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Autour des caractères de l’histoire du Vivarais

Dans les pas d’Auguste Le Sourd

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Published on Thursday, October 02, 2025

Abstract

Particulièrement inspirées par l’héritage de ses travaux, les revues Mémoire d’Ardèche et Temps Présent et Revue du Vivarais s’associent au Département de l’Ardèche et à plusieurs associations ardéchoises pour proposer, en hommage à celui qui compte parmi leurs remarquables prédécesseurs, une rencontre réunissant les acteurs actuels en prise directe avec l’histoire du département. L’objectif de ces journées est ainsi de mêler relectures de travaux classiques et présentations de recherches récentes afin de mettre en valeur les perspectives actuelles de la connaissance sur le Vivarais.

Announcement

Argumentaire

A-t-on fait le tour de l’histoire du Vivarais ? Objet de nombreuses publications, cette circonscription d’Ancien Régime, qui laisse sa place à l’Ardèche en 1790 et qui est définie généralement par sa ressemblance quasi-exacte avec le département actuel, n’a pourtant pas de date de naissance clairement établie. Remontant souvent jusqu’à l’époque romaine voire protohistorique, les synthèses historiques locales considèrent tour à tour le Vivarais comme un cadre aux frontières immuables ou comme une généalogie institutionnelle (Reignier, 2025). Parmi les principales institutions présentes à la veille de la Révolution, les États de Vivarais forment une subdivision fiscale particulière placée depuis la fin du Moyen Âge sous la tutelle des États de Languedoc. C’est pourquoi l’historiographie ardéchoise accorde une place centrale à l’étude de sa mise en place comme un des évènements déterminants pour la formation du territoire vivarois.

Publié en 1926 à Paris, l’Essai sur les États de Vivarais depuis leurs origines apparaît dans ce cadre comme une référence pour les chercheurs travaillant sur l’Ardèche aux époques médiévale et moderne. Prolongeant des recherches menées dans le cadre d’une thèse soutenue à l’École nationale des chartes en 1899, l’ouvrage forme le point culminant d’une bibliographie remarquable par son abondance, la qualité de son érudition et ses apports à l’histoire locale (Roche, 1934). Alors que de nouvelles recherches consacrées aux États particuliers de Vivarais ont permis d’actualiser les connaissances sur cette institution (Suchon, 2022), le centenaire de la parution de cette synthèse longtemps indépassée fournit l’occasion de nous questionner sur les enjeux actuels de la recherche dans les sciences historiques à travers l’influence encore présente des ouvrages jugés comme fondateurs par nos prédécesseurs.

Relire aujourd’hui les écrits d’Auguste Le Sourd permet en effet d’interroger le contexte de formation et de transmission de certaines idées marquantes sur les caractères de l’histoire du Vivarais et la connaissance du patrimoine local. Né à Vals-les-Bains en 1875 et résidant longuement à Baix jusqu’à sa mort en 1934, cet auteur est également à l’origine de la découverte et de la mise à disposition de sources précieuses, parmi lesquelles de nombreuses archives notariales, le fonds ancien de la commune de Baix qu’il fait entrer aux Archives départementales (série 17 E-Dépôt), ou encore un manuscrit de la BnF contenant une version des écrits du chanoine de Banne et dont il publie une édition (Le Sourd, 1917). Il est enfin un contributeur influent de la Revue du Vivarais fondée une génération plus tôt en 1893 et son engagement passionné pour l’Ardèche est toujours une source d’inspiration pour les chercheurs et amateurs d’histoire locale.

Particulièrement inspirées par l’héritage de ses travaux, les revues Mémoire d’Ardèche et Temps Présent et Revue du Vivarais s’associent au Département de l’Ardèche et à plusieurs associations ardéchoises pour proposer, en hommage à celui qui compte parmi leurs remarquables prédécesseurs, une rencontre réunissant les acteurs actuels en prise directe avec l’histoire du département. L’objectif de ces journées est ainsi de mêler relectures de travaux classiques et présentations de recherches récentes afin de mettre en valeur les perspectives actuelles de la connaissance sur le Vivarais.

I – Le Vivarais et les territoires de l’historien

Se plaçant entre autres à la suite des travaux d’Albin Mazon et de l’Histoire du Vivarais initiée par Jacques Rouchier puis reprise au début du XXe siècle par Jean Régné, Auguste Le Sourd participe à la transformation du cadre d’étude employé par les historiens. Centrée sur une institution en particulier à travers le dépouillement du fonds conservé au sein de la série C des Archives départementales, sa synthèse permet en effet d’aborder le cadre départemental, cher à ses prédécesseurs, comme résultat et non comme préalable à la réalité historique étudiée. Cette approche institutionnelle de l’histoire locale est ensuite reprise pour d’autres recherches, notamment autour du pouvoir temporel des évêques de Viviers (Babey, 1956).

