Initié en 2024, « Archéologie au féminin » est un cycle quinquennal de journées d’études qui propose d’interroger la place des femmes dans l’Archéologie. Ces journées s’intéressent tout particulièrement à la dimension sociologique des professions de l’archéologie, à la place des sociabilités et aux stratégies d’adaptation des femmes ou de reconnaissance de leur rôle dans les travaux archéologiques depuis les origines de la discipline, au XIX^e siècle, jusqu’à aujourd’hui à travers des témoignages directs et des études biographiques ou monographiques.

Argumentaire

Initié en 2024, « Archéologie au féminin » est un cycle quinquennal de journées d’études qui propose d’interroger la place des femmes dans l’Archéologie. À la croisée de l’histoire des sciences, des institutions et des femmes, les recherches, publiées ou communiquées depuis près de 20 ans sur ce sujet en France, pointent la diversité historique des fonctions comme des « terrains » occupés par les femmes. Ces dernières années ont également permis l’émergence et la libération de la parole dans les pays européens francophones, non sans retard sur le monde anglo-saxon, et ont vu la création de collectifs et d’associations, dont l’objectif est de sensibiliser le grand public et le monde de la recherche à ces phénomènes. Cette dynamique a accompagné la reconnaissance de biais dans la manière dont les sociétés humaines du passé ont pu être appréhendées lors de la construction scientifique de la discipline, et restitue l’importance des femmes archéologues sur les chantiers dès le XIX^e siècle. Elles soulignent dans le même temps leur faible niveau de représentation officielle, à titre individuel, dans les lieux traditionnels de fabrication et de reconnaissance des savoirs archéologiques – la responsabilité d’opération et la publication – et, a contrario, leur concentration sur les missions de conservation et de documentation.

Ces journées s’intéressent tout particulièrement à la dimension sociologique des professions de l’archéologie, à la place des sociabilités et aux stratégies d’adaptation des femmes ou de reconnaissance de leur rôle dans les travaux archéologiques depuis les origines de la discipline, au XIX^e siècle, jusqu’à aujourd’hui à travers des témoignages directs et des études biographiques ou monographiques. Elles sont ouvertes à toutes et tous, professionnels, spécialistes et curieux. Les interventions, enregistrées, demeurent disponibles sur la chaîne YouTube du musée d’Archéologie nationale et feront l’objet, à l’issue des cinq journées, d’une publication.

Après les deux premières journées qui ont permis d’introduire quelques portraits féminins historiques et des témoignages contemporains, la session 2026 sera consacrée à un examen sociologique du thème. Les communications attendues prendront la forme d’études de cas en s’appuyant notamment sur :

• l’étude des carrières et des mécanismes associés à leur déroulement : analyse des conditions sociales sur le déroulé ou au renoncement de carrière ; place des cercles, des sociabilités et des mentorats ;
• l’objectivation par le recensement et l’échantillonnage des données concernant la place des femmes sur les chantiers archéologiques et l’organisation sociale du chantier : analyse des missions relevant de l’enregistrement, des opérations post-fouilles, de la chaîne de conservation ; analyse des champs disciplinaires ; analyse de la composition des équipes, y compris au titre du bénévolat ;
• le questionnement de la vision éculée du « Directeur de fouilles », personnage unique retenu par l’historiographie, et désormais offrant une vision contradictoire d’une Archéologie qui allie pluridisciplinarité et coopérations institutionnelles et diplomatiques.

Modalités de soumission

Les propositions de communication doivent être envoyées 2025 à l’adresse suivante : rose-marie.mousseaux@culture.gouv.fr,

avant le 1er décembre.

Elles présenteront le sujet de l’intervention à travers un court résumé et son ou ses auteurs. Cet appel est ouvert aux étudiantes et étudiants ayant soutenu un mastère 2 ou un doctorat, aux professionnelles et professionnels, ainsi qu’aux chercheuses ou chercheurs confirmés.

Comité d’organisation

• Rose-Marie Mousseaux, directrice du musée d’Archéologie nationale – Domaine national du château de Saint-Germain-en-Laye
• Hélène Bouillon, conservatrice en chef, adjointe à la directrice du département des Antiquités égyptiennes – musée du Louvre
• Ariane Thomas, directrice du département des Antiquités Orientales – musée du Louvre
• Hakima Benabderrahmane, cheffe du service développement culturel et des publics – musée d’Archéologie nationale – Domaine national du château de Saint-Germain-en-Laye