Published on Monday, June 23, 2025
Abstract
Parfois présentées comme une alternative aux instances dominantes que constituent le couple hétérosexuel et la famille nucléaire, l’existence d’une pluralité de formes d’intimité est loin d’être nouvelle ; néanmoins, leur pluralisation et surtout leur visibilisation, accompagnant la transformation des formes familiales et la lutte pour l’égalité des minorités de genre et d sexualité, est probablement l’un des changements importants de ces dernières décennies e matière relationnelle. Ce numéro, qui s’inscrit dans la dynamique de l’organisation de deux journées d’études par les RT 28 « Recherches en science sociales sur la sexualité » et RT 33 « Sociologie de la famille et de la vie privée » de l’AFS, vise ainsi à mieux appréhender les intimités relationnelles. Il invite à penser la grande diversité des relations qui interrogent les frontières de l’« intimité » dans le contexte contemporain et qui n’ont été jusqu’ici, en dehors du couple et de la famille, que peu investies par la sociologie.
Announcement
Argumentaire
Qu’ont en commun les « plans culs » et les « sexfriends » (Sobocinska, 2023), les relations polyamoureuses (dans lesquelles les personnes entretiennent plusieurs relations affectives impliquantes, sans dissimuler leurs multiples liens à leurs partenaires) (Tabois, 2024), les relations LAT (« Living Apart Together », couple non cohabitant, vivre ensemble séparément) (Régnier-Loilier et al., 2009), la coparentalité (Gross, 2012 ; Richard, 2022), l’extraconjugalité (Garcia, 2016, 2021), les relations amicales (Bidart, 1997 ; Balleys, 2016) ou encore le libertinage (Combessie, 2014) ?
Ce sont des relations dans lesquelles, de manière concertée et plus ou moins durable, des individus ouvrent et partagent une partie de leurs territoires personnels (Goffman, 1970) : des corps, des informations, de l’affection, des biens également (maisons, enfants, animaux…). Pour les désigner et les comprendre, il peut être utile de reprendre l’expression de « relations intimes » (« intimate relationship ») ou le terme d’« intimité » (« intimacy »), utilisés par les sociologues anglo-saxons et canadiens (Giddens, 2004 ; Piazzesi et al., 2020). Ces « relations intimes » combinent ces différents types de territoires de façon extrêmement diverse aujourd’hui, comme en témoigne la multitude de nouvelles appellations circulant dans les médias pour les décrire : quel que soit le sexe de ses membres, elles peuvent n’être qu’un partage de sexualité (« plan-cul »), ou d’affection (« amitié »), ou bien de sexualité et d’affection (« sexfriend », « friends with benefits »), ou bien encore de sexualité, d’affection et de quotidien à deux (« couple »)... Selon le nombre de dimensions ou de territoires impliqués, ces relations engagent plus ou moins l’individu. Parce qu’« on peut être intime avec quelqu’un dans la sphère publique » (Bawin et Dandurand, 2004), l’intimité ne se limite pas aux espaces privés de la vie et comprend des relations plus ou moins institutionnalisées et donc légitimées. Aux frontières des recherches en sciences sociales sur la famille et la sexualité, ces relations peuvent en effet être pensées comme un continuum (Gaillard, 2024), conjuguant à des degrés divers, affectivité, sexualité, vie privée et vie publique, organisation domestique et stabilité dans le temps.
Parfois présentées comme une alternative aux instances dominantes que constituent le couple hétérosexuel et la famille nucléaire, l’existence d’une pluralité de formes d’intimité est loin d’être nouvelle ; néanmoins, leur pluralisation et surtout leur visibilisation, accompagnant la transformation des formes familiales et la lutte pour l’égalité des minorités de genre et d sexualité, est probablement l’un des changements importants de ces dernières décennies e matière relationnelle. En raison de leur diversité, ses contours se laissent cependant mal circonscrire par les champs classiques de la sociologie. Ce numéro, qui s’inscrit dans la dynamique de l’organisation de deux journées d’études par les RT 28 « Recherches en science sociales sur la sexualité » et RT 33 « Sociologie de la famille et de la vie privée » de l’AFS, vise ainsi à mieux appréhender les intimités relationnelles. Il invite à penser la grande diversité des relations qui interrogent les frontières de l’« intimité » dans le contexte contemporain et qui n’ont été jusqu’ici, en dehors du couple et de la famille, que peu investies par la sociologie.
La diversité des formes relationnelles ouvre un certain nombre de questionnements que nous proposons d’organiser autour de trois axes de réflexion : (1) la labellisation et la visibilité plus ou moins récente des formes d’intimités relationnelles, (2) l’ancrage biographique de ces relations intimes et (3) leur analyse au prisme des rapports de pouvoir.
La pluralité des formes d’intimités relationnelles soulève également des questionnements méthodologiques qui pourront être explorés de manière transversale aux trois axes : comment avoir accès aux différentes dimensions de l’intimité des relations des enquêté·es et qu’est-ce que cela implique dans la relation d’enquête elle-même – dont l’affectivité et la sexualité sont également parties prenantes (Broqua 2000 ; Clair, 2016 ; Amsellem-Mainguy et Vuattoux, 2023 ; Clair, 2023) ? Comment trouver des enquêté·es prêt·es à parler de leur intimité (Détrez, 2020) ? Comment adapter les dispositifs d’enquête dans le cadre d’entretiens (Lévy-Guillain et al., 2022), de questionnaires (Hemmer et Mullner, 2025) ou encore de travail sur archives (Gaillard, Gimenez et Rochefort, 2021) pour saisir ce qui est souvent perçu comme privé ? Les articles pourront ainsi éclairer les aspects méthodologiques propres aux études sur l’intime et proposer une analyse réflexive des pratiques de terrain.
Les propositions permettant des comparaisons internationales, soulevant des questionnements connexes ou s’inscrivant de façon élargie dans la thématique de l’appel à contributions sont les bienvenues.
Axe 1 : Diversité, labellisation et visibilité des formes d’intimités relationnelles
Si la norme conjugale est toujours prégnante (Clair, 2023) et tend à le devenir aussi parmi certaines minorités sexuelles qui en ont longtemps été exclues, (Courduriès, 2011 ; Chetcuti, 2013 ; Meslay, 2020), la visibilisation de relations qui ne sont pas centrées sur le couple et l’émergence de nouvelles manières de les nommer invitent à s’interroger sur la diversité des formes d’intimités relationnelles.
Les formes de sexualité des jeunes après #Metoo sont ainsi marquées par une pluralisation croissante, qui questionne la binarité « en couple / célibataire », en intégrant de nouvelles modalités relationnelles (Bergström, 2025). Dans les décennies précédentes, les relations non-hétérosexuelles ont pu être perçues comme une importante source d’inventivité dans les formes de liens intimes (Rubin, 2010). Anthony Giddens (2004) analysait ainsi le rôle des homosexuel·les comme pionnier·es de la « relation pure », participant des transformations modernes de l’intimité, et Michel Foucault évoquait par exemple la fabrique « d’autres formes de plaisirs, de relations, de coexistences, de liens, d’amours, d’intensités » (Foucault, 1994, p. 266). Au sein des espaces minoritaires comme majoritaires, on peut donc se poser la questio des circulations et de la diffusion des configurations relationnelles. Plus généralement, si ces formes relationnelles sont, en pratique, moins inédites que ce que l’émergence de nouvelles manières de les nommer pourrait laisser penser, quelles continuités et ruptures peut-on observer, par rapport à d’autres périodes historiques ?
Il s’agira également d’analyser dans cet axe, la diversité que les relations intimes peuvent recouvrir en pratique. Quelle place les différentes formes de relations accordent-elles aux sentiments et à la sexualité ? Sur quelle définition de l’intimité reposent-elles ? Quelles matérialités engagent-elles ? Ces interrogations invitent par exemple à se saisir de la question du rapport entre les intimités relationnelles et le logement. Dans quelle mesure les différentes formes de vie privée impliquent-elles, ou au contraire excluent-elles de s’inscrire dans des formes cohabitantes ? Sur quel cadre matériel reposent-elles, en termes de gestion des espaces, de temps partagé, d’objets, d’argent (Combessie, 2015 ; Broqua et al., 2019) ? Si certaines formes d’intimités sont, en effet, marquées par l’absence d’objets communs, d’autres en revanche complexifient la question : comment s’organisent matériellement les vies des polyamoureux·ses, des trouples, des personnes en relation Living Apart Together ? Comment les individus peuvent-ils articuler ensemble différents types de relations ? Le polyamour peut faire coexister des relations stables cohabitantes, des relations stables sans domicile commun, des plans-cul… Il en est de même avec le multipartenariat dans les couples gays (Chauvin et Lerch, 2013) ou dans les « couples ouverts » hétérosexuels, un modèle déjà promu dans les années 1970. On pourra par ailleurs s’interroger sur la place des espaces immatériels et sur l’usage des technologies numériques dans la création et l’entretien des relations intimes (Bergström, 2019), comme cela a notamment été fait au sujet des pratiques en ligne des personnes LGBTQI+ (Chetcuti-Osorovitz, 2016 ; Lucero, 2017). Enfin très récemment, l’attention à l’amitié (ou la sororité) comme lien structurant de la vie privée rend visible des alternatives à la vie conjugale cohabitante qui prennent la forme de logements partagés, de communautés entre amis et de réseaux de soin (Raybaud, 2024).
Prendre pour objet d’analyse ces formes relationnelles permet par ailleurs d’éclairer la forte porosité des frontières entre amour et amitié (Rich, 1981 ; Combessie, 2014 ; Guay et Chaulet, 2023), entre relation sexuelle éphémère et sérieuse (Garcia, 2016, 2021), ou encore entre colocation et concubinage (Martin et al., 2011). Leur développement questionne la notion d’exclusivité affective et sexuelle et, plus largement, les engagements réciproques entre individus. Quels mots sont utilisés entre partenaires pour désigner la relation ? Pour se désigner l’un·e vis-à-vis de l’autre ? Vis-à-vis de l’extérieur (famille, collègues, ami·es) ? Des travaux sur les relations de « dating » chez les personnes âgées montrent par exemple l’embarras à désigner le ou la partenaire et l’usage d’un vocabulaire souvent associé aux expériences de la jeunesse (Benson et al., 2016).
La question de la labellisation des intimités relationnelles contemporaines est d’autant plus importante qu’elle engage par ailleurs les choix méthodologiques des chercheur·ses aux moments du recueil et du traitement des données. Selon les objets de recherches, il peut ainsi apparaître plus pertinent d’utiliser les catégories empiriques, mobilisées par les acteur·ices sur le terrain, et d’autres fois, de construire de nouvelles catégories analytiques pour étudier des relations que l’on peut difficilement appréhender à partir des labellisations communes. En ce qui concerne les données statistiques, si de nombreuses enquêtes quantitatives s’emparent de la sexualité, de la conjugalité et de la famille, elles ne permettent pas toujours de cerner cette diversité relationnelle, même lorsqu’elles résonnent au-delà du couple cohabitant classique (voir par exemple l’enquête EPIC, Ined-Insee, 2013-2014, qui interroge les « relations de couple ou relations amoureuses importantes » au cours de la vie, Rault et Régnier-Loilier, 2019). En ce sens, l’enquête Envie (Ined, 2022-2023) est la première à poursuivre l’objectif de saisir cette diversité, mais elle se limite à l’étude de la jeunesse (18-29 ans). Interroger la diversité et la labellisation de ces relations en lien avec des aspects méthodologiques apparaît ; ainsi comme un enjeu fort qui pourra être abordé dans le numéro.
Axe 2 : L’inscription biographique des différentes formes d’intimités relationnelles
Il s’agira ici de comprendre les moments de la vie dans lesquels les différents types de relations peuvent prendre place et leurs articulations possibles à d’autres formes relationnelles. Les différentes étapes qui jalonnent les parcours individuels s’accompagnent-elles de configurations relationnelles spécifiques ?
