Published on Monday, October 27, 2025
Abstract
Le colloque « L’université hors-les-murs » propose de revenir sur la genèse des relations de l’université avec le monde extérieur à ses murs (1808-1968). Son ambition est d’enrichir l’inventaire, la chronologie et l’analyse de ces relations, pour toutes facultés (droit, lettres, médecine et pharmacie, sciences, théologie) et leurs composantes (écoles, instituts, stations, bureaux, etc.), dans une optique d’histoire comparative entre pays, facultés, disciplines, en combinant approche « par le haut » et « par le bas », au plus près des pratiques. Un intérêt particulier sera porté aux facultés de province.
Announcement
Argumentaire
Au quart temps du XXIe siècle, l’université et ses acteurs n’ont jamais été aussi présents dans la sphère publique. Les prises de positions des étudiants, des professeurs, des institutions dans les questions ultra-contemporaines, les attaques contre la recherche universitaire, auxquelles répond le mouvement Stand Up For Science, sont monnaie courante. Des évènements de médiation scientifique, désormais bien inscrits dans les agendas, font sortir régulièrement les chercheurs de leurs laboratoires (Nuit des chercheurs, Fête de la Science, Festival L’histoire à venir à Toulouse, Journées du Patrimoine, etc.). L’institutionnalisation des liens entre science et société a même été consacrée par la loi de programmation de la recherche de 2021 et la mise en action du programme SAPS, « Sciences avec et pour la société ». L’organisation assez récente de ces évènements et la structuration des liens entre une institution pluriséculaire et la société laissent supposer deux choses contradictoires : soit la pratique est devenue tellement habituelle qu’elle finit par être formalisée, soit la vénérable institution a du mal à sortir de ses murs et a besoin de l’aiguillon d’une institutionnalisation des formes relationnelles pour le faire.
C’est, en réalité, un débat ancien car les enjeux sont importants. Pour la sphère universitaire, ils sont multiples : apporter une réponse, via la formation et la recherche, aux besoins de l’environnement social, politique et économique et, ainsi, justifier les investissements consentis par l’État et les collectivités pour son existence ; bénéficier de l’apport matériel et humain de l’extérieur (les chargés de cours professionnels) et alimenter sa réflexion sur la mise à jour de ses programmes d’enseignement et de ses thématiques de recherche ; contribuer à la vie de la Cité et de la Nation de toutes les manières possibles. Pour la sphère extérieure les problématiques relèvent de la bonne formation des cadres dont elle a besoin ; de la possibilité d’accéder à de la recherche ou encore de la connexion de ses propres cadres avec le monde académique quand ils participent à l’enseignement. Ces enjeux ont beau être importants, les liens avec « l’extérieur » ne sont pas toujours bien acceptés, soit pour des raisons idéologiques (l’Université ne doit pas se compromettre avec le monde économique), soit pour des divergences portant sur l’organisation de la science (à l’Université la recherche fondamentale, aux entreprises ses applications). Du côté du monde extérieur, les relations avec le monde académique peuvent, par ailleurs, paraître très compliquées.
Le colloque « L’université hors-les-murs » propose de revenir sur la genèse des relations de l’université avec le monde extérieur à ses murs, du début du XIXe siècle à la fin des années 1960, en France et à l’étranger. Son ambition est d’enrichir l’inventaire, la chronologie et l’analyse de ces relations, pour toutes les facultés (droit, lettres, médecine et pharmacie, sciences, théologie) et leurs dépendances (écoles, instituts, stations, bureaux, etc.), dans une optique d’histoire comparative entre pays, entre facultés, entre disciplines, en combinant approche « par le haut » et approche « par le bas ». Un intérêt particulier sera porté à la situation des facultés de province. La problématique internationale pourra apparaître mais ne fera pas l’objet d’un traitement spécifique, les relations internationales des universités constituant un champ très spécifique.
Le colloque s’inscrira dans la continuité des travaux déjà engagés, souvent menés dans des perspectives plus générales, comme celle sur l’organisation de la recherche. Jean-François Picard dans La République des savants (1990, p. 150) rappelait ainsi qu’au moment du colloque de Caen de 1956, Henri Longchambon avait demandé « qu’on mette les industriels dans le coup ». Nombre d’ouvrages dédiés aux problématiques de la production des savoirs ont aussi fait cas des universitaires impliqués (Gibbons, 1994, Pickstone 2000, Pestre, 2015). Les établissements d’enseignement supérieur non universitaires comme les Grandes écoles ou le Conservatoire national des Arts et Métiers ont fait l’objet de nombreux travaux. C’est le cas également pour certains segments des universités comme les instituts et notamment ceux des facultés des sciences (Birck et Grelon 2006 et 2007, Rollet et Choffel-Mailfert 2007, Charru 2024), ou certaines communautés scientifiques (Pestre 1992, Verschueren 2024). Les pistes soumises à la réflexion visent à les compléter en élargissant la thématique à toutes les facultés et en abordant cette question de façon plus générale.
Axes envisagés
1. Formes institutionnelles et matérielles de la relation avec l’extérieur
- Les structures facultaires dédiées et assumées : instituts techniques, écoles pratiques, stations, bureaux de contrôle et bureaux d’études, etc., installées dans, ou en marge, des facultés.
