Published on Monday, October 27, 2025
Abstract
Pensée comme un écho au colloque « Danse et géographie » (CN D 2019), cette journée d’étude invite jeunes chercheuses et chercheurs en danse à une réflexion autour de l’internationalité de la danse dans une perspective pluridisciplinaire. Diffusé à l’échelle internationale, l’art chorégraphique invite à des rencontres de corps, de gestes, de pratiques dans les écoles et les compagnies qui redéfinissent les notions de frontières. Articulée selon trois axes (les mobilités internationales de la danse, la place des échanges internationaux dans les processus de création, les perspectives internationales de la recherche en danse), ce moment de réflexion et d’échanges s’attache à considérer la pluralité des styles de danse, des configurations de création ainsi que des approches disciplinaires.
Announcement
Argumentaire
Dans quelle mesure les réseaux artistiques, la circulation des techniques et des processus chorégraphiques et la recomposition des frontières esthétiques font-ils de la danse un art international ? Dans le monde de la danse, la vie d’artiste implique une importante mobilité géographique au gré des tournées, des workshops dans différents pays ou encore des auditions pour des compagnies de danse. De plus, la danse est un art particulièrement poreux aux échanges esthétiques et aux transmissions entre les différentes cultures chorégraphiques. Le monde de la danse lui-même insiste sur cette dimension internationale.
Cela est par exemple visible dans le nom de l’Agora cité internationale de la danse de Montpellier mais aussi dans l’ouverture de masters internationaux en danse comme le diplôme Choreomundus à Clermont-Ferrand ou encore dans les processus internationaux de recrutement à l’école P.A.R.T.S. à Bruxelles. Dans ce sens, les recherches actuelles sur l’enseignement des danses ont, dans une perspective historique, démontré la structuration d’un espace international des formations et des pratiques chorégraphiques (Delattre Destemberg, Glon, Sintès, 2024).
Cette journée d’étude entend donc inviter jeunes chercheuses et chercheurs en danse à une réflexion autour de ces internationalités de la danse dans une perspective pluridisciplinaire. Pensée en écho au colloque organisé par l’Atelier des doctorant·es en danse en 2019 sur le thème Danse et géographie : mobilités, circulations, imaginaires, l’ambition de cette nouvelle journée est d’approfondir l’étude des relations entre la danse et ses espaces de pratique. La volonté est d’éclairer les mécanismes d’échange, de transmission culturelle, de déplacement mais aussi de rupture et de choc propres aux échanges internationaux de la danse. Il faudra aussi s’interroger sur la particularité de cette vie au-delà des frontières, des liens et des arrangements qu’elle entraîne. Imaginée avec le soutien de la Faculté des Arts de l’Université de Strasbourg, la journée d’étude s’inscrit dans des recherches sur les « écologies gestuelles » (axe 3) et les « politiques du geste / gestes politiques » (axe 4) du chantier de recherches « Gestes » inscrit au programme du laboratoire Approches contemporaines de la création et de la réflexion artistiques (ACCRA).
Cet appel à communications s’adresse aux chercheur·euses (non-titulaires), aux doctorant·es et masterant·es mais aussi aux artistes et aux professionnel·les du secteur culturel. La journée souhaite favoriser un climat propice à l’échange et à la transmission du savoir académique notamment pour les recherches en cours de réalisation. Les étudiant·es en début de thèse sont donc les bienvenu·es pour communiquer lors de cette journée d’étude.
La thématique touche à de nombreux domaines propres à la danse et invite à l’ouverture à la fois disciplinaire (anthropologie, arts du spectacle, littérature, sociologie, histoire de l’art, philosophie, etc.) et esthétique (danses jazz, hip-hop, contemporaine, folklorique, baroque, etc.). Elle se construit autour de trois axes d’étude, non exhaustifs, qui restent ouverts à d’autres propositions ou sous-thématiques.
