L’Art dans toutes ses formes d’expression (œuvre visuelle, récit, performance, design, etc.) se définirait par son intention de provoquer un résultat réel qui n’en est pas moins imaginaire, voire mensonger ! Ainsi dans tout art il y aurait une dimension mensonge et dans le mensonge une dimension art. Sont-ils pour autant solidaires ou complémentaires ? Sont-ils nécessaires tous le deux à la vie de la société humaine ? Sont-ils plus nécessaires à certains âges des civilisations et à certaines conjonctures des évènements qu’à d’autres, pour que s’équilibrent et se rétablissent les forces contradictoires qui agissent sur les sociétés.

Argumentaire

L’art est à la fois, une construction mentale et matérielle. Il aboutit souvent à une création inédite que nous posons, par rapport au réel, comme mensongère. L’Art, en effet, dans toutes ses formes d’expression ( œuvre visuelle, récit, performance, design, etc.) se définirait par son intention de provoquer un résultat réel qui n’en est pas moins imaginaire, voire mensongère !

Ainsi dans tout art il y aurait une dimension mensonge et dans le mensonge une dimension art. Sont-ils pour autant solidaires ou complémentaires ? Sont-ils nécessaires tous le deux à la vie de la société humaine ? Sont-ils plus nécessaires à certains âges des civilisations et à certaines conjonctures des évènements qu’à d’autres, pour que s’équilibrent et se rétablissent les forces contradictoires qui agissent sur les sociétés.

Sommes-nous aujourd’hui à cet âge crucial où le mensonge serait le moyen qui garantit le résultat. La vérité est, elle aussi, une construction mentale très restrictive, elle serait le degré zéro de l’imaginaire, qui, dès que verbalisée, elle s’humanise et perd de son caractère infini et idéal. Elle n’est pas une valeur ni un critère d’appréciation de l’œuvre culturelle. Aujourd’hui le mensonge est cultivé, promu en science, en art.

Tout porte à croire que le mensonge moderne est intentionnel pour spolier, usurper, donner de fausses routes aux opinions, aux événements. Certains acteurs en jouent mieux que d’autres, certaines cultures l’auront entériné comme jeu de société et de civilisation dont le monde et la vie serait la scène. Il procure un spectacle riche, intelligent, ensorceleur et sensuel. Ceux qui le maitrisent sont les plus illustres du moment. Leur mensonge a de la saveur et surtout de l’impact. Ainsi le mensonge nécessite un jeu, un discours et une mise en scène : un spectacle complexe qui mobilise tous les arts performatifs de l’homme, nullement redondant puisque chaque mensonge est une performance, un récit, une œuvre à part.

L’artiste, lui, imagine, rêve et use du mensonge pour créer le produit culturel et/ou artistique qui prospecte et stimule les réceptions et les réactions dans le sens voulu. L’imaginaire, ingrédient et formule, ferait aboutir l’œuvre dans le sens projeté.

Le créateur moderne a ainsi droit au mensonge sans limites. Son œuvre doit amener l’homme à aller dans les pensées prohibées que seul le mensonge rend permises. C’est une création qui tend à donner à la pensée des dimensions illimitées du rêve par lequel l’artiste contemporain souhaite corriger le monde, et donner à voir ce qu’il veut montrer de lui-même.

Le mensonge est ainsi infini, la réalité est une. La vérité serait de ce fait une illusion. L’art pianote sur ces trois dimensions de la conscience en toute liberté pour créer l’œuvre. Le mensonge y serait une note majeure, éminemment humaine, alors que la réalité et la vérité lui sont extérieures.

Abordé sur le plan éthique le mensonge serait, pour certains moralisateurs, en train de faire de notre époque une exception historique qui romprait avec le raisonnement traditionnel de l’humanité. Mais notre époque serait-elle exceptionnelle quand on sait, en revanche, que d’autres civilisations ont cultivé, à leur manière, le fabuleux, le mythique, donc finalement le mensonger ? L’artiste, en usant du mensonge, le ferait-il pour amener l’homme à dépasser les limités étriquées du véridique et à investir les espaces infinis qu’ouvre le récit mensonger ?

Mais d’un autre côté l’art n’a-t-il pas un contrat social, n’a-t-il pas une fonction qui tend à exalter la nature humaine, à la purifier des aléas que lui procurent les déviations et les dépravations. Ne comporte-t-il pas une force qui combat le mensonge et ouvre la vie sur les vérités supérieures, sur l’Ideal.

Le clivage art et mensonge débouche sur des questions brûlantes qui peuvent constituer des pistes de recherche et d’interrogations :

• Peut-on séparer l’art du mensonge quelle que forme qu’il prenne ?
• L’éthique a-t-elle droit de cite sur la création, droit de restriction ?
• L’homme est-il en train de muter et par-là l’idéologie et la civilisation humaine qui installerait une ère de soupçon.
• L’homme moderne a-t-il vendu son âme au diable, en renonçant à la vérité pour le mensonge comme comportement et comme source de création et de rêve ?
• Le mensonge serait-il une sophistication de la pensée humaine, indice d’un profond nihilisme envers le sens de l’existence, et de toutes les valeurs positives historiques ?
• Le mensonge serait-il une nécessité historique, dernière solution d’une société en crise, pour continuer à créer une culture qui humanise la vie.
• Seules formes les indéfinies du mensonge feraient la qualité et la valeur de la création culturelle d’aujourd’hui.
• Mensonge et authenticité pourraient-ils cohabiter dans la même œuvre artistique

Modalités de contribution

Les propositions de communication : (intitulé et résumé (300 mots/Format WORD) + CV sommaire) sont à envoyer aux adresses électroniques suivantes : jeptavcolloque@gmail.com, kraimabdelkarim@hotmail.fr, hachnejib@gmail.com

• 15 décembre 2025 : Date butoir pour la réception des communications
• 30 décembre 2025 : Réponses du comité scientifique aux propositions 
• 10 février 2026 : Date limite pour la soumission du texte complet en vue de sa publication. (Format WORD).
• 13, 14 et 15 février 2026 : Actes du colloque.

Frais de participations :

• Pour les intervenants étrangers (hébergement (3 nuitées) + restauration + kit du colloque + pauses cafés + souscription à la publication des actes du colloque au cas où la communication serait retenue par le comité de lecture) : 200 Euros
• Pour les Tunisiens (kit du colloque + pauses cafés + déjeuner le jour de la présentation de la communication + souscription à la publication des actes du colloque au cas où la communication serait retenue par le comité de lecture) : 200 DT

Comité scientifique

• Naceur Ben Cheikh : Professeur émérite de l’Enseignement supérieur, Université de Manouba.
• Hafedh Djédidi : Professeur émérite de l’Enseignement supérieur, Université de Sousse.
• Samir Becha : Professeur de l’Enseignement supérieur, Université de Tunis.
• Faten Chouba Skhiri : Professeur de l’Enseignement supérieur, Université de Sousse.
• Fetah Ben Ameur : Professeur de l’Enseignement supérieur, Université de Sfax.
• Adel Ben Youssef : Professeur de l’Enseignement supérieur, Université de Sousse.
• Ali Aoun : Maitre de conférences de l’Enseignement supérieur, Université de Tunis Al-Manar

Comité d’organisation

• Hafedh Djedidi : Président
• Abdelkarim Kraiem : Coordinateur principal
• Membres :
• Sonia Daou
• Zeineb Bouguila
• Mariem Karrout
• Salsabil Miled
• Haifa Harchay
• Olfa Bouassida
• Sadok Zayene