Etudiant(e)s en mouvements
Internationalismes et internationales, cosmopolitismes et migrations étudiantes
Published on Sunday, July 03, 2005
Abstract
Announcement
L’une des traditions de la médiévale
« universitas », celle de la circulation inter-nations des étudiants
comme des maîtres, est une tradition récurrente, en se transformant évidemment,
dans l’Université moderne et contemporaine.
Les XIXe et XXe siècles ont d’une
part nationalisé les systèmes d’enseignement supérieur, et d’autre part
mondialisé de façon intercontinentale ces phénomènes, en même temps que les
motifs des voyages et migrations étudiantes sont devenus plus
diversifiés : à la curiosité intellectuelle et à l’attraction scientifique
de certains pôles ou professeurs se sont ajoutées les motivations économiques
et politiques. Colonies des métropoles ne disposant pas (encore) de facultés
envoyant les enfants des élites colonisées dans les capitales
européennes ; mais aussi aujourd’hui jeunes des ex-colonies attirés par
des formations considérées comme plus performantes ; hier comme
aujourd’hui également on compte nombre d’étudiants fuyant, ou bannis, des Etats
autoritaires venant étudier dans des pays plus ou moins voisins ou réputés plus
démocratiques.
Le GERME, qui a déjà organisé en 1996
un premier colloque sur les internationales étudiantes et après une série de
séminaires et la participation au réseau « les migrations étudiantes en
Europe » depuis 2000, organise en 2005/2006 un colloque en deux
parties :
-
le premier (juin 2006) se tenant à la BDIC à Nanterre,
dans le cadre de l’IFR
-
Le second (décembre 2006) à l’Université de Reims,
Souvent étudiés séparément, nous
entendons articuler deux niveaux en interaction : celui des migrations
et émigrations étudiantes avec celui de l’organisation en mouvements(s) de
toutes natures, associatives, politiques, confessionnelles, syndicales,
culturels, informels…
De manière pluridisciplinaire, il
s’agira de stimuler la connaissance et le débat à partir de regards
historiques, sociologiques, économiques, politiques, en faisant appel aux
chercheurs, mais aussi à des témoins ou des acteurs.
1. Organisations, mouvements,
influences réciproques.
Pourquoi, et comment les étudiants
étrangers s’organisent, s’intègrent dans les universités et les mouvements
étudiants des pays d’accueil ? Privilégient ils au contraire une simple
action au sein de leurs concitoyens dans une perspective de retour au
pays ?
Quelles relations se nouent, quels
conflits se développent entre les nationaux, les étrangers, comment les
contradictions se manifestent et se résolvent entre métropolitains et les
coloniaux ? Quels sont les effets des mouvements de solidarité qui peuvent
exister dans les métropoles avec les luttes des étudiants liées aux mouvements
de décolonisation et de libération nationales ?
a)
L’on
pourra traiter des relations internationales, sous l’angle des influences
réciproques de cet internationalisme.
Ainsi
au tournant des XIXe/XXe siècles, la place des exilés et étudiants des pays
slaves en Allemagne est sensible, comme
est indiscutable l’influence (voire le modèle) germanique sur la France via
l’Alsace Lorraine.
Il en
va de même dans les deux après-guerre, où, par exemple, se développent de façon
plus systématique des mouvements internationaux, comme de nouvelles formes
d’identités nationales, communautaires. L’on continuera à s’intéresser
évidemment aux interactions au cours les « années 68 », mais il
convient maintenant d’approfondir également la connaissance des mouvements
européens des années 1980 et 1990 sur les réformes universitaires qui ont
touché divers pays (France, Allemagne, Italie, Espagne, Grande Bretagne…)
b) L’on
pourra ainsi poser la question de la place des étudiants et de leurs mouvements
dans les processus de décolonisation et les mouvements de libération nationale.
