HomeLa psychologisation des violences faites aux femmes
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Published on Wednesday, October 22, 2025

Abstract

Il s’agit d’appréhender la psychologisation des violences faites aux femmes comme un processus hétérogène aux effets contrastés, qui dépend du type de violence considéré, des rapports sociaux et des propriétés des acteur·ices en présence. La plongée dans l’intériorité des victimes permet désormais de mettre au jour des violences et des responsables. Toutefois, dans un contexte sociologique francophone marqué par une opposition historique aux analyses psychologiques, les mouvements de cette tradition, notamment au sein des féminismes doivent nous amener à interroger les différentes approches sociologiques de la psychologie et les définitions de la psychologisation qu’elles mobilisent.

Announcement

Argumentaire

Le constat que les sociétés occidentales ont une « culture psychologique de masse » ou qu’il y a une « psychologisation de la culture » (Castel, 1981) n’est plus à faire. De nombreux travaux se sont intéressés à la psychologisation, dans une perspective parfois critique, en soulignant son lien avec un individualisme néolibéral jugé néfaste, ou au contraire en le nuançant et en montrant les liens entre psychologisation et politisation. De ces approches ressort l’idée que la psychologisation est 1) un processus 2) qui permet de produire du sens 3) en identifiant des troubles, les causes de ces troubles et un ensemble de solutions possibles. En d’autres termes, la psychologisation est au moins partiellement un processus d’appréhension et de gestion des problèmes.

Cette définition de la psychologisation a permis à la sociologie des victimes de montrer le cadrage de certains problèmes par et dans le « champ psy » (Dodier, Rabeharisoa, 2006). L’ouvrage désormais classique de Didier Fassin et Richard Rechtmann, L’empire du traumatisme (2007) a démontré combien la figure de la victime a été légitimée par le concept de traumatisme et par la place croissante des professionnel·le·s de la psyché dans la gestion et la reconnaissance des préjudices. La plongée dans l’intériorité des victimes permet désormais de mettre au jour des violences et des responsables. Toutefois, dans un contexte sociologique francophone marqué par une opposition historique aux analyses psychologiques (Berthelot, 2005), les mouvements de cette tradition, notamment au sein des féminismes (Pache, Mathieu, 2023), doivent nous amener à interroger les différentes approches sociologiques de la psychologie et les définitions de la psychologisation qu’elles mobilisent.

Ainsi, le colloque propose à la fois de partir de la définition de la psychologisation proposée précédemment et d’ouvrir un espace réflexif où les contributrices et contributeurs reviendront sur leur propre appréhension de cette notion, ou/et sur le sens que leurs enquêté·e·s lui attribuent, y compris dans une perspective plus critique qui questionne les usages et les significations du terme « psychologisation ». C’est dans cette double posture que nous souhaitons aborder la psychologisation de violences spécifiques : les violences faites aux femmes.

Les croisements entre psychologie(-sation) et violences faites aux femmes font l’objet d’un nombre grandissant de travaux, qui se sont intéressés à la participation des savoirs et professionnel·le·s de la psychologie dans les mouvements féministes (Pache, 2023), à ce que produit la psychologisation des violences conjugales (Lelaurain, Fonte, 2022) ou encore, comme l’a fait un récent numéro de Recherches Féministes (2023), à décliner sous ses différentes facettes la « psychologisation de l’oppression ». Le colloque, dans le sillage de ces analyses, s’intéresse à la manière dont des théories, savoirs, catégories, professionnel·le·s « psys » appréhendent les violences faites aux femmes, leurs causes, les responsables et les victimes. Il s’intéresse, en retour, à la manière dont des publics non-experts se saisissent de ces éléments afin de faire sens de leurs expériences de violences, mais aussi à la manière dont ils éprouvent le « champ psy », le critiquent, en dénoncent les insuffisances, les failles, ou les excès.

Nous accueillons les propositions issues des sciences humaines et sociales, avec une forte dimension empirique, portant sur le présent ou le passé, et tout contexte géographique. Seront particulièrement bienvenues les contributions croisant des rapports sociaux (sexe, race, classe, handicap, etc.) afin de mieux comprendre la diversité des violences vécues par les femmes. Par ailleurs, dans le présent appel, l’usage du terme « psychologisation » englobe ce qui relève de la psychiatrisation ou encore de la « psychanalysation », sans pour autant ignorer les différences entre ces champs et dans leur appréhension des problèmes. De manière similaire, le terme « psy » renvoie à tout ce qui a trait à la psychologie, mais aussi à la psychiatrie, à la psychanalyse et aux notions dérivées de ces disciplines.

Les communications pourront s’inscrire dans l’un et/ou l’autre des trois axes suivants, sans nécessairement s’y limiter :

1) Savoirs, expertises et violences de genre : quels usages, pour quels savoirs ?

