Publicado sexta, 23 de maio de 2025
Resumo
En 2025, le cinéaste étatsunien Brian De Palma aura 85 ans. Pour célébrer ce pionnier du Nouvel Hollywood ainsi que son œuvre imposante (30 longs-métrages de fiction, sans compter les projets en cours, les documentaires et les courts-métrages), ce colloque propose d’aborder la filmographie du cinéaste principalement à travers des approches politiques et esthétiques permettant de porter un regard neuf sur un corpus largement étudié. Il sera l’occasion de s’intéresser également à ses œuvres les moins connues.
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Présentation
En 2025, le cinéaste étatsunien Brian De Palma aura 85 ans. Pour célébrer ce pionnier du Nouvel Hollywood ainsi que son œuvre imposante (30 longs-métrages de fiction, sans compter les projets en cours, les documentaires et les courts-métrages), ce colloque propose d’aborder la filmographie du cinéaste principalement à travers des approches politiques et esthétiques permettant de porter un regard neuf sur un corpus largement étudié. Il sera l’occasion de s’intéresser également à ses œuvres les moins connues.
« Arriver à conjuguer fascination esthétique et réflexion politique n’est pas aisé » affirmaient Martin Barnier et Laurent Jullier (283), et c’est précisément ce que De Palma est parvenu à faire au cours d’une carrière prolifique, éclectique, provocante et engagée. Les années 1960 qui coïncident avec les débuts cinématographiques du réalisateur marquent un tournant dans l’histoire des États-Unis, comme ailleurs dans le monde. De profonds bouleversements sociaux, politiques et géopolitiques donnent lieu à des mouvements contestataires et à un déferlement de violence qui se reflète dans la production cinématographique de l’époque (Corrigan 1991 ; Prince, 2000 ; Thoret, 2003 ; Wood, 2003) : l’assassinat des Kennedy (1963, 1968) puis de Martin Luther King Jr (1968), la guerre du Viêt Nam et les contestations qu’elle provoque (1965-73), les émeutes de Watts (1965) au cœur du mouvement des droits civiques, le combat féministe, le mouvement hippie, Woodstock (1969)… le rejet de la bienséance des années 1950 fait place à la devise « sexe, drogues et rock’n roll. » L’effondrement du système des studios au profit de la télévision, le rejet des conventions et le climat de rébellion contre-culturel permettent à des réalisateurs indépendants, hors-normes, tels que De Palma de faire carrière au sein du mouvement que l’on nommera le Nouvel Hollywood (Biskind, Villenave).
Les six premiers longs-métrages de Brian De Palma entre 1968 (Murder a la Mod) et 1972 (Sisters)–dont le déjanté Hi Mom ! (1970) avec Robert De Niro–souvent plus méconnus, semblent particulièrement en phase avec les soubresauts politiques, idéologiques et culturels qui agitent la société américaine. Nous souhaiterions accueillir des études portant sur ce corpus « de jeunesse » du réalisateur en lien avec la mise en place d’une esthétique au service de la subversion politique qui sera l’un des fils directeurs de son œuvre à venir.
Greetings (1968) et Outrages (Causalities of War, 1989) ont pour sujet la guerre du Viêt Nam au prisme de la figure du vétéran dans le premier cas, des crimes de guerre dans le second, et les assassinats politiques se trouvent entre autres dans Blow Out (1981) et Snake Eyes (1998), deux thrillers mettant le voyeurisme et la surveillance au service du complot politique. Dans une période plus contemporaine, De Palma ravive le sillon explicitement politique, notamment dans son film sur la guerre en Irak, Redacted (2007) qui s’applique à faire le parallèle entre les crimes de guerre commis par les soldats américains au Viêt Nam et en Irak, comme pour rappeler que l’histoire se répète. De Palma y traite du décalage entre les vidéos des caméras de surveillance, ou celles filmées à partir de caméras miniatures, qui circulent sur Internet, et paradoxalement de la quasi-invisibilité de la guerre à la télévision. C’est à la fois sur « l’impureté » cinématographique (qui filme ? avec quoi ?) et sur le rôle des images audiovisuelles dans l’écriture de l’Histoire (pour qui ? pour raconter quoi ?) que ce film s’interroge. Enfin, Domino (2019), son dernier film en date, un thriller transnational se déroulant en Europe, prend pour sujet « d’actualité » la lutte contre le terrorisme islamique. Son sous-titre français, « La guerre silencieuse » laisse entendre qu’il est un prolongement de ses films de guerre précédents dont il décline la thématique de la violence au nom d’une idéologie, non plus sur un champ de bataille mais dans un environnement urbain.
De Palma a également exploré le thème du crime organisé dans des œuvres devenues incontournables telles que Scarface (1983), Les Incorruptibles (The Untouchables, 1987) et L’Impasse (Carlito’s Way, 1993) portant un regard sur la violence systémique qui régit la société américaine et son rapport complexe au « rêve américain » mettant au premier plan la question de l’immigration, comme avant lui Hawks ou Wellman.
A l’occasion de ce colloque, nous proposons d’aborder la dimension politique explicite et implicite de l’œuvre du cinéaste, tant dans les sujets choisis que dans la forme esthétique (split-screen, plan-séquence, ralentis, mouvements de caméra complexes, raccord regard…) et dans le rapport aux marqueurs génériques des films (voir par exemple le travail de Linda Ruth Williams sur le thriller érotique).
