer l’intérêt d’une approche spatiale et/ou spatialisée des arts et des objets de recherche qui en découlent et à interroger les méthodes d’une telle approche dans une perspective d’analyse pluridisciplinaire. Elle s’adresse aux doctorant.es et jeunes cheurcheur.euses dont l’objet d’étude touche à des phénomènes et/ou acteur.ices de la sphère artistique et aux professionnels sensibles à ces questions d’art et d’espace, l’objectif étant de faire une couture entre les expertises scientifiques et professionnelles.

Que ce soit au moment de leur production, de leur diffusion ou de leur conservation, les œuvres d’art s’ancrent dans des lieux. D’abord, ces lieux peuvent avoir pour unique fonction de diffuser des œuvres, à l’image d’un musée, d’un cinéma, etc. L’art peut également sortir de ces lieux de diffusion traditionnels et investir des espaces qui ne sont, au départ, pas prévus à cet effet (rue, commerce, café, domicile…). Leur étude accompagne par exemple la catégorisation des courants artistiques et des œuvres (mineurs ou majeurs, culture dominante ou contre-culture…). Ces lieux s’inscrivent dans des espaces eux-mêmes insérés dans un tissu spatial et social, voire alimentent ce tissu, ouvrant la voie à des questionnements dépassant le cadre de l’historicité (sociologie, anthropologie, géographie, etc.). Ces questionnements peuvent s’articuler autour du concept de place, à la fois autour de l’œuvre et de l’artiste en lui-même (Où se situe l’œuvre ? L’artiste ? En quoi participent-ils à alimenter des dynamiques spatiales ?) mais aussi autour du chercheur lui-même.

L’étude de lieux artistique peut se révéler cruciale pour des objets d’étude anciens, ou éphémères, comme les arts vivants, en tant qu’ils peuvent être les seules traces restantes de ces manifestations artistiques et ainsi être une porte d’entrée pour leur étude. Au contraire, cette spatialisation semble aujourd’hui remise en question notamment avec les usages numériques (streaming, bases de données…). Pourtant, là encore Internet implique des espaces physiques, comme les centres de données, et il interroge, avec les musées virtuels notamment, le caractère matériel de l’art, tout en déplaçant l’exposition de son lieu d’origine (musée) à d’autres lieux, choisis par le spectateur.

Cette journée sera organisée en trois tables rondes. Chaque participant.e présentera son objet de recherche en lien avec la thématique (10 minutes) avant un échange d’une heure environ. Les tables rondes s’articuleront autour de trois axes thématiques : 

Le premier axe s’intéressera aux méthodes et outils utiles à une lecture géographique de l’art. Il s’agira de se demander comment les chercheur.euse.s peuvent se saisir des outils « classiques » de la géographie, comme les cartes, pour d’inscrire spatialement un objet de recherche expressif et artistique. Mais aussi comment une pratique de l’art, comme le dessin, le film, la BD ou la musique, participe-t-elle à enrichir une recherche tournée vers le spatial. Quel « regard géographique » peut-on adopter sur un lieu artistique ? Quels outils pour rendre-compte d’une observation de l’espace ?

Le deuxième axe se focalisera sur les aspects théoriques et évolutifs de la rencontre entre art et espace dans un projet de recherche. Comment un objet relevant du domaine artistique peut transformer un projet de recherche, voire une écriture autour de la question spatiale ? 

Dans un troisième temps, il s’agira de rendre compte de l’expérience de la recherche in situ. Les lieux engagent en effet le corps de la personne qui les étudie, lorsque celle-ci se rend sur place. Dans le cas où le lieu étudié est un espace de diffusion, la.le cheurcheur.euse est à la fois spectateur.ice, dont le rapport à l’œuvre est censé relever du domaine du jugement esthétique, de l’émotion, de la sensibilité, et un.e enquêteur.ice, dont le regard se fonde sur une distance critique, objective. Cette dualité sentiment / raison (voire corps / esprit) est caricaturale, mais elle soulève les enjeux épistémologiques de la place du corps et des émotions du.de la chercheur.euse face à la question du terrain.

Modalités de contribution

Les propositions sont à envoyer avant le 26 février

à l’adresse lieuxdelart@gmail.com.

Joindre un CV scientifique et une proposition de communication de 1000 mots maximum.

Comité de sélection

• Charlotte Creux, Université Bordeaux Montaigne, UMR Passages ;
•   Charlotte Carayol, Université Bordeaux Montaigne, UR Plurielles