Les catastrophes naturelles sont en forte hausse mondialement, aussi bien en termes de fréquence que d’intensité. La question de l’adaptation aux changements climatiques se pose avec d’autant plus d’urgence que la plupart des infrastructures urbaines sont conçues pour durer plusieurs décennies. Nous espérons que ce colloque facilitera la transformation des connaissances en solutions et réponses aux risques urbains, permettant de réduire les pertes liées aux catastrophes, d’accroitre la résilience des sociétés, et la capacité de créer des modèles de développement capables d’offrir un meilleur avenir aux populations, aux villes et à l’humanité toute entière.

Les 20 et 21 Novembre 2025 à Tunis 

Organisé par l’Université de Carthage (Labo VDEC 20ES01 à l’ENAU), l’Université de Sassari (Unité de Recherche LEAP) et le Centre de Recherche Militaire (CRM)

Argumentaire

Les catastrophes naturelles sont en forte hausse mondialement, aussi bien en termes de fréquence que d’intensité. On y distingue principalement : les avalanches, les feux de forêt, les inondations, les mouvements de terrain, les cyclones, les tempêtes, les séismes et éruptions volcaniques, mais aussi les raz de marées, les sécheresses prolongées, etc. 

Les risques urbains sont en forte croissance du fait de l’étalement urbain vers des zones naturelles particulièrement exposées aux risques ; bas-fonds inondables, zones côtières submersibles, zones sismiques ou volcaniques, etc.

Pour les bassins versants pour lesquels le taux d’imperméabilisation croît de manière importante avec l’urbanisation et qui amplifient les inondations, l’incidence de cette urbanisation est souvent du même ordre de grandeur que celle du changement climatique, et parfois supérieure.

Le climat est naturellement variable et les tendances au réchauffement et au refroidissement font partie des cycles climatiques normaux. Cependant, les changements climatiques que nous connaitrons à l’avenir diffèrent des changements précédents par leurs fréquences et leurs ampleurs, ainsi que par des dérèglements plus extrêmes dans l’espace et dans le temps.

Outre des extrêmes hydro-climatiques plus intenses et plus fréquentes (sécheresses et inondations), l’aridification du climat et la raréfaction des ressources en eau, risquent d’amplifier les disparités régionales et sociales. Il est difficile de préciser la capacité de résilience des milieux et des populations, mais une dégradation des conditions de vie ne peut être éludée du fait que l’homme et le climat réunis influencent fortement le cycle de l’eau et modifient ses bilans quantitatifs et qualitatifs, avec des conséquences sanitaires et nutritionnelles ; particulièrement pour les populations les plus démunies.

Les augmentations attendues dans la fréquence et l’ampleur des phénomènes climatiques extrêmes (tels que les inondations, les sécheresses, les tempêtes, les vents de sable, etc.) vont mettre à rude épreuve les infrastructures et les équipements urbains. Par ailleurs les augmentations attendues pour la remontée du niveau de surcotes de la mer engendreront de sérieux problèmes pour de nombreuses villes et infrastructures côtières (touristiques, industrielles, ports, aéroports, etc.), ainsi que leurs voiries et réseaux divers (chaussée, eau potable, eau pluviale, assainissement, électrification et gaz, etc.).

La question de l’adaptation aux changements climatiques se pose avec d’autant plus d’urgence que la plupart des infrastructures urbaines sont conçues pour durer plusieurs décennies. Les réseaux urbains, par exemple, ont un cycle de vie estimé entre 30 et 50 ans. Cette longévité constitue un frein majeur à l’adaptation, car il est souvent économiquement et logistiquement difficile d’envisager leur remplacement avant la fin de leur durée d’utilisation. Selon une logique qui considère que le coût de l’inaction dépasse celui de la prévention, il devient économiquement pertinent d’intégrer les nouvelles contraintes climatiques dans la planification urbaine, ainsi que dans la conception des ouvrages et équipements. Il peut même s’avérer judicieux d’anticiper certains projets de rénovation ou de remplacement des infrastructures, en prévision des dérèglements climatiques à venir.

Adopté le 18 mars 2015 lors de la troisième Conférence mondiale de l’ONU à Sendai, au Japon, le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030 définit sept objectifs clairs et quatre priorités d’action pour limiter l’émergence de nouveaux risques. Bien qu’il ne soit pas juridiquement contraignant, ce cadre reconnaît le rôle central de l’État tout en soulignant la nécessité d’une gouvernance inclusive impliquant également les autorités locales, le secteur privé et la société civile. Son objectif principal est de réduire significativement les pertes humaines, les atteintes aux moyens de subsistance, à la santé, ainsi qu’aux biens économiques, physiques, sociaux, culturels et environnementaux touchant les individus, les entreprises, les collectivités et les États. 