Axe 1 : Les mobilités internationales de la danse
Le premier axe interroge la dimension internationale de la scène chorégraphique. Dans le monde de la danse, les mobilités géographiques constituent “une norme professionnelle à laquelle les danseu·r·se·s sont socialisé·e·s dès leur plus jeune âge” (Debonneville, 2022). L’enjeu est donc d’analyser les mobilités des danseur·euses, chorégraphes, professeur·es de danse ou intermédiaires culturel·les en fonction des opportunités artistiques. Dans une perspective anthropologique, les communications peuvent interroger les différentes échelles de ces mobilités (Aterianus-Owanga, Djebbari, Salzbrunn, 2019) qui concernent aussi bien des pratiques amateures que professionnelles. En somme, cet axe interroge à la fois les spatialités d’artistes mobiles (Barthélémy, Boichot, 2014) et les conditions de transfert des œuvres et des pratiques chorégraphiques.
Axe 2 : La place des échanges internationaux dans les processus de création
En prenant en compte la place des échanges internationaux dans les processus de création, l’ambition de cet axe est d’interroger les outils esthétiques, artistiques ou compositionnels des artistes dans un monde globalisé. Il s’agit donc de proposer une géographie de la danse en cherchant à comprendre “comment la danse vient au territoire” (Raibaud, 2015). Cet axe favorise la comparaison entre les variétés des formes esthétiques qu’il s’agisse de la sardane (Guiu, 2009), de la culture hip-hop (Lafargue de Grangeneuve, 2009), du tango (Dorier et Apprill, 1998), des cultures afro-colombiennes (Joubert-Solano, 2010) ou de biens d’autres pratiques chorégraphiques.
Le deuxième axe invite également à questionner le déplacement des notions discursives - comme celles de la “contemporanéité” (Fratagnoli, Lassibille, 2018) ou de la “diversité” - en fonction des espaces géographiques. Dans ce prolongement, il interroge les débats liés aux effets d’une globalisation des pratiques artistiques (Andrieu, Olivier, 2017) en déconstruisant notamment la référence à un “imaginaire de la blanchité” (Debonneville, 2021). L’actualité fournit plusieurs exemples comme l’illustre une tribune des danseur·euses de l’Opéra de Paris, qui a conduit en 2021 à la publication d’un rapport consacré à la problématique de la “diversité” au sein de cette institution.
Axe 3 : Une recherche en danse qui se pense à l’international
Finalement, le dernier axe invite à la réflexivité des chercheuses et chercheurs pour questionner les outils mobilisés dans les différents contextes internationaux de la recherche en danse. Quelles méthodologies (littéraire, philosophique, anthropologique, historique, artistique etc.) sont mobilisables pour étudier la dimension globalisée de la danse ? Dans quelle mesure les chercheuses et chercheurs se réfèrent à des bibliographies internationales ? Des ouvrages récents ont mis en avant les apports des approches comparatives dans les études en danse (Cappelle, 2024). L’ambition de cette journée est d’interroger les instruments de la recherche en danse pour questionner les pratiques et les objets d’études académiques.
Ainsi, cet appel vise à regrouper des contributions pour une journée d’étude qui aura lieu à la Maison interuniversitaire des sciences de l’homme (MISHA) à Strasbourg le jeudi 12 février 2026.
Modalités de soumission
Les résumés des propositions (500 mots maximum) incluant la méthodologie de recherche, le matériau empirique et l’argument de la communication sont attendus à l’adresse suivante : doctorandanse@cnd.fr,
avant le vendredi 5 décembre 2025.
Comité d’organisation
- Journée organisée sur invitation du chantier de recherches « Gestes » du laboratoire ACCRA de la Faculté des Arts de l’Université de Strasbourg, dans le cadre de la période hors-les-murs de l’Atelier des doctorant·es en danse du CND.
L’atelier des doctorant·es en danse :
- Marco Mary, doctorant en sociologie, LASSP, Sciences Po Toulouse.
- Léa Picot, ATER en littérature comparée, CPTC, université Bourgogne Europe.
- Charline Bidault, doctorante en anthropologie, CREDO, EHESS.