La popularisation de catégories « psy », comme par exemple la « perversion narcissique », utilisée par de nombreuses femmes, chercheur·euse·s et collectifs afin de décrire des faits de violence masculine au sein du couple (Delage, 2021 ; Joly, 2024), ou encore « l’emprise », inscrite dans le code pénal depuis 2020 (Amado, Trachman, 2024), n’est pas sans poser question. En effet, comme l’a montré Amélie Bescont (2023) au sujet du « syndrome des femmes battues », certains savoirs « psys » ont des effets ambivalents. Ils peuvent permettre de limiter la responsabilité morale et pénale des femmes victimes ayant tué leur conjoint violent, mais aussi amener à leur enlever toute agentivité et à individualiser leur comportement. De même, certaines catégories présentées comme « psys » semblent poser un problème : le « syndrome d’aliénation parentale » par exemple, présenté par des groupes masculinistes comme une catégorie psychologique valide, est utilisé par des pères afin de décrédibiliser leur ex-conjointe victime de violences conjugales auprès de la justice familiale (Sueur, Prigent, 2020).

Tout cela doit amener à considérer l’hétérogénéité des savoirs sur le psychisme dans le champ des violences faites aux femmes, et à interroger les modalités de leur production, de leur diffusion et de leur mobilisation. Cet axe invite donc à approfondir ces questionnements, par exemple en retraçant l’histoire de ces catégories « psys » et de leurs porteur·euse·s, afin de montrer leur inscription dans des espaces et temporalités spécifiques.

Cet axe vise aussi à interroger la diversité des usages faits de ces catégories, depuis une fonction d’amorce et d’alerte entre femmes (Joly, op. cit.) jusqu’à des récupérations masculinistes (Couppey, 2023). En quoi permettent-elles de faire sens de problèmes, de dénoncer et de revendiquer, dans une perspective de naming, blaming, claiming(Felstiner, Abel, Sarat, 1991) ? Quelles controverses peuvent émerger entre professionnel·le·s du psychisme qui formulent des catégories savantes et les récupérations et transformations non-expertes de ces mêmes catégories ? Et surtout, quels effets la mobilisation de ces catégories produit-elle, particulièrement dans la sphère politique et juridique ? S’intéresser aux conditions d’accès à ces catégories, en fonction de la classe sociale, de l’âge ou encore du lieu de résidence, permettrait de ne pas tomber dans un écueil homogénéisant ; il s’agit de comprendre comment les groupes sociaux s’emparent – ou non – des savoirs « psys ».

Seront les bienvenues les communications portant sur la production scientifique et politique des savoirs « psys » et la place de ces savoirs dans la hiérarchie des expertises sur les violences de genre, les mobilisations, auprès d’institutions, mais aussi dans des interactions ordinaires, quotidiennes, entre femmes (victimes de violences ou non) et hommes (perpétrateurs de violences ou non). Le colloque est également ouvert aux communications plus théoriques, discutant ces savoirs sous un regard savant et/ou de praticien·ne, ainsi que les communications qui historicisent les savoirs « psys » et leurs évolutions.

2) Les professions du psychisme et les violences faites aux femmes

La psychologisation des violences faites aux femmes ne peut être analysée sans prendre en compte le rôle que des groupes professionnels spécifiques y jouent : psychologues, psychothérapeutes, psychanalystes, psychiatres. D’autant plus que la place que peuvent prendre ces professionnel·le·s du psychisme au sein de mobilisations de victimes est dorénavant relativement connue (Zenobi, 2014). Ils et elles peuvent jouer un rôle d’entrepreneuriat de cause et se revendiquer propriétaires de problèmes, comme ce fut le cas des psychiatres nord-américain·e·s avec les suicidé·e·s (Light, 1973). Ils et elles peuvent également rassembler des victimes, ou encore les accompagner dans un cadre associatif. Ces groupes professionnels constituent donc des « victimisateurs » (Barthe, 2017) particulièrement importants en raison de leur légitimité.

C’est pourquoi cet axe invite à s’intéresser aux activités de ces professionnel·le·s et notamment à leur insertion dans « l’espace de la cause des femmes » (Bereni, 2012). Dans la lignée des travaux sur l’engagement de certaines psychologues dans les mobilisations féministes en Amérique du Nord dès les années 1960 (Pache, 2019), nous appelons des communications portant sur l’évolution de la place des spécialistes du psychisme dans ces espaces de la cause en fonction des contextes locaux, nationaux et internationaux.

