AccueilCinéma et identités collectives

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Publié le lundi 11 octobre 2004

Résumé

Intimement liée à l’état des techniques et à l’économie des représentations à la fin du dix-neuvième siècle, la naissance du cinématographe s’est inscrite dans un contexte d’affirmation mondiale des identités nationales. Les films ont ainsi immédiatement témoigné des préoccupations identitaires collectives, et les cinématographies ne se sont alors définies que par rapport à un pays, à un peuple ou à une communauté, c’est-à-dire par rapport à un sentiment d’appartenance nationale.

Annonce

Appel à communication.

Pour ce troisième colloque organisé par le LARA (Laboratoire de Recherche en Audiovisuel de l’Université Toulouse II) à l’Abbaye école de Sorèze les 10, 11 et 12 février 2005, nous avons choisi de nous préoccuper du couple cinéma-identité collective, dont les noces remontent à plus d’un siècle. Intimement liée à l’état des techniques et à l’économie des représentations à la fin du dix-neuvième siècle, la naissance du cinématographe s’est en effet inscrite dans un contexte d’affirmation mondiale des identités nationales. Les films ont ainsi immédiatement témoigné des préoccupations identitaires collectives, et les cinématographies ne se sont alors définies que par rapport à un pays, à un peuple ou à une communauté, c’est-à-dire par rapport à un sentiment d’appartenance nationale. En retour, de nombreuses entités étatiques ont utilisé le cinéma en tant que moyen de légitimation de leur existence. L’image filmique est, de ce fait, venue donner corps à une fiction politique identitaire dont elle s’est elle-même servie pour prendre forme. En ce sens, le cinéma et la nation ont toujours été complémentaires et se sont réciproquement nourris.

Aujourd’hui, la question nationale semble être devenue un cadre trop étroit, tant de notre côté de l’océan Atlantique, où la volonté d’union européenne se conjugue avec la décentralisation renforcée de puissantes entités régionales, que de celui des États-Unis qui, politiquement mais surtout culturellement, cèdent souvent à une certaine tentation impériale en s’imaginant et en se projetant comme une société-monde. En outre, échappant de plus en plus au diktat étatique, la définition de l’identité devient fluctuante, multiple. D’ailleurs le marché ne s’y trompe pas, qui, à travers chaînes thématiques, magazines, sites web et films de niche, cherche à développer des convergences avec les différentes revendications communautaires agitant nos sociétés. C’est pourquoi le cinéma, média travaillé intrinsèquement par la problématique de l’identité collective, nous apparaît plus que jamais au centre de toutes les interrogations portant sur la capacité de la culture à rendre compte de l’existence des sentiments d’appartenance contemporains.

La question centrale de ce colloque concernera donc la participation, passé et présente, du cinéma à la création et au renforcement des identités collectives. Peut-on encore parler d’un cinéma américain à l’heure où les productions sont avant tout pensées pour un marché mondial ? Tout cinéma national est-il soluble dans la mondialisation économique ? L’identité collective est-elle un facteur primordial dans la construction d’une cinématographie ? Un film est-il définissable par le pays d’origine des capitaux investis dans son financement, par ses territoires de distribution, par la personnalité de son réalisateur ou seulement par le public qu’il est susceptible de rencontrer ? La notion d’exception culturelle est-elle autre chose que la revendication corporatiste d’une profession maîtrisant particulièrement bien la résonance médiatique ? Existe-t-il des liens entre les idées d’auteur et d’œuvre d’art et les prises de position inhérentes à l’expression d’une identité collective ? Quelle est la place du cinéma militant dans l’histoire des revendications identitaires ? Est-ce toujours un engagement actuel ?

Toutes ces questions pourront servir à organiser les réflexions et les interventions, elles ne sont néanmoins données ici qu’à titre indicatif ; toute proposition de communication abordant différemment les rapports cinéma/identités collectives sera bien sûr prise en compte.
La confrontation des points de vue disciplinaires et des méthodologies nous semble également indispensable. Nous demandons ainsi à ce que les propositions de communication fassent apparaître clairement les choix méthodologiques de leur auteur. Les études de contenu, les approches historiques, les réflexions en terme de stratégie des acteurs, les études de réception ou celles privilégiant l’esthétique nous seront également précieuses pour envisager l’ensemble des facettes du couple cinéma/identité collective.

Pour nourrir et illustrer les débats, des films, choisis en collaboration avec la Cinémathèque de Toulouse, auront été projetés lors d’une programmation spécifiquement consacrée au thème du colloque.

Les propositions de communication (3 000 signes maximum), accompagnées d’une brève présentation de l’auteur, devront nous parvenir avant le 15 novembre à l’adresse suivante colloque-soreze@esav.net. En cas d’acceptation, le texte complet de la communication devra être envoyé à la même adresse au plus tard le 31 janvier afin d’organiser une publication des actes dans les meilleurs délais.

Catégories

Lieux

  • Sorèze, France

Dates

  • lundi 15 novembre 2004

Contacts

  • Franck Bousquet
    courriel : franck [dot] bousquet [at] iut-tlse3 [dot] fr

Source de l'information

  • Bousquet Franck
    courriel : fr [dot] bousquet [at] libertysurf [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Cinéma et identités collectives », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 11 octobre 2004, https://doi.org/10.58079/9d6

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