Announcement
Argumentaire
Le 20 février 1545, l’empereur Charles Quint cède à sa sœur Marie de Hongrie, en remerciement pour la gouvernance générale des Pays-Bas qu’elle assume avec conscience et ardeur depuis près d’une quinzaine d’années, la prévôté de Binche en Hainaut. Dans cet écrin de verdure, la gouvernante profite de ses revenus et d’une totale liberté pour confier à Jacques Du Brœucq la création d’un pavillon de chasse appelé à devenir l’épicentre d’un vaste domaine : le « mont de Marie », Mariemont. C’est dans ce même environnement et en conviant notamment les destinées historiques de ces illustres personnages que le Domaine & Musée royal de Mariemont a choisi, en association avec les organisateurs du colloque interdisciplinaire La cour se met au vert. Mises en valeur et usages politiques des campagnes entre Moyen Âge et pré-modernité (Lille-Vaucelles, 2022), de poursuivre les enquêtes rassemblées au cours de cette rencontre dédiée à l’un des aspects de la vie curiale entre le XVe et le XVIIe siècle dans une optique comparative à l’échelle européenne.
Dans le cadre de l’exposition Marie de Hongrie. Art & Pouvoir à la Renaissance, un colloque international se tiendra au Musée royal de Mariemont du 19 au 21 mars 2026. S’appuyant sur un dialogue interdisciplinaire rassemblant historiens, historiens de l’art et de l’architecture, archéologues et spécialistes de la littérature, cette rencontre scientifique mettra l’accent sur les résidences curiales à la campagne, leur inscription dans leur territoire, leur ornementation, la vie festive qui s’y déploie, mais aussi les tractations diplomatiques et plus généralement politiques qui s’y trament. La cour est une micro-société à géométrie variable, dont les contours varient au gré des hiérarchies, des espaces et des temporalités, animée par une itinérance quasi constante, parfois saisonnière ; elle se déplace dans sa totalité ou en partie, la plupart du temps accompagnée de domestiques, d’officiers et de sergents. À la fin du Moyen Âge, elle semble avoir su faire de la campagne un environnement privilégié pour mêler l’utile à l’agréable. Qu’il s’agisse de fuir l’agitation ou les miasmes urbains, de pratiquer l’art du retrait ou au contraire de profiter de l’espace pour rassembler les acteurs de sommets internationaux, qu’il s’agisse de jouir d’un domaine giboyeux pour se frotter au « sauvage » ou, au contraire, d’inscrire en un lieu encore vierge la page ornementale d’un pouvoir en quête d’affirmation, le monde rural constitue assurément un lieu à part entière qui, non seulement accueille, mais également favorise la vie de cour, constituant en cela un véritable acteur de la culture aulique. En complément des travaux rassemblés dans les actes du colloque lillois à paraître aux Presses du Septentrion, les organisateurs de ce présent colloque invitent les contributeurs à développer des études ouvertes à l’ensemble de l’Europe dans un souci d’histoire comparée autour des thèmes suivants :
1. Les résidences et leurs aménagements
À plus ou moins grande distance des centres urbains, les résidences qui accueillent tout ou partie de la cour nécessitent des aménagements dont la connaissance est aujourd’hui nourrie par les travaux historiques classiques, mais également les résultats des fouilles archéologiques. Bâtis, jardins, parcs, fontaines, bassins… autant d’éléments dont la fondation et l’entretien nécessitent investissements et personnels, créativité et savoir-faire. Les résultats de ces installations et leurs évolutions s’inscrivent tout autant dans une histoire environnementale en plein développement, que dans une histoire économique et culturelle qui font de ces dispositifs les témoignages de la richesse, des goûts et de la circulation des idées de cette société élitaire. Les études menées en histoire, archéologie, histoire de l’art et de l’architecture permettront de mieux cerner l’habitat et l’espace de représentation qu’offre la résidence campagnarde à cette société du paraître qu’est la cour médiévale et moderne.
