La notion de dette fait l’objet d’un regain d’intérêt dans de nombreuses disciplines en raison de l’étendue et des évolutions de ses applications. Pourtant, on s’attache encore peu à clarifier la définition même de la dette, alors qu’elle éclaire la compréhension des situations d’endettement sous toutes leurs formes et, qu’en retour, l’évolution de ces situations aide à préciser ce qu’est une dette. 

Argumentaire

La notion de dette fait l’objet d’un regain d’intérêt dans de nombreuses disciplines en raison de l’étendue et des évolutions de ses applications. Pourtant, on s’attache encore peu à clarifier la définition même de la dette, alors qu’elle éclaire la compréhension des situations d’endettement sous toutes leurs formes et, qu’en retour, l’évolution de ces situations aide à préciser ce qu’est une dette.

Afin d’approfondir la notion même de dette, grâce et au bénéfice de chacune des disciplines qui la convoquent, le Centre d'études du Saulchoir, centre de recherche pluridisciplinaire des dominicains de la Province de France, en partenariat avec le laboratoire PHARE de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, organise un colloque dans une approche interdisciplinaire. Il s’agira d’honorer, dans la mesure du possible, l’ensemble des disciplines, à savoir notamment la linguistique et la philologie, l’anthropologie, la psychologie, la sociologie, les études bibliques et du Proche orient ancien, la théologie et les sciences religieuses afférent aux différentes traditions, la philosophie, l’histoire, les sciences économiques, les sciences de gestion ou encore le droit.

Les travaux anthropologiques sur le don ont montré sa dimension structurante mais aussi sa complexité au sein des sociétés humaines. On sait que, paradoxalement, le don n’est pas un don absolu et sans contrepartie, mais les typologies des différentes formes de contredons, immédiats ou différés, ou de prolongation du don, selon différentes formes d’obligation, peuvent aider à situer la manière dont la notion de dette est convoquée et contribuer à mieux la définir.  

En économie, la capacité de remboursement de la dette des pays en développement, la régulation du niveau d’endettement des pays développés, le surendettement des ménages ou des entreprises, l’importance du financement de l’activité par le crédit et le développement du micro-crédit sont autant de champs d’investigation au sein desquels la notion de dette occupe une place centrale. Ainsi la dette peut-elle revêtir des formes variées qui ont connu de nombreuses mutations. En outre, la distinction classique qui l’opposait à la prise de participation a toujours connu dans son application des espaces de porosité, depuis les modèles de financement médiévaux alternatifs à l’usure jusqu’aux produits financiers mélangeant les deux formes de titres ou à l’influence gagnée par les prêteurs qui leur octroie un pouvoir de décision informel là où le pouvoir formel appartient à l’actionnaire, ou pour l’État, au citoyen. La multiplicité et la mutation des champs d’application de la notion de dette en économie appellent à approfondir la signification du terme et l’explicitation des opérations afférentes.

Cependant, la dette n’est pas uniquement financière et une telle notion dépasse les frontières de l’économie. Les religions envisagent souvent la relation à Dieu à la fois sur le mode du don et de la dette, avec des évolutions qui représentent autant d’enjeux. Ainsi, par exemple, si la théologie chrétienne classique, notamment à la suite d’Anselme de Cantorbéry, a longtemps envisagé sans difficulté que l’être humain devait à Dieu à la fois sa création et son salut alors qu’il avait péché et mérité la condamnation, les courants théologiques contemporains insistent davantage sur la gratuité du don de Dieu, et les fidèles expriment sans doute moins qu’autrefois leur démarche spirituelle en termes de remboursement d’une dette.  

Les dimensions spirituelles et matérielles de la dette ont cependant partie liée, comme l’atteste la notion biblique de jubilé, qui correspond notamment à une remise régulière de la dette. Cette année de jubilé dans l'Église catholique, qui se produit tous les 25 ans et s’inspire de la tradition biblique, en fournit une bonne illustration, puisque la mise à l’honneur du thème de la dette conduit non seulement à en envisager le sens religieux, mais aussi à un ensemble de démarches en faveur d’une remise de la dette des pays en développement. Cette conjonction pratique revêt un enjeu épistémologique immédiatement interdisciplinaire pour mieux cerner la nature et les mécanismes d’endettement, avant de traiter des effets concrets de telle ou telle de ses formes.

Afin d’approfondir la notion même de dette, grâce et au bénéfice de chacune des disciplines qui la convoquent, le Centre d'études du Saulchoir, centre de recherche pluridisciplinaire des dominicains de la Province de France, en partenariat avec le laboratoire PHARE de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, organise un colloque dans une approche interdisciplinaire. Il s’agira d’honorer, dans la mesure du possible, l’ensemble des disciplines, à savoir notamment la linguistique et la philologie, l’anthropologie, la psychologie, la sociologie, les études bibliques et du Proche orient ancien, la théologie et les sciences religieuses afférent aux différentes traditions, la philosophie, l’histoire, les sciences économiques, les sciences de gestion ou encore le droit.

Conditions de soumission

Les communications se tiendront prioritairement en français, mais l’anglais demeure possible.

Les jeunes chercheurs sont chaleureusement invités à soumettre une proposition de communication.

Les interventions seront composées de 25 minutes d’exposé, puis de 15 minutes d’échange avec l’assistance.

Des voies de publication pourront être envisagées avec les intervenants.

Les propositions de communication, en français (ou en anglais), devront comporter le nom et l’affiliation de l’intervenant, quelques brèves lignes biographiques, et un résumé d’une demie-page à une page de l’intervention.

Elles seront à adresser à Pierre Januard aux deux adresses suivantes : ces.saulchoir@gmail.com; januard@pust.it

avant le 10 septembre 2025. 

La réponse du comité scientifique sera communiquée avant le 20 septembre 2025.

Le colloque se déroulera à Paris les 21 et 22 novembre 2025.

L’inscription est gratuite mais les frais de transport et de logement restent à la charge des intervenants et participants.

Responsable scientifique

• Pierre Januard, directeur, Centre d’études du Saulchoir, professeur aggregatus, Faculté de sciences sociales, Université Pontificale Saint Thomas d’Aquin – Angelicum, et chercheur associé, PHARE, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Comité scientifique

• André Lapidus, professeur émérite, PHARE, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
• Maxime Menuet, professeur des universités, GREDEG, Université Côte d’Azur
• Jacques-Benoît Rauscher, maître de conférences, UR Confluence, UCLy Lyon Catholic University
• Nathalie Sigot, professeure des universités, directrice, PHARE, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne