Published on Monday, March 10, 2025
Abstract
Ce colloque interroge les dynamiques d’oubli et de reconnaissance des artistes de cette période. Il explorera comment la critique, les institutions, le marché de l’art et l’évolution du goût ont influencé leur postérité. Trois axes structureront les discussions : les stratégies adoptées par les artistes pour assurer leur mémoire, la réception de leurs œuvres selon les contextes historiques et géographiques, et les mécanismes de construction ou d’effacement de leur fortune critique.
Announcement
Argumentaire
« Aller à contre-courant des négligences et de l’oubli », telle est, selon Antoine Schnapper, l’une des tâches de l’historien de l’art. L’histoire de l’art s’est construite à travers une sélection d’œuvres et d’événements jugés dignes de mémoire. A l’inverse, les artistes, artefacts et autres objets jugés indignes d’une époque, d’un courant, d’un discours, ont été négligés ou occultés. Les notions de « fortune critique », de « postérité » et de « réception » mettent en lumière cette dynamique. Les artistes du XVIIe et du XVIIIe siècle et leurs œuvres qui bénéficient d’une reconnaissance durable échappent à l’oubli, tandis que d’autres, moins valorisés, disparaissent des récits. Ces destins contrastés trouvent leurs racines dans des facteurs divers : l’évolution des sensibilités esthétiques, la nature matérielle des œuvres, les bouleversements historiques ou encore leur visibilité au sein des collections muséales.
L’histoire de l’art européen trouve ses origines, en effet, dans l’écriture des biographies d’artistes, de Vasari à Dezallier d’Argenville en passant par Félibien. Elle ne repose pas uniquement sur l’appréciation objective des œuvres, mais aussi sur les jugements portés par les artistes, le public, les critiques, les historiens et le marché de l’art, qui peuvent altérer ou renforcer la place d’un artiste. Depuis la fin du XIXᵉ siècle et la naissance de l’histoire de l’art comme discipline, des historiens comme Henry Jouin (1878 ; 1888 ; 1890), Jules Guiffrey (1877 ; 1882), Pierre Marcel (1914 ; 1924), ou Jean Locquin (1912 ; 1933) ont entrepris de combler ces lacunes en éclairant les mécanismes ayant conduit à l’oubli de certains artistes. Cependant, ces premières études, souvent basées sur des cas spécifiques, n’ont pas permis de développer une analyse globale de l’oubli ou de la marginalisation d’artistes. Depuis les années 1960, de nombreux artistes des XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles ont été redécouverts ou réévalués grâce à des monographies accompagnées de catalogues raisonnés. De nouvelles méthodologies et l’accès facilité aux sources ont enrichi ces recherches, notamment grâce aux technologies numériques qui permettent de mettre en lumière des informations inédites sur les parcours des artistes et leurs influences. L’essor de l’histoire sociale de l’art et des gender studies a permis de replacer l’artiste dans des contextes plus larges, et l’étude des matériaux et techniques offre de nouvelles perspectives sur la création artistique. Ces outils ont considérablement renouvelé l’approche des monographies, apportant une lecture plus nuancée des parcours des artistes. Cependant, la monographie traditionnelle, même accompagnée d’un catalogue raisonné, ne suffit pas toujours à éclairer de manière globale la fortune critique des artistes.
Si les artistes oubliés ou négligés sont encore nombreux, la richesse des publications des dernières décennies offre une matière féconde à de nouvelles réflexions générales, étoffées par les nouvelles approches de la discipline. Ce colloque se propose donc de questionner la notion de postérité, de réception et de fortune critique, non seulement du point de vue de l’artiste, mais aussi de l’amateur, des institutions culturelles et du grand public aux XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles. Il s’intéressera aux facteurs et mécanismes ayant contribué à l’ascension ou à l’oubli de certains artistes. Il se veut donc être une réflexion autour de l’épreuve que doivent surmonter tous les artistes : le temps. Quel rôle ont joué les critiques, les académies, les salons, le public et les institutions culturelles dans cette dynamique ? Quelle influence le marché de l’art et les collectionneurs ont-ils eue sur la reconnaissance des artistes ? En outre, ce colloque s’intéressera aux défis rencontrés par les historiens de l’art face aux lacunes matérielles : comment traiter un artiste ou une œuvre dont les sources sont rares ou absentes ?