- Les structures dédiées créées par des universitaires hors des facultés (comme certaines écoles de commerce).
- Les donateurs/financeurs extérieurs de l’université et leur apport matériel et financier (locaux, domaines, stations, subventions, matériel, etc.).
- Les relations avec les fabricants de matériel scientifique.
- La construction des relations avec l’extérieur et les initiateurs de ces relations.
2. Les universitaires hors-les-murs
- Part et typologie des universitaires engagés à l’extérieur et formes de cet engagement : pluriactivité synchrone (comme dans le cas de universitaires médecins), expertise, appartenance à des commissions, études, etc.
- Modalités concrètes.
- Réseaux non-académiques : politiques, industriels, éditoriaux, confessionnels…
3. Les champs relationnels
- Relations avec le monde économique (industriel, agricole, des services), le monde de la santé (humaine et animale), le monde éducatif hors-universités, les militaires, le monde confessionnel, le monde culturel, artistique, le monde de l’édition, la sphère du débat public et de la vulgarisation et le monde politique (hors engagements politiques et mandats quand ceux-ci coupent le lien avec l’université).
- Relations structurelles et/ou conjoncturelles (par exemple à l’occasion d’une guerre ou d’un évènement particulier).
4. Les relations avec les autres institutions scientifiques
5. Les formations
Les formations professionnalisantes assumées et la mise en place de formes relationnelles et pédagogiques connectées à l’extérieur (pédagogies de l’atelier ou de projets, stages, conseils de perfectionnement, intégration des professionnels dans les formations, temps partagés entre l’hôpital et la faculté, etc.)
La formation continue ou formations spécifiques ad hoc.
Modalités de contribution
Les propositions de communication sont attendues dans un format .doc ou .docx de 2000 signes, en français ou en anglais. Elles doivent être envoyées à : caroline.barrera@univ-jfc.fr/ francois.charru@imft.fr,
avant le 15 février 2026.
Elles présenteront clairement une question de recherche, un cadre théorique et méthodologique ainsi que les principaux axes d’analyse envisagés. Elles seront accompagnées d’une courte présentation biobibliographique. Les propositions de jeunes chercheurs et chercheuses sont les bienvenues.
Les propositions de communications seront examinées par le comité scientifique et les réponses communiquées aux proposants en mai 2026.
Informations utiles
- Le colloque se déroulera à Toulouse les 18 et 19 mars 2027 à la Bibliothèque d’études méridionales de Toulouse, 56 rue du Taur, 31 000 Toulouse.
- L’organisation du colloque prendra à sa charge les repas des communicants pendant le colloque et une nuit d’hôtel par communication.
Publication
Les communications feront l’objet d’une publication. Les textes de 30 000 signes devront être restitués aux organisateurs pour le 30 mai 2027 dernier délai.
Organisateurs
- Caroline Barrera, INU-Champollion/Laboratoire Framespa (UMR 5136, Université Toulouse Jean Jaurès/CNRS)
- François Charru, Université de Toulouse/Institut de mécanique des fluides de Toulouse/Laboratoire SPHERE (UMR 7219)
Comité scientifique
- Caroline Barrera, maîtresse de conférences en histoire contemporaine, INU Champollion Albi
- Anne Bidois, professeure des Universités en sociologie, université de Rouen
- François Charru, professeur émérite des Universités en mécanique, Université de Toulouse-IMFT
- Jean-François Condette, professeur des universités en histoire contemporaine, Université de Lille
- Renaud D’Enfert, professeur émérite des Universités en sciences de l’éducation, Université de Picardie
- Liliane Hilaire-Perez, professeure des Universités en histoire moderne, Université Paris-Cité, directrice d’études à l’EHESS
- Jérôme Lamy, directeur de recherche au CNRS, CESSP
- Stéphane Lembré, professeur des universités en histoire contemporaine, Université de Lille
- Philippe Terral, professeur des Universités en sociologie, Université de Toulouse
- Virginie Fontenau, professeure des Universités en histoire des sciences, Université de Paris-Saclay
- Philippe Nelidoff, professeur des Universités en histoire du droit, Université de Toulouse Capitole
- Jean-Pierre Vinel, professeur des Universités/Praticien hospitalier émérite, Université de Toulouse
Subjects
- History (Main category)
Places
- Bibliothèque d'études méridionales - 1er étage - 56 rue du Taur - 31 000 Toulouse - France
Toulouse, France (31)
Date(s)
- Sunday, February 15, 2026
Keywords
- histoire de l'université ; relations universitaires ; XIXe siècle ; XXe siècle
Contact(s)
- Caroline Barrera
courriel : caroline [dot] barrera [at] univ-jfc [dot] fr - François Charru
courriel : francois [dot] charru [at] imft [dot] fr
Reference Urls
Information source
- Caroline Barrera
courriel : caroline [dot] barrera [at] univ-jfc [dot] fr
License
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To cite this announcement
« L’université hors-les-murs (1808-1968) », Call for papers, Calenda, Published on Monday, October 27, 2025, https://doi.org/10.58079/151kn