La science est avant tout au service de l’humanité et de la durabilité du développement. Nous espérons que ce colloque facilitera la transformation des connaissances en solutions et réponses aux risques urbains, permettant de réduire les pertes liées aux catastrophes, d’accroitre la résilience des sociétés, et la capacité de créer des modèles de développement capables d’offrir un avenir meilleur aux populations, aux villes et à l’humanité toute entière.

Notre colloque sera organisé autour des axes suivants :

AXE 1 : Renforcement de la résilience urbaine face aux changements climatiques

1.1. Dynamique de la planification urbaine : valoriser les capacités de résilience sociétale

Dans un contexte marqué par l'intensification des changements climatiques, renforcer la résilience urbaine nécessite une approche proactive et évolutive de la planification urbaine. Cette section examine les moyens d'accroître les capacités de résilience sociétale en intégrant de manière cohérente les dimensions sociales, économiques et environnementales dans le processus de planification. 

1.2. Stratégies d'intelligence urbaine : anticiper et adapter efficacement les villes

L'accélération des bouleversements climatiques met en lumière l'importance des stratégies d'intelligence urbaine pour anticiper les défis émergents. Le développement de systèmes de surveillance, d'alerte et de prévision s'avère indispensable pour mettre en place des stratégies proactives. Cette partie analyse comment les stratégies d'intelligence urbaine peuvent être appliquées de manière flexible et proactive, permettant aux villes de s'adapter rapidement aux changements climatiques et de réduire les risques associés. 

AXE 2 : Vulnérabilités urbaines et conrat de rivière et des côtes

2.1. Vulnérabilité côtière : Modèles, expériences et projets.

 L'adaptation des zones côtières aux risques d'inondations ou de submersion futures représente un défi crucial pour la communauté scientifique, technique et politique. Cette session privilégiera les contributions qui abordent la vulnérabilité côtière à l'aide de modèles, d'expériences et de projets innovants, avec une référence particulière aux territoires urbains. Les approches multidisciplinaires analysant le problème à différentes échelles spatio-temporelles seront privilégiées. L'objectif est de promouvoir des recommandations opérationnelles pour renforcer les stratégies d'adaptation côtière.

2.2. Contrat rivière et des côtes et gouvernance générative.

Les contrats de rivière et de littoral constituent des outils de gouvernance territoriale permettant d'intégrer les acteurs publics, privés et les communautés locales dans la gestion durable des zones humides, fluviatiles et côtières. La valorisation à travers des processus décisionnels innovants favorise une planification responsabilisée multi-acteurs. Une gouvernance générative renforce la capacité de réponse aux changements environnementaux et sociaux, en favorisant des solutions adaptatives et partagées pour la protection des systèmes fluviaux et côtiers. 

AXE 3 : Stratégies de développement durable pour réduire les impacts des changements climatiques 

3.1. Symbiose technologique-écologique et énergétique : intégration innovante dans la réduction des impacts des changements climatiques.

Cette section examine comment les avancées technologiques, les principes écologiques et les solutions énergétiques peuvent collaborer pour atténuer les effets du changement climatique. Elle explore des approches innovantes qui intègrent les technologies modernes, les écosystèmes naturels et les énergies renouvelables telles que l'éolien, le solaire et l'hydrogène vert. L'objectif est de mettre en avant une stratégie globale et adaptative pour gérer les risques climatiques de manière efficace. 

3.2. Ingénierie, études numériques et expérimentations : optimisation de la sécurité face aux catastrophes naturelles.

Cette section se concentre sur les méthodes d'ingénierie, les analyses numériques et les études analytiques, ainsi que sur les expérimentations visant à renforcer la sécurité des infrastructures face aux catastrophes naturelles. En intégrant des approches techniques, scientifiques et expérimentales, elle examine comment la recherche appliquée, y compris la validation de modèles pour les simulations numériques, peut aider à concevoir des environnements bâtis plus sûrs et résilients face aux risques climatiques.

Le colloque se veut un hommage aux victimes des dernières catastrophes en méditerranée :

Séismes majeurs en 2023 :

• Le 6 février, deux tremblements de terre dévastateurs frappent la Turquie et la Syrie, causant plus de 50 000 morts.
• Le 8 septembre, un séisme de magnitude 6,7 à 6,9 touche le Maroc, avec plus de 3 000 morts et 5 500 blessés.

Tempête Daniel en Libye (10 septembre 2023) :

• Cyclone subtropical provoquant des victimes en Grèce, Roumanie, Bulgarie  et en Lybie : effondrement du barrage à Derna causant une crue dévastatrice et une submersion marine. Le bilan officiel fait état de 5 923 morts, mais plus de 20 000 personnes sont mortes ou disparues.

• Inondations à Valence (29 octobre 2024) : 230 morts.
• Records de température en mer Méditerranée et canicules en 2023 et 2024.

