Bien loin de l’image stéréotypée véhiculée par le cinéma du XX^e siècle, la figure de l’archéologue s’est façonnée au fil des siècles, devenant protéiforme. De l’antiquaire des XV^e et XVI^e siècles au responsable de fouille programmée d’aujourd’hui, le chemin parcouru est considérable. De même, la perception sociétale de l’archéologue, tant passée qu’actuelle, témoigne d’une méconnaissance persistante d’une profession aux multiples facettes. Si l’image d’Épinal en faisait un aventurier et professeur d’université, voyageant en Grèce ou en Égypte à la quête d’objets d’exception, il va de soi que cet imaginaire ne peut plus demeurer inchangé. Il convient donc de s’interroger : qu’est-ce réellement qu’être archéologue ? Qu’implique concrètement « faire de l’archéologie » ?

Présentation

Alors qu’il peut sembler aisé de donner une définition de l’archéologie, il est assurément bien plus complexe de définir précisément ce qu’implique « être archéologue », tant cette profession revêt des réalités diverses. Contrairement à certaines disciplines disposant d’un ordre régissant strictement leur exercice, comme l’Ordre des médecins, il n’existe pas d’équivalent dans les sciences humaines, notamment en histoire ou en archéologie. Comment faire, dès lors, pour se représenter un métier qu’on peut qualifier de multiforme ?

Bien loin de l’image stéréotypée véhiculée par le cinéma du XX^e siècle, la figure de l’archéologue s’est façonnée au fil des siècles, devenant protéiforme. De l’antiquaire des XV^e et XVI^e siècles au responsable de fouille programmée d’aujourd’hui, le chemin parcouru est considérable. De même, la perception sociétale de l’archéologue, tant passée qu’actuelle, témoigne d’une méconnaissance persistante d’une profession aux multiples facettes. Si l’image d’Épinal en faisait un aventurier et professeur d’université, voyageant en Grèce ou en Égypte à la quête d’objets d’exception, il va de soi que cet imaginaire ne peut plus demeurer inchangé.

Loin de tout fantasme romantique, mais aussi de l’excès inverse qui réduirait l’archéologue à un simple « nerd » des disciplines universitaires, il convient de s’interroger : qu’est-ce réellement qu’être archéologue ? Qu’implique concrètement « faire de l’archéologie » ?

Bien entendu, il est impossible d’apporter une réponse exhaustive à cette question, tant il existe de façons de pratiquer la discipline : selon la période étudiée, que l’on soit stagiaire ou responsable d’opération, fouilleur ou spécialiste ; ou encore le cadre d’exercice, archéologie programmée ou préventive. Il apparait donc pertinent de mettre en lumière certaines des diverses manières d’être archéologue en France aujourd’hui.

C’est dans cette optique que l’association C.A.E.S.A.R souhaite organiser une journée d’étude consacrée à la pluralité des figures de l’archéologue. Intitulé « Les mille visages de l’archéologue : explorer, enseigner, partager », cet événement a pour ambition de rassembler des acteurs aux profils variés afin qu’ils puissent partager leurs parcours, expériences et projets, et ainsi contribuer à une meilleure compréhension de la diversité du métier d’archéologue

I- L’association C.A.E.S.A.R

Le Cercle Associatif des Étudiants en Sciences de l’Archéologie et de la Recherche (C.A.E.S.A.R) est une association loi 1901 qui rassemble les étudiants et jeunes chercheurs en Archéologie, Patrimoine et Sciences Historiques d’Amiens. Active depuis 2020, elle fédère chaque année une cinquantaine d’adhérents autour d’une dynamique de partage, d’entraide et de valorisation de la discipline.

À l’origine, C.A.E.S.A.R avait pour vocation principale de faciliter et de dynamiser la vie universitaire des étudiants en archéologie dans un domaine où il peut être difficile de trouver sa place. Aujourd’hui, l’association a élargi son champ d’action en proposant une variété de projets qui dynamisent la vie étudiante, accompagnent les étudiants dans leur parcours et participent à la mise en valeur du patrimoine local.

Fidèle à son engagement en faveur des étudiants en Archéologie et Patrimoine, C.A.E.S.A.R mène de nombreuses actions, à la fois culturelles et scientifiques. Elle s’implique notamment dans l’organisation de sorties vers des espaces de médiation de l’archéologie, comme Samara et Ribemont, et a notamment aussi collaboré avec le CIRAS pour le Festival du Film Archéologique d’Amiens. Ces initiatives témoignent d’un engagement croissant en faveur des problématiques d’insertion professionnelle et de valorisation de la recherche en archéologie.

Dans cette continuité, C.A.E.S.A.R souhaite renforcer son volet scientifique et offrir aux jeunes chercheurs une plateforme de réflexion et d’échange. C’est dans cet esprit que s’inscrit le projet de journée d’étude « Les mille visages de l’archéologue : explorer, enseigner, partager ». Porté par des étudiants en Master et des futurs diplômés amenés à intégrer le monde professionnel, cet événement s’inscrit pleinement dans les missions de l’association.

