InicioConstruire des écologies politiques émancipatrices
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Publicado el miércoles 28 de mayo de 2025

Resumen

Dès son origine, l’écologie politique lutte pour voir chaque individu libéré de la domination (de l’État, de la production…), afin de lui permettre d’accéder à un libre exercice de la volonté. Mais son originalité est de lier indissolublement la construction de cette liberté à la préservation du monde vivant. La critique écologiste propose un premier horizon émancipateur : il est question de préserver le vivant, d’autogestion, de la critique de l’État technocratique et productiviste et de la recherche d’une société conviviale. Le colloque interrogera les fondements théoriques des écologies émancipatrices, afin d’en examiner les ressorts politiques et esthétiques, les conditions d’existence (à travers l’étude d’expérimentations locales), sans oublier d’en examiner les conséquences dans l’organisation de la lutte et de la praxis politiques. 

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Argumentaire

En 2014 et 2015, deux colloques se sont tenus pour « Penser l’écologie politique ». Ils ont contribué à dresser le panorama des questions théoriques, empiriques et épistémologiques de l’écologie politique, en France mais aussi au niveau mondial. À eux seuls, ils n’ont bien sûr pas la prétention d’avoir couvert toutes les dimensions de l’écologie politique. Pourtant, ils ont témoigné de l’état des lieux, des forces, aspirations et limites de l’action militante et intellectuelle écologiste, au point qu’on pouvait s’accorder sur le pluriel qui doit désormais qualifier la dimension politique de cette approche. Les écologies politiques témoignent de la concurrence des interprétations et des modes d’actions, face à un monde commun.

Dix ans plus tard, le contexte dans lequel s’insère les écologies politiques s’est radicalement transformé. Radicalement à deux titres : 1) nous connaissons une période de basculements politiques importants, qui touchent l’équilibre géopolitique mondial (intensification de la militarisation de l’ordre du monde, par la guerre ou la course aux armements…), la transformation des institutions régulatrices internationales (ONU, OTAN…) et nationales, les attaques contre l’État de droit, la montée des populismes… 2) la dégradation du système Terre continue : les limites planétaires sont franchies les unes après les autres (climat, biodiversité, cycle de l’eau…), et la destruction des écosystèmes pèse de plus en plus sur les sociétés humaines, avec l’augmentation des migrations et des inégalités environnementales.

Bien sûr, on pourrait se réjouir d’évolutions positives, comme le développement de politiques publiques, associant États (capitalistes ou socialistes) et entreprises, en faveur des énergies renouvelables, de l’isolation des bâtiments, des émissions de CO2 dans les transports (à grand renfort de nucléaire cependant, comme en France). La transition écologique (ou la préservation de l’environnement et du cadre de vie ?) est entrée dans tous les discours. Leur portée est plus rhétorique que réelle. Mais nul ne peut plus ignorer la part écologique des politiques, même si elles témoignent davantage du consensus mou imposée par la gouvernance néolibérale (dont le GIEC et les COP sont l’illustration).

Face à ces constats, comment les écologies politiques peuvent-elles contribuer à promouvoir un projet d’émancipation ? Dès son origine, l’écologie politique lutte pour voir chaque individu libéré de la domination (de l’État, de la production…), afin de lui permettre d’accéder à un libre exercice de la volonté. Mais son originalité est de lier indissolublement la construction de cette liberté à la préservation du monde vivant. La critique écologiste propose un premier horizon émancipateur : il est question de préserver le vivant, d’autogestion, de la critique de l’État technocratique et productiviste et de la recherche d’une société conviviale. Il faut avant tout préserver l’individu de la dépossession de son autonomie et de la destruction de son monde terrestre. Progressivement, son projet émancipateur incorpore les dimensions sociales (justice, travail, bien-être pour toutes et tous) – l’émancipation devient davantage un projet politique de société. L’émancipation se décline aussi à partir des institutions (l’État de droit peut devenir un allié, les institutions européennes une chance de transformation…) et d’une réflexion économique (sur le travail, le revenu…). Au fur et à mesure de son développement, cette contre-proposition politique incorpore de multiples dimensions empiriques et théoriques de cette émancipation : genre, ethnie, décoloniale, droit de la nature, pensées du vivant… Enfin, elle associe engagement intellectuel, mobilisation politique et activisme esthétique ou sensible. C’est pourquoi, ce colloque sera l’occasion de réunir différentes manières de penser et de construire l’action politique.