2. Les cours savantes
Au croisement de cette histoire environnementale et de celle des curiosités savantes, la campagne offre à l’aristocratie tout autant un écrin protecteur et salutaire nécessaire à l’épanouissement des corps qu’un terrain d’expérience propre à développer des savoirs empiriques alors en pleine expansion. Tandis qu’Anne de Saxe (1544-1577) profitait de ses jardins pour mettre au point des potions salvatrices, et que le roi du Danemark Frédéric II (1534-1588) offrait à Tycho Brahe une île pour en faire un observatoire astronomique privilégié, l’ensemble des cours européennes profitaient de ces escapades à la campagne pour expérimenter, échanger et apprendre de la nature. De même, les espaces extérieurs au château peuvent constituer des lieux d’innovations techniques où, comme c’est le cas à Hesdin, jeux d’eau, mécanismes savants et automates ingénieux doivent servir à éblouir et distraire les visiteurs. L’attention se portera ici sur la société curiale saisie en tant qu’actrice de ces innovations ‘scientifiques’ et sur les conséquences de cette proximité éclairée sur les arts de gouverner, bien avant l’ère des physiocrates. Dans ce cadre, les domaines princiers peuvent même devenir des lieux d’expérimentation agraire, à des fins économiques.
3. L’usage de la campagne dans les dispositifs politiques
À la campagne, la cour emporte avec elle les affaires du monde urbain et international. Les princes et princesses, les régents, les consorts, les gouvernantes, etc. déplacent bien souvent avec eux leur conseil, tandis que les messagers parcourent les chemins de l’information nécessaire à la prise de décision. Si la campagne est en cela un lieu du politique comme un autre, les chercheuses et chercheurs sont invités à considérer la mise au vert comme un endroit privilégié dans la négociation et dans la communication politique. Les triomphes de Binche et Mariemont organisés par Marie de Hongrie en l’honneur de son frère Charles et de son neveu le prince Philippe en 1549, ne disent pas autre chose. Toutefois, les résidences de campagne peuvent s’avérer les lieux de l’exclusion, de la mise à distance voire du bannissement, signes de disgrâce ou de condamnation lorsque se fait entendre la colère du prince, mais également signes de la contestation lorsque les factions y trouvent refuge. Ces résidences peuvent aussi être des rendez-vous cynégétiques et des lieux de promenade appréciés. Être convié à prendre part aux chasses du prince ou faire quelques pas à ses côtés est aussi une marque de proximité, voire d’intimité au sein de la cour, propice aux discussions informelles et aux négociations discrètes.
4. Imaginaires et images de la nature
Dans ce monde des idées et des idéologies, la campagne voire la nature constituent un ressort essentiel dans les imaginaires. Pétris de littérature antique et biblique, les hommes et femmes de cour intègrent et développent une poétique de la nature, dont l’imitation maîtrisée signe la supériorité aussi bien technique dans le domaine des arts, que tout simplement humaine dans celui de la morale religieuse et, encore une fois, politique. De l’hortus conclusus médiéval aux chambres de retrait sophistiquées de la Renaissance et autres traités de vertus et de plaisirs, la campagne accompagne au fil des siècles les évolutions culturelles de l’otium, ce temps de loisir fécond destiné à l’amélioration de soi et du monde. Enfin, la représentation des cours princières à la campagne pourrait constituer une exception - qu’il s’agit encore de mesurer - aux règles et aux codes de représentation des cours et de leurs sociétés. C’est alors la question du sens et des finalités de la mise en image des cours dans un contexte rural qui pourra être posée.
Modalités de contribution
Les chercheurses et chercheurs qui souhaitent participer à cette rencontre sont priés d'envoyer un court CV, un titre et un résumé de leur proposition de communciation de 300 mots à :
- gilles.docquier@musee-mariemont.be
- elodie.lecuppre@univ-lille.fr
- mathieu.vivas@univ-lille.fr
avant le 5 juillet 2025.
