De nos jours, la gestion des frontières africaines semble soulever une problématique non négligeable, car les frontières sont devenues des zones de conflits armés, de trafics illégaux (armes, drogue, êtres humains) et leur porosité favorise les mouvements de groupes armés et terroristes. Ces constats incitent à porter un regard critique sur la gestion des frontières en Afrique, en vue d’examiner les défis, les enjeux et les perspectives y afférents. Cet appel a pour but d’explorer les relations complexes entre la gestion des frontières et les dynamiques politiques, sécuritaires, économiques et sociales en Afrique.

Argumentaire

Depuis l'émergence de la souveraineté africaine, les frontières du continent ont consolidé leur rôle d'identifiants politiques, fiscaux et traditionnels clés, mais en même temps de zones de discorde et de troubles primaires. Délimitées pour la plupart à Berlin en 1884-1885, les divisions territoriales africaines sont souvent considérées comme des démarcations artificielles, ignorant les nuances ethniques, linguistiques et historiques inhérentes. Ces séparations ont des effets durables sur les interactions intra-étatiques, la solidarité sociétale et la progression financière. La division des différents groupes ethniques, dans divers pays, a entraîné des tensions, des appels à l'autonomie et des conflits internes. C’est ainsi que plus de 40 % des frontières africaines ne sont toujours pas clairement définies, ce qui provoque des conflits entre pays voisins.

Les changements mondiaux survenus au cours des dernières décennies ont rendu plus difficile la gestion des frontières en Afrique. Les frontières semi-perméables encouragent l'expansion des activités illégales, telles que le trafic d'armes, de stupéfiants et le trafic d'êtres humains. La frange des zones arides est confrontée à la montée de factions militantes, qui exploitent une gouvernance laxiste des frontières pour construire des consortiums transnationaux (Bach, 1999).

Les frontières africaines sont au centre de la régulation des flux migratoires. Ainsi, les migrations économiques, les exodes dus aux violences et les réfugiés climatiques exercent une pression accrue sur les États d’accueil et les espaces frontaliers. Il est donc évident que les frontières mal gérées font obstacle à la mise en œuvre de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf), indispensable au développement du commerce intra-africain et à l’intégration régionale (UNECA, 2019).

L’Union africaine (UA) et les communautés économiques régionales (CER) ont engagé plusieurs initiatives pour améliorer la gestion des frontières : Le Programme frontière de l'Union africaine (PFUA) mis en œuvre depuis 2007 vise à favoriser la délimitation et la démarcation pacifiques des frontières tout en promouvant la coopération transfrontalière. De même, les projets de corridors de développement transfrontaliers (comme le corridor Nord-Sud ou le Programme des infrastructures de développement en Afrique-PIDA) visent à transformer les frontières en ponts plutôt qu’en barrières. De plus, l’utilisation des technologies modernes, comme la télédétection et les systèmes d’information géographique (SIG), permet d’ouvrir la voie à des possibilités de contrôle et de gestion des frontières (Zartman, 2015).

De nos jours, la gestion des frontières africaines semble soulever une problématique non négligeable, car les frontières sont devenues des zones de conflits armés, de trafics illégaux (armes, drogue, êtres humains) et leur porosité favorise les mouvements de groupes armés et terroristes. De ce fait, elles représentent un enjeu crucial pour la paix et la sécurité continentale.

Par ailleurs, l’instabilité des frontières est due à la mauvaise surveillance et aux ressources limitées des Etats qui ne favorisent pas la mise en place de mécanisme de contrôle et d’infrastructures pouvant améliorer la gestion sécuritaire des Etats.

Ces constats incitent à porter un regard critique sur la gestion des frontières en Afrique, en vue d’examiner les défis, les enjeux et les perspectives y afférents. Cet appel a pour but d’explorer les relations complexes entre la gestion des frontières et les dynamiques politiques, sécuritaires, économiques et sociales en Afrique ; d’analyser les initiatives existantes qui visent une gestion inclusive et durable des frontières ; de proposer des alternatives innovantes pour transformer les frontières africaines en leviers de développement et de paix.

Axes thématiques

Les contributions scientifiques devront s’inscrire dans l’un ou plusieurs des axes suivants :

• Frontières et sécurité

Cet axe s’intéresse aux conséquences de la prolifération des conflits armés et des réseaux criminels transnationaux sur la sécurité des frontières. Il propose également d’analyser le rapport entre les frontières et la lutte contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière et la coopération transfrontalière en matière de sécurité.