Plusieurs recherches décrivent une période dite de « jeunesse sexuelle ». Allant du premier rapport sexuel à la première installation en couple, elle se caractérise par le développement d’une sexualité récréative et l’expérimentation de différents registres relationnels en dehors du cadre strictement conjugal (Toulemon, 2008 ; Santelli, 2018). Cette « jeunesse sexuelle » est-elle cependant si sexuelle ? Les intimités relationnelles chez les jeunes peuvent être composées de sentiments forts, d’une stabilité qui les éloignent de relations sexuelles ponctuelles et sans engagement. À l’inverse, après la rupture des premières histoires de couple dans leur vingtaine, les jeunes femmes entrent souvent dans une période de sexualité sans engagement, avant de revenir ensuite vers la recherche d’un partenaire stable (Giraud, 2017).
La question de la durée et de la transformation des relations se pose ainsi : si elles sont dissociées des formes conjugales/familiales les plus reconnues, certaines relations ne peuvent- elles pas tendre parfois vers des formes plus conventionnelles, voire être vécues comme une phase « préparatoire » à celles-ci ? Pour qui et dans quelles conditions sont-elles envisagées comme des arrangements à long terme ? Isabelle Clair montre par exemple que, pour les adolescent·es et jeunes adultes hétérosexuel·les, la conjugalité cohabitante reste l’horizon principal. Le fait de « mimer la vie adulte », en faisant couple, participe pleinement de la sortie de l’adolescence. Les rituels associés à l’expérience conjugale hétérosexuelle confèrent ainsi un statut valorisé à cette période de la vie (Clair, 2023). Qu’en est-il à d’autres âges ?
Dans quelle mesure les formes relationnelles sont-elles circonscrites à des moments biographiques particuliers ? Si la période de la jeunesse a souvent attiré l’attention des chercheur·ses (Bergström, Maillochon et l’équipe Envie, 2024), les autres séquences biographiques doivent encore largement être investiguées. Les adultes plus âgé·es peuvent en effet s’approprier des intimités relationnelles éloignées du couple cohabitant. Arnaud Régnier-Loilier (2019) a par exemple montré l’importance des relations LAT pour ces adultes après une rupture d’union. Certains travaux ont mis en évidence une certaine prise de distance avec le modèle « traditionnel » du couple et de la famille hétérosexuelle après une séparation ou un divorce, notamment chez les femmes (Singly, 2011). On peut penser aux personnes qui s’engagent dans une nouvelle relation intime, souvent non-cohabitante, tout en restant parents (Martin, 1997). Ces relations sont-elles pensées en rapport avec, parallèlement à, ou contre la famille et le couple ? La famille reste par exemple une référence dans certaines formes relationnelles alternatives, comme en témoignent les expériences des personnes LGBTQI+ autour d’une « famille choisie » (Weston, 1997 ; Chbat et al., 2023). L’arrivée d’un enfant peut par ailleurs constituer une rupture biographique forte, susceptible de reconfigurer la vie sociale des nouveaux·elles parent·es, et donc potentiellement leur sexualité. Les propositions d’articles pourront ainsi explorer l’impact que peuvent avoir les bifurcations biographiques ou encore le vieillissement sur les configurations relationnelles (Caradec, 1996 ; Bozon et al., 2018).
L’ancrage biographique des relations peut par ailleurs varier en fonction de certaines appartenances sociales. En termes de genre, par exemple, les femmes ont tendance à se mettre en couple plus jeunes avec des partenaires hommes plus âgés et sont davantage discriminées sur le marché de la rencontre sexuelle/affective à partir d’un certain âge (Bergström, 2018). Ces formes relationnelles ne sont sans doute pas expérimentées ni vécues de la même manière par les femmes et les hommes hétérosexuel·les aux différents âges de la vie. Pour les hommes gays, des travaux montrent leur relative exclusion du « marché de la sexualité » autour de 50 ans, puis un regain d’intérêt pour les rencontres à partir de la soixantaine, avec le maintien d’une sexualité active (Schlagdenhauffen, 2017 ; Beauchamp et al., 2020 ; Vandenabeele, 2022). L’étude des trajectoires relationnelles des personnes trans éclaire par ailleurs l’« empreinte du genre sur les biographies conjugales et familiales » (Beaubatie, 2019) : les MtFs sont par exemple plus nombreuses que les FtMs à avoir été mariées/pacsées et avoir eu des enfants avant leur transition. Les trajectoires relationnelles et les trajectoires de genre semblent donc étroitement imbriquées. Il apparaît ainsi intéressant de s’interroger sur la présence différenciée des formes relationnelles et sur le sens qu’elles peuvent prendre en fonction de leur inscription biographique.
