Comment certains artistes, autrefois célébrés, sombrent-ils dans l’oubli quand d’autres traversent les siècles ? Comment se construit — ou se déconstruit — la mémoire artistique ? Ce colloque interroge les mécanismes complexes de la postérité, entre réception critique, stratégies mémorielles, institutions, expositions et redécouvertes. Deux journées d’échanges réunissant historiens de l’art, conservateurs, restaurateurs et chercheurs internationaux autour d’artistes oubliés, célébrés ou réévalués — de Simon Vouet à Jacques-Louis David, de Mary Beale à Liotard.

Présentation

Rassemblant des chercheurs et professionnels du patrimoine, ce colloque interroge les raisons qui entraînent l'oubli ou la mauvaise compréhension de certains artistes mais expose aussi les moyens mis en place pour contrer cela. 

Programme

Vendredi 7 novembre 2025

8h30 Accueil des participants

8h50 Mot de bienvenue

• 9h Entretien avec Pierre Rosenberg, président honoraire du musée du Louvre et Christine Gouzi, professeur en histoire de l’art moderne (Sorbonne Université)

9h45 Discussion

Panel 1 : Figures en marge : artistes oubliés ou effacés

Modération : Frédérique Lanoë, conservatrice chargée des collections d’arts graphiques (musée du Grand Siècle)

• 10h05 Ester Giacchetti, doctorante (Université de Venise et ENS Paris) Reconstruire une mémoire sociale : marginalisation historiographique et visibilité matérielle de l’œuvre de Nicolas Vleughels (1668-1737)
• 10h25 Paoline Salah-Kormann, master 2 (Université Paul-Valéry, Montpellier) La construction critique de Sébastien Bourdon : le rôle de Charles Ponsonailhe
• 10h45 Sophie Cagnat Recordier, doctorante (Sorbonne Université) La mémoire contrariée d’un sculpteur néoclassique : le cas de Joseph Chinard (1756-1813)

11h05 Discussion

11h15 Pause

Panel 2 : Renaître de l’oubli : exposer et écrire

Modération : Élisa Bérard, doctorante (Sorbonne Université)

• 11h25 Pascal Griener, professeur émérite d’histoire de l’art et de muséologie (Université de Neuchâtel), enseignant à l’École du Louvre La Maison d’artiste. Naissance d’une machine mémorielle (XVI^e- XVII^e siècles)
• 11h45 Rubén Casiano, master 2 (Université Carlos III Madrid / Université Paris-Nanterre) Réceptions du siècle d’Or espagnol en France dans le premier XIX^e siècle : Frédéric Quilliet, Louis Viardot et Théophile Gautier
• 12h05 Mathilde Roch, master 2 (École du Louvre) L’Exposition des « Cent Pastels du XVIII^e siècle » (1908)

12h25 Discussion

12-35 - 14h15 Déjeuner

Panel 3 : Stratégies de mémoire et commémorations
Modération : Enzo Menuge, doctorant (Sorbonne Université)

• 14h20 Agathe Arrighi, doctorante (Sorbonne Université) La copie comme miroir de la postérité : fortune critique des artistes des XVII^e et  XVIII^e siècles dans les institutions du  XIX^e siècle
• 14h40 Émilie Roffidal, chargée de recherche (CNRS-Toulouse) « Nul bien sans peine » ou la méta-œuvre de Louis Botinelly en hommage à Pierre Puget (1952)

15h Discussion

15h10 Pause

Panel 4 : Une fortune empêchée. Une histoire de l’art cloisonnée ?

Modération : Nicolas Lesur, chercheur indépendant

• 15h25 Yves Di Domenico, ATER (Paris 1 Panthéon-Sorbonne) La fortune critique d’Étienne Parrocel (1696-1775) ou la redécouverte tardive d’un peintre exemplaire
• 15h45 Hélène Meyer, conservateur général au département des Arts graphiques (musée du Louvre) Liotard ou l’autopromotion d’un « peintre turc »
• 16h05 Benjamin Couilleaux, conservateur en chef au département des Décors, Mobiliers et Arts décoratifs (musée Carnavalet) La fortune contrariée de Jean-Baptiste Regnault (1754-1829)

16h25 Discussion

Présentation d’éventails du XVII^e et du XVIII^e siècle (collection de Pierre-Henri Biger)

17h Clôture de la journée

Samedi 8 novembre 2025

9h30 Accueil des participants

Modération : Romane de Chastellux, doctorante (Sorbonne Université)

• 9h50 Séverine Sofio, sociologue - chargée de recherche (CNRS-CRAL-UMR 8566) L’artiste et ses biographes. Observer la fabrique du consensus expert en histoire de l’art

Panel 5 : Faire et défaire l’histoire de l’art

• 10h30 Nicolas Bourgès, maître de conférences en civilisation britannique des XVII^e et  XVIII^e siècles (Université Paris-Nanterre) La fortune critique de la portraitiste anglaise Mary Beale (1633–1699) : un intérêt croissant de la recherche universitaire et muséale de 1975 à nos jours
• 10h50 Claire Jouy, docteure, enseignante-chercheuse associée (LARHRA) Nicolas Maréchal (1753–1802), le premier peintre de mammifères au Muséum ou l’excellence entre art et science oubliée
• 11h10 Daniella Berman, docteure (New York University, Institute of Fine Arts), enseignante et commissaire spécialisée dans l’art européen des XVIII^e et  XIX^e siècles, The Critical Fortune of Experimentation: Reconsidering Jacques-Louis David’s “Unfinished” Canvases

11h30 Discussion

11h40 Pause

Panel 6 : Académies en miroir : postérités institutionnelles

Modération : Maël Tauziède-Espariat, maître de conférence (Université Paris-Nanterre)

• 11h55 Bruno Guilois, docteur en histoire de l’art moderne (Sorbonne Université) L’Académie de Saint-Luc et sa postérité : une damnatio memoriae irrémédiable ?
• 12h15 Manon Lebreton, doctorante (École du Louvre) L’écriture au prisme du genre : les académiciennes dans les discours sur l’art du milieu du XIX^e au début du  XX^e siècle

12h35-12h45 Discussion

12h45 – 14h25 Déjeuner

Panel 7 : L’atelier comme laboratoire

Modération : Gaëlle Lafage, ingénieur d’études (CNRS-Centre André-Chastel)

• 14h30 Guillaume Kazerouni, responsable des collections anciennes (musée des Beaux-Arts de Rennes) Simon Vouet au XIX^e siècle
• 14h50 Clara Auger, doctorante (Université de Poitiers) Travail en atelier et fortune critique : le cas des sculpteurs français de l’atelier de Valsaín (Espagne, 1721–1740)

15h10 Discussion

15h20 Pause

• 15h30 – 17h Regards croisés. Les mécanismes de la postérité et de la fortune critique des artistes des XVII^e et  XVIII^e siècles
• Modération : Enzo Menuge, doctorant (Sorbonne Université)
  Table-ronde avec Xavier Beugnot, restaurateur ; Matthieu Fantoni, conservateur, responsable de l’unité maîtres anciens et documentation (musée Fabre, Montpellier) ; Léonie Marquaille, maîtresse de conférences (Université Bordeaux Montaigne) ; Nicolas Schwed, galeriste spécialiste en dessins anciens
• 17h Discussion
• 17h15 Mot de conclusion par Étienne Jollet