Le colloque propose ainsi trois axes de réflexion et d’action, qui interrogeront les fondements théoriques des écologies émancipatrices, afin d’en examiner les ressorts politiques et esthétiques, les conditions d’existence (à travers l’étude d’expérimentations locales), sans oublier d’en examiner les conséquences dans l’organisation de la lutte et de la praxis politiques.

1) Identifier les écologies politiques émancipatrices. Ce premier axe souhaite permettre de mieux saisir les contours de ces écologies (cadres théoriques, pratiques militantes, sociologies… au niveau local, national et international). Ce sera ainsi l’occasion d’examiner les arguments employés pour justifier la conciliation entre écologie et émancipation. On pourra ainsi examiner l’émergence d’écologies populaires. On pourra aussi questionner les dimensions réflexives du rôle de militant·e et chercheur·e : comment construire et justifier intellectuellement et dans la pratique des discours d’émancipation ?

2) Stratégies pour l’émancipation. Le deuxième axe se concentre sur les formes d’actions de ces écologies émancipatrices. Il pourra donner lieu à des réflexions sur les constitutions de rapports de force (contre le capitalisme, contre l’ultra-conservatisme, contre le patriarcat…), sur l’évolution historique des formes de lutte (ainsi, on pourra s’interroger sur la filiation avec l’altermondialisme ou les luttes contre l’énergie nucléaire et l’extractivisme…). Cette interrogation pourra aussi concerner les stratégies de synergie des luttes entre ces écologies (sont-elles plus divisées que jamais, en dépit de la situation, ou cherchent-elles au contraire à faire front commun ? Les forces anticapitalistes se sont-elles réellement écologisées, ou seulement en surface ?), mais aussi avec d’autres acteurs (autres mouvements sociaux, syndicats, partis institutionnels, etc.) La question de l’échelle d’intervention se pose aussi (à l’échelle européenne ? dans la coopération des régions du monde ?)

3) Dilemmes des écologies émancipatrices. Ce troisième axe souhaite contribuer à une dimension réflexive de ces écologies. Quels sont les possibles, réalisables, qui s’esquissent ? Cela pourra permettre d’interroger les conséquences de certaines propositions (émancipation et matérialité ; écologie et emploi ; sobriété choisie et sobriété contrainte…). Il pourra aussi être l’occasion de revenir sur certaines influences effectives : que produisent les « pensées du vivant », ou l’idée de sciences « terrestres » en termes de changement social et politique ? Universalisme ou pluriversalisme ? 

Le colloque permettra de valoriser à la fois la présentation de discussions de concepts clés participant à l’approfondissement de l’émancipation face à la crise écologique, et la restitution d’enquêtes empiriques permettant de valoriser des modes d’intervention d’émancipation écologique.

Modalités de soumission

Les propositions de contribution (résumés d’une page) sont à envoyer à : colloqueecologiepolitique@gmail.com

avant le le 15 juin 2025

Notification aux auteurs : 1er juillet 2025

Envoi des communications complètes : pour le 1er octobre 2025 (délais de rigueur), afin que les participants puissent disposer à l’avance du contenu des communications.

Comité de sélection

Pacôme Delva (Astrophysicien) ; Fabrice Flipo (Professeur de philosophie, Laboratoire de Changement Social de l'Université de Paris Cité) ; Erwan Molinié (doctorant en sociologie à l'université de Paris) ; Anne Rumin (docteure en théorie politique, associée au CEVIPOF) ; Armelle Treppoz (Mcf en droit administratif, directrice du CES) ; Bruno Villalba (Professeur science politique AgroParisTech, Laboratoire Printemps) ; Alexis Vrignon (Maître de conférences en histoire contemporaine, Université d’Orléans).

Lugares

  • CES Centre d’études supérieures
    Châteauroux, Francia (36)

Formato del evento

Evento en presencial


Fecha(s)

  • domingo 15 de junio de 2025

Palabras claves

  • écologie politique, émancipation, pluriversalisme, écologie populaire

Contactos

  • Bruno Villalba
    courriel : bruno [dot] villalba [at] agroparistech [dot] fr

Fuente de la información

  • Bruno Villalba
    courriel : bruno [dot] villalba [at] agroparistech [dot] fr

Licencia

CC0-1.0 Este anuncio está sujeto a la licencia Creative Commons CC0 1.0 Universal.

Para citar este anuncio

« Construire des écologies politiques émancipatrices », Convocatoria de ponencias, Calenda, Publicado el miércoles 28 de mayo de 2025, https://doi.org/10.58079/140uh

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