Published on Tuesday, June 24, 2025
Abstract
Le collectif national sciences participatives et biodiversité, a suscité un groupe de coordination d'un ouvrage sur les sciences participatives de la biodiversité en action, qui concerne la communauté en sciences humaines et sociales, et auquel peuvent répondre des chercheurs et chercheuses ayant travaillé sur des recherches empiriques sur le sujet ou ayant fait une revue de la littérature.
Announcement
Argumentaire
La contribution de plus en plus forte des Sciences participatives (SP) dans la mise en œuvre des politiques actuelles participe à leur institutionnalisation. Le projet de livre vient opportunément s’inscrire en parallèle de la mission donnée par le Ministère de la transition au Muséum National d’Histoire Naturelle, en vue de remplir l’un des points de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité relatif à l’établissement d’un plan de développement pour les SP de la biodiversité. Le livre est issu du Collectif National Sciences Participatives et Biodiversité (CNSPB) sous l’initiative d’un de ses membres : Florian Charvolin. Il propose d’explorer les SP sous un angle original, celui de leur performativité. En d’autres termes, alors que de nombreux travaux se sont penchés sur ce que sont les SP au regard de formes plus classiques de sciences, ou par contraste avec la recherche participative, les contributeurs rassemblés dans cet ouvrage se demandent « que font les SP » ? Cette question sera déclinée à plusieurs échelles : celle des participants individuels, rejoignant là la thématique du caractère transformatif de la participation ; mais aussi celle de la production scientifique de données de biodiversité, ou celle des politiques publiques de conservation de la nature.
Le choix de l’ouvrage est de traiter des SP de la biodiversité « en action ». La retranscription des « SP en action » engage un ensemble de perspectives sur leur déroulé effectif, les manières dont elles procèdent. Cela suppose de ne pas réduire le questionnement à une cartographie de la démographie et ou de la composition sociale des participant.es, ou bien à une perspective strictement utilitariste sur leurs motivations.
L’ouvrage ne se limitera pas non plus à la seule réflexion épistémologique par exemple, ou bien à la seule procédure qu’elles affichent. On écarte du coup de la focale du livre une analyse qui ne serait que fondée sur l’architecture des protocoles de sciences participatives, sans prendre en compte les participant.es.
Le questionnement du livre concerne le rapport entre « savoir et action » dans les SP de la biodiversité en France, avec possibilité d’étude d’autres pays en contrepoint. Dans ce qui suit sont exposés les principes organisateurs de l’ouvrage, auxquels les propositions de chapitre devront se conformer.
Premier principe : considérer les SP comme des pratiques sociales, écologiques, géographiques, anthropologiques, dont l’épaisseur constitue le centre du livre. On considère les SP comme des activités. Il ne s’agit pas seulement d’évaluer le caractère plus ou moins conforme de l’usage des protocoles, ou la comparaison des protocoles in abstracto, mais bien comme actions incarnées. On peut se demander ce qu’elles produisent, et une autre façon de dire ce point est d’aborder les SP par leurs effets concrets, plutôt que comme des procédures a priori à appliquer.
La littérature surtout de langue anglaise porte beaucoup sur les guides pratiques, ou les questionnements sur comment monter ou rendre efficace une SP (notamment à travers la revue Citizen Science). L’apport des SHS consiste à décaler l’analyse, en faisant de l’interrogation sur les pratiques, un problème parlant aussi bien au lectorat de sciences humaines qu’à celui des praticien.nes.
Second principe : la manière de procéder pour la construction du livre est un aller et retour entre les collectifs nationaux de SP (CNSPB et Collectif Vigie Mer) et les auteurs et autrices de chapitre. Les textes seront relus et amendés par les personnes du groupe avant l’évaluation par la maison d’édition. Il est proposé d’ajouter pour chaque chapitre un encart synthétique qui rend l’article plus accessible. Ce critère oriente le choix de l’éditeur et de la collection. La collection Ecotopiques, codirigée par Valérie Boisvert, Elise Demeulenaere et Fabien Girard répond à cette contrainte.
Troisième principe : La demande des collectifs nationaux de SP est de rendre accessible les textes, ce qui impose le choix du français. Pour des raisons d’accessibilité à un large public, le livre sera donc en français. De ce fait, il contribuera à combler le manque de littérature française sur un sujet qui est largement couvert en anglais. Il présentera un état de l’art de la littérature francophone et anglophone, sans nécessairement engager de nouvelles recherches. On peut solliciter quelques textes en anglais qu’on traduira, avec l’appui d’un budget qui serait consacré à la traduction
Quatrième principe : Les formats de rendu des chapitres, ne se limiteront pas à suivre le circuit de la donnée, mais peuvent se focaliser sur des individus, des situations, des typologies, etc. Le livre fera place à une diversité de méthodologies et de rendus : récits, verbatims, études quantitatives, etc.