Plus récemment, plusieurs travaux sont venus bousculer les approches traditionnelles de l’histoire du territoire par la mise en valeur d’évolutions majeures, notamment au cours du premier millénaire de notre ère (Lauxerois, 1983 ; Darnaud, 2023). Ces études ouvrent ainsi plusieurs perspectives de recherches pour renouveler la compréhension des transformations à l’œuvre entre la fin du Moyen Âge et l’époque moderne, notamment autour de la formation des États de Vivarais, et permettent d’envisager un bouleversement historiographique d’ampleur menant vers une définition renouvelée du territoire vivarois à ses différentes époques.

II – Un département sans école ?

Dépourvue de formation universitaire à l’histoire dans son territoire, l’Ardèche est l’objet de recherches menées tour à tour par des étudiants et professeurs établis à Lyon, Grenoble, Aix-en-Provence, Montpellier et même au-delà. Freinant la constitution d’une véritable école dédiée aux études vivaroises, cette situation n’a pas empêché plusieurs chercheurs de faire carrière à partir d’une thèse portant sur le département. La situation d’Auguste Le Sourd, un des premiers à consacrer ses études académiques au Vivarais mais resté ensuite sans véritable assise institutionnelle, est cependant emblématique d’une pratique de la recherche devant constamment osciller entre la présence sur le terrain et la fréquentation de grandes villes universitaires nécessaire pour garantir sa légitimité.

La mise en place d’un certain nombre d’institutions patrimoniales vient contrebalancer cette situation et permet une riche production alliant recherche savante et médiation culturelle. Par son ancienneté et par ses missions de collecte et de mise à disposition des sources, les Archives Départementales forment ainsi un véritable lieu de rencontre pour les passionnés de l’histoire du département. Se caractérisant aussi par un tissu associatif particulièrement vivace, l’Ardèche pallie son enclavement universitaire par un grand nombre de rencontres et de publications locales dédiées aux sciences historiques. Ces sociétés savantes doivent beaucoup à des personnalités comme Auguste Le Sourd, notamment actif dans la Revue du Vivarais pour laquelle il est engagé financièrement dans son rachat en 1911 afin de la sauver de la faillite de son éditeur originel (Lesort, 1933).

III – Explorer et transmettre le patrimoine

Dédiant son ouvrage maître à la mémoire d’Albin Mazon et à l’origine d’un long hommage publié dans la Revue du Vivarais (Le Sourd, 1908), Auguste Le Sourd s’inspire de l’auteur des Voyages pour réaliser des excursions archéologiques à la découverte du patrimoine local, accompagné des lecteurs de la revue. De la même manière, le fort maillage d’institutions et d’associations culturelles réparties à travers tout le département favorise aujourd’hui largement l’accessibilité des résultats de la recherche, particulièrement pour ce qui touche aux vestiges et aux monuments historiques.

Ces matériaux d’étude, souvent complétés à l’aide d’informations issues d’archives, sont également à l’origine d’un large renouvellement de la recherche en archéologie particulièrement active sur le territoire ardéchois. La mise en valeur du patrimoine monumental, accompagnée tant par les politiques publiques que par les acteurs associatifs, facilite ainsi les échanges entre professionnels et grand public, notamment par la création de nouveaux modes de transmission afin d’encourager la large diffusion des connaissances sur le Vivarais.

Modalités de soumission

Les approches globales permettant d’éclairer l’histoire du Vivarais dans son ensemble, que ce soit dans son évolution institutionnelle et territoriale ou dans les enjeux liés à la transmission à travers les générations de cette histoire, seront privilégiées. Toutefois, les études de cas localisées et les comparaisons avec d’autres espaces permettant d’éclairer les problématiques étudiées sont également les bienvenues.

Les propositions de communication, de 500 mots maximum (titre et résumé), accompagnées d’une courte présentation (statut, situation institutionnelle, domaine de recherche) sont à envoyer obligatoirement au format PDF aux deux adresses suivantes : Virgile Reignier (virgilereignier@gmail.com) et Emilie Comes-Trinidad (ecomestrinidad@ardeche.fr),

avant le 5 avril 2026.

Les articles devront ensuite être envoyés avant le 7 décembre 2026 pour une publication des actes au sein des deux revues organisatrices.