Comité scientifique
- Jean-Marie Cauchies (UC Louvain-Saint-Louis, Bruxelles, Académie Royale de Belgique)
- Krista de Jonge (KU Leuven)
- Gilles Docquier (Musée Royal de Mariemont)
- José Eloy Hortal Muñoz (Université Rey Juan Carlos, Madrid)
- Elodie Lecuppre-Desjardin (Université de Lille, Membre honoraire de l’IUF)
- Pierre Nevejans (Université de Lille)
- Mathieu Vivas (Université de Lille, Membre de l’IUF)
Note
A. Rankin, ‘Becoming an Expert Practitioner: Court Experimentalism and the Medical Skills of Anna of Saxony (1532–1585)’, Isis 98 (2007), p. 23–53 ; J.R. Christianson, Tycho Brahe, Science, and Culture in the Sixteenth Century, Cambridge, 2000.
Argument
On February 20th, 1545, Emperor Charles V granted his sister Mary of Hungary the provostry of Binche in Hainaut, in gratitude for the general governance of the Low Countries which she had conscientiously and ardently led for almost fifteen years. In this green setting, the governess took advantage of her income and total freedom to entrust Jacques Du Brœucq with the creation of a hunting lodge that was to become the epicentre of a vast estate: the ‘Mount of Mary’, Mariemont. It is in this very same environment and by invoking the historical destinies of these illustrious figures that the Domain & Royal Museum of Mariemont, in association with the organisers of the interdisciplinary colloquium La cour se met au vert. Mises en valeur et usages politiques des campagnes entre Moyen Âge et pré-modernité (Lille-Vaucelles, 2022), proposes to continue, on a European scale, investigations dedicated to curial life between the fifteenth and seventeenth centuries.
An international conference will be held at the Royal Museum of Mariemont from 19 to 21 March 2026 in the framework of the exhibition Mary of Hungary. Art & Power in the Renaissance. The scientific meeting will bring together historians, art and architecture historians, archaeologists and specialists in literature into an interdisciplinary dialogue about curial residences in the countryside, their places in their territories, their ornamentations, the festive life organized, but also the diplomatic dealings and policies which unfolded there. The court was a micro-society of variable geometry, whose contours varied according to hierarchies, spaces and temporalities, and was driven by an almost constant itinerancy, sometimes seasonal; it moved in its entirety or in part, most of the time accompanied by servants, officers and sergeants. By the end of the Middle Ages, the countryside seemed confirmed as a privileged environment in which to combine business with pleasure. Whether to escape the hustle and bustle or the miasma of urban life, to practise the art of seclusion or, on the contrary, to take advantage of vast space for bringing together the parties of international summits; whether to enjoy a game-filled domain and rub shoulders with the ‘wild’ or, on the contrary, to inscribe, in an untouched site, the premises of a new power in search of affirmation, the rural world was undoubtedly a place in its own right that not only hosted but also fostered courtly life, representing a key player in court culture. In follow-up to the research presented in the forthcoming proceedings of the afore-mentioned Lille conference (Presses du Septentrion), and in a comparative historical perspective, the organisers of this conference are inviting academic contributions covering the whole of Europe, on the following themes:
1. Residences’ planning
At varying distances from urban centres, the residences which hosted all or part of the court required space planning that is now well documented in classic historical works as well as in results of archaeological excavations. Buildings, gardens, parks, fountains, ponds... these are all features which required investment, staff, creativity and know-how for their creation and maintenance. The results of these installations and their evolution are just as much part of a developing environmental history as they are of an economic and cultural history, attesting to the wealth, tastes and circulation of ideas of this elite society. Studies in history, archaeology, art history and architecture will provide a clearer picture of the habitat and space of representation offered by the country residence to the society of appearances that was the medieval and modern court.
2. Learned courts
At the crossroads of environmental history and learned curiosities, the countryside offered the aristocracy as much a protective and salutary setting for physical well-being as it did a testing ground for the growth of empirical knowledge, which was flourishing at the time. While Anne of Saxony (1544-1577) used her gardens to develop healing potions, and King Frederick II of Denmark (1534-1588) gave Tycho Brahe an island to use as a privileged astronomical observatory, all European courts took advantage of their escapades in the countryside to experiment, exchange ideas and learn from nature[1]. Similarly, the areas outside the château could be places of technical innovation where, as at Hesdin, water displays, smart mechanisms and ingenious automata were used to dazzle and entertain visitors. The focus here is on the curial society as a player in “scientific” innovation, and on the consequences of this enlightened proximity for the arts of government, well before the era of the physiocrats. In this context, princely estates could even become places of agrarian experimentation for economic purposes.