L’ouvrage ambitionne d’avoir une cohérence interne qui l’éloigne d’un format de publication type « actes de colloques ». Différentes pistes sont ouvertes pour représenter la diversité des approches et sensibilités mais également d’avoir une colonne vertébrale. Les propositions de chapitre pourront s’inscrire dans au moins un des axes suivants, qui visent tous à déployer la question des SP de la biodiversité en action.
Axe 1 - PARTICIPER : la dimension transformative de la participation dans les SP
La dimension transformative de la participation peut passer par l’évaluation de la manière dont les personnes se positionnent en citoyen.ne, dans l’animation de la vie locale par exemple, ou la manière dont les personnes acquièrent de nouvelles compétences grâce à l’acquisition de nouveaux savoirs : c’est la thématique de l’empowerment. L’attention peut porter également sur certaines pratiques dissociant l’action des SP, comme mise en pratique de protocoles, et le fait de fournir les signalements aux laboratoires ou associations qui les organisent. Sous cet axe pourront se ranger les chapitres abordant l’implantation des pratiques dans les territoires, et notamment les frictions entre les formes de savoirs, issus de la proximité et le caractère localement situé, et les formes de savoirs plus spécialisés et disciplinaires.
Axe 2 - AGIR : les rapports entre savoirs et action
Dans les sciences de la durabilité se pose de façon récurrente la question de l’actionnabilité des connaissances : de quelle façon les connaissances infléchissent l’état du monde ? De quelle façon les acteurs du monde social s’en saisissent ? Des effets peuvent être observés au niveau local – citons l’exemple d’une personne faisant une conférence sur les SP dans sa commune, celui de collectifs déclinant localement des protocoles de sciences participatives pour sensibiliser sur l’intérêt naturaliste de leur territoire-, mais également à des échelles plus larges, à travers la médiatisation annuelle des résultats de suivi de la biodiversité sous le titre en forme d’alerte « le printemps silencieux », ou la documentation régulière d’indicateurs de biodiversité placés au cœur de politiques de conservation, etc. Dans cet axe pourront être abordés les différents types d’engagement au sens plus militant et les rapports entre « neutralité axiologique » de la science et militantisme (le sujet est très travaillé dans la littérature de langue anglaise sur social movement and citizen sciences).
Axe 3 - S’ORGANISER : Les SP comme tiers secteur de la connaissance
Nombre de programmes de SP se sont émancipés des institutions que représentent l’académie ou l’administration. C’est tout le thème de la société civile organisée qui est en particulier celle où se déploient des pratiques amateures. Il faut préciser les dynamiques et les tensions que nourrit ce secteur avec d’autres organisations qui le débordent sur son côté économique avec les bureaux d’étude, et sur son côté politique avec des groupes tels les Naturalistes des terres. Entre société civile organisée, bureaux d’études, et militants naturalistes politiques, il y a des jeux de frontière et de perméabilité à étudier. Cet axe concerne également la portée sociétale des résultats issus des SP en action, tels que les indicateurs et leur reprise pour le suivi administratif des politiques.
Ces trois axes supposent de dépasser la question des sciences participatives comme seulement consacrées à la production de données, centralisée et bancarisée par les associations ou les laboratoires. Les initiateurs de l’ouvrage entendent alimenter un plaidoyer pour les structures de SP, et comptent sur l’efficacité du format livre combinant publication papier et consultation gratuite en ligne pour appuyer les dossiers et faire de la sensibilisation.
Modalités de contribution
Les propositions de chapitres développeront leur argumentaire sur deux pages maximum, et sont attendues
avant le 15 septembre 2025.
Elles seront envoyées à : Florian Charvolin. (florian.charvolin@gmail.com)
L’équipe de coordination
- Florian Charvolin
- Baptiste Bedessem
- Mathieu de Florès
- Elise Demeulenaere
- Lorna Heaton
- Florence Millerand
Subjects
- Sociology (Main category)
- Society > Sociology > Sociology of work
- Society > Science studies > Sociology of science
- Mind and language > Education > Educational sciences
- Periods > Modern > Twenty-first century
- Mind and language > Epistemology and methodology > Epistemology
- Zones and regions > Europe > France
- Society > Geography > Nature, landscape and environment
Date(s)
- Monday, September 15, 2025
Attached files
Keywords
- science participative, biodiversité, épistémologie, sociologie, science naturelle, amateurisme
Contact(s)
- florian charvolin
courriel : florian [dot] charvolin [at] gmail [dot] com
Information source
- florian charvolin
courriel : florian [dot] charvolin [at] gmail [dot] com
License
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To cite this announcement
« Les sciences participatives de la biodiversité en action », Call for papers, Calenda, Published on Tuesday, June 24, 2025, https://doi.org/10.58079/146y1