La ligne éditoriale du Sociographe repose sur une « épistémologie du témoignage », visant à restituer la parole des acteurs du travail social. Le témoignage, à la fois acte de vérité et expression subjective, interroge les normes et représentations autour du vrai, du faux, du juste et de l’injuste. L’enjeu est de comprendre les conditions de production, de réception et les effets de ces récits : contre-pouvoirs (lanceurs d’alerte), soupçons (fake news), ou rejet.

Argument

La ligne éditoriale du Sociographe s’inscrit dans une épistémologie du témoignage, avec la volonté de restituer au plus près la parole des acteurs du travail social. Dans ce cadre, nous souhaitons interroger la manière dont les témoignages sont produits, reçus, et leurs effets.

Le mot témoignage vient du latin testis, « témoin », littéralement « celui qui se tient en tiers », dérivé de tertius (troisième) et stare (se tenir debout, être présent). Le témoignage désigne l’acte par lequel une personne certifie ce qu’elle a vu ou entendu. Pourtant, ce geste peut aussi être perçue comme une mise en tension : « balancer » une vérité, parfois dérangeante.

Témoigner, c’est attester de faits, mais cette déclaration reste traversée par la subjectivité de celui qui témoigne. Cette singularité nous invite à interroger les normes, les croyances et les représentations qui fondent nos conceptions du vrai, du faux, du juste, de l’injuste, du bien ou du mal.

Quelles sont les conditions qui permettent au témoignage d’émerger, d’être exprimé et transmis ? Aujourd’hui, alors que l’information circule massivement, la parole du témoin peut devenir un contre-pouvoir (comme chez les lanceurs d’alerte), mais aussi susciter du rejet, du bashing, ou des soupçons de fake news.

Les travailleurs sociaux sont au quotidien les témoins privilégiés des « voix ordinaires » de personnes en situation de marginalité sociale. Ils deviennent parfois les porteurs de leur parole. Mais comment retranscrire fidèlement ces réalités ? Comment permettre à ceux dont la parole est minorée de s’exprimer ?

Au-delà du rôle de porte-parole, le témoignage engage une responsabilité éthique, à la fois personnelle et professionnelle. Quelles en sont les formes et les limites ? Dans quels espaces s’exerce-t-il, et dans quels buts : institutionnels, politiques ou de terrain ?

Ce questionnement touche également à la production des écrits professionnels. Sous quelles formes sont construits les récits de situation ? Comment intégrer la subjectivité des perceptions, des souvenirs ou des annotations ? Existe-t-il des techniques spécifiques pour produire ces récits de témoignage ?

Nous invitons professionnels, formateurs, chercheurs et acteurs du secteur à soumettre des articles, études de situations ou retours d’expériences dans lesquels le sujet du travail social est :

• Témoin du quotidien : des vies des personnes accompagnées, de leurs difficultés, de leurs intimités.
• Témoin dans l’institution : des tensions ou coopérations internes, des luttes de pouvoir, des dysfonctionnements.
• Témoin formateur : en transmettant aux étudiant·e·s les savoirs issus de l’expérience de terrain.
• Témoins des contradictions du travail social et de ses injonctions paradoxales. En effet, le témoignage est aux prises avec l’éthique, les valeurs individuelles et institutionnelles et le droit. On pense ici par exemple assez aisément à la discrétion professionnelle et le secret professionnel face aux injonctions de transmettre, de dire, de communiquer soit de témoigner aux différentes instances et autorités.

Modalités de soumission

Manuscrit sous fichier Word entre 5000 et 30 000 signes maximum. Les autres recommandations sont sur le site du Sociographe.

Tout manuscrit est signé par un ou des auteurs physiques (pas de personnes morales). En cas de co-auteurs, nécessité d’avoir un seul contact pour la rédaction (ils seront présentés dans la publication par ordre alphabétique sauf contre-indication).

Les manuscrits et autres documents remis le sont à titre gracieux ; la publication est soumise à un contrat d’édition. Tout fichier proposé suppose l’autorisation par l’auteur d’une mise en ligne possible sur Internet.

Dépôt des manuscrits par mail : gnoel.pasquet@faire-ess.fr, en mentionnant vos coordonnées (téléphonique et postale),

avant le 1^er mars 2026

Coordinateur

• David Puaud (puaud.david@irts-pc.eu), Cadre pédagogique IRTS Poitou-Charentes

Comité de lecture

• Irène Albert (Dr en sociologie)
• Sylvain Beck (Docteur, Cémea Ile-de-France)
• Jean-Christophe Bonvel (Ce.F de Bergerac)
• Patrice Braconnier (Dr en économie, aD-architecture du développement)
• Marie-Paule Calcine (IRTS La Réunion)
• Didier Cattin (Maître d’enseignement)
• Pascaline Delhaye (Dr en psychologie, Irts Haut de France)
• Romain Descloux (Hets Lausanne, Suisse)
• Christelle Dupisre (Conseillière pédagogique, La Sauvegarde du Nord)
• Christine Dutrieux (Dr en sociologie)
• Pierre Etienne (Enseignant-chercheur, Helmo, Belgique)
• Aline Félix (Hets Lausanne, Suisse)
• Sébastien Fournier (Cadre pédagogique, Enseis)
• Hassan Hajjaj (Dr en sciences de l’éducation, Irts Provence, Alpes, Côte d’Azur et Corse),
• Claire Heijboer (Dr en sciences de l’éducation, Irts Paris, Ile-de-France)
• Monique Jeannet (Documentaliste)
• Sébastien Joffres (Dr en sociologie, Faire-Ess, Montpellier)
• Pauline Jourdan (Irts Nouvelle-Aquitaine)
• Elsa Lagier (Dr en sociologie, Buc-Ressources)
• Léo Lebrun (Master SHS, Irts Provence, Alpes, Côte d’Azur et Corse)
• Patricia Legouge (Dr en sociologie, Praxis, Mulhouse)
• Clara Lemonier (Dr anthropologie, Ades Formation Marmande)
• Catherine Lenzi (Dr en sociologie, HETS Genève)
• Ludivine Mariot (Sociologue, Irts, Grand-Est)
• Sandrine Marquise (Ingénieur social, Institut Social de Lille)
• Pascal Midrez (Enseignant-chercheur, Helmo, Belgique)
• Alexis Mombelet (Dr en sociologie, Irts Ile-de-France, Montrouge, Neuilly-sur-Marne)
• Laurent Pailhac (EPSS Cergy Pontoise)
• Anne Petiau (Hdr, Dr en sociologie, HDR, Buc-Ressources)
• Michaël Pouteyo (Dr en philosophie, Enseis Rhône-Alpes, Firminy)
• David Puaud (Hdr, Dr en anthropologie, Irts Poitou-Charentes)
• Philippe Renoncay (Psychologue, Irts Paris, Ile-de-France)
• Pierre Rosset (Dr en sciences de l’éducation, Apradis Amiens, Beauvais, Laon)
• David Saint-Marc (Dr en sociologie, Irts Nouvelle-Aquitaine)
• Ludivine Spanneut (DEIS)
• Slimane Touhami (Hdr, Dr en anthropologie, Érasme, Toulouse)
• Ahmed Nordine Touil (Dr en sciences de l’éducation)
• Nadia Veyrié (Dr en sociologie, Irts Normandie Caen)