3. The countryside and political dealings
The court took with it to the countryside the affairs of the urban and international world. Princes and princesses, regents, consorts, governesses, etc. often brought their councils with them, and messengers travelled the roads to transport information and decisions. While the countryside is a political arena like any other, researchers are invited here to consider the countryside as a privileged space for negotiation and political communication. The triumphs at Binche and Mariemont organised by Mary of Hungary in honour of her brother Charles and her nephew Prince Philip in 1549 are no exception. However, country residences could be places of exclusion, distancing or even banishment, signs of disgrace or condemnation upon a prince's anger, or sites of contestation where factions found refuge. Residences were also popular hunting grounds and places to take a stroll as a guest. Taking part in the prince's hunts or walking beside him was a sign of proximity, even intimacy, within the court, conducive to informal discussions and discreet negotiations.
4. Imaginaries and images of nature
In a world of ideas and ideologies, the countryside and even nature, were an essential part of the imagination. Steeped in ancient and biblical literature, the men and women of the court integrated and developed a poetics of nature, whose masterful imitation was a sign of superiority, both technical, in the arts, and human, in religious and political morality. From the hortus conclusus of the Middle Ages to the sophisticated retreat rooms of the Renaissance and other treatises on virtue and pleasure, the countryside has accompanied over the centuries the cultural evolution of the otium, a time of fruitful leisure designed to improve oneself and the world. Lastly, the representation of princely courts in the countryside could constitute an exception - which still needs to be measured - to the rules and codes of representation of the courts and their societies. This raises the question of the meaning and purpose of the representation of courts in a rural context.
Submission guidelines
Reserchers interested in contributing to this meeting are asked to send a short bio and a 300-word abstract with title of their proposed presentation to :
- gilles.docquier@musee-mariemont.be
- elodie.lecuppre@univ-lille.fr
- mathieu.vivas@univ-lille.fr
by July 5 2025.
Scientific Committee
- Jean-Marie Cauchies (UC Louvain-Saint-Louis, Bruxelles, Académie Royale de Belgique)
- Krista de Jonge (KU Leuven)
- Gilles Docquier (Musée Royal de Mariemont)
- José Eloy Hortal Muñoz (Université Rey Juan Carlos, Madrid)
- Elodie Lecuppre-Desjardin (Université de Lille, Membre honoraire de l’IUF)
- Pierre Nevejans (Université de Lille)
- Mathieu Vivas (Université de Lille, Membre de l’IUF)
Argumentos
El 20 de febrero de 1545, el emperador Carlos V cedió a su hermana María de Hungría el prebostazgo (prévôté) de Binche (Hainaut), en agradecimiento a los quince años en que esta llevaba ejerciendo el gobierno de los Países Bajos con especial éxito y ardor. En este entorno natural, la gobernante aprovechó los ingresos que este territorio le ofrecía, así como una total libertad creativa, para confiar a Jacques Du Brœucq la creación de un pabellón de caza llamado a convertirse en el centro de un vasto dominio: el “monte de María” o Mariemont. Es en este mismo entorno, vinculado a los destinos históricos de estas ilustres figuras, donde el Dominio & Museo Real (Domaine & Musée royal) de Mariemont ha elegido, en asociación con los organizadores del coloquio interdisciplinar La cour se met au vert. Mises en valeur et usages politiques des campagnes entre Moyen Âge et pré-modernité (Lille-Vaucelles, 2022), continuar en una segunda edición con el estudio de este aspecto de la vida cortesana entre los siglos XV y XVII desde una perspectiva comparada a escala europea.
