HomeLa méditerranée en fête
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Published on Tuesday, March 11, 2025

Abstract

S’inscrivant dans une perspective pluridisciplinaire, notre colloque cherche à élucider les manifestations, les représentations et les enjeux du festif dans la Méditerranée. 

Announcement

Les 28 et 29 novembre 2025, à Hammamet (Tunisie)

Organisation

L’Association Tunisienne des Etudes Méditerranéennes (A.T.E.M.) en collaboration avec  le Laboratoire des Etudes et des Recherches Interdisciplinaires et Comparées LERIC (Université de Sfax, Tunisie)

Faut-il rappeler, constamment, l’importance de la configuration géographique de la Méditerranée et l’impact de son Histoire dans l’émergence de nombreuses civilisations qui ont, à un moment donné, changé la face du Monde ?  Un paradoxe heureux qui fait de la séparation le moyen même de la rencontre. Flux et reflux, échanges et conflits, guerres et paix, ont largement ponctué l’histoire des riverains non sans laisser des traces indélébiles qui, ajoutées aux spécificités intrinsèques, ont profondément conditionné l’émergence des Cultures et des Identités

L’effet des évènements historiques agit sur les ressorts culturels et façonne les moyens permettant leur mémorisation, leur représentation, leur expression. C’est dans ce sens que Fêtes et Festivités, tout en émanant d’un vivier « national », ne sont pas à l’abri d’une Altérité, pacifique ou belliqueuse. C’est dire aussi que « la couleur locale », tout en exhibant des traits distinctifs, relatifs aux caractères et à la nature de la fête à célébrer (religieuses, calendaires ou autre) pourrait reproduire, par mimétisme déguisé, un fondement, des rites et un cérémonial visible et identifiable chez les populations limitrophes, réunies et séparées par la même Mer. La diversité manifeste semble transcendée par l’esprit des lieux. La proximité et le resserrement géographique imposeraient-ils des constantes, des similitudes, tout en affichant des « originalités ?»

L’importance de la Fête trouve sa meilleure illustration dans les nombreux travaux que les critiques, toutes disciplines confondues[1], lui ont consacrés. Un champ d’investigation fertile et complexe dans ce sens où il engage une approche pluridisciplinaire pour être mieux appréhendé. La Fête semble intéresser toutes les facettes de l’Homme et de l’Humain dans la mesure où elle constitue un invariant, un élément constitutif de toute civilisation, de toute société. Phénomène social par excellence, elle informe sa nature et délimite le cadre de son déploiement : une Manifestation foncièrement collective, tributaire d’un fond culturel commun, où sont commémorées, célébrées, exprimées, représentées des croyances, des valeurs, des traditions, une conception du mode et du social… Une mise en scène traduisant une filiation, une appartenance, une acceptation. Dans une large mesure, elle peut être considérée comme l’exhibition d’un accord tacite intériorisé. Seulement, associée aux réjouissances, à l’expression des affects, elle s’inscrit immanquablement dans la rupture de l’intolérable-permis. Une permission ponctuelle dans ce sens qu’elle est limitée dans l’espace et dans le temps. Elle peut suivre le rythme cyclique des saisons comme elle peut être promulguée par les institutions sociales. Cette ponctualité, par rapport à la continuité du quotidien, constitue des moments réduits, placés sous le signe d’une expression intense qui caractérise le caractère excessif, voire transgressif relevé par la plupart des critiques qui se sont consacrés à l’étude de la Fête. Excès touchant parfois plusieurs niveaux le vestimentaire, l’alimentaire, le linguistique où désirs et réalisation se confondent. Ce paradoxe est largement étudié par les critiques qui le considèrent comme une Nécessité sociale et culturelle permettant d’affermir et consolider le lien social. Le rythme pesant du quotidien, fait de contraintes et d’interdits, ne saurait assurer la continuité des règles pesantes, contraignantes régissant la société. Dans les sociétés traditionnelles, la fête constitue une commémoration, une célébration visant à rapprocher le sacré du social, comme l’avançait Durkheim[2], elle n’exclut pas pour autant distraction et divertissement, placés sous le signe de la démesure. Freud[3], quant à lui, considère que la transgression et l’excès peuvent être saisis comme une espèce de Catharsis favorisée par la temporalité exceptionnelle du rite. Une re-création, une libération, une récréation affective qui peut s’exprimer à travers une théâtralisation parodique, carnavalesque du quotidien, sérieux et codifié. L’aspect vestimentaire y joue un rôle prépondérant : déguisements, masques, habits fantaisistes… L’expression corporelle, les danses frénétiques ou érotiques pourraient être de la partie, tout comme la libération du langage du joug des bienséances.