Le service recherche et répertoires chorégraphiques du Centre national de la danse (CND) :
- Laurent Barré, responsable du service.
La faculté des arts de l’université de Strasbourg et du laboratoire Approches contemporaines de la création et de la réflexion artistiques (ACCRA) :
- Oriane Maubert, maîtresse de conférences en art du spectacle.
- Karine Montabord, ATER à l’Université de Strasbourg, docteure en histoire de l’art contemporain, ARCHE.
Bibliographie
ANDRIEU Sarah, EMMANUELLE Olivier (dir.), 2017, Création artistique et imaginaires de la globalisation, Paris, Hermann.
APPRILL Christophe, DORIER-APPRILL Élisabeth, 1998, Espaces et lieux du tango. La géographie d’une danse, entre mythe et réalité, ORSTOM-Prodig, p. 583-590.
ATERIANUS-OWANGA Alice, DJEBBARI Elina, SALZBRUNN Monika, 2019, « Pistes pour une anthropologie des performances musico-chorégraphiques en contexte transnational », Revue européenne des migrations internationales, 35 (3 et 4) : 15-32.
BARTHELEMY Fabien, BOICHOT Camille, 2014, « Entre mouvement et ancrages : les spatialités d’artistes mobiles », Belgeo 3
CAPPELLE Laura, Créer des ballets au XXe siècle. Enquête sur les nouveaux classiques, de l’Opéra de Paris au Bolchoï, Paris, CNRS, 2024, 376 p. DEBONNEVILLE Julien, 2021, « “Au nom de l’harmonie“. L’imaginaire de la blanchité dans le champ de la danse contemporaine », Biens Symboliques/Symbolic Goods, 9
DEBONNEVILLE Julien, « « Une vie de passage » : la danse contemporaine au prisme de la mobilité transnationale », Ethnologie française, nᵒ 3, vol. 52, 2022, p. 473-486
DELATTRE-DESTEMBERG Emmanuelle, GLON Marie, SINTES Guillaume, « Éditorial : questions méthodologiques », Recherches en danse, 13 | 2024, [en ligne : https://journals openedition-org.gorgone.univ-toulouse.fr/danse/7277].
FEDERICA Fratagnoli, LASSIBILLE Mahalia (dir.), 2018, Danser contemporain : gestes croisés d’Afrique et d’Asie du Sud, Montpellier, Deuxième époque.
FOURNIER Marion, MAUBERT Oriane, MONTABORD Karine, 2024, Actes du Colloque Danse et géographie / 31 janvier, 1er février 2019, Atelier des doctorants en danse au CN D, [en ligne : https://docdanse.hypotheses.org/4045].
GUIU Claire, 2009, Naissance d’une autre Catalogne, ed. CTHS.
JOUBERT-SOLANO Violeta, 2010, « Musiques afro-colombiennes. Création musicale, imaginaire identitaire et créolisassions », Géographie et cultures, n° 76, p. 47-64
LAFARGUE DE GRANGENEUVE Loïc, 2006, « Comment Marseille est devenu l’autre capitale du rap français. Politique musicale et identité locale », Géographie et cultures, n° 59, p. 5770.
RAIBAUD Yves, 2015, « Jalons pour une géographie de la danse », Géographie et cultures, 96 : 5-24.
Subjects
- Geography (Main category)
Places
- salle de Conférence, Tram C, station « Observatoire » - 5 allée du Général Rouvillois
Strasbourg, France (67)
Event attendance modalities
Full on-site event
Date(s)
- Friday, December 05, 2025
Attached files
Keywords
- danse, international, espace, mobilité, échange culturel
Contact(s)
- Marco Mary
courriel : doctorandanse [at] cnd [dot] fr - Léa Picot
courriel : doctorandanse [at] cnd [dot] fr
Information source
- Marco Mary
courriel : doctorandanse [at] cnd [dot] fr
License
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To cite this announcement
« La danse à l’international », Call for papers, Calenda, Published on Monday, October 27, 2025, https://doi.org/10.58079/151km

