On entendra ici la pluridisciplinarité comme convocation de l’AD par plusieurs continents disciplinaires et que l’interdisciplinarité suppose, pour sa part, une hybridation voire une intégration méthodologique et conceptuelle de diverses disciplines par l’AD. Dans cette perspective, cette journée d’études propose d’interroger les fondements, les pratiques et les défis de l’AD face au pluralisme méthodologique, en mobilisant les travaux fondateurs (Foucault, Pêcheux) comme les développements récents (Amossy, Charaudeau, Paveau etc.).

Deuxième congrès du R2AD en partenariat avec l’ufr langues et littératures & l’observatoire national de la vie et du discours politiques, 9, 10 et 11 décembre 2025, Université Alassane Ouattara

Coordination

• Dr DJILE Donald (Université Alassane OUATTARA- RCI)
• Dr FICKAK Nathalie (Université de Buea - Cameroun)
• Dr EGNIFI Gardozi (Université Alassane OUATTARA - RCI)

Argumentaire

L’analyse du discours (AD) s’est imposée comme un champ de recherche dynamique, à la croisée de plusieurs disciplines : linguistique, sociologie, sciences politiques, anthropologie, etc. Cette diversité d’approches pose la question des modalités de collaboration entre les disciplines : s’agit-il d’une simple juxtaposition de méthodes (pluridisciplinarité) ou d’une intégration théorique et méthodologique plus profonde (interdisciplinarité) ? Dans le cadre de ce colloque, le réseau africain d’analyse du discours se propose d’interroger les enjeux épistémologiques et méthodologiques de l’AD en tant que domaine à la fois pluridisciplinaire et interdisciplinaire.

Du point de vue diachronique, il faut rappeler que dès ses origines, l’analyse du discours s’est construite en empruntant à différentes disciplines. En France, l’école française d’AD, influencée par la linguistique énonciative (Benveniste, Ducrot) et la théorie des discours sociaux (Pêcheux, Foucault), a toujours entretenu un dialogue avec d’autres sciences humaines et sociales. Des pionniers de l’AD à la française comme Maingueneau (2014) n’ont eu de cesse de montrer que l’AD ne peut se réduire à une sous-branche de la linguistique et qu’elle doit intégrer des dimensions sociales, historiques et idéologiques. Cette ouverture pluridisciplinaire s’est notamment manifestée dans l’étude des genres de discours (Charaudeau, 2005), qui mobilise à la fois la pragmatique linguistique et la sociologie des communications ; l’analyse argumentative proprement dite (Amossy, 2012), qui croise rhétorique, logique et sciences politiques pour décrypter les stratégies persuasives ; l’approche socio-cognitive (Paveau, 2017), qui intègre des concepts psychologiques et anthropologiques pour comprendre les représentations mentales liées au discours ; etc.

Moirand pose d’ailleurs cette problématique dans sa préface de Langage et morale : une éthique des vertus discursives de Marie-Anne Paveau (2012 : 7). Elle y postule que la pluridisciplinarité de l’AD est consubstantielle à son évolution :

l’analyse du discours des années 1980-1990 en France, confrontée à la nécessité de se repositionner face à l’ethnographie de la communication et à l’ethnométhodologie, face à l’arrivée de nouveaux courants comme la Critical Discourse Analysis dans les années 1990, face à l’essor des Sciences de l’information et de la communication, se préoccupait souvent davantage de la spécificité des notions et méthodes empruntées aux sciences du langage (linguistique de corpus, élaboration de logiciels d’analyse, travail sur les catégories de description et sur les concepts empruntés prioritairement à la sémantique et à l’énonciation) afin de mieux baliser son territoire et fixer ses frontières.

C’est dire que cette pluridisciplinarité ne va pas sans tensions car si l’AD a souvent oscillé entre une tentation linguistique (focalisée sur les structures textuelles) et une ambition socio-historique (centrée sur les conditions de production), l’enjeu en a toujours été de déterminer son champ de prédilection. C’est pourquoi on entendra ici la pluridisciplinarité comme convocation de l’AD par plusieurs continents disciplinaires et que l’interdisciplinarité suppose, pour sa part, une hybridation voire une intégration méthodologique et conceptuelle de diverses disciplines par l’AD. Dans cette perspective, ce colloque propose d’interroger les fondements, les pratiques et les défis de l’AD face au pluralisme méthodologique, en mobilisant les travaux fondateurs (Foucault, Pêcheux) comme les développements récents (Amossy, Charaudeau, Paveau etc.). Trois axes majeurs structureront les travaux :

• Axe 1. Épistémologie de l’AD entre héritage et renouvellement : pratiques et perspectives de l’éclectisme théorique en AD, tensions entre écoles, conceptualisations hybrides, emprunts techniques, limites des transferts, etc.
• Axe 2. Territoires traditionnels d’application de l’AD et urgences des humanités : Cf Paveau Ethique du discours ; analyse des polémiques médiatiques et journalistiques chez Amossy & Burger, 2011 ; analyse du discours de Désinformation et manipulation médiatique ; études de genre, études décoloniales etc.
• Axe 3. Nouveaux territoires de l’AD : Discours numérique, algorithmique, multimodalité et corpora multilingues, etc.

