Zouglou: Music, politics and society
Zouglou : musique, politique et société
Published on Wednesday, October 15, 2025
Abstract
Musique urbaine née au début des années 1990 dans les cités universitaires d’Abidjan, le zouglou s’est imposé comme une forme d’expression artistique populaire et engagée, portée par une jeunesse ivoirienne en quête de reconnaissance, de justice et de dignité. Ce colloque international entend interroger le zouglou dans sa richesse multidimensionnelle : musicale, linguistique, politique, esthétique, sociologique et historique. Il s’inscrit dans une perspective interdisciplinaire et transversale, en croisant les apports des sciences humaines et sociales, de la musicologie, de la littérature, des arts du spectacle, de l’anthropologie, des études culturelles et politiques.
Announcement
Argumentaire
Musique urbaine née au début des années 90 dans les cités universitaires d’Abidjan (Côte d’Ivoire), le zouglou s’est imposé comme une forme d’expression artistique populaire et engagée, portée par une jeunesse ivoirienne en quête de reconnaissance, de justice et de dignité. Caractérisé par l’humour, un langage argotique (le nouchi), une critique sociale acerbe et une capacité à raconter le quotidien, le zouglou s’est rapidement mué en véritable chronique de la société ivoirienne post-crise, et au-delà, en un vecteur d’identités, de mémoire collective et de luttes socio-culturelles. Tributaire du riche folklore musical qui a pris son envol dans les années 70 avec le développement de l’industrie musicale soutenue par des moyens de communication, de diffusion et de production modernes, le zouglou se présente comme la première « musique nationale, à l’identité bien ivoirienne » (Koné, 2019, p. 469).
Si, avant elle, aucune musique ne refêtait réellement et totalement l’identité de la Nation ivoirienne, le zouglou ne vint pour autant pas mettre tout le monde d’accord tant « les réserves les plus lourdes [lui] reprochaient de glisser trop complaisamment sur la pente des allusions lubriques. Quant aux esthètes (Guiraud 1992, p. 11), ramenant les pas de danse du zouglou à des grimaces, ils accusèrent ses artistes de chanter hors gamme des œuvres monotones et sans modulation. » (Konaté, 2002, p. 778). Pour autant, cette musique, née en pleine turbulence survécut à plusieurs crises politiques, sociales et économiques, notamment celles de 1990, 1995, 1999, 2002 et 2010. Aussi, se pose-t-il la question de « la capacité des artistes zouglou à assurer la pérennité de leur mouvement musical, dans un contexte de crise politique (succession de régimes faiblement légitimes et violences politiques) et économique (paupérisation croissante), depuis 1990 » (Okomba, 2009).
Au-delà de cette problématique centrale, de forme, se pose celle qui argue que « le "zouglou" impose le sens au détriment de la forme. Mais oui, c’est vrai ! Mais cela signifie simplement que le "zouglou" n’est pas de la musique mais un art de la parole » (Zadi, 2002, p.11). Que retenir donc de ce phénomène qui fait battre le cœur de la société ivoirienne, voire africaine depuis plus de trois décennies ? Considéré comme une « pratique qui n’a ni nom (son nom est un non nom), ni frontières (elle s’étend à la musique autant qu’à la parole et à la danse), ni contenu pour certains » (Adom, 2013), le zouglou se projette, à travers ce colloque, comme « une réponse aux angoisses et phobies qu’elle suscite » chez les puristes.
Objectifs
Ce colloque international entend interroger le zouglou dans sa richesse multidimensionnelle : musicale, linguistique, politique, esthétique, sociologique et historique. Il s’inscrit dans une perspective interdisciplinaire et transversale, en croisant les apports des sciences humaines et sociales, de la musicologie, de la littérature, des arts du spectacle, de l’anthropologie, des études culturelles et politiques.
Ses objectifs spécifiques sont :
- Mettre en lumière le rôle du zouglou dans la construction d’une parole critique en Afrique ;
- Comprendre ses formes d’engagement social et politique ;
- Explorer ses ancrages culturels, linguistiques et esthétiques ;
- Interroger ses modes de diffusion, de réception et de transformation dans le contexte de la mondialisation culturelle et des diasporas africaines ;
Inscrit dans le cadre de la deuxième édition du Festival Universitaire des Arts et Culture d’Afrique et d’Ailleurs (FUACCA) dont la thématique est « Arts, cultures et engagement social en Afrique », ce colloque s’articule autour de quatre axes non exhaustifs.
Axe 1 : Esthétiques du zouglou : musique, danse, performance et visuels
Le zouglou est avant tout un genre musical. Cet axe aborde les caractéristiques musicales de cet art urbain ivoirien à travers les instruments de musique, les rythmes, les chorégraphies incluant la corporalité, les clips, les costumes, les mises en scène et tout ce qui relève de l’esthétique de façon générale. Trente-cinq ans après sa création, quelles sont les rapports du zouglou avec d’autres musiques urbaines africaines ? Quelles corrélations entre le zouglou et les ‘’jeunes musiques’’ telles que l’Afrobeat, le rap, le Rapp Ivoire, le coupé-décalé, le reggae, etc. ? Quels dialogues ces musiques entretiennent-elles ?