Toutefois, la question se pose aussi de ce que la publicisation et la psychologisation des violences de genre font (ou non) aux pratiques « psys ». Les demandes des patient·e·s d’une prise en compte des rapports sociaux ont pu conduire des professionnel·le·s à adapter leurs postures et méthodes et à proposer une « clinique située » (Moreau et al., 2024). Ainsi, qu’il s’agisse concrètement de se former afin de savoir mieux recevoir femmes ou hommes, de se montrer plus conscient·e de l’enjeu du genre et d’ajuster son outillage, ou au contraire de critiquer ce cadrage, il semble difficile pour les thérapeutes du psychisme d’ignorer le problème public des violences faites aux femmes.

On assiste par ailleurs au développement de dispositifs institutionnels permettant la reconnaissance de violences et de victimes dans le cadre des relations intimes. En témoignent les autopsies psychologiques, les unités médico-légales spécialisées dans la prise en charge des victimes et les formations dispensées sur le sujet à des soignant·e·s. Cela invite à élargir la palette des métiers en s’intéressant à l’ensemble des équipes de prise en charge des victimes et des agresseurs. Comment ces dispositifs conduisent-ils à modifier la pratique des soignant·e·s ? Conduisent-ils à une plus grande reconnaissance des femmes victimes de violences ? Comment influent-ils sur la gestion des hommes perpétrateurs de violences ?

Les violences de genre ne se limitent cependant pas au cadre du couple. Cet axe propose donc d’interroger également les maltraitances qui peuvent être commises par des professionnel·le·s de santé sur des femmes. C’est par exemple le cas des violences gynécologiques et obstétricales. La dénonciation de ces violences, qui passe notamment par la visibilisation des traces laissées dans la psyché des victimes, porte en elle de nouvelles conceptions du soin : prendre soin des corps mais aussi des esprits, en ne causant pas de blessures psychologiques ou de trauma. En cela, s’observe bel et bien la psychologisation d’une partie de l’activité de ces professionnel·le·s. Les violences médicales conduisent aussi à s’intéresser à des publics plus vulnérables étant donné leur contact régulier avec des équipes de santé, comme les femmes handicapées et celles vivant en institution. La psychologisation des violences subies constitue-t-elle un outil permettant de visibiliser les abus, ou conduit-elle à accentuer le rapport de pouvoir exercé sur ces populations, par la pathologisation et la surmédicalisation ?

Plus largement, comment analyser les demandes adressées aux praticien·ne·s de ne pas faire preuve de violences, de ne pas provoquer de trauma, et les réponses qu’ils et elles apportent à ces demandes ? Face aux conséquences d’une pratique jugée violente, comment les praticien·ne·s traitent-ils et elles les traumas qu’ils et elles ont causés, par exemple dans le cadre de procédures judiciaires ou professionnelles ? Comment les professionnel·le·s prennent acte de la psychologisation de leur relation aux patientes, voire de l’ensemble de leur activité ?

3) La psychologisation, force ou frein des violences faites aux femmes ?

Ce dernier axe s’intéresse, dans une perspective dorénavant assez classique en sciences politiques et en sociologie des mobilisations, aux liens entre psychologisation et politisation, en l’occurrence des violences faites aux femmes. Certains travaux en sciences sociales ont en effet eu tendance à associer psychologisation et dépolitisation, arguant que l’attention portée à la psyché des individus peut nuire à la prise en compte de la dimension structurelle des enjeux étudiés.

Cette approche nous semble cependant à nuancer afin de mieux comprendre les divers effets de la psychologisation des violences faites aux femmes. D’une part, nous proposons d’appréhender les liens entre psychologisation et politisation au prisme de celles et ceux qui en font l’objet. Des travaux ont par exemple pu montrer que recourir à la psychologie pour appréhender les perpétrateurs de violences conduit à les déresponsabiliser et à les déculpabiliser, alors que le faire pour les victimes amène au contraire à les responsabiliser (Fonte, Lelaurain, op. cit.). Il semble alors nécessaire d’analyser le rapport que chacun de ces mouvements (psychologisation des victimes, psychologisation des agresseurs) entretient au politique, et inversement.

D’autre part, nous invitons à examiner ces processus par le type de violence auquel ils s’appliquent. Violences sexistes et violences lesbophobes entretiennent-elles par exemple le même rapport au monde « psy » ? Peut-on parler d’une même politisation des violences conjugales et des violences obstétricales ?

En considérant que les différentes manières de psychologiser peuvent aboutir à différentes formes de politisation ou de dépolitisation, cet axe veut ainsi interroger la production de ces violences et leurs spécificités. Plus largement, en invitant à explorer la diversité des violences faites aux femmes sous l’angle des processus qui les traversent, c’est le caractère politique du concept de violence que nous invitons in fine à questionner et analyser.