Por lo tanto, y dentro del marco de la exposición Marie de Hongrie. Art & Pouvoir à la Renaissance, tendrá lugar un congreso internacional en el Museo Real de Mariemont del 19 al 21 de marzo de 2026. Desde un punto de vista interdisciplinar que reunirá a historiadores, historiadores del arte y de la arquitectura, arqueólogos y especialistas en literatura, este encuentro científico pondrá el foco en las residencias cortesanas en el entorno rural, en concreto sobre su vinculación al territorio, su decoración y la vida festiva que se desarrollaba en las mismas, así como en los tratados diplomáticos y políticos que allí se firmaron.
Sin duda, la corte era una microsociedad de geometría variable, donde los entornos mudaban según las jerarquías, tanto espaciales como temporales, animadas por una itinerancia casi constante, la mayoría de las veces estacional. La corte se desplazaba totalmente o en parte, acompañada la mayor parte del tiempo por oficiales, servidores domésticos y aposentadores. En virtud de ello, a finales de la Edad Media parece que el campo se convirtió en un entorno privilegiado en el que combinar lo práctico con lo placentero. Allí se huía del ruido y de las suciedades urbanas, y se podía practicar el arte del retiro o, por el contrario, aprovechar el espacio para reunir a los actores de importantes encuentros internacionales, ya fuera disfrutando de un dominio lleno de juegos para relacionarse con lo “salvaje” o relacionándose con un lugar todavía virgen que se pudiera vestir ornamentalmente para consolidar un poder en busca de afirmación. Sea como fuere, el mundo rural se constituía como un lugar que, no solo, recibía, si no que favorecía la vida cortesana, constituyéndose en un verdadero actor de la vida áulica.
Como complemento a los trabajos resultado del coloquio de Lille, que aparecerán publicados en la editorial Presses du Septentrion, los organizadores de este congreso invitan a los participantes en este nuevo encuentro a desarrollar estudios sobre cualquier territorio europeo, desde un punto de vista de historia comparada, sobre los temas siguientes:
1. Las residencias y sus instalaciones
Alejadas de los centros urbanos, estas residencias que acogían a toda, o parte, de la corte, necesitaban de unas instalaciones que hoy se conocen tanto por los trabajos históricos clásicos como por los estudios arqueológicos. Edificios, jardines, parques, fuentes, estanques, etc., eran espacios que requerían inversión, personal, creatividad y experiencia para construirlos y mantenerlos. Estas instalaciones y su evolución pueden inscribirse dentro de una historia medioambiental en pleno desarrollo, así como en una historia económica y cultural que sitúan a estas construcciones como testimonios de la riqueza, los gustos y la circulación de ideas de esa sociedad elitista. Por tanto, los estudios desarrollados en historia, arqueología, historia del arte o historia de la arquitectura, nos permiten comprender mejor el hábito y el espacio de representación que ofrecían las residencias campestres a una sociedad de “apariencias”, como era la corte medieval y moderna.
2. Las cortes eruditas
En una suerte de encrucijada entre la historia medioambiental y la historia de las curiosidades eruditas, el campo ofrecía a la aristocracia tanto un entorno protector y saludable para el florecimiento del cuerpo como un campo de experimentación para el desarrollo del conocimiento empírico, que en aquel momento estaba en plena expansión. Así como Ana de Sajonia (1544-1577) disfrutaba de sus jardines para producir sus pociones curativas, o el rey Federico II de Dinamarca (1534-1588) ofrecía una isla a Tycho Brahe para construir un observatorio astronómico privilegiado, el conjunto de las cortes europeas aprovechaba esas escapadas al campo para experimentar, intercambiar y aprender de la naturaleza. Igualmente, los espacios exteriores de los palacios podían constituir lugares especialmente interesantes para desarrollar innovaciones técnicas, como es el caso de Hesdin, donde nos encontramos con juegos de agua y con mecanismos y autómatas ingeniosos que podían servir para deslumbrar y distraer a los visitantes. Aquí el acento debe ponerse en como la sociedad cortesana se convirtió en un actor de las innovaciones “científicas” y sobre las posibilidades que esta proximidad con estos avances proporcionaba al arte de gobernar, incluso antes de la aparición de los fisiócratas. Dentro de este marco, también los dominios principescos se convirtieron en lugares de experimentación agraria con fines económicos.
