Published on Tuesday, September 23, 2025
Abstract
L’objectif principal de cet ouvrage est double : premièrement de dresser un état des lieux assez exhaustif de la transition écologique (TE) et de la nouvelle économie du climat (NEC) dans les organisations de toute nature en contexte africain ; deuxièmement de proposer, sur la base du panorama établi, des perspectives d’amélioration adaptées à chaque type d’entreprise et à chaque micro-contexte, afin de permettre que l’organisation en contexte africain participe, à sa manière, au combat contre le réchauffement climatique.
Announcement
Argumentaire
La transition écologique (TE) est considérée aujourd’hui comme une problématique majeure pour nos sociétés humaines, car elle détermine leur avenir et celui de la planète. Elle renvoie à un ensemble de transformations à engager par tous les acteurs de la vie en société, en vue de réduire l’empreinte écologique et de promouvoir des modèles économiques favorisant une croissance durable, équitable et inclusive. Cela implique simultanément un changement profond des paradigmes économiques, culturels et sociaux, des réformes techniques, une gouvernance inclusive, une coopération internationale renforcée…
La Nouvelle Economie du Climat (NEC) s’inscrit dans le cadre de la transition écologique. Elle vise spécifiquement la transformation des systèmes économiques, énergétiques et sociaux pour répondre aux défis du changement climatique et de la dégradation de l’environnement inhérente.
Sur le plan scientifique, de nombreux travaux issus de différents courants de pensée ont abordé cette thématique. En économie par exemple, depuis les travaux précurseurs de l’économie écologique (Georgescu-Roegen, 1971)[1], plusieurs prises de position ont été enregistrées. On pourrait citer entre autres : les travaux de Stiglitz (2002)[2] qui se prononce contre des approches de transition rapide ("shock therapy") et plaide plutôt pour des transitions progressives ; les nombreuses critiques des politiques de développement fondées sur le libre- échange (Reinert, 2007)[3] ; les travaux de Parrique (2022)[4] qui explorent les limites de la croissance économique et propose une réduction planifiée de la production et de la consommation pour préserver l’environnement et promouvoir la justice sociale…
Cependant, force est de constater que dans le domaine des sciences des organisations, très peu de contributions sur cette thématique ont été enregistrées. Portant, les organisations, dans leurs variétés de formes, sont des actrices incontournables de la vie en société. Ce constat est flagrant lorsqu’on se focalise sur le contexte organisationnel africain. En effet, il est difficile aujourd’hui de se faire une idée réelle de la prise en compte des changements climatiques sur la vie des organisations en contexte africain. Dans certains pays, on ignore complètement la réalité du déploiement des entreprises dans la TE ou la NEC. Même dans l’hypothèse où une telle dynamique existe, on est incapable de la caractériser, afin d’en faire une évaluation efficace. Les rares études qui existent se limitent à des aspects génériques, et certaines abordent partiellement la durabilité (Kamdem et Apista, 2024)[5]. D’autres se limitent aux recommandations des différentes conférences internationales, lesquelles sont parfois très éloignées du vécu des entreprises, des PME et des TPE, qui constituent pourtant la majeure partie du tissu économique dans tous les pays du continent. Les sociétés africaines ont besoin de modèles de développement sobres, résilients et inclusifs, construits avec et pour les acteurs locaux. Les petites entreprises, souvent informelles ou communautaires, sont parfois déjà porteuses de solutions concrètes — mais elles restent inconnues, et souvent sous-valorisées dans les débats et les politiques climatiques nationaux et internationaux. Les recherches sur la RSE, la durabilité forte, la TE ou la NEC restent trop souvent dominées par des cadres théoriques venus du Nord, peu adaptés aux réalités africaines, limitant ainsi leur appropriation par les acteurs locaux.
Les problématiques de TE et NEC se posent néanmoins dans le contexte africain avec une complexité particulière, notamment parce que les pays africains font face simultanément à deux contraintes fortes : la satisfaction des besoins vitaux et la préservation de l’environnement. En plus de cette double exigence, les environnements économique, social et écologique y sont spécifiques. Les institutions y sont faibles. Ce continent enregistre un grand nombre de pays ayant le plus fort indice de corruption. Dans le même temps, ce continent affiche des perspectives de croissance économique prometteuses, avec une population jeune à plus de 70 %. Sur le plan social, au regard des comportements quotidiens des populations dans plusieurs villes et villages du continent, il peut être admis que ces dernières manquent simplement de culture écologique ou d’éducation à la préservation de l’environnement.
Objectif et cadrage de l’ouvrage
L’objectif principal de cet ouvrage est double : premièrement de dresser un état des lieux assez exhaustif de la TE et de la NEC dans les organisations de toute nature en contexte africain ; deuxièmement de proposer, sur la base du panorama établi, des perspectives d’amélioration adaptées à chaque type d’entreprise et à chaque micro-contexte, afin de permettre que l’organisation en contexte africain participe, à sa manière, au combat contre le réchauffement climatique. Sans être exhaustif, l’ouvrage ambitionne de répondre au questionnement suivant :
- Quelles sont les caractéristiques des entreprises qui s’engagent dans la TE ou la NEC ?