Programme
4 Juin/June 4
20h00 – Projection de / Screening of : Redacted (Brian De Palma, 2009)
Cinéma Utopia Sainte-Bernadette (5 Av. du Dr Pezet, Montpellier)
- Présenté par/Presented by Nathan Réra, auteur de l’ouvrage /author of : Outrages. De Daniel Lang à Brian De Palma (Rouge Profond, 2021) / Casualties of War. An Investigation (Sticking Place Books, 2024)
5 Juin/June 5
9h00 – Ouverture, accueil, café / Opening of the conference, welcome coffee
9h30-11h00 – Panel 1 : Guerre, médias & histoire – War, media & history
Modérateur/Chair : Julien Achemchame
- Simon Daniellou – Domino : la guerre silencieuse de Brian De Palma contre le « visuel » du terrorisme contemporain ?
- Jessica Novarino – L’Histoire « revue et corrigée » dans Redacted (Brian De Palma, 2007)
- Nathan Réra – Montrer ce que l’on ne peut voir : le sexe outragé dans l’œuvre de Brian De Palma
11h00-11h30–Pause café/Coffee break
11h30-12h30 – Panel 2 : Espace politique/Political Space
Modérateur/Chair : Hervé Mayer
- Sébastien Lefait – Split Screens, Divided Truth : The Politics of Surveillance in De Palma’s Films
- Benjamin Léon – L’espace en trompe-l’oeil : enjeux politiques de la transparence dans The Fury (1978) de Brian de Palma
12h30-14h00 Déjeuner/Lunch break
14h00-15h30 – Conférence plénière de/Keynote address by :
- Eyal Peretz (Indiana University Bloomington) – De Palma’s Signature : The Man Who Laughs and The Black Dahlia
Auteur de/author of :
- Becoming Visionary : Brian De Palma’s
- Cinematic Education of the Senses (Stanford University Press, 2008)
- The Off-Screen : An Investigation of the Cinematic Frame (Stanford University Press, 2017)
Modératrices/Chairs : Julie Assouly & Elena Tyushova
15h30-16h00 – Pause café/Coffee break
16h00-17h30 – Panel 3 : Style, esthétique/Style, aesthetic
Modérateur /chair : David Roche
- Wickham Clayton – Free Love, Violence, Revolution and Dionysus in ‘69
- Christophe Gelly – Sisters (1972) — Style and the politics of repression
- Argyrios Keleris – History, melancholy and allegorical structure in Blow Out.
6 Juin/June 6
8h30 – Accueil café/ Welcome coffee
9h00-10h – Panel 4 : Subversion
Modératrice/Chair : Monica Michlin
- Martin Klein – Pointer la caméra là où ça fait mal : Hi, Mom ! (1970) de Brian de Palma ou l’art de la subversion
- Pauline Guedj – “Honesty has nothing to do with it. This is show business.” Race, stereotypes and performance in Brian De Palma’s Hi, Mom ! and The Bonefire of the Vanities
10h00-10h30 – Pause café/Coffee Break
10h30-12h00 – Panel 5 : Esthétique, poétique & critique/Aesthetic, poetic & critic
Modérateur/Chair : Jean-Philippe Trias
- Hélène Valmary – Politique de l’acteur, poétique du personnage : William Finley chez De Palma
- Sébastien David – In bed with De Palma
- Valentin Debatisse – Que voyons-nous réellement quand nous ne regardons pas vraiment un film ? La mission critique de Brian de Palma
Attention, changement de salle / Site Saint-Charles 2 – Salles des Actes 009
13h30-14h30 – Panel 6 : Genre/Gender
Modératrice/Chair : Anne Crémieux
- Pierre Eugène – Sœurs de sang : le partage du féminin
- Baptiste Villenave – Représentations de la transidentité dans Pulsions de Brian De Palma (Dressed to Kill, 1980) : transphobie ou empathie ?
14h30-15h00 – Pause café/Coffee Break
15h00-16h00 – Panel 7 : Intermédialité/Intermediality
Modératrice/Chair : Claire Cornillon
- Yamine Alem – Théâtre, télévision et cinéma dans Hi, Mom ! : fiction politique, enjeux esthétiques
- Elena Tyushova – The Aesthetics and the Politics in the Phantom of the Paradise
Clôture / End of the conference
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Locais
- Auditorium - Rue du Professeur Henri Serre
Montpellier, França (34)
Formato do evento
Evento apenas no local
Datas
- quarta, 04 de junho de 2025
- quinta, 05 de junho de 2025
- sexta, 06 de junho de 2025
Ficheiros anexos
Palavras-chave
- Brian De Palma, image, politique
Contactos
- Julien ACHEMCHAME
courriel :
Urls de referência
Fonte da informação
- Julien ACHEMCHAME
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Para citar este anúncio
JULIEN ACHEMCHAME, JULIE ASSOULY, ELENA TYUSHOVA, « Brian De Palma : la politique des images », Colóquio, Calenda, Publicado sexta, 23 de maio de 2025, https://doi.org/10.58079/14027