3. La inclusión de las residencias campestres en los mecanismos políticos
Sin duda, durante sus estancias en el campo, la corte llevaba a dichos espacios los asuntos del mundo urbano e internacional. Príncipes y princesas, regentes, consortes, gobernantes, etc., se desplazaban prácticamente siempre con sus consejos, desarrollándose además los mecanismos necesarios para que los mensajes provenientes de todos los lugares llegaran a tiempo para tomar las decisiones pertinentes. Por lo tanto, si el campo era un lugar de toma de decisiones políticas como cualquier otro, los investigadores e investigadoras están invitados a considerar que el entorno campestre era un lugar privilegiado para la negociación y comunicación política. Sin duda, los triunfos de Binche y de Mariemont organizados por María de Hungría en honor a su hermano Carlos y su sobrino Felipe en 1549 así lo indican.
Por el contrario, las residencias campestres podían ser también lugares de exclusión, distanciamiento o incluso destierro, como signos de deshonra o condena cuando la cólera del príncipe se hacía oír; igualmente, podían ser también espacios de contestación política cuando algunas facciones cortesanas encontraban allí refugio. Estas residencias podían ser también lugares de encuentros cinegéticos o lugares de paseo muy apreciados. Ser invitado a tomar parte en las partidas de caza del príncipe o caminar algunos pasos a su lado, proporcionaban un espacio de intimidad y cercanía con el soberano, propicio para discusiones informales y negociaciones discretas.
4. Imaginarios e imágenes de la naturaleza
En un mundo de ideas e ideologías, el campo e, incluso, la naturaleza, formaban parte esencial de los imaginarios colectivos. Impregnados del saber proporcionado por las obras literarias antiguas y por la Biblia, los hombres y mujeres de la corte integraron y desarrollaron un enfoque poético de la naturaleza, cuya imitación magistral suponía una superioridad, tanto técnica en las artes como humana en el ámbito de la moral religiosa y política. Desde el hortus conclusus medieval a las sofisticadas cámaras de retiro del Renacimiento, pasando por otros tratados sobre las virtudes y los placeres, el campo ha acompañado a lo largo de los siglos la evolución cultural del otium, ese tiempo de ocio fructífero destinado a mejorar, tanto uno mismo como el mundo. Por último, la representación de las cortes principescas en el campo podría constituir una excepción -aún por estudiar- a las normas y códigos de representación de las cortes y de las sociedades del momento. Esto plantea, sin duda, el interrogante sobre el sentido y la finalidad de la puesta en escena de la corte en un contexto rural.
Modalidades de ponencias
Los investigadores/as que quieran participar en este encuentro científico deber envar un breve CV, un titulo y un resumen de su propuesta de communicación de 300 palabras a :
- gilles.docquier@musee-mariemont.be
- elodie.lecuppre@univ-lille.fr
- mathieu.vivas@univ-lille.fr
antes del 5 julio de 2025.
Comité científico
- Jean-Marie Cauchies (UC Louvain-Saint-Louis, Bruxelles, Académie Royale de Belgique)
- Krista de Jonge (KU Leuven)
- Gilles Docquier (Musée Royal de Mariemont)
- José Eloy Hortal Muñoz (Université Rey Juan Carlos, Madrid)
- Elodie Lecuppre-Desjardin (Université de Lille, Membre honoraire de l’IUF)
- Pierre Nevejans (Université de Lille)
- Mathieu Vivas (Université de Lille, Membre de l’IUF)
Note
A. Rankin, ‘Becoming an Expert Practitioner: Court Experimentalism and the Medical Skills of Anna of Saxony (1532–1585)’, Isis 98 (2007), p. 23–53; J.R. Christianson, Tycho Brahe, Science, and Culture in the Sixteenth Century, Cambridge, 2000.