Axe 2 : Langue et style dans le zouglou : entre nouchi, oralité et poésie urbaine
Le nouchi tient assurément une place importante dans la poétique du zouglou. Il contribue à la dynamique du mouvement. Si le zouglou fédère la Nation ivoirienne autour d’un idéal musical et artistique, cet idéal est également linguistique, rhétorique et stylistique. Cet axe se propose de montrer la valeur littéraire du zouglou (oralité, storytelling et autres performances, traduction, réception et circulation des paroles dans et autour du zouglou).
Axe 3 : Zouglou et engagement socio-politique : paroles, récits et critiques de la société
Cet axe traite de la parole des jeunes et des formes de dénonciation dans le zouglou : satire, ironie, humour, politique. Plus largement, il aborde les aspects sociaux tels que les luttes de classe, les revendications politiques et les différentes formes de crises (économiques, politiques, sanitaires, etc.) traités dans le zouglou. Il aborde également la question du genre dans le zouglou. Sujet ou objet d’étude, la prééminence du genre est une réalité dans la société africaine du XXIe siècle. Quelle place le zouglou lui accorde-t-il ?
Axe 4 : Zouglou, mémoire, identités
Porté sur les fonts baptismaux par des noms désormais mythiques tels que Christian Gogoua, alias Joe Christy, Serges Bruno Porquet, alias Opokou N’ti, Dallet Paul Toussaint, alias Poignon, Bilé Didier, etc., le zouglou, soutenu par la « génération 90 », voire par tout un peuple, a depuis, atteint la dimension de musique identitaire ivoirienne. Comment se forme et se forge cette identité nationale autour du zouglou ? Quelle place occupent les figures tutélaires du zouglou (héros populaires, martyrs ou porte-voix) après trois décennies d’existence ? Comment s’opère la transmission intergénérationnelle et la patrimonialisation du zouglou ? Entre (re) appropriations et hybridations dans les diasporas africaines et au-delà, quelle est la perception du zouglou hors de la Côte d’Ivoire ? Quelle est sa place dans les médias, les réseaux sociaux et autres plateformes numériques.
Modalités de soumission
Soumettre un résumé de 300 mots au maximum incluant la problématique, les objectifs, la méthodologie utilisée et les résultats.
Les résumés doivent être écrits dans un format Word, Police Times Roman, Taille 12 et interligne 1,15. Ils doivent être accompagnés de 5 mots-clés au maximum.
Les auteurs sont priés d'y joindre une notice bio-bibliographique (120 mots au maximum).
Les résumés doivent tenir sur une page et obligatoirement comporter les informations suivantes : Titre, Nom et prénoms de.s auteur.s, Fonction, Institution d'appartenance, adresse électronique, Orcid id : https://orcid.org/0009-0005-8259-9460 [Créez votre compte ici : https://orcid.org/signin] et numéro de téléphone WhatsApp.
Les langues de communications sont le français et l’anglais.
Modes de participation : présentiel et distanciel.
L’unique adresse d’envoi de propositions de résumé est : fuacaa147@gmail.com
Calendrier
- Date de lancement de l’appel à contribution : 1er Octobre 2025
-
Date limite de soumission des résumés : 07 Décembre 2025
- Date de notification de l'acceptation des résumés : 15 Décembre 2025
- Date de tenue du colloque : 1er, 02, 03 Avril 2026 Lieu du Colloque : Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
- Date limite de réception des textes complets : 1er Mai 2026
- Parution probable des actes du colloque en ligne : 1er Septembre 2026
Comité scientifique
- Yacouba KONATE, Prof des Universités (esthétique, philosophie générale, morale, politique et sociale), UFHB
- M. KAMATE André Banhouman, Prof des Universités en Animation Culturelle et Directeur de l'UFRICA, UFHB
- HIEN Sié, Professeur des Universités en Ethnomusicologie, UFHB.
Subjects
- Ethnology, anthropology (Main category)
- Zones and regions > Africa
- Zones and regions > Africa > Sub-Saharan Africa > West Africa
Places
- Abidjan, Côte d'Ivoire
Event attendance modalities
Hybrid event (on site and online)
Date(s)
- Sunday, December 07, 2025
Attached files
Keywords
- zouglou, musique, politique, société, côte d'ivoire
Contact(s)
- Brou Dieudonné KOFFI
courriel : fuacaa147 [at] gmail [dot] com
Information source
- Bassirima KONE
courriel : bassirimakone [at] gmail [dot] com
License
This announcement is licensed under the terms of Creative Commons - Attribution 4.0 International - CC BY 4.0 .
To cite this announcement
Bassirima Kone, « Zouglou: Music, politics and society », Call for papers, Calenda, Published on Wednesday, October 15, 2025, https://doi.org/10.58079/14ym2