S’agit-il principalement de
mouvements de masse à vocation revendicative et syndicale, sont-ils aussi, ou
deviennent-ils principalement, des lieux de formation des cadres de la Nation
en devenir ? Les exemples de l’Algérie, de la Tunisie, du Maroc, de
l’Indochine, de l’Afrique Noire sont notamment à développer pour ce qui
concerne la France, d’autant qu’il faut s’interroger sur la relation qui peut
se nouer – de manière parfois contradictoire et conflictuelle - avec les
mouvements étudiants métropolitains.
Par exemple, après la II° guerre
mondiale « L’Union française » des étudiants a été mise à mal avec la
guerre d’Indochine ou dans les relations entre l’UNEF et les étudiants d’Algérie.
Qui représente les étudiants d’Algérie l’AGE d’Alger ? L’UGEMA ? La
même question se pose dans l’empire britannique pour l’Irlande du Nord. Ou pour
la Hollande vis à vis de L’Indonésie.
2. Migrations, xénophobies et
coopérations.
Pour l’institution universitaire et
les autorités académiques, attirer nombre d’étudiants étrangers est signe de
rayonnement international, mais aussi de conquête de positions, d’influence, de
marchés. Du côté des étudiants, des choix économiques, de carrière sont aussi déterminants.
Il y a bien une tradition d’accueil pouvant toutefois susciter des résistances.
a) Avec
les politiques d’accueil des étudiants étrangers, des choix sont faits par les
autorités en direction de telle ou telle zone qu’elles considèrent sous influence,
ou qu’elles comptent influencer.
De ce point de vue, on peut examiner
les relations internationales étudiantes comme reflets, outils des diplomaties
d’Etats qui peuvent favoriser ou limiter les mobilités étudiantes. Dans ce
contexte, quelle est la marge d’autonomie des mouvements étudiants , et
comment cette autonomie peut contrarier les intérêts étatiques ?
b) C’est
ainsi qu’il faudra bien s’attaquer aux résistances et oppositions au
cosmopolitisme universitaire.
Car la xénophobie n’est pas absente
des mouvements étudiants à certains moments, quand l’étudiant étranger peut
être ostracisé : comme graine de subversion, voir comme concurrent devant
l’emploi, notamment en droit, en médecine quand les « carrières »
sont encombrées et quand le « chômage des intellectuels » menace (par
exemple en France dans les années trente). Ce protectionnisme xénophobe, voire
raciste, appartient-il à l’histoire passée ou est-il encore présent ?
c) Mais
le plus souvent, les organisations et mouvements étudiants, en relation parfois
avec les autorités et institutions académiques, étatiques ou internationales,
développent des services, et une coopération étudiantes, soit à l’échelle
locale, soit à l’échelle internationale. :
L’Entraide universitaire internationale
(World international service) en est un exemple, mais il en existe d’autres, de
coopération intellectuelle ou sportive avec la tradition des jeux
internationaux, des échanges. Au niveau européen, où en est-on après la chute
du mur ? Comment les unions européennes passant du WESIB à l’ESIB abordent
t-elles ces coopérations ?
Nanterre, le 20 mai
2005
Date limite pour la proposition de communications (résumés)
: 1er novembre 2005.
Modalités pratiques pour proposition une communication :
Les auteurs adressent, sous forme de document électronique
(format RTF, Rich Texte Format), un CV et un résumé n'excédant pas 5000 signes
et précisant le sujet envisagé, la méthodologie et l'angle d'attaque adoptés à
l'adresse suivante : info@caarme.fr.
Contact : info@caarme.fr.
Subjects
- Modern (Main category)
- Society > Geography > Migration, immigration, minorities
- Mind and language > Education
Places
- Nanterre, France
- Reims, France (51)
Date(s)
- Tuesday, November 01, 2005
Contact(s)
- Mission CAARME
courriel : info [at] caarme [dot] fr
Information source
- Mission CAARME
courriel : info [at] caarme [dot] fr
License
This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.
To cite this announcement
« Etudiant(e)s en mouvements », Call for papers, Calenda, Published on Sunday, July 03, 2005, https://doi.org/10.58079/9yl