Modalités de contribution

Les propositions de communication comprendront une proposition de titre, un résumé allant jusqu’à 6000 signes espaces inclus (hors bibliographie) détaillant l’objet d’étude, le cadre d’analyse, les matériaux utilisés, les résultats ou hypothèses de travail, ainsi que le rattachement institutionnel, et les coordonnées de l’auteur·ice. Les propositions seront à envoyer aux membres du comité d’organisation aux adresses suivantes : jessica.blouin@ens-lyon.fr ; aureliane.couppey@ehess.fr ; pache.stephanie@uqam.ca pour le 15 décembre au plus tard

Dates du colloque : 19-20 novembre 2026

Comité d’organisation

  • Jessica Blouin (Triangle/ENS de Lyon)
  • Auréliane Couppey (LIER-FYT/EHESS)
  • Stéphanie Pache (CIRST/UQAM)

Comité scientifique

  • Dorothée Dussy (Directrice de recherche en anthropologie, CNE/CNRS)
  • David Fonte (Maître de conférence en psychologie sociale, CRPMS/Université de Paris)
  • Simon Lapierre (Professeur titulaire en travail social, Université d’Ottawa)
  • Solveig Lelaurain (Maîtresse de conférence en psychologie sociale, LPS/Université d’Aix-Marseille)
  • Hélène Stevens (Maîtresse de conférence en sociologie, GRESCO/Université de Poitiers)

Références

Barthe, Y. (2017). Les retombées du passé. Le paradoxe de la victime. Seuil.

Bereni, L. (2012). Penser la transversalité des mobilisations féministes : l’espace de la cause des femmes. Dans C. Bard (dir.). Les féministes de la deuxième vague (p. 27-42). Presses Universitaires de Rennes.

Berthelot, J-M. (2005), La construction de la sociologie. Presses universitaires de France.

Bescont, A. (2023). Le « syndrome des femmes battues » peut-il servir la cause des femmes françaises poursuivies pour maricide ? Recherches féministes, 36(2), 127-147.

Castel, R., (2011 [1981]), La gestion des risques. Éditions de Minuit.

Couppey, A. (2023). « Elle est perverse narcissique, je sais pas si vous connaissez ce terme... » Les femmes, la perversion narcissique, et les hommes qui en parlent, Psychologies, Genre et Société, [en ligne] 1(1), URL : https://www.psygenresociete.org/199

Delage, P. (2021). Perversion narcissique, genre et conjugalité. Zilsel, 8, 240-253. https://doi.org/10.3917/zil.008.0240

Dodier, N. et Rabeharisoa, V. (2006). Les transformations croisées du monde « psy » et des discours du social. Politix, 73(1), 9-22. https://doi.org/10.3917/pox.073.0009

Fassin, D. et Rechtman, R. (2007). L’Empire du traumatisme. Enquête sur la condition de victime. Flammarion.

Felstiner, W. L. F., Abel, R. L. et Sarat, A. (1991). L’émergence et la transformation des litiges : réaliser, reprocher, réclamer, Politix, 16(4), 41-54. https://doi.org/10.3406/polix.1991.1477

Joly, M. (2024). La perversion narcissique. Étude sociologique. CNRS Éditions.

Lelaurain, S. et Fonte, D. (2022). La violence conjugale, entre vécu et légitimation patriarcale. Contribution pour une psychologie féministe. Mardaga.

Light, D. Jr. (1973). La prévention du suicide : les illusions des spécialistes. Revue internationale des sciences sociales, 25(4), 522-537.

Moreau, Clément., et al. « VIII. La clinique située dans ses questionnements et ses tensions : dialogue entre trois psys ». Épistémologies féministes et psychologie Savoirs situés, pratiques situées, Hermann, 2024. 221-255

Pache, S (2019). L’histoire féministe de la « psychologisation des violences ». Cahiers du Genre, 66(1), 51-70. https://doi.org/10.3917/cdge.066.0051

Pache, S. et Mathieu, M. (2023). De la psychologisation de l’oppression à l’analyse du pan idéel des rapports de domination. Recherches féministes, 36(2), 1-19

Prigent, P.-G. et Sueur, G. (2020). À qui profite la pseudo-théorie de l’aliénation parentale ? Délibérée, 9(1), 57-62. https://doi.org/10.3917/delib.009.0057.

Trachman, M. et Amado, A. (2024). L’emprise saisie par le droit pénal. Problématisation des violences conjugales et protection des victimes en France. Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, 59(2), 297-316. https://doi.org/10.3917/rsc.2402.0297

Zenobi, D., (2014). Familia, política y emociones. Antropofagia.

Places

  • EHESS - 2, Cr des Humanités, Aubervilliers
    Paris, France (75)

Date(s)

  • Monday, December 15, 2025

Information source

  • Auréliane Couppey
    courriel : aureliane [dot] couppey [at] ehess [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« La psychologisation des violences faites aux femmes », Call for papers, Calenda, Published on Wednesday, October 22, 2025, https://doi.org/10.58079/150c7

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