Dans les pays du Sud comme du Nord, la préservation du foncier agricole en ville est un enjeu majeur de la politique de développement urbain. Pourtant, les sites agricoles subissent des pressions liées à l’étalement urbain non contrôlé et à la spéculation foncière, dynamiques omniprésentes dans les villes des Suds et des Nords. Cette journée scientifique sera un moment d’échanges et de partages d’expériences articulé autour des axes suivants : cadres institutionnels et réglementaires de gestion du foncier agricole urbain, initiatives collectives et participatives de conservation du foncier agricole en ville et préserver et sécuriser les espaces agricoles (péri)urbains.

Cette journée Scientifique est le fruit d’une collaboration entre des chercheur·euse·s de 4 pays (France, Sénégal, Burkina Faso et Madagascar) dans le cadre des activités de la plateforme Agritakhh et des activités scientifiques de l'axe 1 du laboratoire Pléiade (Marges, inégalités et vulnérabilités) qui promeut l’agriculture urbaine et péri-urbaine dans les pays des Suds.  

Argumentaire

Dans les pays du Sud comme du Nord, l’urbanisation galopante se traduit par une forte artificialisation des sols (extension du bâti et du réseau viaire) consécutive à la croissance démographique alimentée par l’exode rural plus accentué dans les villes du Sud et aux changements économiques. 

Elle engendre ainsi une pression considérable sur le foncier urbain en transformant radicalement les espaces naturels et semi-naturels comme les périmètres agricoles urbains et périurbains. Ces espaces agricoles, bien que souvent perçus comme marginaux dans les processus d’urbanisation, jouent un rôle crucial dans les villes confrontées aux changements climatiques et à la précarité alimentaire. 

Actuellement, la préservation du foncier agricole en ville est un enjeu majeur de la politique de développement urbain afin de garantir la sécurité alimentaire locale (approvisionnement de proximité, résilience face aux crises), la conservation de la biodiversité, le bien-être des habitants (accès à la nature, liens sociaux) et la résilience économique locale (création d’emplois, commerce équitable). 

En dépit de ces nombreux avantages, les sites agricoles subissent des pressions liées à l’étalement urbain non contrôlé et à la spéculation foncière, dynamiques omniprésentes dans les villes des Suds et des Nords. L’insuffisance de politiques publiques robustes visant à protéger le foncier agricole est à l'origine du changement rapide des terres cultivables en infrastructures résidentielles, commerciales ou industrielles.

Pour stopper cette dynamique, il faudrait des politiques publiques ambitieuses, des politiques d’urbanisme adaptées et une forte mobilisation citoyenne.  D’où l’intérêt de cette journée scientifique qui sera un moment d’échanges et de partages d’expériences articulé autour des axes suivants : cadres institutionnels et réglementaires de gestion du foncier agricole urbain (Axe 1), initiatives collectives et participatives de conservation du foncier agricole en ville (Axe 2) et préserver et sécuriser les espaces agricoles (péri)urbains (Axe 3). 

Cette journée est le fruit d’une collaboration entre des chercheur·euse·s de 4 pays (France, Sénégal, Burkina Faso et Madagascar) dans le cadre des activités de la plateforme Agritakhh qui promeut l’agriculture urbaine et péri-urbaine dans les pays des Suds. 

Axe 1 : Cadres institutionnels et réglementaires de gestion du foncier agricole urbain 

La préservation des terres agricoles face à l’étalement urbain est un enjeu majeur de l’aménagement du territoire. Les mesures visant à protéger le foncier agricole se sont multipliées. Dans cet axe, les contributeurs sont invités à répertorier et à examiner les outils réglementaires et législatifs permettant une meilleure intégration de l’agriculture dans le processus d’urbanisation dans des contextes urbains différents. Les communications s’appuyant sur des études de cas et des études comparatives sont attendues.  

Axe 2 : Initiatives collectives et participatives de conservation du foncier agricole en ville  

Les initiatives locales jouent un rôle clé dans la sécurisation des terres agricoles en milieu urbain. Cet axe accueille des études de cas détaillant des projets communautaires qui réussissent à préserver et à valoriser ces espaces en montrant comment ils s'intègrent dans le tissu urbain. Les contributions peuvent également examiner les modèles participatifs et leur impact sur la durabilité des projets d’agriculture urbaine sans oublier les contraintes institutionnelles ou sociales à leur mise en œuvre. 

Il est également réservé aux communications qui mettent en exergue une gestion participative et collective sous forme de partenariat entre les ONG, les professionnels et les décideurs publics locaux pour promouvoir et soutenir le foncier agricole en ville. Ces communications aideront à comprendre les meilleures pratiques pour encourager ces collaborations. 

Axe 3 : Préserver et sécuriser les espaces agricoles (péri)urbains  

Des études de cas sur les impacts de ces stratégies dans des contextes spécifiques sont particulièrement encouragées. Ainsi que celles montrant des conflits d’usage entre l’agriculture et les autres entités de l’urbanisation. 

Cet axe cherche à analyser les changements liés à la pression urbaine (forte artificialisation des sols), aux usages du foncier urbain (résidentiel, commercial, agricole, etc.) et autres phénomènes (inondation, salinisation, dégradation du sol) . Quels mécanismes de résolution peuvent être adoptés pour contenir ces changements tout en préservant les terres agricoles ? 