• Frontières et intégration régionale

Cet axe analyse les questions liées aux frontières et la libre circulation des personnes, des biens et des services, tout en s’intéressant au rôle des communautés économiques régionales (CEDEAO, SADC, EAC, AES, etc.) dans l’intégration régionale et la gestion des frontières. Il étudie aussi la création d’un couloir de développement transfrontalier : défis et opportunités.

• Frontières et gestion des migrations

Cet axe analyse le rôle des frontières dans la gestion des flux migratoires et des déplacements de populations, tout en étudiant les conséquences des politiques migratoires restrictives sur le fonctionnement des espaces frontaliers.

• Démarcation et résolution des conflits frontaliers

Il s’agit d’étude de cas sur les conflits frontaliers (Éthiopie-Érythrée, Cameroun-Nigeria, etc.) et l’examen du rôle des mécanismes de la médiation régionale et internationale dans le règlement des conflits frontaliers.

• Nouvelles technologies et approches novatrices dans la gestion des frontières

Il s’agit d’examiner l’utilisation du digital, de l’Intelligence Artificielle (IA) et de la robotique (les drones, la surveillance numérique et le recours aux bases de données partagées) dans la gestion des frontières mais aussi le renforcement de l’implication des locaux dans la gouvernance partagée des frontières.

Conditions de soumission

Les propositions d'articles doivent être adressées à RevueScientif@empbamako.org

avant le 25 septembre 2025

Les normes de présentation sont détaillées dans la pièce jointe à cette annonce.

Calendrier

• 03 avril 2025 : lancement de l’appel
• 25 septembre 2025 : date limite de réception des articles à l’EMP (prière de préciser dans l’objet du mail le thème de l’appel à contributions).
• 25 novembre 2025 : retour des textes instruits et notifications aux auteurs
• 30 décembre 2025 : dépôt des textes corrigés
• 30 avril 2026 : publication des articles

Frais d'instruction et de publication

Les frais de publication s’élèvent à 100.000 Fcfa, répartis comme suit :

• 25000 f non remboursables (pour l’instruction de l’article, qu’il soit accepté ou refusé)
• 75000 f à payer après la notification d’acceptation.

Comité scientifique

• Pr Paul TRAORE, Université des Sciences juridiques et politiques de Bamako
• Pr El-Hassan-BOUQUENTAR, Université Mohammed V à Rabat
• Pr El Mostafa REZRAZI, Université Mohammed VI Polytechnique – FGSES, Maroc
• Pr Rachid El HOUDAÏDUI, Université Abdelmalek Essaadi de Tanger, Maroc
• Pr Laurent GOETSCHEL, Université de Bâle, Suisse
• Dr Jon-Hans COETZER, Institut des Nations Unies pour la Formation et la Recherche (UNITAR)
• Dr Birama Apho LY (Maître de Conférences Agrégé), Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako-Mali
• Dr Attaher A. MAIGA (Maitre de Conférences), Ecole de Maintien de la Paix, Alioune Blondin
• Bèye, Centre d’Analyse de de Recherche de l’Espace Sahélo-Saharien (CARESS), BamakoMali
• Dr Modibo DIARRA (Maitre de Conférences), Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako, et CARESS

Comité de lecture

• Pr Bréma Ely DICKO, Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako (Mali)
• Pr Idrissa Soïba TRAORE, Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako (Mali)
• Pr Sidi Lamine BAGAYOKO, Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako (Mali)
• Pr Mamadou DIA, Institut Universitaire de Pédagogie (Mali)
• Dr Diakalia SIDIBE, Maître de Conférences, Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako (Mali)
• Pr Bowendsom Claudine Valérie Rouamba OUEDRAGO, Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou (Burkina)
• Dr Moussa Martin TESSOUGUE, Maître de Conférences, Université des Sciences Sociales et de Gestion de Bamako (Mali)
• Dr Boubacar SANOGO, Maître de Conférences, Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako (Mali)
• Dr Ibrahim Boubacar SOW, Maître de Conférences, Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako (Mali)
• Dr Allaye NIANGALY, Maître de Conférences, Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako (Mali)
• Dr Nouhoum Salif MOUNKORO, Maître de Conférences, Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako (Mali)
• Dr Mamadou Lamine DEMBELE, Maître de Conférences, Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako (Mali)
• Dr Ali TOUNKARA, Maître de Conférences, Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako (Mali)
• Dr Moriké DEMBELE, Maître de conférences, Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako (Mali)
• Dr Aboubacar Abdoulwahidou MAIGA, Maître de Conférences, Ecole Supérieure de Journalisme et des Sciences de Communication (Mali)
• Dr Ibrahima TRAORE, Maître de Conférences, Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako (Mali)