En proposant ce thème, qui privilégie la longue durée inhérente aux phénomènes culturels, la S.H.M.C.N.G., en accord avec les orientations présentes de la recherche historique qui met l'accent sur les approches culturelles, est partie d'un triple constat :

- l'existence d'une contestation souvent latente, tantôt exprimée ouvertement, à l'égard de « ce qui vient d'en haut ».

- la présence d'un « vieux fonds passionnel » qui caractérise la vie politique locale et régionale.

- le caractère souvent velléitaire, inconstant, de la contestation qui a pu revêtir des formes d'expression très variées mais n'est pas parvenue à imposer un projet politique durable.

De la révolte de Montmorency au temps de la mise en place de l'absolutisme monarchique, à la présidence de Georges Pompidou qui vit l'émergence d'un mouvement régionaliste au moment où s'accomplissait l'élargissement de la construction européenne, il nous a semblé souhaitable de nous interroger, à partir d'exemples choisis en fonction de la perspective retenue (affrontements/dialogues), sur les raisons d'être, la persistance et/ou le renouvellement des phénomènes recensés ci-dessus en orientant les regards vers les systèmes de représentation et les valeurs identifiables au sein de la société locale et régionale.

Comment la mise en place d'une culture nationale politique dominante s'est-elle opérée dans le Languedoc oriental ? Dans quelle mesure le processus de politisation qui a revêtu diverses formes, de la monarchie absolue à la république, autour du développement de l'Etat-Nation, a-t-il été entravé ou favorisé par l'existence de cultures politiques locales et régionales ? Telles sont quelques-unes des grandes questions auxquelles ce colloque, à partir d’études particulières, se propose de tenter de répondre.