Le 25 mai 2025, la ministre de l’éducation et la culture du Mozambique, Samaria Tovele demande le retour des artefacts et biens culturels pillés pendant la période coloniale. Cinquante ans après les indépendances, le processus de décolonisation semble encore inachevé. Cet anniversaire est l’occasion de revenir sur ces événements majeurs de la seconde partie du XX^e siècle : sur les conditions de leurs réalisations comme sur la façon dont leurs mémoires sont mobilisées dans les sociétés contemporaines.

Argumentaire

En 1975, après plus d’une décennie de lutte armée anticoloniale, les mouvements de libération, Mouvement Populaire de Libération de l’Angola (MPLA) et le Front de Libération du Mozambique (FRELIMO) arrivent au pouvoir en Angola et au Mozambique. Le départ des colons européens et les guerres civiles qui déchirent les sociétés font de la construction des nouveaux États un défi colossal.

De fait, cinquante ans après les proclamations d’indépendance, les guerres civiles, l’autoritarisme et la persistance de profondes inégalités socio-économiques semblent manifester l’échec des anciens mouvements de libération, au pouvoir depuis 1975 à réaliser leurs promesses émancipatrices. Pourtant dans les deux pays, la libéralisation relative de la vie politique et les progrès de l’accès à l’enseignement conduisent à des l’émergence et à la consolidation de mouvements sociaux ou de nouvelles formes d’activisme au nom des mêmes idéaux que le MPLA et le FRELIMO portaient dans la lutte anticoloniale.

Ce double anniversaire est l’occasion de revenir sur ces événements majeurs de la seconde partie du XXe siècle : sur les conditions de leurs réalisations comme sur la façon dont leurs mémoires sont mobilisées dans les sociétés contemporaines.

Coordination

Coordonnées par Adrien Nery (doctorant à l’IFG Lab) et Clara Torrão Busin (doctorante à l’Institut des Mondes Africains (IMAF)), ces journées d’étude proposent une réflexion collective sur les usages politiques, sociaux et mémoriels de l’indépendance en Angola et au Mozambique, cinquante ans après leur accession à la souveraineté.

Programme

Paris 8 - Amphithéâtre MR02 - Maison de la Recherche 

13h30 - Accueil des participants 

14h-15h30 - Panel 1 - Des guerres de libération aux indépendances : histoire sociale et transnationale des acteurs de la lutte armé 

• Erik Kennes, Senior Research Fellow- Africa Programme, Egmont Royal Institue for International Relations  Les « Tigres » katangais entre discours, mémoire et réalité
• Hugo Desmares-Defert, diplomé de Paris 1 Panthéon-Sorbonne Au croisement des luttes anticoloniales en Afrique : le rôle de l'Algérie dans les guerres d'indépendance angolaise et mozambicaine (1958-75)
• Jessica da Silva Höring, jeune docteure, Université de São Paulo  Une biographie collective du nationalisme angolais : la famille Chingunji et la lutte anticoloniale de l’UNITA 

15h30-16h30 - Panel 2 - Gouverner les États indépendants : la mise en œuvre politique et diplomatique des indépendances 

• Jean Pierre de Roo, doctorant à l’EHESS, Mondes Américains La “Génération du 8 Mars” au Mozambique
• Domingos Alberto, doctorant à l’université de Lisbonne, ICS La reconnaissance du gouvernement angolais par le Portugal 

16h30-17h - Pause Café 

17h-19h - Table Ronde : 50 ans après les indépendances : faire de la recherche au Mozambique et en Angola 

• Chloé Buire, chargé de recherche CNRS, LAM
• Rozenn Nakanabo Diallo, maître de conférence, Sciences Po de Bordeaux
• Didier Péclard, Professeur associé Université de Genève  
• Dércio Tsandzana, maître de conférence à l’Université de Eduardo Mondlane 

19h - Cocktail 

Jeudi 13 Novembre 2025

Paris 8 - Salle des thèses - Bâtiment A 

8h30 - Accueil et petit déjeuner (à confirmer)

9h-10h30 - Panel 3 - Des indépendances entre ruptures et continuités : recompositions sociales, politiques et culturelles 

• Federico Carducci, doctorant à l’Université de Genève, Global Studies Institute Du pacifisme anticolonial à la préservation de la paix dans l'après-guerre. Continuités prophétiques et reconfigurations du champ religieux en Angola
• Dércio Alberto, doctorant à Aix-Marseille University, IMAF et PALOC Les pouvoirs invisibles pendant la révolution : régulos, Etat et socialização de campo au Mozambique (1974-1990)
• Rozenn Guérois, Chargé de recherche CNRS, Directrice du LLACAN Langage en tension au Mozambique : entre héritage colonial et réinvention nationale 

10h30-11h - Pause-café 

11h-12h30 - Panel 4 - Se rappeler l’indépendance : Des mémoires sous tension 

• Paolo Israel, Associate Professor and Chairperson Depratement of Historical Studies, University of the Western Cape “We demanded uhuru”, Simon Nshusha’s oral narratives and the early anti-colonial struggle in Mozambique
• Morgane Delaunay, postdoctorante à Université de Lisbonne, postdoctorante, Centro de estudos comparatistas Les mémoires des indépendances chez les retornados
• Dércio Tsandzana, maître de conférence à l’Université de Eduardo Mondlane Mozambique, entre mémoire et modernité : la participation politique des jeunes dans l'espace numérique 

12h30-14h - Déjeuner

14h-15h - Panel 5 - L'indépendance pour le développement ? Les enjeux économiques de l’indépendance 

• Brad Safarik, maître de conférence à l’Université Catholique de l’Ouest Les défis de l'indépendance au service d'un développement étatique centralisé jusqu'au présent : le cas de l'Angola
• Marcos Mavungo, doctorant à l’ISCTE-Instituto Univérsitario de Lisboa  L'héritage colonial et les défis de l'économie pétrolière et des institutions dans le processus de développement en Angola: Cas de Cabinda 

15h-16h30 - Panel 6 - Rêver, écrire et exposer les indépendances : le récit des indépendances à travers les expressions artistiques et culturelles

• Jacqueline Evaristo, diplomée de l’Université Paris Cité  La littérature de l'indépendance : de la Poésie de Combat à la fondation de l'AEMO
• Dorothée Boulanger, Career Development Fellow in Women’s, Gender and Sexualities Studies , Université d’Oxford  Fictions émancipatrices : écriture et réécriture de l’indépendance nationale dans les romans angolais
• Nikolai Brandes, postdoctorant associé à Käte Hamburger Research Centre global dis :connect, Ludwig-Maximilian Université Munich 100.000 housing units. Shared memories of East Germany's housing program in Mozambique and the musealization of the GDR's relations with the Global South.  

16h30  -  Clôture