Le concept de religious competition (compétition religieuse) joue un rôle central en sociologie des religions et en sciences religieuses dans le monde anglo-saxon. Tel sera l’enjeu de ce dossier thématique qui entend interroger à nouveaux frais ce concept dans une perspective transdisciplinaire, transhistorique et transreligieuse. Ce concept est-il opératoire pour décrire les conflits religieux et l’émergence d’une religion dominante, et ce quelles que soient les époques, de l’Antiquité à nos jours, quelles que soient les religions en jeu, quelle que soit l’aire géographique concernée ?

Argumentaire

Le concept de religious competition (compétition religieuse) joue un rôle central en sociologie des religions et en sciences religieuses dans le monde anglo-saxon. Issu de l’application d’un modèle économique au modèle religieux (Olson 2002), ce concept a d’abord été utilisé pour étudier les rapports et tensions entre les trois grands monothéismes (Peters 2003), avant de devenir un concept classique dans l’étude du fait religieux dans l’Antiquité à la suite des travaux de R. Stark (Stark 2006 ; Beck 2006 ; Kahlos 2011 ; Engels & Van Nuffelen 2014 ; Des Rosiers & Vuong 2016). Ce concept en est ainsi venu à être largement utilisé pour décrire le phénomène religieux contemporain, qu’il s’agisse d’analyser aussi bien le pluralisme religieux (voir par exemple Mayrargue 2009) que les processus de sécularisation (Fox 2019). Néanmoins, la pertinence de ce concept en sciences religieuses demande à être discutée (Naerebout 2016). Tel sera l’enjeu de ce dossier thématique qui entend interroger à nouveaux frais ce concept dans une perspective transdisciplinaire, transhistorique et transreligieuse. Ce concept est-il opératoire pour décrire les conflits religieux et l’émergence d’une religion dominante, et ce quelles que soient les époques, de l’Antiquité à nos jours, quelles que soient les religions en jeu, quelle que soit l’aire géographique concernée ?

Afin de répondre à cette question, sont particulièrement attendues des études de cas, précises et documentées, en lien avec les questions suivantes :

• Quels sont les moyens par lesquels se manifeste la compétition religieuse ? Sont attendues ici des études tant des discours par lesquels une idéologie religieuse se définit par opposition aux idéologies, religieuses ou non, concurrentes, que de la culture matérielle par laquelle une religion s’inscrit dans l’espace public (rôle joué par les monuments religieux, les pèlerinages, etc.).
• Quels sont les effets politiques et sociologiques de la compétition religieuse ? Quel est le rôle accordé à l’État et à la violence – étatique ou non – dans ces processus de compétition religieuse ? Le concept de compétition religieuse permet-il de comprendre les processus contemporains de radicalisation religieuse ?
• La compétition religieuse se manifeste-t-elle de la même manière dans le cas d’un conflit entre deux religions concurrentes et dans celui entre deux communautés concurrentes au sein d’une même religion (question de l’hétérodoxie) ? Joue-t-elle un même rôle quelles que soient les époques et les religions envisagées ?

Cet appel à contribution est ouvert aux doctorants, aux post-doctorants et aux chercheurs confirmés ; les articles proposés par des doctorants devront être relus par leur directeur de thèse avant d’être soumis à la revue. Les articles peuvent être rédigés en français ou en anglais.

Les CER.RI publient par ailleurs, dans la rubrique Varia, tout article en lien avec le domaine des sciences religieuses dans une perspective interdisciplinaire et transhistorique.

Les CER.RI proposent également des recensions d’ouvrages récents en lien avec les sciences religieuses. À cet effet, les auteurs et éditeurs intéressés peuvent contacter la rédaction à l’adresse suivante : jerome.lagouanere@univ-montp3.fr

Modalités de contribution

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avant le 1er mars 2026.

Tous les textes publiés par les CER.RI sont soumis, avant leur publication, à l’évaluation du comité scientifique de la revue. Outre la qualité scientifique, figurent parmi les critères de sélection : la qualité de l’écriture et le respect des normes éditoriales. Le comité éditorial se réserve le droit de refuser tout article qui ne respecterait pas ces deux critères de sélection.

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Comité de rédaction

• Guilhen Antier (Institut Protestant de Théologie, Montpellier)
• Pierre-Yves Kirschleger (Université Montpellier Paul-Valéry)
• Jérôme Lagouanère (Université Montpellier Paul-Valéry)