Groupe de travail du Centre d'histoire de Sciences Po. Programme du séminaire pour l'année 2005.

Après l'art, la littérature ou le droit, le sport est au nombre de ces objets que les historiens peinent à annexer. À rebours de cette réticence hexagonale, qui constituerait en soi un bel objet d'histoire intellectuelle, des pionniers se sont pourtant aventurés, avec succès, à défricher le territoire sportif : Pierre Arnaud, André Rauch, George Vigarello, Alfred Wahl...

Inscrit au cœur de la culture de masse à la fois comme spectacle et comme pratique, le sport reflète et grossit les réalités contemporaines. C’est pourquoi il est un outil privilégié pour écrire autrement et de façon diagonale l'histoire sociale, politique et culturelle des sociétés contemporaines.

Dans le cadre de son séminaire mensuel, le groupe de travail SCSE organise la rencontre entre les représentants français et étrangers des différentes disciplines fondatrices de l’histoire du sport, tous réunis par le “ goût de l’archive ” et le souci de faire entrer le sport dans le territoire académique des historiens. En faisant appel aux historiens des autres disciplines et aux chercheurs des autres sciences sociales et humaines (anthropologie, sociologie, philosophie…), il invite à une réflexion toute particulière sur l’objet et les méthodes.
La démarche retenue est donc résolument comparatiste. Il s’agira de singulariser des modèles nationaux tout en dégageant des convergences européennes, sans négliger la confrontation avec les cultures sportives extra-européennes, ni la plongée dans des temps plus anciens. On s'interrogera ainsi sur la part d'autonomie du fait sportif par rapport aux États, aux régimes politiques, aux différentes formulations du nationalisme. Le défi consiste ici à tenir la balance entre un sport symbole de puissance et un sport inventeur d'une “ tradition apolitique, pacifiste et transnationale ”. Cette histoire internationale et transnationale du sport s’inscrit assurément dans la réflexion des historiens sur les transferts culturels.
Plus encore, elle a pleine vocation à contribuer à l’histoire transnationale en train de s’écrire.

Programme du séminaire pour l'année 2005

Janvier 2005

Lundi 17 janvier : Perspectives nouvelles sur l'olympisme.

Christina Koulouri (Université du Péloponnèse) "Réécrire l'histoire des Jeux de 1896" et Patrick Clastres (CHEVS-FNSP), "Pierre de Coubertin: perspectives de recherche".

Février 2005

Lundi 7 février :Georges Vigarello , "Faire l'histoire du corps".

Mars 2005

Lundi 7 mars: D'autres approches du fait sportif.

Isabelle Quéval (philosophe, Paris V), "Sport et dépassement de soi" et Patrick Mignon (laboratoire de sociologie de l'INSEP), "Sociologie et histoire du sport, l'exemple du football".

Avril 2005

Lundi 4 avril: Le sport au Royaume-Uni.

Tony Mason et Eliza Riedi (DeMonfort University, Leicester), "Le sport et l'armée britannique".

Mai 2005

Lundi 9 mai: Table-ronde "L'histoire de l'éducation physique en France: problématiques, usages et perspectives".

Intervenants: Mickaël Attali (Université de Grenoble), Daniel Denis (IUFM de Versailles), Jean-Luc Martin (IUFM de Versailles-CHEVS-FNSP) et Jean Saint-Martin (Université de Lyon-I).

Juin 2005

Mercredi 8 Juin (Paris) et jeudi 9 juin 2005 (Roubaix)

(en partenariat avec le Centre des Archives du monde du travail)

Journées d'études: Le sport: de l'archive à l'histoire.

Octobre 2005

Lundi 3 octobre: Deux disciplines populaires: le vélo et la boxe.

Alex Poyer (Université d'Orléans), "Vélocipédie et nationalisme en France à la fin du XIXe siècle" et André Rauch (Université Marc Bloch de Strasbourg), "Une histoire de la boxe".