Published on Tuesday, November 04, 2025
Abstract
Nous interrogeons les peurs et résistances suscitées par les études de genre et les mouvements anti-genre, qualifiés de « panique morale ». Il valorise les apports critiques des études de genre à l’émancipation, à la justice sociale et au care, tout en analysant les logiques de délégitimation, les effets institutionnels et politiques, ainsi que les fragilisations psychiques et matérielles. L’événement accueille des contributions variées (sciences sociales, arts, architecture, santé, etc.) pour explorer les discours, imaginaires, conséquences et formes de résistances aux politiques d’égalité, en France et dans le monde, et promouvoir une réflexion sur les dynamiques d’émancipation contemporaines.
Announcement
Argumentaire
Depuis plusieurs décennies, les études de genre ont profondément renouvelé notre compréhension des rapports sociaux, des identités et des inégalités. Pourtant, elles suscitent encore aujourd’hui de fortes résistances et une hostilité politique marquée, formant un mouvement anti-genre porteur de ce que l’on nomme une « panique morale ». Ce phénomène met au défi les acquis féministes, LGBTQIA+ et intersectionnels, révélant un affrontement idéologique majeur. “Lobby” féministe ou LGBTQIA+, “islamo-gauchisme” ou “wokisme”, tous les disqualificatifs possibles ont été associés au genre. Mais de quelles peurs le genre est-il le nom ?
C’est pour répondre à cette question que ce colloque réunit des perspectives variées – arts, géographie, architecture, sociologie, philosophie, science politique, de l’éducation, histoire, littérature, études culturelles, droit, santé, psychologie, sciences du langage… – pour interroger, de manière pluridisciplinaire, les racines et les effets de cette peur suscitée par les études de genre. Ce colloque ambitionne premièrement de mettre en valeur les apports critiques des études de genre aux dynamiques d’émancipation, de justice sociale, d’attention au care, ainsi qu’à l’amélioration concrète de la vie quotidienne non seulement des femmes mais plus généralement de l’ensemble des vies fragilisés par des modèles normatifs et oppressifs. Deuxièmement, ces journées visent à établir un état des lieux des espaces et des logiques de résistance au genre, en France comme à l’étranger.
Les propositions d’intervention, reflétant les recherches actuelles, pourront notamment porter sur les thématiques suivantes et prendre des formes multiples (lectures, communication, affichages, performances etc…)
Discours et contre-discours du mouvement anti-genre
Il s’agit ici d’analyser les rhétoriques, les stratégies et alliances internationales des mouvements anti-genre ; ainsi que de porter une attention aux mécanismes de délégitimation des savoirs critiques. Ce premier axe s’oriente donc vers l’analyse de la construction sociale d’une panique morale et des résistances aux politiques d’égalité.
Imaginaires, récits sociaux et médiatiques
Nous insisterons également sur les conditions et les biais de production, de diffusion et de réception des discours médiatiques critiques au genre ; sans oublier les effets de catégorisation et de stigmatisation qu’ils provoquent. Ici, l’analyse des logiques de circulation transnationales des imaginaires anti-genre sera attendue.
Effets politiques, institutionnels et spatiaux des luttes anti-genre
Ce troisième axe se penchera sur l’impact des campagnes anti-genre sur les politiques publiques, l’enseignement, la protection sociale et la fabrique de l’espace public. Il s’agira ici d’étudier les rapports de pouvoir genrés et intersectionnels dans la ville et les territoires, ainsi que des politiques façonnant les espaces publics comme privés.
Fragilisations psychiques et matérielles
Pour cet axe nous privilégions l’analyse des effets concrets, psychiques comme matériels, des politiques anti-genre en France ou dans le monde sur les populations ainsi rendues vulnérables (discrimination, violences de genre…). Cela peut être sous la forme de constats partagés d’un point de vue situé, associatif, militant, ou de personnes concernées expertes…
Réponses, résistances féministes et dimensions intersectionnelles
Au-delà des constats, nous axerons également nos regards du côté des formes de solidarités, recompositions militantes, alliances féministes et LGBTQIA+ avec d’autres luttes sociales et écologiques (y compris dans leurs paradoxes et leurs tensions internes). En quoi ces positions anti-genre insufflent-elles de nouveaux rapports de pouvoir portés par les revendications autour du care, de la justice sociale et l’attention aux vulnérabilités multiples ?
Dynamiques d’émancipation et apports critiques des études de genre
Enfin, nous attirons notre attention sur des contributions concrètes : des recherches aux transformations sociales, des politiques publiques éducatives aux dispositifs culturels. Les enjeux liés à la santé, à la parentalité, aux mobilités, à l’amélioration des conditions de vie ou aux interrogations éthiques trouvent ici un écho particulier.
Modalités de contribution
Communications classiques, posters, performances, vidéos, lectures, témoignages : toutes les formes de réflexion et de restitution sont envisageables.
Pour cela il convient d’envoyer une proposition (peu importe le format) à l’adresse suivante colloquegenre2026@gmail.com avant le 7 janvier.
Le comité d’organisation adressera ses réponses le 15 janvier.
Ces propositions doivent comprendre :
- Votre / vos nom(s) et affiliations universitaires, professionnelles ou associatives
- Un titre et un résumé de votre proposition (2500 signes, espaces comprises)
- Une courte biographie (500 signes, espaces comprises) et bibliographie
A la suite de ces deux journées, nous envisageons rapidement la possibilité d’une publication : à cette fin, les textes issus des communications seront à rendre pour le 15 juin. D’autres informations à ce sujet seront transmises ultérieurement.
Le colloque aura lieu à Paris, Campus Condorcet les 5-6 mai 2026.
Comité d'organisation
Arnaud Alessandrin, Feriel Boushaki, Stéphanie Dadour, Johanna Dagorn, Annick Farina, Cécile Fourrel de Frettes, Corinne Luxembourg.
Subjects
- Sociology (Main category)
- Mind and language > Thought
- Society > Sociology > Gender studies
- Society > Ethnology, anthropology
- Society > Political studies > Political and social movements
- Society > Urban studies
- Society > Geography
- Society > History
Places
- auditorium - Campus Condorcet - centre de colloques, place du Front Populaire
Aubervilliers, France (93)
Event attendance modalities
Full on-site event
Date(s)
- Wednesday, January 07, 2026
Keywords
- genre, circulation, émancipation, résistances, panique morale, normativité, discrimination
Information source
- Corinne Luxembourg
courriel : corinne [dot] luxembourg [at] univ-paris13 [dot] fr
License
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To cite this announcement
« De quelles peurs le genre est-il le nom ? », Call for papers, Calenda, Published on Tuesday, November 04, 2025, https://doi.org/10.58079/153aj

