Cet atelier propose de mettre en débat les systèmes fonciers africains. La décolonisation progressive des Etats africains a placé leurs sociétés face à un défi de taille : la gestion foncière. Les droits coutumiers, encore largement répandus, coexistent avec des modèles coloniaux, tandis que des dynamiques de légifération de la propriété foncière s’observent à l’échelle du continent. Il s’agit ainsi de penser ou repenser les liens entre les systèmes fonciers africains, le rapport des individus et des communautés à leur territoire, et la capacité de résistance des populations face à la multiplication des convoitises.

Dans le cadre de la 9eme Edition des Rencontres des études africaines en France - Du 29 juin au 2 juillet 2026, Campus Condorcet - Aubervilliers

Argumentaire

Cet atelier propose de mettre en débat les systèmes fonciers africains. La décolonisation progressive des Etats africains a placé leurs sociétés face à un défi de taille : la gestion foncière. Les droits coutumiers, encore largement répandus, coexistent avec des modèles coloniaux, tandis que des dynamiques de légifération de la propriété foncière s’observent à l’échelle du continent (Tribillon, 2018). Face à ces dynamiques et à la multiplication des convoitises (minières, agricoles, énergétiques…), le manque de définitions des droits fonciers coutumiers et leur non compréhension par le droit international porte préjudice aux populations qui tombent sous ces régimes (Ouedraogo, 2011). Les investisseurs profitent de ces failles en s’appuyant sur des héritages de la colonisation, à l’instar du pouvoir dont jouissent les chefs traditionnels, invisibilisant les populations du territoire et ouvrant la porte à la corruption (Mnwana & Bowman, 2022). A contre-courant des espoirs apportés par la chute des Etats coloniaux, les politiques de resettlement – autant pour des raisons économiques que de protection de l’environnement – renforcent la précarité des populations et s’inscrivent au cœur de la complexité et de la fragilité des systèmes fonciers africains (Fairhead et al., 2012 ; Gargallo, 2015 ; Koot & ǁKhumûb, 2025).

Cet atelier vise ainsi à penser ou repenser les liens entre les systèmes fonciers africains, le rapport des individus et des communautés à leur territoire, et la capacité de résistance des populations. Plusieurs axes de réflexions sont proposés, mais non-exhaustifs :

• Historique : Les origines, les processus de création et les évolutions de l’organisation foncière africaine contemporaine. Quels sont les héritages de la colonisation ? Quels processus de décolonisation foncière sont/ont été mis en œuvre ? Quels liens peut-on faire avec l’échec des réformes foncières à l’échelle continentale (Diop, 2016) ?
• Culturel : Ce que les différents modèles fonciers disent du rapport des individus et des communautés au territoire. Comment la remise en cause de certains modèles fonciers bouleverse l’ « habiter » (Lazzarotti, 2015) des populations ? Par quel(s) processus passe-t-on d’un système à un autre et quelles formes de résistance s’y opposent ?
• Politico-économique : La pression sur les ressources naturelles africaines étant croissante, la place des populations sur un territoire est de plus en plus souvent menacée. Comment les différents régimes fonciers influencent les capacités de résistance des populations ? Comment certains acteurs se servent de l’organisation foncière pour s’implanter dans un territoire au détriment des populations qui y vivent ?

Cet atelier appel à des contributions de champs d’horizons disciplinaires multiples, empiriques ou théoriques et issus de différents contextes africains, afin de mettre en discussion la complexité des systèmes fonciers africain de la manière la plus complète possible.

Modalités de soumission

Proposition de communication comprenant un titre, le.s auteur.s, les affiliations, les adresses mail à utiliser pour la correspondance, un résumé de 250 mots maximum, 5 mots clefs.

A envoyer à marie.forget@univ-smb.fr et antoine.latarge@univ-smb.fr,

Date de limite de réception des propositions de communication : 15/12/2025

Responsables pour l’atelier

• Marie Forget, Maîtresse de conférences, Laboratoire EDYTEM UMR 5204, Université Savoie Mont Blanc, Campus scientifique, pôle montagne, Bourget du Lac 73376, France. marie.forget@univ-smb.fr 
• Antoine Latarge, Doctorant en Géographie, Laboratoire EDYTEM UMR 5204, Université Savoie Mont Blanc, Campus Scientifique, Pôle Montagne, Bourget du Lac 73376, France. antoine.latarge@univ-smb.fr

Bibliographie

Fairhead, J., Leach, M., & Scoones, I. (2012). Green Grabbing : A New Appropriation of Nature? Journal of Peasant Studies, 39, 237‑261. https://doi.org/10.1080/03066150.2012.671770

Gargallo, E. (2015). Conservation on contested lands : The case of Namibia’s communal conservancies. Journal of Contemporary African Studies, 33(2), Article 2. https://doi.org/10.1080/02589001.2015.1065575

Koot, S., & ǁKhumûb, M. (2025). Resettlement in Tsintsabis, Namibia : Historical background and contemporary social complexities in Haiǀǀom and !Xun development planning. International Development Planning Review, 1‑21. https://doi.org/10.3828/idpr.2024.18

Lazzarotti, O. (2015, novembre 21). Habiter. HyperGeo. https://hypergeo.eu/habiter/

Mnwana, S., & Bowman, A. (2022). Land, conflict and radical distributive claims in South Africa’s rural mining frontier. The Extractive Industries and Society, 11, 100972. https://doi.org/10.1016/j.exis.2021.100972

Ouedraogo, H. M. G. (2011). De la connaissance à la reconnaissance des droits fonciers africains endogènes. Études rurales, 187, Article 187. https://doi.org/10.4000/etudesrurales.9388

Tribillon, J.-F. (2018). Les régimes fonciers en Afrique subsaharienne. L’Économie politique, 78(2), 30‑39. https://doi.org/10.3917/leco.078.0030