Il devient donc évident que la Fête, loin d’être insignifiante, traduit en réalité une complexité inhérente à la société, à l’Etre. Fonctionnelle à plus d’un titre, elle recrée du lien, tout en permettant la cohésion et la continuité du social. Loin d’être figée, elle est, comme tout phénomène vivant, placée sous le signe de l’évolution qu’elle soit exogène ou endogène.

Nous postulons que La Méditerranée, de par sa configuration géographique et son histoire particulière, faite de conflits et d’échanges, ne saurait assurer une forme « d’autarcie » où chaque culture garderait l’intégralité et l’intégrité de ses manifestations festives. Il y aurait certainement des influences qui n’excluent pas « l’emprunt », « l’adaptation » ou même « l’adoption » de certaines pratiques festives voisines. Existerait-il une quelconque forme de « Méditerranéité » qui caractérise les manifestations festives des pays riverains ? A quels niveaux pourrait-elle se situer ? Cette piste de recherche est à la fois porteuse et prometteuse. Elle permettrait de cibler et d’étudier les lieux des affinités pouvant définir un espace beaucoup plus vaste de l’Identité.

Seulement, la Méditerranée, comme tout espace géographique appartenant à la planète Terre, n’a pas été à l’abri des effets controversés de la Mondialisation, de la globalisation qui ont largement impacté aussi bien l’économique que le culturel en instituant une Uniformisation  qui a largement participé à effacer les frontières et les résistances pouvant provenir des particularités, des spécificités qui caractérisent chaque pays ou chaque ensemble géographique en faisant du culturel l’espace d’un mercantilisme tous azimuts. La Fête n’échappe pas à cette emprise. Récupérée et réintégrée dans le circuit commercial, régi par des impératifs économiques primordiaux, elle rejoint « l’industrie » du Spectacle, largement uniformisée à l’échelle mondiale. L’on passerait dans ce cas de la Fête au Festif. La distraction, saisie dans le sens fort du terme, en l’occurrence l’oubli, prend le dessus, effaçant, au passage, la raison d’être de la Fête comme marqueur d’une Identité et d’une culture. Une altération qui touche toute forme d’ancrage productrice de Sens. A quels degrés, à quels niveaux, les pays méditerranéens seraient-ils touchés ?

S’inscrivant dans une perspective pluridisciplinaire, notre colloque cherche à élucider les manifestations, les représentations et les enjeux du festif dans la Méditerranée. Nous invitons les chercheurs à soumettre des contributions originales explorant les axes suivants :

  • Espace festif et mise en scène du collectif
  • La fête : creuset de mémoire et vecteur d’identité
  • la fête : outil de légitimation du pouvoir ou espace de subversion ?
  • Le corps festif entre liberté et ritualité
  • Les pratiques festives méditerranéennes face à la mondialisation et au tourisme
  • La fête : espace d’inclusion ou facteur d’exclusion ?
  • Le festif dans la littérature et les arts
  • Digitalisation et hybridation du festif
  • Les fêtes dans la Méditerranée : diversité dans l’unité

Nous encourageons des approches variées, y compris des études de cas, des analyses littéraires et artistiques, des études historiques, des approches sociologiques et des réflexions philosophiques. Les soumissions doivent être originales et contribuer à la réflexion sur les thèmes abordés dans le cadre de notre colloque. 