- Comment se pose la problématique de la transition écologique dans chaque type d’organisation en contexte africain ? Quelles en sont les spécificités ?
- Quels sont les principaux freins à la TE dans ces organisations ?
- Quels types de réponse apportent-elles ? Quelles solutions efficaces peuvent être envisagées pour une TE efficace dans ces organisations ?
- Quelle est la place de la TE et de la NEC dans les programmes de formation des managers en Afrique ?
Les contributions attendues peuvent être développées sur différents axes :
- Décarbonation de l’économie : réduction drastique des émissions de CO₂ ;
- Innovation verte : développement de technologies propres ;
- Tarification du carbone : via taxes carbone ou marchés d’échange de quotas ;
- Réallocation des financements : désinvestissement dans les énergies fossiles, financement de projets durables ;
- La transition énergétique (renouvelables, efficacité, sobriété) ;
- La transition agricole et alimentaire (agroécologie, circuits courts) ;
- L’économie circulaire (réduction, réutilisation, recyclage) ; les actions des organisations paysannes, des coopératives et autres acteurs de la société civile en faveur de la TE et de la NEC ;
- La préservation de la biodiversité et des écosystèmes ;
- La réorientation des banques et des microfinances vers une finance verte ;
- Les territoires en transition : villes ou régions qui s’engagent à réduire leur empreinte écologique localement, les actions des Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) en faveur de la TE et de la NEC ;
- Les organisations alternatives et modèles anticoloniaux en contextes africains
- Les imaginaires anticapitalistes dans les territoires africains et transformations des ordres sociaux dominants…
Toutes les contributions devront absolument s’inscrire dans une approche descriptive, ce qui sous-entend qu’une exploration devra être menée dans un secteur spécifique (Entreprises publiques, CTD, ONG, Coopératives ; EMF, Banque, PME du secteur agricole, PMI, Universités, Organisations du secteur éducatif, Entreprises du secteur de la santé, TPE, secteur informel, Organisations religieuses ; Chefferies traditionnelles ; Petit commerce…). Elles devront privilégier les réalités qui émergent du terrain et mettre en exergue les spécificités des entreprises explorées, notamment les actions (inactions) entreprises et les processus (immobilité) mis en place dans le sens de la TE ou de la NEC.
Les articles complets doivent être soumis aux deux adresses suivantes : bfoudaj@yahoo.fr ; esse_eric@yahoo.fr,
avant la 31 mars 2026
Calendrier prévisionnel
- Date limite de soumission des contributions : 31 mars 2026
- Notifications des premières évaluations aux contributeurs : 30 juin 2026
- Soumissions des contributions révisées : 30 septembre 2026
- Retour de la seconde évaluation : 30 octobre 2027
- Soumissions des versions finales des contributions : 30 novembre 2026
- Parution de l’ouvrage : 30 décembre 2026
Coordination de l’ouvrage
- Jean Biwolé Fouda
Comité scientifique
- Jean Biwolé Fouda, Ecole doctorale, Université d’Ebolowa
- Héloïse Amandine Berkowitz, LEST - Laboratoire d’Economie et de Sociologie du Travail - AMU - Aix Marseille Université
- Virginie Xhauflair, Centre d’Economie Sociale, HEC Liège
- Innocent Fassé Mbouya, LASED, ENSET, Université de Douala
Notes
[1] Georgescu-Roegen, N., (1971). The Entropy Law and the Economic Process, Cambridge, MA : Harvard University Press.
[2] Stglitz J. (2002), « Globalization and Its Discontents »,
[3] Reinert E., (2007), How Rich Countries Got Rich... and Why Poor Countries Stay Poor,
[4] Parrique T., (2022), Ralentir ou périr : l’économie de la décroissance
[5] Kamdem E. et Apista S. M., (2024), L’Afrique en transformation. Enjeux et défis du management durable en contexte de crise. BSI, EMS Editions.
Subjects
- Africa (Main category)
- Society > Economics > Political economics
- Society > Political studies > Political science
- Society > Economics > Economic development
- Society > Economics > Management
- Periods > Modern
Date(s)
- Tuesday, March 31, 2026
Keywords
- transition écologique, nouvelle économie du climat, organisations, contexte africain
Contact(s)
- Jean Biwolé Fouda
courriel : bfoudaj [at] yahoo [dot] fr - Eric Esse
courriel : esse_eric [at] yahoo [dot] fr
Information source
- henri Tedongmo Teko
courriel : henriteko [at] yahoo [dot] fr
License
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To cite this announcement
« Transition écologique et nouvelle économie du climat dans les organisations en contexte africain : état des lieux et perspectives », Call for papers, Calenda, Published on Tuesday, September 23, 2025, https://doi.org/10.58079/14q60