Formats des interventions

• Communications orales individuelles (15 mn)
• Panels : communication de groupe pouvant rassembler jusqu’à 4 intervenant·e·s autour d’une thématique commune dont chaque communication développera un aspect. (60 mn)
• Posters scientifiques : affiche grand format présentant, de manière illustrative et attractive, les recherches d’un·e auteur·e : ses objectifs, ses méthodes, ses résultats, ses avancées, ses contributions au champ disciplinaire, etc.

Modalités de soumission

Les propositions de communication, de panel ou de poster scientifique devront être adressées, simultanément aux adresses suivantes : r2adiscours@gmail.com ; djiledonald@gmail.com ; fikacknathalie@yahoo.fr ; egnifigardozi@gmail.com,

avant le 30 Septembre 2025.

Elles devront comporter le nom et le prénom de·s auteur·e·s, l’affiliation, l’adresse mail, le contact téléphonique, l’intitulé de la communication, le thème du panel ou le titre du poster scientifique, l’axe thématique, un résumé de 200 à 300 mots et une bibliographie.

Frais d’inscription

• Enseignant·e·s-chercheur·e·s : Membres R2AD 30 000 Francs CFA (40 euros)/Non membres 50 000 Francs CFA (60 euros)
• Docteur·e·s non recruté·e·s : Membres R2AD 20 000 Francs CFA (30 euros)/Non membres 30 000 Francs CFA (40 euros)
• Doctorant·e·s : Membres R2AD 10 000 Francs CFA (15 euros)/Non membres 20 000 Francs CFA (30 euros)

Les frais d’inscription couvrent le kit du communicant, les déjeuners et les pauses café et la publication des actes.

Calendrier

• Diffusion de l’appel à communications : 15 Avril 2025
• Délai de réception des propositions de communication : 30 Septembre 2025
• Réponses aux auteur·e·s : 5 Octobre 2025

Comité de pilotage

Président :

• TRO Deho Roger, Doyen de l’UFR Langues et Littératures de l’Université Alassane OUATTARA

Membres :

• TOH Zorobi Philippe, Vice-Doyen chargé de la recherche de l’UFR Langues et Littératures de l’Université Alassane OUATTARA
• SOUANGA Kouadio René, Vice-Doyen chargé de la pédagogie de l’UFR Langues et Littératures de l’Université Alassane OUATTARA

Comité scientifique

• ADJASSOH Christian (Université Alassane OUATTARA, Côte d’Ivoire)
• AMOSSY Ruth (Université de Tel-Aviv, Israël)
• ARDELEANU Sanda-Maria (Université “Ştefan cel Mare” de Suceava, Roumanie)
• ASSOUMAN Bamba (Université Alassane OUATTARA)
• BAH Henri (Université Alassane OUATTARA)
• BARRY Alpha Ousmane (Université Bordeaux Montaigne, France)
• BOHUI Djédjé Hilaire (Université Félix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire)
• CISSE Momar (Université Cheikh Anta Diop, Sénégal)
• DIAMA K’Monti Jessé (Université Alassane OUATTARA, Côte d’Ivoire)
• GOKRA Dja André Ouréga Junior (Université Alassane OUATTARA, Côte d’Ivoire)
• DODO Jean-Claude (Université Félix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire)
• DRAMÉ Mamadou (Université Cheikh Anta Diop De Dakar, Sénégal)
• FANDIO Martine née NDAWOUO (Université de Buea, Cameroun)
• IRIÉ BI Gohy Mathias (Université Alassane OUATTARA)
• KAUL GUY (Université Alassane OUATTARA, Côte d’Ivoire)
• KOFFI Ehouman René (Université Alassane OUATTARA, Côte d’Ivoire)
• KOUABENAN-KOSSONOU François (Université Alassane OUATTARA, Côte d’Ivoire)
• LEZOU KOFFI Aimée-Danielle (Université Félix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire)
• MBONDZI Jeannette Yolande (Université Omar Bongo, Gabon)
• MBOW Fallou (Université Cheikh Anta Diop, Sénégal)
• MOLLEY Koffi Messan Litinmé (Université de Lomé, Togo)
• NGUESSAN Assoa Pascal (Université Alassane OUATTARA, Côte d’Ivoire)
• NTO AMVANE Théodorine (Université Omar Bongo de Libreville Gabon)
• PAVEAU Marie-Anne (Université Sorbonne Paris Nord, France)
• SAIBOU Adamou Amadou (Université Abdou Moumouni, Niger)
• SÉKONGO Gossouhon (Université Alassane OUATTARA, Côte d’Ivoire)
• SY Kalidou (Université Gaston Berger, Sénégal)
• TOH BI Emmanuel (Université Alassane OUATTARA, Côte d’Ivoire)
• TOSSOU Okri Pascal (Université d’Abomey Calavi, Bénin)
• TRO Deho Roger (Université Alassane OUATTARA, Côte d’Ivoire)

Suggestions bibliographiques

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ADAM Jean-Michel, 2017, Les textes : types et prototypes, Paris, A. Colin, 1992, 4e édition.

ADAM Jean-Michel (2020), La linguistique textuelle : Introduction à l’analyse textuelle des discours, Paris, A. Colin, 2005, 4e édition.

AMOSSY Ruth, 2021, L’argumentation dans le discours, Paris, Armand Colin.

AMOSSY, Ruth & BURGER, Marcel (dir.) (2011), « Polémiques médiatiques et journalistiques. Le discours polémique en question(s) », Semen 31.

ANGENOT Marc, 1982, La parole pamphlétaire. Typologie des discours modernes, Paris, Payot, coll. Langages et sociétés.

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