Axe 3 : Les rapports de pouvoir au cœur des intimités relationnelles
Cet axe invite à saisir les rapports de pouvoir qui façonnent les intimités relationnelles et les formes de politisation qui peuvent s’y manifester.
Les différentes formes relationnelles apparaissent hiérarchisées et bénéficient de niveaux variables de légitimité. L’hégémonie du couple et de la famille a, en effet, eu tendance à invisibiliser d’autres types de relations. L’amitié par exemple bénéficie d’une plus faible reconnaissance institutionnelle. L’encadrement par les institutions politiques vise parfois à encourager certaines relations, comme celles engageant un travail reproductif, tandis qu’il cherche à en limiter d’autres, comme c’est le cas des relations dans le cadre du travail du sexe (Mainsant, 2021). Les articles pourront ainsi analyser les différentes formes de contrôle institutionnel des intimités et les processus de (dé)légitimation qui en découlent.
Si les relations non-hétéronormées ont longtemps fait l’objet d’une forte stigmatisation, la reconnaissance progressive des personnes LGBTQI+ suite aux mobilisations politiques et l’accès à de nouveaux droits en matière de conjugalité et de filiation (Rault, 2009 ; Descoutures et al., 2008 ; Courduriès et Tarnovski, 2020) participe à reconfigurer les rapports de pouvoir vis-à-vis des hétérosexuel·les. Les relations basées sur le couple monogame, stable, marié, avec enfant(s) ne sont désormais plus l’apanage des personnes hétérosexuelles – favorisant parfois ce que certain·es appellent l’homonormativité (Duggan, 2003) – et, inversement, les formes de relations alternatives développées au sein de communautés minorisées tendent à être appropriées par certain·es hétérosexuel·les. Comment les intimités relationnelles et leurs transformations recomposent-elles les rapports de pouvoir ?
On pourra également creuser la question du contrôle social exercé sur ces intimités par les instances familiales, scolaires, professionnelles ou les groupes de pairs. Se manifeste-t-il diversement selon le genre, le milieu social, les appartenances ethnoraciales ou religieuses ? Pèse-t-il plus fortement sur certaines formes relationnelles ? Les inégalités et discriminations éventuellement associées à l’expérience de régimes d’intimités éloignés des cadres relationnels hégémoniques entraînent-elles des stratégies différenciées de gestion du stigmate ? Questionner la dimension politique des intimités amène plus largement à penser leur encadrement par les institutions et les instances de pouvoir, en mesure de dresser la légitimité de leurs frontières et, par conséquent, de les hiérarchiser voire de les invisibiliser.
Outre la hiérarchisation et les inégalités entre les formes d’intimités relationnelles, cet axe porte également sur les rapports de pouvoir au sein même des relations (Bozon, 2016). On pourra par exemple se demander si les formes d’intimité qui brouillent les scripts amoureux hégémoniques reconfigurent les formes de domination au cœur des relations. Les différentes intimités relationnelles favorisent-elles l’homogamie et la proximité sociale, ethnoraciale ou encore religieuse qui caractérise la plupart des processus d’appariement (Santelli et Collet, 2013 ; Bergström, 2019 ; Maudet, 2021) ? Les configurations relationnelles sont-elles plus ou moins marquées par des formes d’asymétrie et d’inégalité ? L’exposition aux violences varie-t-elle selon les liens créés ? Aussi, sortir du script des formes relationnelles les plus répandues peut laisser davantage de place à la discussion sur ce qui est attendu de ce lien. Dans quelle mesure les personnes sont-elles égales dans cette négociation ? Quel est l’impact des inégalités sociales sur les arrangements ?