Le colloque sera clôturé par une table ronde

Pour une recherche scientifique collaborative sur les risques de catastrophes, en vue d’une meilleure résilience des sociétés et des villes méditerranéennes. 

Le colloque donnera lieu à une publication des actes scientifiques sous forme d’un ouvrage collectif, avec une sélection des meilleurs articles pour une parution dans une revue de la collection Springer. 

Champs d’études : Aménagement, urbanisme, architecture, développement durable, design urbain, sociologie urbaine, géographie urbaine, climatologie, génie civil, ingénierie.

Pour plus d’informations veuillez contacter les coordinateur(rice)s du colloque

Coordinateurs du colloque

• Imen Oueslati UCAR –VDEC : imen.oueslati@enau.ucar.tn
• Imene Zaâfrane Zhioua UCAR-VDEC : imenezhioua@hotmail.fr
• Nesrine Chemli UNISS- LEEP : nchemli@uniss.it
• Mohamed Mihoubi CRM : mohamed.mihoubi@hotmail.fr

Comité scientifique

• Yadh Zahar (UCAR, ENAU, VDEC)
• Hind Karoui (UCAR, ENAU, VDEC)
• Ahmed Siala (CRM, Ministère de la Défense Nationale)
• Silvia Serreli (UNISS, LEAP)
• Gianfranco Sanna (UNISS, LEAP)
• Hichem Rejeb (ISA, IRESA, VDEC)
• Hassen Kassar (U.Tunis, VDEC)
• Anis Ayedi (CRM, Ministère de la Défense Nationale)
• Andrea Sulis (UNISS, LEAP)
• Imen Regaya (UCAR, ENAU, VDEC)
• Tijeni Dalleji (CRM, Ministère de la Défense Nationale)
• Sabra Habli (U.Carthage, LR18ES21)
• Mohamed Mihoubi (CRM, Ministère de la Défense Nationale)
• Azer Maazoun (CRM, Ministère de la Défense Nationale)
• Oussama Atoui (CRM, Ministère de la Défense Nationale)
• Chiheb Saada (CRM, Ministère de la Défense Nationale)
• Moez Bouraoui (UCAR, ISTEUB, VDEC)
• Rofia Abada (Centre universitaire Abdelhafid Boussouf, Mila VDEC)
• Imen Oueslati (UCAR, ENAU, VDEC)
• Olfa Ben Medien (UCAR, ISTEUB, VDEC)
• Giovanni Maria Biddau (UNISS, LEAP)

Comité d’organisation

• Imene Zaâfrane Zhioua (UCAR, ENAU, VDEC)
• Ahmed Siala (CRM, Ministère de la Défense Nationale)
• Silvia Serreli (UNISS, LEEP)
• Yadh Zahar (UCAR, ENAU, VDEC)
• Nesrine Chemli (UNISS, LEEP)
• Imene Zaâfrane Zhioua (UCAR, ENAU, VDEC)
• Anis Ayedi (CRM, Ministère de la Défense Nationale)
• Imen Oueslati (UCAR, ENAU, VDEC)
• Qods Chaoui (CRM, Ministère de la Défense Nationale)
• Issam Alimi (CRM, Ministère de la Défense Nationale)
• Mohamed Mihoubi (CRM, Ministère de la Défense Nationale)
• Chirine Chabbeh (VDEC, ENAU, UCAR)
• Nadia Djerbi (VDEC, ENAU, UCAR)
• Rihab Mgarech (VDEC, ENAU, UCAR)
• Rania Essai  ((VDEC, ENAU, UCAR)

Les organisateurs du colloque

Colloque organisé par le Laboratoire de recherche : Villes Durables et Environnement Construit (VDEC LR20ES01) -Université de Carthage, de l'Unité de Recherche LEAP-Université de Sassari et le Centre de Recherche Militaire (CRM)-Ministère de la Défense Nationale.

Modalités de soumission

Les propositions de communications ou de posters scientifiques devront être adressées

avant le 07 juillet 2025,

à l’adresse suivante : colloque.villesmed2025@gmail.com 

Elles devront comporter le nom et le prénom de.s auteur.e.s, l’affiliation, l’adresse mail, l’intitulé de la communication ou le titre du poster scientifique, l’axe thématique, un résumé de 5.000 caractères maximum, une bibliographie et seront accompagnés d’une page de renseignements pratiques comprenant : nom, affiliation, téléphone, adresse postale et électronique.

Les dates à retenir :

• Date limite d’envoi des résumés : 07 Juillet 2025

• Date limite d’envoi des présentations / posters : 15 Octobre 2025
• Date limite d’envoi des textes : 23 Octobre 2025

Les partenaires du colloque

Université de Carthage, Université Sassari, Université Naples, Ministère de la Défense et Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.