Le premier axe de ce colloque sera concentré sur la notion de postérité. Dans son Salon de 1765, Diderot affirmait : « Il faut que l’artiste, dans son atelier, sente autour de lui les regards d’une postérité sévère et incorruptible ». Il souligne ainsi la nécessité pour l’artiste de ne pas travailler « pour son siècle » mais bien pour la constitution d’un héritage futur. Emprunté du latin posteritas, la postérité désigne le temps qui vient après, l’avenir. Dès le XVIIᵉ siècle, le dictionnaire de Furetière témoigne de cette conception selon laquelle il incombe à l’artiste de veiller à sa postérité. C’est à lui de s’assurer qu’on se souviendra de lui. Nombreux sont les artistes, aux XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles, qui dirigent leur carrière en ce sens. Cet axe du colloque cherchera donc à explorer les moyens mis en place par les artistes pour assurer leur postérité. En quoi les stratégies personnelles des artistes — qu’il s’agisse de la construction de leur image, de leur gestion des relations avec les mécènes, la critique, ou les institutions — ont-elles influencé leur postérité ? Par ailleurs, nous souhaitons encourager des communications portant sur les moyens matériels qu’ont déployés certains artistes pour garantir la pérennité de leurs œuvres. Cela inclut, par exemple, une certaine maîtrise technique afin de s’assurer de la pérennité et de la transmission de leurs œuvres.
Axes privilégiés
- Usages des écrits dans la construction de la postérité : analyse des stratégies mémorielles des artistes
- Analyse de l’usage de l’estampe dans la promotion et la diffusion d’un œuvre
- Construction d’un héritage : transmission au sein des familles et des ateliers d’artiste
- Absence, indifférence et refus de la postérité
- Incidence de la matérialité des œuvres d’art sur la postérité : créations éphémères, techniques à l’épreuve du temps
Le deuxième axe du colloque sera dirigé vers la question de la réception. Ce terme désigne la manière dont une œuvre ou un artiste est perçu et apprécié par le public, qui constitue ici l’acteur principal. La réception est subjective, sensible et dépendante du goût d’une époque, ainsi que des influences sociales et politiques du moment. En s’assurant d’être bien reçu de son vivant, l’artiste s’assure un pas vers le succès et l’immortalité. Le goût évoluant régulièrement, les œuvres sont sans cesse réévaluées, à l’aune du regard d’un artiste, d’un public, d’une époque sur une autre. Les critères diffèrent selon les espaces géographiques et temporels et peuvent ainsi être reçus différemment à chaque siècle et à chaque nouvelle génération. Parfois, ce sont les œuvres elles-mêmes qui sont victimes de ce processus notamment lors de restaurations altérant l’aspect original des objets. Cette constante remise en question du goût peut donc être dommageable pour certains artistes mais profitable à d’autres. Ainsi, il s’agira d’étudier comment ces contextes ont influencé la critique artistique et la fortune des artistes. De quelle manière les événements politiques et sociaux ont-ils modifié les critères de jugement des œuvres ? Comment l’état matériel d’une œuvre est-il susceptible de modifier sa réception ?