Modalités de participation 

Le travail de recherche présenté ne doit pas avoir fait l’objet d’une publication ou communication antérieures. Les interventions peuvent être en français, en anglais, en italien, en espagnol ou en arabe.

La proposition de communication doit parvenir au comité à l’adresse : atemfestifmed@gmail.com

avant le 30 mai 2025. 

La proposition doit être accompagnée d’un CV succinct (500 mots). En cas d’acceptation, les participants seront notifiés au plus tard le 15 juin 2025.

Le comité d’organisation s’engage à publier les textes des interventions acceptées par le comité scientifique.

Frais de participation

  • 250 euros pour les participants étrangers
  • 400 dinars pour les participants tunisiens (chambre double)
  • 500 dinars pour les participants tunisiens (chambre simple)

Les sommes indiquées couvrent un séjour de deux nuitées dans un hôtel en pension complète, la taxe de séjour, les pause-cafés et les frais de publication des actes du colloque. Rappelons que les trajets sont à la charge des intervenants. Veuillez noter aussi que le paiement s'effectuera à l'avance, avant le début du colloque, par virement bancaire.Pour plus d’information veuillez contacter (whatsApp) : +21694541360.

Comité scientifique 

  • ABDELKEFI Hédia
  • ABID Hatem
  • DHIFAOUI Arbi 
  • EL MOKNI Abdelwahed
  • GOUIA Hafedh 
  • JACQUES Martine 
  • JAMMOUSSI Lassaad 
  • JERBI Mohamed 
  • KHABOU Mohamed 
  • MOUAKHAR Nizar
  • QUENOT Sébastien 
  • REKIK Fathi 
  • REY MIMOSO-RUIZ Bernadette 
  • SKANDER Kamel 
  • SOUISSI Sabeur 
  • TRIGUI Ons
  • YAHIA KHABOU Saadia

Comité d’organisation 

  • SKANDER Kamel 
  • TRIGUI Ons
  • HAJ SASSI Taieb 
  • YAHIA KHABOU Saadia 
  • SOUISSI Sabeur 
  • BACKBRAHAM Sahar
  • MOULAHI Sabeh 

Responsables du colloque 

  • SKANDER Kamel et TRIGUI ONS

Notes

[1] Bataille Georges, La part maudite, Paris, Minuit, 1949.

-Caillois Roger, L’homme et le sacré, Gallimard, 1939.

                     Le jeu et les hommes Le masque et le vertige, Gallimard, Coll. Idées, 1967.

-Cox Harvey, La fête des fous, Paris, Seuil, 1971.

-Dumazedier Joffre, Vers une civilisation des loisirs, Paris, Seuil, 1962.

-Fabre Daniel, Carnaval ou la fête à l’envers, Paris, Hachette, 1992.

-Mauss Marcel, Essai sur le don : forme et raison de l’échange dans les sociétés archaïques, Paris, PUF, 1925.

[2]  Durkheim Emile, Les formes élémentaires de la vie religieuse, Paris, Livre de poche, 1991.

[3] Freud Sigmund, Totem et tabou, Paris, Petite bibliothèque, Payot, 1913. 

Places

  • Hammamet, Tunisia

Event attendance modalities

Full on-site event


Date(s)

  • Friday, May 30, 2025

Keywords

  • Méditerranée, fête, festif, festivité

Contact(s)

  • Kamel Skander
    courriel : kamelskander [at] yahoo [dot] fr
  • Ons Trigui
    courriel : ons [dot] trigui [at] gmail [dot] com

Information source

  • Saadia Yahia Khabou
    courriel : Saadiayahia [at] gmail [dot] com

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« La méditerranée en fête », Call for papers, Calenda, Published on Tuesday, March 11, 2025, https://doi.org/10.58079/13g43

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