Enfin, nous encourageons les contributions étudiant les conséquences de la spéculation immobilière et de l’urbanisation croissante (densification et extension) sur les espaces agricoles et la résilience des systèmes alimentaires urbains. 

Modalités de soumission 

Les propositions de résumés devront contenir

• Le nom de (s) l’auteur(s), la structure de rattachement et l’adresse électronique 
• Le titre de la communication orale
• Axe dans lequel s’insère votre proposition de communication 
• Un résumé entre 300 et 500 mots

Calendrier 

La date limite de réception des résumés est fixée au 15 mars 2025.

Les résumés reçus seront lus en double aveugle et évalués par les membres du comité scientifique. Les notifications d’acceptation des propositions de résumés seront envoyées le 1 avril 2025. Le programme définitif sera publié le 8 avril 2025. 

Les résumés sont à envoyer à l’adresse électronique suivante :  agritakhh@gmail.com avec copie à dioufmoctar@rocketmail.com ou déposés sur le site Agritakhh. Pour toute information, le comité d’organisation est joignable à l’adresse électronique ci-dessus. 

Comité scientifique  

• ALEXANDRE Frédéric, professeur de Géographie émérite, UR Pléiade, USPN
• DIÉDHIOU Sécou Omar, UMR 6990 ESO Nantes et LGE/UASZ 
• DIENG Birane ; Laboratoire de Biologie végétale, FST/UCAD 
• MARGETIC Christine, Professeur des Universités, Nantes Université 
• NIKIEMA Aude, Maître de Recherche, Institut des Sciences des Sociétés/Centre
• National de la Recherche Scientifique et Technologique (INSS/CNRST)  
• PADDEU Flaminia, maîtresse de conférence, UR Pléiade, USPN  
• RAZANAMARO Onja Hariveloniaina Morilline, Chercheur-enseignant (PBZT) Madagascar 

Comité d’organisation  

• DASYLVA Maurice -  Lab d'Agroforesterie et d’Ecologie, Université Amadou Mahtar MBOW (Sénégal) 
• DIOUF Moctar - UR Pléiade, Université Sorbonne Paris Nord (France)
• OUEDRAOGO Odette - INSS-CNRST (Burkina Faso)
• RAHELIARIVOLASOA Saholitiana - Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza (Madagascar)

Bibliographie

ARAGAU C. (2022). « La relocalisation des terres agricoles en ville : des sols et des paysages à   (re)connaître », Projets de paysage [En ligne]. URL : http://journals.openedition.org/paysage/31430 ; DOI : https://doi.org/10.4000/paysage.31430. 

DASYLVA M., NDOUR N., SAMBOU B., SOULARD C T. (2018). Les micro-exploitations agricoles de plantes aromatiques et medicinaleś : elé ment́ marquant de l’agriculture urbaine a ̀ Ziguinchor, Sené gaĺ ». Cah. Agric., 27, 25004 (2018). DOI. https://doi.org/10.1051/cagri/2018011.  

DIEDHIOU S. O., SY O., MARGETIC C. (2018). Agriculture urbaine a ̀ Ziguinchor (Sené gal)́ : des pratiques d’autoconsommation favorables a ̀ l’essor de filières d’approvisionnement urbaines durables », Espace populations sociétés, 2018 (2018-3), DOI :10.4000/eps.8250.  

DIOUF M. (2024). Cultiver en ville au Sénégal : entre pression de l’urbanisation et contribution à l’alimentation des citadins. Geovision, 2 (11). ⟨hal-04807654⟩. 

MOUSTIER P. et FALL A. S. (2004). « Les dynamiques de l'agriculture urbaine : caractérisation et évaluation ». In Smith O. Moustier P., Mougeot L. J. A. et Fall A S. (dir.), Developpement́ durable de l’agriculture urbaine en Afrique francophone. Enjeux, concepts et methodeś (a ̀ partir de l’atelier des 5 au 24 juin 2000, a ̀ Dakar). CIRAD et CRDI, (2004) 23 - 44 p. 

OUEDRAOGO O. et NIKIEMA A. (2023). « L’agriculture urbaine à Ouagadougou entre ignorance et tolérance : la politique du laisser-faire », in l’agriculture urbaine en Afrique subsaharienne francophone et à Madagascar, Collection « Ruralités Nord-Sud », Collection « Ruralités Nord-Sud », Presses universitaires du Midi, pp.37 à 51. 

PADDEU F. (2021). Sous les pavés, la terre. Agricultures urbaines et résistances dans les métropoles., Collection Anthropocène, Le Seuil, 448 p.

PERRIN C., SOULARD T.C., CHIA E. (2016). La gouvernance du foncier agricole périurbain - N° 4,  Revue d’Économie Régionale et  Urbaine, pp.713-736. 

TORRE A. (2014). « L’agriculture de proximité face aux enjeux fonciers. Quelques réflexions à partir du cas francilien », Espaces et sociétés, vol. 3, n° 158, p. 31-48.DOI : 10.3917/esp.158.0031.