Après trois décennies de campagnes successives de numérisations des collections menées par les grandes bibliothèques et institutions muséales, trois décennies qui furent aussi consacrées à la construction de banques iconographiques informatisées et à l’optimisation de leur mise à disposition des utilisateurs, une réflexion collective de la part des chercheurs spécialisés dans les analyses iconographiques et, plus largement, dans celles des oeuvres médiévales, apparaît indispensable afin de définir un regard méthodologique sur les nouveaux enjeux que chacune et chacun devine sans avoir eu le temps de les formaliser.

Présentation

Ce cycle de rencontres vise à faire un état des lieux et à interroger l’impact de la numérisation de la documentation visuelle, et de sa mise à disposition massive, sur les méthodes, les pratiques, et les résultats de chercheurs spécialisés dans les analyses iconographiques et, plus largement, dans celles des œuvres médiévales.

Après trois décennies de campagnes successives de numérisations des collections menées par les grandes bibliothèques et institutions muséales, trois décennies qui furent aussi consacrées à la construction de banques iconographiques informatisées et à l’optimisation de leur mise à disposition des utilisateurs, une réflexion collective de la part des chercheurs spécialisés dans les analyses iconographiques et, plus largement, dans celles des oeuvres médiévales, apparaît indispensable afin de définir un regard méthodologique sur les nouveaux enjeux que chacune et chacun devine sans avoir eu le temps de les formaliser. L’ampleur du champ de la réflexion mérite la programmation d’un cycle de manifestations scientifiques en plusieurs temps.

Deux journées d’études à l’automne 2024 et 2025 ont pour ambition de dresser un état des lieux des travaux en cours, et de dégager les principales problématiques et notions méthodologiques inhérentes aux études iconographiques actuelles.

Le second volet de ces journées s’intéresse plus précisément aux changements d’optique, de méthode, voire de paradigme à la fois dans les chantiers de construction, de refonte et de mise en relation des bases de données iconographiques mais, également, dans leur usage pour la recherche. Ces deux paramètres doivent porter à identifier, non seulement, un changement de l’approche par le médiéviste investi dans l’étude des sources visuelles du Moyen Âge, mais aussi, possiblement, un déplacement du document visuel lui-même pour la compréhension de la période dans un champ de recherche qui communique de plus en plus avec les sciences du patrimoine. À partir de plusieurs présentations d’application concrète du numérique en histoire de l’art médiéval, cette journée se focalisera notamment sur :

• la place de la description iconographique dans le phénomène très engagé d’interopérabilité des bases de données et de son intérêt dans les bases agrégeant une plus grande variété de données issues des sciences du patrimoine.
• l’interrogation de la notion de corpus de recherche à partir des possibilités nouvelles de récolte de la documentation ou encore l’interrogation de ce même corpus sur critères iconographiques.
• les modes de restitution du document visuel au regard de l’utilisateur, qu’il s’agisse de sa restitution numérique ou celles des documents visuels qui lui sont liés, ou encore des possibilités d’interaction offertes (superposition, annotation, accès restreint ou non aux métadonnées).
• l’intérêt des descripteurs iconographiques qui, réunis en thesaurus, sont souvent l’oeuvre de décennies de patient travail humain, et peuvent servir le machine learning.

Programme

Mercredi 19 novembre

 9h45  Accueil

10h00  Ouverture

• Charles MÉRIAUX (Directeur de l’IRHiS, ULille), Mathieu BEAUD, Bertrand COSNET (IRHiS, ULille)

10h15

Président de séance Mathieu BEAUD (IRHiS, ULille)

• Nicolas REVEYRON (ULumière-Lyon 2); EN VISIO Restitution d’œuvres disparues par traitement numérique et IA de photographies anciennes. L’exemple des calotypes de Stéphane Geoffray (Trois vitraux de Saint-Philibert de Charlieu (42), ca 1860)
• Mathis VAUXION (Nantes Université), Vers un nouveau paradigme en histoire de l’art ? Apprentissage comparatiste et modélisation probabiliste avec l’IA générative d’images
• Pierre-Olivier DITTMAR (CRH, EHESS)
• Vincent JOLIVET (Responsable de la mission projets numériques, École nationale des Chartes) Automatiser l’indexation des images médiévales inédites

Discussion

12h30  Déjeuner

13h45

Président de séance Bertrand COSNET (IRHiS, ULille)

• Alexandre TUR (Chargé de collections, coordinateur du numérique pour le Département des manuscrits, BnF) La base Mandragore de la BnF : 35 ans d’évolutions au service de l’iconographie
• Charlotte DENOËL (Conservarice en chef, cheffe du service des manuscrits médiévaux et de la Renaissance, BnF) Indexer la couleur dans les images : l’exemple de la base « Fabrique de l’art. Couleurs et matériaux de l’enluminure »
• Mathieu BEAUD (IRHiS, ULille)
• Sébastien BIAY (CReAAH, LARA, Nantes Université) Une ontologie numérique pour une approche ontologique de l’iconographie médiévale. Retour d’expérience sur le projet OMCI–« Ontologie du christianisme médiéval en images » à l’INHA (2015-2022)

Discussion

16h15  Conclusion

16h45  Fin de la journée