II- Objectifs scientifiques de la journée d’étude et guide d’intervention

Problématique et objectifs

Ce projet vise à valoriser la diversité des pratiques archéologiques en favorisant les échanges entre professionnels. Il s’agit de :

• Mettre en lumière la pluralité des parcours et des approches du métier d’archéologue.
• Donner la parole à des acteurs du secteur, dont certains déjà en lien avec le C.A.E.S.A.R, pour valoriser leurs travaux.
• Offrir une dimension didactique aux étudiants et jeunes chercheurs, en réponse aux incertitudes professionnelles du secteur.

L’accent est mis sur les dynamiques locales pour promouvoir le patrimoine régional, avec des intervenants variés : universitaires, enseignants du secondaire, archéologues municipaux, INRAP.

Descriptif des axes d’étude

Chaque intervention durera environ 20 à 25 minutes. L’objectif est de vous laisser une liberté maximale dans la forme et le contenu de votre présentation. Toutefois, quelques lignes directrices peuvent vous aider à structurer votre intervention :

• Présentez brièvement votre parcours, vos recherches et votre relation à l’archéologie.
• Partagez votre vision du métier d’archéologue ou spécialiste, telle que vous la vivez dans votre domaine.
• Dans une approche pédagogique, n’hésitez pas à expliciter les spécificités de votre activité (par exemple, en quoi consiste l’archéologie préventive, quelles sont les particularitésde votre discipline complémentaire, ou encore le rôle de la médiation dans la transmission des savoir)

À l’issue de votre intervention, un temps d’échange avec le public est prévu, sous forme de questions-réponses ou de discussion libre.

III- Informations pratiques sur le déroulement de la journée

• La journée d’étude se tiendra le mercredi 28 mai, à Amiens, sur le site du pôle Citadelle de l’Université de Picardie Jules Verne, bâtiment C, amphithéâtre C002.
• Accueil dès 9h en salle C009, attenante à l’amphithéâtre, où des boissons chaudes et encas seront proposés.
• Une salle de dépôt (C008) sera également mise à disposition pour vos effets personnels.
• À 9h20, un mot de bienvenue et une introduction lanceront officiellement la journée.
• Les interventions débuteront vers 9h45.
• Une pause est prévue entre 10h35 et 10h45 en salle C009.

Le déjeuner, pris en charge par l’association C.A.E.S.A.R, se déroulera de 12h15 à 13h45 au restaurant La Nouvelle Carte (210 rue Saint-Leu, Amiens).

Les interventions reprendront à 14h et la journée se conclura autour de 17h.

Programme

Mercredi 28 mai 2025, Amphithéâtre C002

9h Accueil et ouverture de la journée d’étude Mot de bienvenue

Introduction par Léo François

Des archéologues à plein temps ? : l’archéologie institutionnalisée

Présidence : Émilie Goval, conservatrice du patrimoine spécialité archéologie, DRAC Hauts de France

• 9h45 Richard Jonvel, chef du service d’archéologie municipal d’Amiens métropole
• 10h10 Pascal Depaepe docteur en préhistoire, directeur de l’INRAP Hauts de France

10h35 Discussion – café

L’héritage universitaire : archéologie et enseignement

Présidence : Benoit Rouzeau, maître de conférences en histoire et archéologie médiévale à l’Université de Picardie Jules Verne

• 11h05 Michela Costanzi, professeur en histoire et archéologie grecque à l’Université de Picardie Jules Verne, Directrice de la Mission Archéologique de l’UPJV à Halaesa
• 11h30 Alexandre Estelle, doctorant en histoire ancienne, enseignant vacataire en histoire ancienne, professeur certifié au Collège Jean Fernel de Clermont de l’Oise

11h55 Discussion

12h05 Déjeuner

Des sciences complémentaires parfois méconnues, pourtant fondamentales

Présidence : Maria Luisa Bonsangue, Maître de conférences en histoire romaine à l’Université de Picardie Jules Verne, spécialiste en épigraphie latine.

• 14h00 Hugo Fer, Master Histoire Civilisations Patrimoine, spécialisé en céramologie 14h25 Jade Casteloot, archéozoologue, université de Lille
• 14h50 El Mustapha Muadib Professeur à l’Université de Picardie Jules Verne - IUT Amiens ; Directeur de la SFR Numérique et Patrimoine.

15h15 Discussion – café

L’archéologue en dehors du site

Présidence : Isabelle De Miranda, directrice de l’association de médiation et valorisation du patrimoine Arkéomédia

• 15h40 Agathe Jagerschmidt-Séguin, conservatrice du patrimoine et responsable des collections archéologiques des antiques et de l’histoire naturelle
• 16h05 Céline Piret, archéologue préhistorienne, illustratrice en archéologie, autrice de la bande dessinée Les Arkéofacts
• 16h30 Romain Plichon, chef du pôle médiation culturel de Somme Patrimoine

17h Conclusion de la journée d’étude