Bien que l’introduction du concept de genre et sa distinction d’avec le sexe datent des années 1950, ce n’est que relativement récemment et de manière plutôt discrète que le genre s’est imposé. En tant que concept-outil permettant de nouvelles perspectives analyse et de déconstruction de la différence des sexes, le genre interroge les contours couramment admis de cette dernière. En psychologie clinique, André Green soulignait que le genre constitue l’un des plus puissants motifs à reconsidérer les piliers de la théorie psychanalytique. L’utilisation des méthodes projectives référée à l’Ecole française est aussi interrogée et remise au travail par le genre. Le genre est un concept intermédiaire situé à la croisée du regard psychosocial, disciplinaire et expérientiel.

Argumentaire

Bien que l’introduction du concept de genre et sa distinction d’avec le sexe datent des années 1950, ce n’est que relativement récemment et de manière plutôt discrète que le genre s’est imposé et a trouvé une place centrale dans les milieux académiques, comme dans le langage courant et la vie quotidienne.

En effet, en tant que concept-outil permettant de nouvelles perspectives analyse et de déconstruction de la différence des sexes, le genre interroge les contours couramment admis de cette dernière, et amène à redéfinir aussi, comme par ricochet, le sexuel, le sexué et les sexualités. Ainsi, ce qui était auparavant considère comme allant de soi à propos de la différence des sexes est aujourd’hui (ré)interrogé, et le genre est invoqué dans un grand nombre de questions et sujets actuels de société : définitions des variations des identités transgenres, queer, non binaires et non conformes ; inégalités sociales dans les rapports hommes/femmes ; violences sexuelles et de genre ; nouvelles configurations familiales et nouvelles formes de parentalité ; programmes d’éducation ; la sexualité et aux relations affectives...

En psychologie clinique et à propos de la rencontre du genre avec la psychanalyse, André Green (1997) avait pu souligner que compte tenu des places centrales qu’occupent la sexualité et la différence des sexes au sein de la théorie psychanalytique, le genre constitue l’un des plus puissants motifs à reconsidérer les piliers sur lesquels [celle-ci]. En outre, dans ce qui peut apparaître comme une mise en garde contre des fourvoiements trop hâtifs ou précipités, il précisait également que le genre ne saurait être ajouté à la théorie psychanalytique par une simple addition à celle-ci.

Par ailleurs, compte tenu de leur référence à la théorie psychanalytique de la sexualité au sein même de leurs bases et fondements, l’utilisation des méthodes projectives référée à l’Ecole française est aussi interrogée et remise au travail par le genre. En effet, autant dans leurs conceptions que dans leurs analyses et investigations, les mobilisations du sexuel, du sexué et des identifications secondaires sexuées aux tests projectifs selon l’Ecole française sont considérées selon le référentiel psychanalytique de la différence des sexes, des sexualités, de la bisexualité psychique et de la psychosexualité, et il convient d’interroger ceux-ci dans leurs accordages et d’accordages avec le genre et à la lumière du genre.

Ainsi, les rencontres de la psychanalyse ou des méthodes projectives avec le genre sont à lire dans un double mouvement : d’une part, dans la manière dont le genre interroge la psychanalyse et les méthodes projectives ; et d’autre part, dans la manière dont la psychanalyse et les méthodes projectives peuvent à l’inverse permettre d’appréhender et d’éclairer certains aspects du genre.

De même, dans la continuité de ce dialogue entre le genre et la psychanalyse et les méthodes projectives, il est important de rappeler que le genre est un concept intermédiaire. Il se situe à la croisée du regard psychosocial des rapports du sujet à son genre, au genre de l’autre et à l’autre genre, entre objectalisation et subjectalisation, mais aussi au carrefour de différentes disciplines académiques et de différents registres (individuel, collectif…), des réflexions professionnelles et des expériences de vie, parfois épanouies, parfois souffrantes. C’est à ce titre que le genre invite au dialogue et aux débats interdisciplinaires.

Les communications en atelier pourront traiter des différentes situations et contextes cliniques relatifs aux questions posées par le genre. De manière non exhaustive :

• La question du genre dans l’éducation
• Les inégalités homme/femme
• Les normes genrées à travers le monde
• Les nouvelles formes de couples, configurations familiales, parentalités et méthodes de PMA
• Les violences genrées : violences sexuelles, violences conjugales, violences contre les femmes, violences LGBTphobes…
• Les incongruences et diversités de genre, en clinique et dans la société (transgenre, transidentités, non-binarité, intersexuation, néo-sexualités…)
• L’évaluation du genre
• Analyse du concept épistémologique et interrogations interdisciplinaires du genre

Les symposia seront l’occasion à la fois d’ouvrir des discussions interdisciplinaires et de se concentrer sur des pratiques professionnelles plus spécifiques ou ciblées. Les exposés de situations cliniques et de vignettes éclairées par les rencontres projectives sont bienvenus, y compris dans leur potentiel d’ouverture à des échanges et mises en dialogue pluridisciplinaire. La mise en lumière des opportunités, mais aussi des difficultés et parfois des impasses rencontrées dans la pratique clinique et dans la pratique des méthodes projectives est attendue.

Les communications pourront ainsi traiter des enjeux et aspects tant épistémologiques que méthodologiques concernant le genre.

Modalités de soumission

Les propositions de communication sont à envoyer à : colloque.caps.rorschach.nov2025@gmail.com,

avant le 30 mai 2025.

Les propositions doivent impérativement comporter :

• Le titre de la proposition de communication
• Un résumé de 350 mots maximum (hors bibliographie)
• Les Nom(s), prénom(s) du ou des auteur(s), l’institution de rattachement,
• Un mail de contact du ou des auteur(s)

Pour tout renseignement complémentaire sur le colloque, écrire à la même adresse.

Comité scientifique

• Dolorès Albarracin, Professeur, RPpsy Poitiers CAPS, Université de Poitiers
• Michael Chocron, Maître de conférences, UTRPP, Université Sorbonne Paris Nord
• Alain Ducousso-Lacaze, Professeur,  RPpsy Poitiers CAPS, Université de Poitiers
• Simruy Ikiz, Maître de conférences,  RPpsy Poitiers CAPS, Université de Poitiers
• Mélanie Jacquot, Maître de conférences, SuLiSoM, Université de Strasbourg
• Jean-Baptiste Marchand, Maître de conférences, RPpsy Poitiers CAPS, Université de Poitiers
• Sandra Misdrahi, Membre associé, , Laboratoire PCPP (UR 4056), Université Paris Cité
• Elise Pelladeau, Maitre de conférences-HDR, RPpsy Poitiers CAPS, Université de Poitiers
• Céline Racin, Maître de conférences, CRPPC, Université Lyon 2
• Benoit Verdon, Professeur, Laboratoire PCPP (UR 4056), Université Paris Cité