Sottise et ineptie, de la Renaissance aux Lumières
Discours du savoir et représentations romanesques
Published on Saturday, October 25, 2003
Abstract
Announcement
Colloque organisé par le Centre d'études du roman
et du romanesque
U.P.J.V. Amiens, mars 2004
Responsables Nicole Jacques-Lefèvre et Anne-Pascale Pouey-Mounou
" Par ainsi, la fausseté qui vient d'ignorance
ne m'offense point, c'est l'ineptie ".
" A cette sorte de discipline regardait le vieux Caton, quand
il dit que les sages ont plus à apprendre des fols que les
fols des sages " Montaigne, Essais, III, 8.
" De Paris au Pérou, du Japon jusqu'à Rome,
Le plus sot animal, à mon avis, c'est l'homme ". Boileau,
Satire VIII
" Celui qui vous parle n'est ni un savant ni un philosophe,
mais un homme simple, ami de la vérité ". J.-J.
Rousseau, L'Emile
Innocent, ingénu, simple ou simplet, rustre, stupide, sot,
naïf ou franchement imbécile, fou, inepte, inapte ou
inadapté : autant de qualificatifs qui pour l'homme d'aujourd'hui
frôleraient l'injure, mais qui, de la Renaissance aux Lumières,
ont pu désigner quelque chose de la nature de l'homme.
Pris dans la double tradition du stultus et de l'idiota, irrécupérable
et représentatif à la fois, l'homme qui mérite
d'être ainsi désigné est-il en proie à
une ineptie constitutive ou à une carence individuelle, miroir
de ses semblables par sa stupidité d'homme ou par son irréductible
différence ? Si l'on peut dégager les constantes d'une
telle interrogation, ses conditions, ses modalités et ses
conclusions subissent, en trois siècles, une significative
évolution.
Les réflexions philosophiques sur l'ineptie ou la sottise
posent le problème du rapport de l'homme à la connaissance,
mais se situent aussi plus largement dans la perspective, à
la fois ontologique et sociale, d'une nouvelle définition
de la nature de l'homme : celui que régit une ineptie foncière
renvoie chacun à l'expérience d'une nature méconnue,
selon des modalités où se jouent le devenir individuel,
le rapport à la nature et à la culture, et la positivité
ou la négativité des représentations sociales.
Simultanément, ou en décalage avec ces théories,
diverses représentations ou figurations fictionnelles de
l'homme inepte apparaissent, qui le mettent souvent en relation
à la figure, elle-même évolutive, du savant
et du sage, ou encore de l'homme conforme à des normes sociales.
Plusieurs axes d'étude peuvent donc être envisagés
:
- De l'homme en général à l'homme particulier
- Nature contraignante ou création de soi et devenir
- Définition dépréciative ou valorisation paradoxale
- De la nature de l'homme à l'homme naturel
- Connaissance et méconnaissance
- Nature et culture
- Education positive et éducation négative
- Représentations théâtrales et romanesques
- Discours de l'ineptie et parole de l'homme inepte
- L'homme inepte en société
- Du sot au fou, les métamorphoses de l'ineptie
Etc…
Les propositions de communication sont à envoyer à Nicole Jacques-Lefèvre, 146 bd Magenta, 75010 PARIS, courriel : njacqueslefevre @free.fr. ou à Anne-Pascale Pouey-Mounou, 119 rue de Montreuil, bat. C2 75011 PARIS, courriel : ap.poueymounou@freesurf.fr
Subjects
- Language (Main category)
- Periods > Early modern
Places
- Amiens, France
Date(s)
- Monday, March 01, 2004
Contact(s)
- Nicole Jacques-Lefèvre
courriel : njacqueslefevre [at] free [dot] fr - Anne-Pascale Pouey-Mounou
courriel : ap [dot] poueymounou [at] freesurf [dot] fr
Reference Urls
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To cite this announcement
« Sottise et ineptie, de la Renaissance aux Lumières », Conference, symposium, Calenda, Published on Saturday, October 25, 2003, https://doi.org/10.58079/8p8