Les propositions d’articles pourront également interroger les formes de résistance au cœur des intimités relationnelles (Wauthier, 2022 ; Tabois, 2024). Le polyamour ou les relations non-cohabitantes par choix s’inscrivent, par exemple, souvent dans une critique de la domination masculine et des inégalités de genre dans les configurations conjugales et familiales hétéronormées (quant à la répartition du travail domestique, aux inégalités dans la sexualité…). Ainsi, une attention particulière sera portée aux propositions qui ouvrent une réflexion sur la manière dont ces formes d’intimité tentent de contourner certains des rapports de pouvoir, ou qui mettent au contraire en évidence les voies détournées par lesquelles la domination est reformulée (Illouz, 2020 ; Trachman et Lejbowicz, 2020 ; Scodellaro et al., 2024). Le déplacement des frontières de l’intime et de la politique (Berrebi-Hoffmann, 2009) pose également la question de leur articulation dans la période contemporaine. Les contributions portant directement sur la politisation de certaines formes relationnelles sont ainsi les bienvenues. Les expériences militantes peuvent-elles favoriser l’adoption de formes relationnelles alternatives (Masclet, 2022 ; Robineau, 2022, Tabois, 2024) ? Sur quelles revendications politiques reposent-elles alors ? L’engagement dans des formes relationnelles perçues comme moins légitimes peut-il à l’inverse conduire à militer ? On pourra ainsi explorer l’existence de multiples formes de politisation par l’intime (Muxel, 2015).
Modalités de soumission
Les propositions, d’une longueur de 3000 à 4000 signes maximum bibliographie comprise, sont à envoyer aux deux adresses suivantes : audreyhigelin@yahoo.fr et revueterrainstheories@gmail.com.
avant le 15 septembre 2025
Elles devront contenir un titre, un argumentaire avec le sujet traité, les données de terrai mobilisées, la méthodologie, et l’axe dans lequel elles s’inscrivent. Les propositions devront être accompagnées d’une courte présentation biographique : contact mail, affiliation institutionnelle, discipline(s), statut, principaux thèmes de recherche (10 lignes maximum).
Une réponse sera apportée courant octobre 2025.
Les articles de 45 000 à 60 000 signes (espaces, notes et bibliographie incluses), à partir de propositions sélectionnées, devront ensuite être remis avant le 31 janvier 2026. Ils seron évalués en double-aveugle.
Les consignes aux auteur·ices sont disponibles ici : https://journals.openedition.org/teth/501.
Coordination du numéro
Pour le RT 28 :
- Audrey Higelin Cruz, chercheuse rattachée au Sophiapol, Université Paris Nanterre, directrice de la recherche, Centre Hospitalier Guillaume Régnier, Rennes
- Maialen Pagiusco, doctorante, LaSSP, Sciences Po Toulouse
Pour le RT 33 :
- Louise Déjeans, docteure en sociologie, Université Paris Cité, CERLIS, enseignante contractuelle, UPEC.
Bibliographie
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BALLEYS Claire, « Gestion de l’intimité et affichage d’un territoire sentimental entre adolescents sur Internet », Agora débats/jeunesses, n° 72/1, 2016, p. 7-19.
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BEAUCHAMP Julie, CHAMBERLAND Line et CARBONNEAU Hélène, « Le vieillissement chez les aînés gais et lesbiennes. Entre la normalité, l’expression de besoins spécifiques et leur capacité d’agir », Nouvelles pratiques sociales, n° 31/1, 2020, p. 279-299.
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Subjects
- Sociology (Main category)
- Society > Ethnology, anthropology
- Society > Sociology > Gender studies
- Society > Science studies
- Society > Sociology > Ages of life
- Society > Sociology > Demography
Date(s)
- Monday, September 15, 2025
Attached files
Keywords
- intimité relationnelle, labellisation, inscription biographique, rapport de pouvoir
Contact(s)
- Audrey HIGELIN
courriel : audreyhigelin [at] yahoo [dot] fr - Terrains/Theories Revue
courriel : revueterrainstheories [at] gmail [dot] com
Information source
- Elphège AMOSSE
courriel : elphege [dot] amosse [at] gmail [dot] com
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To cite this announcement
« Intimités relationnelles contemporaines », Call for papers, Calenda, Published on Monday, June 23, 2025, https://doi.org/10.58079/146fm