Comité d’organisation

  • Clément Bonnefoi
  • Emilie Comes-Trinidad
  • Virgile Reignier

Comité scientifique

  • Brigitte Bacconnier
  • Clément Bonnefoi
  • Franck Brechon
  • Emilie Comes-Trinidad
  • Dominique Dupraz
  • Yves Esquieu
  • Pierre Ladet
  • Pierre-Yves Laffont
  • Daniel Le Blévec
  • Virgile Reignier
  • Sarah Rouvière

Associations organisatrices

  • Mémoire d’Ardèche et Temps Présent
  • Association Auguste Le Sourd pour la maintenance de la Revue du Vivarais
  • Académie des Sciences, Lettres et Arts de l’Ardèche
  • Société de Sauvegarde des Monuments anciens de l’Ardèche
  • Fédération Ardéchoise de Recherche Préhistorique et Archéologique
  • Association des Amis du Patrimoine et de l’Histoire de Baix

Bibliographie indicative

Auguste LE SOURD, « M. Mazon et son œuvre », Revue historique, archéologique, littéraire et pittoresque du Vivarais, XVI, 1908, p. 338-355 et 377-395.

Auguste LE SOURD, Mémoires de Jacques de Banne, chanoine de Viviers, publiés d’après le manuscrit de la Bibliothèque nationale, Aubenas, Habauzit, 1917.

Auguste LE SOURD, Essai sur les États de Vivarais depuis leurs origines, Paris, Société générale d’imprimerie et d’édition, 1926.

André LESORT, « Auguste Le Sourd », Bibliothèque de l’École des chartes, 94, 1933, p. 415-418.

Auguste ROCHE, « Bibliographie des ouvrages de M. Auguste Le Sourd », Revue du Vivarais, XLI, 1934, p. 7-22.

Pierre BABEY, Le pouvoir temporel de l’évêque de Viviers au Moyen Age, 815-1452, Paris, Sirey, 1956.

Roger LAUXEROIS, Le Bas Vivarais à l’époque romaine, Paris, de Boccard, 1983.

Gérard CHOLVY (dir.), Histoire du Vivarais, Toulouse, Privat, 1988.

Franck BRECHON, Réseau routier et organisation de l’espace en Vivarais et sur ses marges au Moyen Âge, thèse de doctorat, dir. par Marie-Thérèse LORCIN, Lyon, Université Lumière Lyon 2, 2000.

Pierre-Yves LAFFONT, Châteaux du Vivarais. Pouvoirs et peuplement en France méridionale, du Haut Moyen Âge au XIIIe siècle, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2009.

Emilie COMES-TRINIDAD, Étude des dynamiques de peuplement en contexte de moyenne montagne à la fin du Moyen Age et au début de l’époque moderne (XIIIe-XVIIe siècles) : Le cas du bassin versant de l’Eyrieux (Ardèche), thèse de doctorat, dir. par Philippe JANSEN et Anne BAUD, Nice, Université Côte d’Azur, 2021.

Maël SUCHON, Les États particuliers de Vivarais - XVIe-XVIIIe siècle, thèse de doctorat dir. par Nicolas LEROY, Montpellier, Université de Montpellier, 2022.

Sarah ROUVIÈRE, La contribution des femmes à la résistance protestante du Désert vivarois : 1685-1757, thèse de doctorat dir. par Yves KRUMENACKER, Lyon, Université Jean Moulin Lyon 3, 2022.

Olivier DARNAUD, De Vienne à la Méditerranée : une histoire territoriale du sillon rhodanien (Ier-XIIe siècle), thèse de doctorat dir. par Florian MAZEL et Michel TARPIN, Rennes, Université Rennes 2, 2023.

Virgile REIGNIER, « Définir le territoire du Vivarais : un enjeu historiographique », Revue du Vivarais, CXXIX, 2025, p. 65-90.

Subjects

Event attendance modalities

Full on-site event


Date(s)

  • Sunday, April 05, 2026

Keywords

  • Vivarais, Ardèche, territoire, historiographie, diocèse

Contact(s)

  • Virgile Reignier
    courriel : virgilereignier [at] gmail [dot] com
  • Emilie Comes-Trinidad
    courriel : ecomestrinidad [at] ardeche [dot] fr

Information source

  • Virgile Reignier
    courriel : virgilereignier [at] gmail [dot] com

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Autour des caractères de l’histoire du Vivarais », Call for papers, Calenda, Published on Thursday, October 02, 2025, https://doi.org/10.58079/14udk

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