Axes privilégiés
- Usages et rôles des écrits dans la réception des artistes et de leurs œuvres : articles de presse, comptes-rendus critiques des Salons, conférences de l’Académie, traités…
- L’influence du goût sur la réception des artistes selon le contexte spatio-temporel
- Le désintérêt pour un artiste, facteur de destruction des œuvres
- La disparition des œuvres, facteur d’oubli des artistes
- Conséquence de la naissance du concept de génie au XVIIIe siècle sur la réception des artistes et de leurs œuvres
Le dernier axe de ce colloque portera sur la notion de la fortune critique et sur sa nature. Cet examen méthodique de la réception d’un artiste permet de refléter non seulement le jugement esthétique et intellectuel porté sur leurs œuvres, mais aussi l’évolution de leur réputation et de leur influence dans l’histoire de l’art. La fortune critique agit ainsi comme une mémoire sélective, déterminant quels artistes sont conservés dans l’histoire et quels autres sombrent dans l’oubli. Elle influence non seulement les trajectoires individuelles des artistes, mais aussi notre compréhension de l’évolution des styles et des débats esthétiques à travers le temps. En ce sens, la fortune critique devient un filtre essentiel dans l’écriture de l’histoire de l’art, structurée par les choix de ce qui est valorisé et de ce qui est omis. Une fortune critique favorable peut propulser un artiste au rang de “maître”, tandis qu’une fortune défavorable peut le condamner à l’indifférence. Toutefois, cette fortune est souvent instable, soumise aux fluctuations des modes, des contextes sociaux et des dynamiques de pouvoir dans le monde de l’art. Cet axe permettra d’explorer les transformations de la perception des artistes : comment certains artistes ont-ils été réévalués au XIXᵉ siècle et au XXᵉ siècle ? Quelles sont les raisons de ces révisions critiques, et comment ces réévaluations ont-elles modifié leur place dans l’histoire de l’art ? Écrire la fortune critique suscite ainsi le renouvellement du discours autour d’un artiste pour les générations à venir.
Axes privilégiés
- Le rôle joué par la monographie dans la construction de la fortune critique des artistes hier et aujourd’hui.
- L’importance du vocabulaire choisi dans la désignation des artistes : “maître”, “petit”, “grand”, “artiste mineur”, “artiste majeur”...
- L’influence des institutions muséales (muséographie, expositions…) et universitaires (colloques, séminaires, publications…) et du marché de l’art, ainsi que de la presse
- Nouvelles méthodologies : quel apport pour l’écriture de la fortune critique ?
- Les régimes d’historicité : l’influence du contexte socio-historique sur l’écriture de l’histoire de l’art et sur les enjeux patrimoniaux.
Modalités de soumission
Les communications, d’une durée de 20 minutes, prendront la forme d’études de cas individuels et collectifs, portant, entre autres, sur les axes listés dans l’appel.
Les propositions de communication (entre 600 et 700 mots) doivent être envoyées, accompagnées d’une courte biographie, à l’adresse suivante : fortunecritique@gmail.com
La date limite d’envoi est fixée au : 28 juin 2025.
Une publication sera envisagée à l’issue du colloque
Comité organisateur
- Élisa Bérard, doctorante en histoire de l’art, Sorbonne Université, Centre André-Chastel
- Romane Delsinne, doctorante en histoire de l’art, Sorbonne Université, Centre André-Chastel
- Enzo Menuge, doctorant en histoire de l’art, Sorbonne Université, CNRS, Centre André-Chastel
Comité scientifique
- Christine Gouzi, professeur en histoire de l’art moderne, Sorbonne Université, Centre André Chastel.
- Étienne Jollet, professeur en histoire de l’art moderne, Paris I Panthéon Sorbonne.
Bibliographie indicative
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Subjects
- Early modern (Main category)
- Mind and language > Representation > Cultural history
- Mind and language > Representation > History of art
- Mind and language > Representation > Visual studies
- Mind and language > Representation > Cultural identities
- Mind and language > Epistemology and methodology > Historiography
- Society > Sociology > Sociology of culture
- Society > History > Social history
Places
- Salle Vasari - Galerie Colbert, 2 rue Vivienne
Paris 02 Bourse, France (75)
Event attendance modalities
Full on-site event
Date(s)
- Saturday, June 28, 2025
Keywords
- histoire de l'art, postérité, fortune critique, historiographie, réception, goût, artiste, monographie, histoire sociale, histoire matérielle, studies, peinture, sculpture, arts décoratifs, arts graphiques, atelier
Contact(s)
- Élisa BÉRARD
courriel : elisaberard [dot] eb [at] gmail [dot] com - Enzo MENUGE
courriel : enzo [dot] menuge [at] gmail [dot] com
Information source
- Romane DELSINNE
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License
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To cite this announcement
Élisa BÉRARD, Enzo MENUGE, Romane DELSINNE, « Créer et après ? Postérité et fortune critique des artistes du XVIIe et XVIIIe siècle », Call for papers, Calenda, Published on Monday, March 10, 2025, https://doi.org/10.58079/13fye